Chapitre 33

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    — Échec et mat

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— Échec et mat.

— Encore ?

Adaryn pouffa devant la mine grincheuse du blond, le laissant comprendre ses erreurs tout seul. Il se contenta de l'observer sagement, le coude sur la table, la joue écrasée contre sa paume. Azriel analysa l'échiquier, les sourcils froncés, les lèvres pincées. Il observa d'abord les pions de la nuit, ceux que le monarque Puissance menait avec dextérité et attention. Il repéra rapidement la tour et le cavalier qui encerclaient le roi du jour, retranché dans un coin. Lorsqu'il comprit la faute de ses pions, il soupira, vaincu.

— Définitivement, je crois que je ne suis pas fait pour jouer aux échecs.

— Vous êtes encore bloqué face à l'inconnu. Face à l'imprévu, même.

— Comment faire, alors ? Tout apprendre ? Vous connaissez tout par cœur, vous ?

— Plus ou moins. J'ai appris un bon nombre d'ouvertures et de coups précis. Les choses se retiennent avec le temps et la pratique. Surtout, j'ai compris votre logique et votre manière de procéder, bien que vous ne tendiez à vous améliorer un peu plus à chaque fois.

— Je ne comprends pas. Je ne dois pas avoir peur de ce que je ne connais pas, mais je dois me servir de ce que je sais déjà... C'est paradoxal.

— Dites-vous simplement que les échecs sont un jeu de mémoire et de logique. Plus vous jouerez de parties, plus vous serez susceptible de retrouver une configuration semblable dans le futur et, donc, de pouvoir vous servir de ce que vous savez pour gagner. Mais l'adversaire n'est jamais prévisible à cent pour cent. C'est ici que vous ne devez plus avoir peur.

— Je ne dois plus avoir peur de quoi au juste ?

— De tomber de haut face à un geste imprévu.

— Je commence à croire que vous voulez vraiment vous jeter d'un balcon.

Le Roi ricana, alignant ses pions bleu sur le damier sans même regarder son vis-à-vis. Il n'ouvrit pas la bouche une seule seconde et la seule réponse qu'Azriel put obtenir fut son célèbre petit rictus malicieux, celui qui lui allait le mieux mais qui, sans surprise, rongea les nerfs et la curiosité insatisfaite du blond.

— Un jour vous finirez par vous faire mal...

— Alors que vienne ce jour.

— Pourquoi vous êtes si confiant ? Je ne comprends peut-être pas ce que qui se trame, mais j'ai quand même l'intuition que c'est dangereux, tout ça.

— Réfléchissez, Azriel.

— Ah bon ? J'aurais jamais deviné que c'est ce qu'il faut faire, tiens. Vous m'en bouchez un coin, vraiment.

𝗗𝗬𝗡𝗔𝗦𝗧𝗬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant