Chapitre 9. Love the Way You Lie (J'Adore ta Façon de Mentir)

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«... It wasn't you, Baby, It was me

Maybe our relationships isn't as crazy as it seems

Maybe thats what happens when a Tornado meets a Volcano ...»

[«... Ce n'était pas toi, bébé, c'était moi

Peut-être que notre relation n'est pas aussi folle qu'elle parait

Peut-être que c'est ce qui arrive quand une tornade rencontre un volcan ...»]

***

Cécile Caradec et Bertha Letailleur assistaient médusées à une scène surréaliste. L'image de Fañch menotté rendait la situation insupportable pour sa famille. Bertha, qui avait réussi la première à reprendre ses esprits, s'approcha de la capitaine Bichon pour essayer de lui soustraire des informations, tout en essayant de reprendre son calme.

— Mais enfin capitaine, pour quel motif l'arrêtez-vous ?

— La seule chose que je peux vous dire est qu'il est suspecté d'être impliqué dans les affaires des disparitions, lâcha la policière.

— Fañch n'a rien à voir là-dedans ! l'interrompit Cécile avec assurance.

— Je ne peux pas vous en dire plus, cette affaire n'est plus entre mes mains, sembla regretter Bichon.

Caleb suivait la discussion, pétrifié et sans voix. Les informations contenues dans le téléphone qu'il gardait dans sa poche allaient dans le sens de la culpabilité de son oncle. Cependant, le fait de l'avoir placé dans le manteau de Bertha ne pouvait pas être un geste anodin, se disait-il. Et dans tous les cas, si ces informations étaient destinées à être partagées, son oncle les aurait assurément communiquées aux policiers afin d'éviter son arrestation.

— Fañch, dit quelque chose ! cria Cécile, espérant qu'une justification salutaire sorte de la bouche de son mari.

— Vous n'avez qu'à regarder les derniers messages publiés sur les réseaux sociaux par votre époux, suggéra l'un des membres de la DGSE d'un ton sec, comme pour signifier la fin de la discussion.

— Mais vous l'amenez où exactement ? s'inquiéta Cécile.

— Monsieur Caradec sera interrogé par la police judiciaire au Bastion, dans le 17e arrondissement. Je vous conseille de trouver un avocat rapidement, répondit Bichon.

Alors qu'il passait devant Caleb pour rejoindre la porte de l'appartement, Fañch lui jeta un furtif regard complice. Complicité que le jeune homme accueillit avec plus d'appréhension que de satisfaction. Comment allait-il aborder le sujet du téléphone ? Avec qui ? Sa mère, sa tante, ou les deux ? Il choisit de garder le silence pour le moment.

*

Un long silence s'installa après le départ des policiers. Bertha était partagée entre un sentiment d'empathie envers Cécile et de récrimination envers Fañch. S'il avait quelque chose à voir avec l'enlèvement de Kevin, Cécile y était-elle également mêlée ? Comment Fañch avait-il pu garder son sang-froid, pendant ces deux derniers jours, notamment lors de la lecture de l'enveloppe devant les médias au cours de la conférence de presse ?

Au milieu de la confusion, Bertha réalisa qu'elle avait délaissé son fils, qui se tenait pourtant à quelques pas d'elle. Elle s'attendait à le trouver perturbé par ce qui venait de se passer et s'approcha de lui pour le rassurer. Mais Caleb se tenait devant elle droit dans ses bottes, loin de l'image du garçon fragile qu'elle connaissait. Ses yeux reflétaient un calme intérieur qui rassura Bertha. Elle essaya du coup de réconforter Cécile.

Dans le patio de PandoreWhere stories live. Discover now