Chapitre 29

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Il me regarda, fiévreux, désireux, demandeur... Et...

-PINCE-TETONS !!!!

Je lui attrapais les tétons des deux mains et les tirais vers moi.

-AHHHH !! Mais t'es complètement dingue ma parole !

Chris se redressa, se massant le torse. Partagé entre la douleur physique et l'envie de rire face à la façon dérisoire qu'avait pris cette situation – qui était, il faut l'avouer, plus torride que n'importe quelle scène de Fifty Shades Of Grey – d'ailleurs, c'est vraiment considéré comme étant un film ce truc ?

Quant à moi je tentais malgré moi de contrôler un fou rire qui remontait lentement le long de ma gorge.

-Moi qui croyais qu'on allait passer un moment...Hem... Agréable...

-Ah oui ? Et moi je croyais que tu ne voulais plus rien faire à cause de ma faiblesse ?

Il se frotta la tête. Oh bordel qu'est-ce qu'il pouvait être craquant comme ça !...

-Je ne pensais pas que tu le prendrais au pied de la lettre.

-Trop tard.

Je lui jetais un regard lourd de sous-entendu, son sourire s'élargi, laissant apparaître ses dents blanches, dont l'une d'entre elles qui était légèrement de travers et le rendait encore plus mignon. Attendez... J'ai dis « mignon » ? Pardon, je voulais dire canon à se damner ! Je n'en revenais pas d'avoir gagné le cœur de cet homme aussi merveilleux que beau.

-A quoi tu penses ?

Il replaça une de mes mèches derrière mon oreille.

-Au fait que je suis incroyablement chanceuse de t'avoir.

Il sourit de nouveau.

-Et moi alors je devrais dire quoi ? Je suis l'homme le plus heureux de tout l'univers et bien plus encore ! Je donnerais tout pour toi !

Mon enthousiasme retomba aussitôt, me ramenant à la froide réalité. J'étais mourante, et j'allais abandonner Chris...

-Eh bébé ? Ça va ?

-Non Chris, ça ne va pas du tout. Je suis en train de mourir et...

-Non ! Je t'interdis de dire ça ! Tu n'es pas en train de mourir ! Je refuse de penser à ça !

-Et Christopher a raison.

Thomaz venait de passer la tête dans l'entrebâillement de la porte, un léger sourire sur les lèvres. Je lui fis signe d'entrer en enfilant un sweat – qui faisait robe en même temps – et des collants noirs.

-Que veux-tu dire par là ?

-Avec Erebus on a fait pas mal de recherches, même Alexander nous a aidés ! Et il y a un moyen que tu vives...

-Et ?... Attends, je sens qu'il y a un mais là-dessous !

-Oui. Et ce « mais » est, que pour vivre il te faudra renoncer à tes pouvoirs et à ton immortalité.

Je ne savais pas comment réagir. Alors soit je renonçais à être immortelle, soit je meurs... Dans les deux cas un jour je serais séparée de Chris, que ce soit par la mort ou la vieillesse... Bordel on se croirait dans un vieux remake de Twilight. Sauf que au moins Bella elle au moins elle risque moins de mourir, elle a le choix entre la vie humaine et la vie immortelle, moi on ma foutu le choix inverse, avec des réponses aussi merdiques l'une que l'autre.

Je me repris la tête entre les mains.

-Les gars vous vous rendez pas compte de la merde dans laquelle on m'a mise jusqu'au cou !...

-Au contraire, tout s'arrange, tu n'as plus besoin de mourir !

-Ah parce que c'était un besoin ? Première nouvelle.

-Non. Ce n'est pas ce que je voulais dire...

-Je sais. Mais aucune des deux issues ne m'attires...

-Tu ne vas pas me dire que tu préfèrerais mourir ?!

-Si... Non... Je ne sais pas mais si je choisis de vivre je vais vieillir et finir par être une vieille dame toute fripée avec des seins « gants de toilettes » à cause de quoi je ne verrais plus jamais mon nombril...

Je relevais la tête pour trouver les deux garçons, me fixant, les joues gonflées à force de retenir leurs rires.

-Bah quoi, vous n'avez jamais vu de vieilles à poil?!

Ce furent les mots de trop, ils explosèrent de rire, jusqu'à en pleurer.

Thomaz, se retenant de tomber, une main contre la barre du lit à baldaquin et Chris plié en deux sur le lit – j'aurais pu jurer qu'il allait se pisser dessus s'il continuait une minute de plus.

J'attendis un moment, leur laissant le temps de se calmer, comme si j'étais une mère qui attendrait que ses enfants cessent leur comédie.

Enfin ils se redressèrent, essuyèrent leurs larmes – oui, oui ils en ont pleuré ces cons ! – et relevèrent les yeux vers moi... Pour repartir dans un fou rire encore plus puissant.

-Bon. Je vois que mon sort funeste vous fait marrer alors je me casse !

Je me levais, prête à sortir lorsque Chris me retint par le bras, toujours secoué par l'hilarité qui s'était définitivement installée en lui.

-Ecoute bébé... Ce n'est pas contre toi... Mais... Enfin tu vois quoi... Des « gants de toilet...

Il n'eut pas le temps de finir que lui et Thomaz recommencèrent à se fendre la poire.

Je laissais là ces deux enfants pour aller me taper une bonne gueule de bois. Ne voulant pas être seule je commençais à appeler Kalona lorsque j'aperçus Alexander, attablé dans la cuisine, un verre de la cuvée « spéciale Chris » à la main.

J'hésitais puis me décidais à entrer. Sans un mot j'allais chercher un verre à pied – le plus grand, un que Erebus avait fabriqué lui-même, de la taille d'une choppe de bière – et m'assis à côté de lui. Je me servis généreusement sous ses yeux étonnés.

-Eh bien... Il s'est passé quelque chose avec Chris pour que tu en prennes autant ?

Je crus entendre une pointe d'espoir dans sa voix.

-Pourquoi ? Ça t'arrangerait pour me récupérer ou parce que tu as peur que je liquide la bouteille et que tu n'en aies plus après ?

-Sans te mentir. Un peu des deux. Mais plus la deuxième.

Je ne m'attendais pas à cette réponse, aussi ce fut à mon tour d'exploser de rire – mais moi au moins je savais m'arrêter.

Au fond j'appréciais la sincérité d'Alexander, elle en était même touchante. Mais je ne pouvais pas continuer à le draguer inconsciemment. J'avais Chris et j'étais très amoureuse.

Ah oui. Et j'allais mourir ou pire, vieillir.

Immortelle - T2 - RenaissanceWhere stories live. Discover now