Chapitre 6

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**Retour à la réalité**

-Maria ?

Je tournais la tête, Alexander me fixait, inquiet.

-Oui ?

-Tu es restée figée, les yeux perdus dans le vide pendant presque quatre heures.

-Comment ça ?

-Je ne sais pas trop, d'un coup tu t'es raidie et depuis, pas un mot, pas un mouvement, j'ai même cru que tu avais arrêté de respirer. Et moi... Je ne savais plus quoi faire.

Son air meurtri me fit un pincement au cœur, mue d'une impulsion soudaine je me jetais à son cou et le serra contre moi. Il du être surpris car il mit un certain temps à le rendre mon étreinte, pour ensuite avoir du mal à me lâcher. Avant de se reculer, il déposa un long baiser, le visage enfoui dans mes cheveux.

-Tout ça m'avait manqué Maria...

Ses mains encadrèrent mon visage et son regard plongea dans le mien. Cet échange me rendit engourdie, mon dos commença à me picoter au niveau de mes omoplates. Là où se trouvaient mes ailes quelques mois plus tôt.

En y repensant... Mes ailes, mes pouvoirs ?...

Je fixais la cheminée, essayant désespérément d'y faire naître la moindre petite flammèche. Mais rien.

Rien du tout.

Même pas un semblant de foutue fumée !

-Maria ? Qu'est-ce qui se passe ?

-Mes pouvoirs...

-Hein ?

-JE N'AI PLUS MES POUVOIRS !!!

Ce n'est qu'au regard d'Alexander que je me rendis compte que je venais de hurler.

-Hem... Désolée.

-Tu n'as plus rien ? Même pas un soupçon ?

Je me tournais vers lui et posa la main sur son bras... Rien non plus de ce côté-là, même mes visions par contact ne fonctionnaient pas.

-Non.

-Comment ça se fait ?

-J'en ai aucune idée, ça me rend impuissante et ça m'énerve !

Il me caressa la joue en souriant.

-Ta colère te rend encore plus magnifique que d'ordinaire.

Son compliment me fit rougir en un instant.

Une minute ! Depuis quand Alexander me fait cet effet alors que je suis avec Chris ?!

C'est alors que je me rendis compte que je n'avais pas pensé une seule fois à Chris depuis que nous étions arrivés dans cette dimension parallèle. Quelle mauvaise copine je faisais, enfin, j'espère que je suis bien sa petite amie.

Sans prévenir Alexander se pencha vers moi et posa ses lèvres sur les miennes. Et le pire dans tout ça, c'est que je n'essayais même pas de résister, au contraire je répondis même à son baiser. M'accrochant à lui comme si ma vie en dépendait.

Ses bras m'enlaçaient tellement fort que je croyais qu'il allait me briser les côtes mais cette douleur en devenait enivrante. Chacune de ses caresses, de ses baisers enflammait mon corps comme ce n'était jamais arrivé.

Nos contacts se faisaient plus pressants, il m'attira jusqu'à ce que je sois assise à califourchon sur lui. Ses mains parcouraient mon corps tandis que sa bouche ne quittait la mienne uniquement pour se poser dans le creux de mon cou, ce qui avait le don de m'électriser et d'intensifier les choses.

En quelques secondes il ne restait sur nous que de simples sous-vêtements et nos corps à la limite de l'embrasement.

Je pense que ni lui ni moi ne pouvait contrôler ou arrêter ce qui se passait.

Alexander m'agrippa fermement les hanches et se leva en me portant. Ses muscles saillaient sous sa peau et ondulaient à chacun de ses mouvements. Parvenus à un lit il m'allongea doucement en continuant ses baisers le long de mon corps.

Bloquant mes poignets de ses mains, il descendit dans le creux de mon cou, sur ma clavicule, suivant la ligne entre mes seins, le long de ma taille et remonta aussi doucement que sensuellement.

En quelques instants j'avais oublié tout ce qui se passait.

Tout mon être était en feu, je ne désirais qu'une chose : qu'il me possède complètement et totalement.

Arrachant le peu de tissus qui subsistaient sur nous, nos corps se collèrent l'un à l'autre.

Je sentais son membre dur contre ma cuisse, et mon entrejambe était plus trempé que les chutes du Niagara...

Lorsqu'il entra en moi, une douce chaleur remonta le long de mon dos. Il entama des va-et-vient doux et prolongés, ce qui faisait grimper un orgasme si puissant que je lui enfonçais mes ongles dans sa peau.

Il bascula sur le dos et je me retrouvais au dessus de lui. Cette fois c'est moi qui le possédais. C'est ce que je pensais jusqu'à ce qu'il attrape le bas de mon visage d'une main et planta ses yeux dans les miens. La donne venait encore de changer.

Il me donna des coups de reins de plus en plus puissants et à chaque fois qu'il sentait que j'allais venir il arrêtait de bouger. Je n'en pouvais plus, j'étais à la limite de la jouissance et quand il cessait ses va-et-vient je me sentais frustrée.

En vérité, j'étais totalement à sa merci, il contrôlait le moindre de ses mouvements pour m'emmener aux portes de l'orgasme ultime, il savait que ce plaisir ne serait déclenché que par sa seule volonté.

Son regard devenait intense, envoûtant, presque fiévreux. Juste avant que nous venions ensemble, il m'attira à lui et chuchota.

-Tu es à moi !

Le plaisir me fit hurler – heureusement qu'il n'y avait personne aux alentours – puis je m'allongeais près de lui, la tête posée sur son torse et m'endormis.

Lorsque je me réveillais, le lit était vide.

-Ah tu es réveillée !

Je me tournais d'un coup. Alexander était assis sur le rebord de la fenêtre, le soleil éclairant son corps d'Apollon quasi nu. Il souriait comme un enfant à la fois espiègle et innocent.

Il se leva et vint s'allonger, je me lovais contre lui, savourant la chaleur de son corps dû au soleil indéfinissable.

Il passa son bras autour de moi et me serra fort. Il embrassa mes cheveux, ma tempe, ma joue, mon sourcil, tout le côté droit de mon corps eut droit à des baisers et des caresses.

-Si tu savais à quel point tu es magnifique au réveil, les cheveux en bataille, les yeux encore ensommeillés, le regard rêveur...

-Ne dis pas de bêtises !

Il s'appuya sur son bras pour me regarder.

-Maria, tu n'es pas comme les autres filles, tu es plus naturelle je trouve, comme si tu n'avais rien à cacher...

Ces mots... Les mêmes que Chris m'avait dit lors de la soirée d'Halloween...

Oh bordel... Chris !

Immortelle - T2 - RenaissanceWhere stories live. Discover now