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     Les bijoux de luxe, je les ai longtemps regardés, admirés, touchés sans oublier de bien les remettre à leur place après. J'ai longuement réfléchi à ce que je pourrais en faire. Puis un jour j'ai trouvé, dans la chambre de mes parents, le code du wifi, que mes parents m'avaient supprimé depuis que je les avais menacés de tout divulguer sur YouTube. Comme je n'avais ni ordinateur ni téléphone portable, j'ai pris quelques bijoux et je suis allé chez un prêteur sur gage pour les échanger contre de l'argent. Il m'en a proposé une belle somme et j'ai donc pu aller m'acheter un petit ordinateur d'occasion dans une boutique du centre-ville. Il me restait un peu d'argent après mon achat, je suis donc entré dans une librairie et j'ai acheté tout ce que j'ai pu avec l'argent qui me restait. J'ai principalement pris des livres sur l'autisme. Je ne sais si c'était dans le but de piéger mes parents, ou dans celui de mieux comprendre Iliana, mais c'est uniquement vers ces livres que mon instinct m'avait poussé. Comme il me restait quelques pièces, j'ai acheté un livre sur le théâtre. Je savais que j'étais un bon acteur et je voulais exploiter mon talent pour autre chose que pour berner les gens.

     Quand je suis rentré chez moi, rien n'avait bougé. Mes parents n'étaient pas encore rentrés, et ne rentreraient pas pendant trois jours. Ils s'étaient organisé un petit voyage en amoureux sans m'en parler. Cela ne m'avait pas dérangé, au contraire, j'ai pu dévorer mes livres sans me lasser, pour les graver en moi. Je ne le savais pas, mais ces trois jours allaient être les premiers d'une longue boulimie de lecture. J'allais avoir envie de lire tout ce qu'on pouvait trouver en théâtre, mais aussi découvrir les romans, qui m'étaient alors inconnus car aucun livre n'avait jamais mis les pieds chez moi. Je me suis lancé à corps perdu dans les documentaires sur le rôle d'acteur, l'histoire du théâtre de l'antiquité à nos jours, mais aussi des livres sur le cinéma, les techniques cinématographiques, les courants artistiques et j'en passe. J'allais remplir ma tête vide de toute cette culture qui m'était tellement proche, tant j'usais de ces techniques théâtrales dès que je mettais le pied en dehors de chez moi. Je voulais me détacher de ce rôle d'actiste, pour devenir un vrai acteur, à défaut de ne pas être autiste. 

Je suis un actisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant