28/ Tu es de ma famille

343 33 117
                                    

Famille – Goldman

Raquel

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis que Raquel était revenue. Elle reprenait des couleurs petit à petit et se sentait de mieux en mieux. Malgré tout, elle avait pour le moment obligation de rester couchée. L'opération mais aussi toute la mission l'avait énormément fatiguée. Elle avait failli y passer et son corps ne cessait de le lui rappeler. Mais ce jour-là, ça commençait à aller un peu mieux. Elle avait repris des couleurs et mangé un peu. Elle discutait avec Hope dans sa chambre. 

— Je voulais te dire merci, tu m'as sauvé la vie Hope. Je te serais éternellement redevable.

Elle était sous sa couette et calée en position assise contre des oreillers. Elle détestait rester comme ça sans rien faire. Elle se sentait faible et inutile. Ce n'était pas elle, ça n'avait jamais été elle.

— Tu sais c'est normal Raquel. Je ne laisserai jamais une amie comme ça. J'ai eu peur. Mais ça va ? Tu te sens mieux ? demanda-t-elle en venant s'assoir sur la chaise de bureau devant son lit.

— Oui ça va, j'ai juste envie de sortir et d'aller m'entraîner. Je me sens nulle à passer mes journées ici à rien faire.

Elle soupira et se tourna un peu plus vers Hope.

— Sarah m'a expliqué qu'elle m'avait droguée pendant l'opération. J'espère que j'ai pas raconté n'importe quoi.

Elle avait peur de ce qu'elle aurait pu dire. Pas parce qu'elle avait honte de son passé, mais parce que cela voulait dire qu'elle avait totalement perdu son image de fille forte et sûre d'elle par rapport à Hope. Elle grimaça en voyant Hope sourire, ça n'annonçait rien de bon. Il allait falloir qu'elle assume maintenant.

— Bah... Tu as dit que tu étais une princesse. Puis tu as aussi dit que Isaac était ton prince charmant. Et... Euh... Que ta mère pourrait refuser.

Son petit sourire se terni ensuite pour laisser place à une expression plus sérieuse, laissant Raquel muette.

— Sarah m'a avoué ce qui s'était déroulé dans ton passé, je suis désolée Raquel. Peut-être que tu ne préfères pas en parler et je te comprends, mais si un jour tu as besoin je suis là.

La jeune femme s'enfonça un peu plus dans son oreiller sans rien dire. Normalement ça allait, mais avec la fatigue et les médicaments, elle avait envie de pleurer. Elle voyait encore et encore les mêmes images, beaucoup trop violentes pour une petite fille de douze ans, ou pour n'importe qui d'ailleurs.

La place du palais, la rangée de soldats face à eux, la famille du Général qui les regardaient, victorieux. Puis ses parents qui ne l'avaient pas lâchée. La poigne rassurante de son père et les dernières paroles de sa mère. Et enfin les détonations assourdissantes. Elle serra les dents en ravalant ses sanglots.

— Je ne veux pas en parler. Pas maintenant. Mais Isaac est un gros connard. Il est beau mais c'est tout ce qu'il a de bien. Tu as bien vu son discours à la télé.

Hope se leva et passa sa main sur son épaule.

— Tu sais Raquel, Isaac est plus proche des rebelles que tu ne le pense. Il reste fidèle à Juan.

Elle se leva doucement avant de lui demander si elle voulait de l'eau ou quelque chose de chaud tel qu'un thé ou un chocolat chaud pour parler tranquillement. Raquel la laissa faire puis leva la tête vers elle.

— Je ne pense pas non. Enfin, il essaye de se rapprocher de notre QG ça c'est sûr, j'en ai eu la preuve sur plusieurs missions. Il est toujours là au bon moment. Pour mieux nous réduire en miettes. Et...

Les enfants du soleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant