Chapitre 12

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NDA : Dsl j'ai pas sorti les chap hier tout simplement parce que j'avais mon bac blanc de maths à réviser, je vais essayer d'en sortir 6 ojd du coup mais je promets rien :)

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Après de longues minutes à attendre silencieusement que la femme à l'autre bout du fil ne me réponds, je finis enfin par réentendre sa voix

Femme : oui alors j'ai discuté avec ma collègue et on va vérifier ensemble si on peut vous aider

Moi : merci beaucoup, je dois faire quelque chose en particulier ? 

Femme : Et bien, on aura besoin de vérifier quelques points avec vous. Vous pouvez comprendre que les propriétaires acceptant d'aider notre cause et de laisser leur appartement à un loyer très bas ne sont pas nombreux donc on doit d'abord voir si votre dossier est recevable

Moi : recevable ? C'est-à-dire ? 

Femme : Le plus simple c'est que vous veniez directement pour que l'on vous explique la situation. 

Moi : euh d'accord... c'est où ? 

Femme : **** Rue Jean ****, dans le **ème arrondissement, juste en face de la sortie du métro ******

Moi : d'accord, merci 

Femme : au plaisir de vous voir 

Moi : de même 

Je décide de raccrocher et cherche un plan de la ville de Paris. Avec les nombreuses applications de localisation, les plans se font de plus en plus rares mais je me dois bien d'en trouver un n'ayant pas assez pour m'offrir un ticket et ne voulant pas finir au commissariat parce que je serais incapable de payer une amende de fraude. 

Je finis par en trouver près de là où je reste en général, dans un office de tourisme et suis la carte à la lettre. C'est à l'opposé de là où je me trouve et je risque de faire beaucoup de marche mais la récompense en vaut le coût. 

Je fixe la grande horloge près de la gare, elle affiche 13h09. Il est temps pour moi de commencer ma marche si je veux arriver avant le soir. 

C'est sûrement la première fois depuis bien longtemps que je vais d'un point A à un point B. En général, même si je connais plus ou moins les rues à fréquenter ou pas, je préfère marcher là où le vent m'emporte. 

Je ne dirais pas que je me baladais mais lorsque l'on cherche une chose aussi abstraite que "quelque chose à manger", on ne peut se retrouver à tourner en rond autour des magnifiques bâtiments haussmanniens qui font le charme et la réputation de notre belle capitale.

Fût un temps où j'aurais pu habituer dans l'une de ses résidences, mais j'ai préféré fuir le centre de Paris pour aller dans un endroit plus calme dans la périphérie ce qui a d'ailleurs déplu à ma fam- oui enfin bref. 

J'avais une magnifique maison que j'avais pris le soin de décorer à notre goût, mais elle ne me sert plus à rien désormais. Et puis je ne vais sûrement pas m'amuser à étaler mon amour pour les belles décorations en pleine rue de Paris, là où je ne suis même pas autorisée à dormir.

Peu de gens le savent mais lorsque les SDF ne forment pas des petits groupes ou qu'ils ne sont pas au moins accompagnés d'une personne, la police et même d'autres sans-abris ont tendance à venir en plein milieu de notre sommeil pour nous dire de dégager. 

Et peu importe que ce soit les forces de l'ordre ou bien un groupe de sans-abris qui ont trop bu, quand vous êtes dans ce genre de situation la seule solution c'est d'attraper son sac et courir loin. 

La pire chose que j'ai vécu c'est la soif durant une journée de canicule. J'avais faim et très chaud mais mon envie de pouvoir boire une gorgée d'eau m'avait rendu presque folle. 

On peut vivre quelques jours sans manger mais ne pas pouvoir boire d'eau, surtout en période de canicule, c'est tout aussi mortel que de subir un orage du mois de janvier en n'étant pas sous un abri. 

Je me souviens que ce jour-là, c'était ma première expérience en tant que sans-abri où je m'étais dis "putain je vais crever."

Je n'arrivais plus à bouger et j'étais étalé contre les pavés en essayant de récupérer de leur froideur, comme une sorte de cadavre en plein désert. 

Alors ce jour-là, j'ai fais ce que je n'ai plus jamais osé faire à nouveau : j'ai volé dans une épicerie. Je me souviens encore de la misérable scène : l'eau de la bouteille coulant dans ma gorge et l'eau de mes larmes coulant sur mes joues. 

Je n'ai jamais eu assez pour rembourser ce vieil homme que j'avais trompé. Je me sentais tellement mal que je n'ai jamais osé remettre un seul pied dans cette épicerie. 

Certains me diront que ce n'était qu'une bouteille d'eau mais j'ai toujours pensé qu'un vol reste un vol. Parfois, les intentions ne sont pas mauvaises comme les voleurs qui se la jouent à la Robin des Bois ou des gens comme moi, qui volons pour survivre.

Et puis ce n'était qu'une bouteille d'eau, je ne lui ai pas non plus volé 300 euros.

Mais je ne peux me sentir mal en me disant que je suis devenue tellement misérable que je dois voler aux autres pour ma propre personne, que j'ai arraché à cet homme, si petit soit la valeur de cette bouteille, de l'argent, son argent... 

Je soupire bruyamment en me souvenant de cela, j'ai tellement honte de moi. Mais comme je l'ai déjà dis, je dois vivre pour rendre hommage à tous ceux tués par la rue, à Thomas surtout. Je lève donc la tête et voit le bâtiment où se trouve la fameuse petite association qui est censé changer ma vie. 

L'amour m'a tué, l'amour m'a sauvéOnde histórias criam vida. Descubra agora