Chapitre Quinze

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Chapitre 15


- J'étais terrifié. Des blattes! Partout, absolument partout! bafouillait Christina en faisant des grands gestes.

Compatissants, nous acquiesçons tous face à son histoire, confortablement installés dans le dortoir.

- Heurk, fit Anna dans une moue de dégoue. 

Christina était, je le pense, la plus touchée par cette expérience, ainsi qu'Al. 

- Vous pensez que ça ira... pour le classement?

- Il nous restes encore un peu de temps, la rassura Anna dans une étreinte réconfortante.

- Mais les résultats vont apparaître demain... le dernier avant le test final.

- Tu as l'air de t'en être bien sortit, me fit remarquer Al.

- Comment ça? balbutiais-je.

Will répondit à sa place :

- Tu as mis, quoi? 5 minutes ? Alors que les autres prenaient beaucoup plus de temps.

Il était vrai que Will patientait encore lorsque je suis sortie, il avait donc une idée du temps que j'avais pris pour la simulation.

- Mais oui, Pète-Sec, partages ton secret! intervint alors Peter qui avait du tendre l'oreille. Alors, c'est quoi ton truc?

- Je n'ai aucun "Truc"! rétorquais-je alors qu'il me retourna une moue des plus mauvaises.

Il recula de quelques pas et étendit les bras d'un geste des plus théâtrales.

- Je vois, tu ne veux rien me dire. Mais partages au moins avec tes amis.

Un silence de mort s'installa alors que les regards de mes amis convergèrent vers moi. 

- Tris, c'est vrai ce qu'il dit...? tenta Al, incertain.

Je lui fis les gros yeux alors qu'Anna lui donna une tape sur le bras, le fusillant du regard.

- Je n'ai absolument rien fait, j'ai affronté mes peurs une par une, comme chacun de vous, affirmais-je.

- On te croit, me sourit Will avant qu'il n'ajoute en se levant : J'ai une faim de loup, on y va?

Je le remerciais dans un sourire. Sans lui, je ne sais pas comment nous ferions.


Je n'arrivais pas à y croire. Christina m'attrapa vivement le bras et me tourna vers elle, un sourire éblouissant sur les lèvres.

- Je suis 9 ème, Tris! 9 ème !

Encore sous le choc, je lui bafouillais des félicitations alors qu'elle me demandait quel était mon classement. Voyant que je ne répondais pas, elle observa le tableau et se figea à son tour.

- Nom de dieu... souffla-t-elle alors que déjà, les regards meurtriers de Peter et Molly se posaient sur moi. 

Anna avait eu la 7 ème place, Will la 6 ème tandis que Al était 11 ème. Je voyais déjà Anna le motiver pour la suite à venir.

- Tu es première, souffla Christina sous le choc avant de se tourner vers moi, l'air ébahie.

Je ne le prenais pas mal car à vrai dire, moi aussi je doutais de la véracité du tableau en cet instant. Un bras se posa sur mes épaules et la voix de Will me parvint aux oreilles :

- Avec un score de 3 minutes 24 secondes au Paysage des Peurs, il fallait s'en douter. Un record, ma belle!

Je tournais mon visage vers lui et sourit alors, la joie faisant enfin son apparition. Will avait sa manière de faire régner la compréhension.

- Un score qui a fait basculer la balance. Fais attention à toi, Tris, la concurrence fait rage!

Effectivement, je pouvais déjà sentir la tension régnant et pas que chez Peter et Molly, mais chez les Natifs aussi qui me jaugeaient avec méfiance. Je pouvais voir aussi Eric, au loin, m'observer de manière insistante.

- Reste encore le classement final, annonçais-je.

- Pour toi il n'y a pas à s'inquiéter, je doute que tu retournes au rouge.

Anna et Al nous rejoignirent et je reçus les félicitations d'Anna qui m'étreignit chaleureusement. Al restait étrangement silencieux mais il devait surement réfléchir à sa place sur le classement. Il devait agir vite car le test final approchait.

J'apposais une main rassurante sur son bras et lui sourit, sourire qu'il me rendit mais avec nervosité.

N'arrivant pas à dormir, j'avais décidé de faire une promenade nocturne et de faire un tour des lieux. De nuit, tout me paraissait étonnement vaste, froid, et silencieux. Je me pelotonnais dans ma laine grise foncée. Alors que je passais à un croisement, je sentis des bras se refermer autour de moi et une main se plaqué sur ma bouche. Je tentais en vain de crier et battit des jambes pour me débarrasser de mes agresseurs mais on me les immobilisas. Je mordis alors la main qui me bâillonnait et l'un des agresseurs jura mais la voix me parvint étouffé, surement à cause de sa cagoule. Je reçus alors un coup de poing en réponse qui me sonna quelques instants. La douleur m'étourdit quelques instants mais bien vite les grondements de la cascade me parvinrent et je compris alors que nous étions dans la fosse. Je sentis le vide derrière moi alors qu'ils tentaient de me pousser en arrière et de me faire basculer dans la fosse. Cela me ramena vite à la réalité et je me débattis, jouant des coudes et des pieds.

- Putain, mais jetez la bon sang! Vite!

Je tentais de griffer l'un de visages de mon agresseur et réussi alors à lui retirer sa cagoule. Il m'agrippa les poignets pour m'immobiliser mais le visage qui m'apparut alors me laissa sous le choc.

- Al... murmurais-je alors d'une voix blanche. Non...

Ses trais s'affaissèrent alors. Seul lui choisirait de mon sort, me maintenant par les poignets alors que le vide de la fosse et la cascade dos grondait juste derrière moi. Je pouvais sentir le froid et quelques éclaboussures d'eau atteindrent mes chevilles. Ses deux acolytes cagoulés montraient des signes d'impatiences.

- Grouille, putain!

Soudain, une silhouette noir sortit de nul part fondit sur al, le bouscula à terre et se jeta sur les deux acolytes.

- Vas-t-en, Tris! me gronda sa voix.

Je me précipitais alors en direction de la sortie et m'appuyais contre les murs des couloirs sombres en me laissant tomber à terre le souffle haletant, le coeur et les larmes au bord des yeux. Un sanglot m'échappa alors que le souvenir du visage de Al me revenait en tête.

- Tris. Tu vas bien ? me parvint alors la voix de Quatre debout, en face de moi.

J'appuyais la paume de ma main sur mes lèvres, pour étouffer mes sanglots. Un silence régna avant qu'il ne s'accroupisse face à moi et me tende la main, comme une invitation à le suivre.

- Il faut te soigner, m'informa-t-il alors avant d'ajouter : Tu peux te relever?

Du revers de la main, j'essuyais mes yeux qui n'avaient pas eu le temps de verser leurs larmes, reniflais légèrement et acquiesçais.


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