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     J'ai également consacré une partie de mon temps aux ouvrages concernant l'autisme, et j'ai continué mes recherches sur internet grâce à mon nouveau PC. J'ai pu découvrir ce qu'était réellement l'autisme, pas celui que mes parents avaient inventé, non, mais le vrai, celui d'Iliana. J'ai cherché des techniques pour la communication, des expériences menées en Amérique, des activités stimulantes, tout ce que j'ai pu trouver pour établir un contact avec Iliana. Je me suis rempli la tête de ces nouvelles trouvailles en espérant enrichir notre relation.

     Le week-end qui a suivi, je suis allé chez elle comme à mon habitude. Je n'ai pas essayé de lui parler. Je suis entré, elle était en train de gratter le tapis sur lequel elle était assise, par terre. Je l'ai rejointe, me suis assis à côté d'elle, et l'ai imitée. Je ne l'ai ni brusquée, ni forcée à arrêter son ouvrage. J'ai simplement fait comme elle. Elle est alors devenue bien plus attentive. Elle m'a regardé faire comme elle. Je crois qu'elle s'est instantanément sentie en sécurité. Alors elle s'est mise à fredonner. C'était un air apaisant, j'ai fermé les yeux et je me suis mis à chanter avec elle. Pendant un long moment nous sommes restés ainsi. Puis j'ai ouvert les yeux, et une chose absolument incroyable est arrivée. Elle me regardait de ces beaux yeux bleus, un sourire aux lèvres. Après l'étonnement, j'ai refermé ma bouche qui s'était instantanément ouverte de béatitude, puis je lui ai souri, soutenant son regard. Nous sommes restés de longues minutes à nous regarder, et j'ai profité de chacune de ces minutes comme si c'était la dernière. Puis elle a baissé sa tête et a continué de caresser le tapis. J'étais empli d'un bonheur sans limite. On avait communiqué. Nos regards, l'un dans l'autre, s'étaient dit plus de choses que nous ne l'avions fait depuis dix ans que nous nous connaissons. Je n'avais jamais été aussi heureux. Même si ce n'était pas marqué dans les livres, j'ai pris sa main et je l'ai embrassée. Elle l'a retirée aussitôt, donc je me suis approché de son cou, lui murmurant des mots d'amour. Elle a apprécié, c'est pour ça que j'ai posé mes lèvres sur sa peau parfumée. Nous sommes restés près l'un de l'autre encore un petit moment puis ses parents m'ont rappelé qu'il était l'heure pour moi de rentrer.

     Sur le chemin du retour, ivre de ce nouveau moment de tendresse que nous avions vécu, je me suis senti léger, et pour la première fois depuis que ma sœur était partie : heureux. 

Je suis un actisteWhere stories live. Discover now