Chapitre VII : Aveux

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J'ouvris les yeux avec une difficulté considérable. J'avais l'impression qu'un troupeau de vaches venait de passer sur mon crâne. La pièce, que je ne reconnus pas dans un premier temps, tournait. Les couleurs devenaient des meubles puis la pièce se stabilisa enfin.

"Je suis où ?" Demandai-je en posant mes mains sur mon visage encore endolori.

"Ah, tu es de retour parmi nous ! Tant mieux !" S'exclama une voix reconnaissable entre mille : Mamie Jeanne. Je suis donc à l'infirmerie.

"Mamie Jeanne, qu'est-ce qu'il s'est passé ?" Demandai-je en me redressant prudemment.

"Tu as fait un malaise. C'est une prof de maths qui t'a amenée ici. Tu vas mieux ?" Déclara l'infirmière en s'asseyant à mes côtés.

"Madame Garber !" Murmurai-je en me remémorant ma matinée.

"C'est ça ! Elle avait l'air vraiment inquiète pour toi tu sais... D'ailleurs elle m'a demandé de te donner ça quand tu reviendrais à toi" ajouta-t'elle en me donnant un petit carnet qui m'était plus que familier...

"Merci... Tu sais où elle est ?" Demandai-je en serrant mon carnet contre mon coeur.

"Qui ça ? La prof ? Certainement en cours pourquoi ?" Demanda Mamie Jeanne en souriant.

"Parce qu'il faut que je lui parle... Elle..." Bégayai-je en fixant mon carnet des yeux. Qu'a-t'elle vu ? A-t'elle vu mes dessins ? A-t'elle compris quelque chose ?!

"Hé ! A quoi tu penses Mathilde ? Me demanda l'infirmière en constatant mon trouble.

"À rien... ne t'inquiètes pas" déclarai-je  pour couper court à la conversation qui s'engageait sur une voie peu avouables, bien de Mamie Jeanne soit comme une grand-mère pour moi et qu'elle connaisse le moindre de mes secrets. Mais ce secret-là n'a rien de similaire aux autres...

"Tu penses que ça va aller ou tu veux que j'appelle ta mère pour qu'elle vienne te chercher ?" Me demanda-t'elle en me tendant un verre d'eau que je bus par petites gorgées.

"Ça va aller. C'était juste un gros coup de stress..." Dis-je en terminant mon verre d'eau que je posais sur la table à côté du lit.

"D'accord mais si ça ne va pas, reviens me voir" déclara Mamie Jeanne en souriant. J'attrapais mon sac et pris la direction du foyer. C'est en allumant mon téléphone que je me rendis compte qu'il était déjà 10h05. Mon cours d'Anglais était déjà terminé  et mon cours d'ES avait sans doutes déjà démarré. Je traversais les longs couloirs pour atteindre la salle 214 dans laquelle se trouvait déjà toute ma classe. J'entrais de justesse dans la salle avant que le prof ne ferme la porte et pris place à côté de Pélagie.

"Tu vas mieux ?! Tu nous a fait peur ce matin ! Tu sais que Garber était vraiment super mal, elle m'a même tutoyé, c'est te dire..." Chuchota mon amie en me souriant, rassurée.

"C'est pas non plus un miracle..." Démentis-je en roulant des yeux. Pourquoi faut-il que Pélagie en fasse toujours des tonnes ?!

"Venant d'elle, si, plutôt. Tu sais... Ça fait quelques semaines que je la trouve étrange Garber..." Déclara-t'elle en sortant son cahier.

"C'est-à-dire ?" Demandai-je, intriguée par la tournure que prenait la conversation.

"... Je sais pas... Elle est toujours souriante, toujours super canon mais surtout elle ne reprends même plus les remarques gonflantes de Maxime... C'est à croire qu'elle sorte avec lui !" Répondit Pélagie d'un air détaché en haussant les épaules.

"Alors ça certainement pas !" M'écriai-je en pleine classe. Toute la salle se tut instantanément et les yeux de tous vinrent se fixer sur ma personne. Je scrutais le visage décomposé de mon amie qui ne comprenait visiblement pas ma soudaine protestation.

Juste pour cette fois...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant