Immortelle - T2 - Renaissance

Chapitre 26

Je retins mon souffle. Il tendit la main pour caresser ma joue. Je me sentis rougir, comme si j'étais une jeune fille de seize ans se faisant draguer pour la première fois.

-Je m'étais habitué à tes cheveux courts...

J'allais lui répondre lorsqu'il posa son index sur mes lèvres.

-Mais les cheveux longs te rendent plus mature, plus « femme ». Tu es magnifique Maria.

Il embrassa le dos de ma main sans cesser de me fixer.

-Et il y a quelque chose que je voudrais faire depuis tout ce temps...

Il se leva d'un coup, se posta devant moi et posa un genou à terre.

Je n'en revenais pas. Ce n'était pas possible. Je n'avais vu ça que dans les films.

Il reprit mes mains dans les siennes et planta son regard dans le mien.

-Maria. S'il te plait avant de dire quoi que ce soit, laisse moi aller jusqu'au bout. Ça fait des jours que je m'entraîne.

Je hochais la tête, maintenant ma bouche fermée pour ne pas que mes larmes remontent dans ma gorge pour se frayer un chemin jusqu'à mes yeux.

-Depuis la première fois que je t'ai vue entrer dans cette salle de cours j'ai tout de suite su que tu étais différente des autres, je n'aurais jamais pu imaginer que tu puisses être une Immortelle des Enfers. Tu as conquis mon cœur d'un regard et tout c'est confirmé lors de la soirée Halloween.

Il fit une pause, le temps de récupérer un peu de salive. Je continuais de me taire, le laissant continuer.

-D'ailleurs je sais ce que vous avez fait là-bas.

Je me raidis en repensant à nos meurtres de sang froid envers des personnes qui auraient du devenir de vrais psychopathes ou des tueurs en série.

-Vous étiez sous le joug de Lucifer et ces personnes étaient destinées à devenir dangereuses.

Je me détendis légèrement mais restais sur mes gardes, il n'avait pas l'air d'en avoir fini avec moi.

-Quand on a enfin pu être ensemble, il y a eu cette histoire avec ton ex – en parlant de ça je ne comprends pas l'utilité qu'il a pu avoir dans la chambre tout à l'heure – qui ma profondément blessé, je pensais vraiment que tu m'avais trompé de ton plein gré. Puis j'ai appris ce qui s'est réellement passé. J'ai eu du mal mais j'ai réussi à te pardonner.

Sa voix tremblait pendant que mon cœur semblait se fissurer, j'entendais la douleur dans son timbre qu'il voulait joyeux.

-Mais aujourd'hui je veux plus. Je veux que tu sois à moi et rien qu'à moi. Que tu m'appartiennes totalement. Alors il ne me reste plus qu'une chose à faire...

Il fouilla dans sa poche et en sorti un petit écrin.

-Cette fois je sais ce que je veux, c'est faire mon éternité avec toi, avoir des enfants si possible, et continuer de vivre côte à côte...

Je retins mon souffle encore une fois.

-Maria Angelica Stoll, veux tu devenir ma femme pour l'éternité à venir ?

Comme si on avait ouvert un robinet, les larmes se mirent à couler de mes yeux sans que je puisse y faire quoi que ce soit.

Chris me sourit, amusé.

-Je m'attendais à ce que tu cries ou que tu me sautes dessus mais au lieu de ça tu pleures. Tu t'attendais à autre chose ?

Je ris avec lui. Et me jeta à son cou. Il referma ses bras autour de moi, tentant malgré tout de garder son équilibre mais mon enthousiasme nous fit tomber dans l'herbe.

-Oui ! Oui ! Oui ! Bien sûr que je le veux !!!!

Son étreinte se resserra et il se mit à embrasser mon visage, mon front, mes cheveux, mes paupières, mes joues pour terminer sur mes lèvres.

-Oh mon amour je t'aime tellement !!

-Et moi je t'aime encore plus !

Il arrêta ses embrassades pour me regarder, l'air faussement vexé.

-Non c'est moi !

-Chéri ! On va pas se prendre la tête pour une question aussi ridicule ?

-Bien sûr que non, tant que c'est moi qui t'aime le plus !

Il m'empêcha de continuer en m'embrassant de plus belle. Je me vengeais en lui mordillant la lèvre inférieure. Il sourit contre ma bouche et se colla contre mon corps.

Au bout de quelques minutes il s'éloigna de moi à regret.

-Tu m'as sauté dessus trop vite je n'ai pas eu le temps de te passer la bague.

Je me rendis compte que j'avais été tellement absorbée par son discours et son regard pénétrant que je n'avais prêté aucune attention à la bague dans l'écrin.

Il l'ouvrit une seconde fois et la beauté du bijou m'éblouis. C'était une bague en argent toute simple, avec trois petites vagues. Seule la vague du milieu était sertie de petits diamants. Lorsqu'il la passa à mon doigt, une douce chaleur envahit mon corps. Je l'embrassais de nouveau – mais plus doucement cette fois – et le serra contre moi.

Notre bonheur était complet et total.

-Hum, hum...

Mais de courte durée comme d'habitude...

-Sincèrement le destin nous joue de mauvais tours, à chaque fois je vous interromps...

Erebus souriait, fier de sa petite tirade.

Chris se redressa sur ses coudes.

-Pour une fois j'ai pu aller au bout de ce que je voulais faire. Qu'est-ce qui se passe cette fois ?

-Tyler et Alexander sont réveillés, il y a des choses à mettre au clair.

J'acquiesçais, malheureusement d'accord avec lui.

Nous nous levâmes et le suivirent. Les deux garçons étaient alités dans l'infirmerie, Alexander avec un bandage autour de la tête et Tyler littéralement attaché par des sangles, comme sur un lit d'hôpital psychiatrique.

Lorsqu'il me vit il s'agita dans tous les sens, essayant de se défaire des liens qui entravaient ses mouvements.

-Il est comme ça depuis qu'il est réveillé, il déblatère des inepties et ne cesse de s'exciter.

Erebus semblait inquiet et perplexe, comme s'il avait du mal à comprendre ce qui se passait.

-Maria, peux-tu me dire ce qui est arrivé au bras de Tyler ?

Je le regardais, cherchant la réponse pendant une fraction de secondes.

-Oh oui ! Attendez je reviens.

Je partis en courant jusqu'à la chambre de Chris et attrapa la gourmette que j'avais arrachée du bras de Tyler, je l'avais laissée sur le rebord du lavabo de la salle de bain.

Revenant sur mes pas, Erebus et son fils m'attendaient, silencieux.

Je levais mon bras, leur montrant l'objet en question.

-C'était autour de son poignet et le long filin plein de sang était directement implanté dans sa chair.

Les yeux d'Erebus s'agrandirent tant que j'eus l'impression qu'ils allaient exploser dans leurs orbites.

-Oh par tous les saints !...