49 ~ Our little secret(s)

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Kala

Je me retourne lentement sur le matelas pneumatique, cherchant à faire le moins de bruit possible alors qu'Ashton dort contre moi, mais inutile de préciser que le moindre mouvement produit un son démultiplié qui me fait m'arrêter net, alors je procède par étapes, prenant une dizaines de minutes avant de réussir à me lever totalement et m'extirper de la chambre pour atterrir dans le salon.

Si je pensais avoir réussi à échapper à Ashton je me retrouve à présent face aux matelas des trois autres garçons, lesquels sont respectivement placés devant les issues, au cas où quelqu'un chercherait à entrer par effraction. Autrement dit le meilleur endroit pour mourir. Je pousse un soupir contrôlé avant d'avancer parmi les matelas, remarquant que l'un d'entre eux est vide.

« Kala ? -Je fais volte-face et allume mon téléphone dans la direction du bruit-

-Michael ?! Mais qu'est-ce que tu fabriques.... Sur le matelas d'Oliver ?

-J'avais un peu peur -Dit-il d'une voix timide-

-Oh je vois -J'abaisse mon téléphone et reprends ma route- Bonne nuit.

-Tu vas où ?

-Rendors-toi Michael ! -Le grondé-je avant de me diriger vers la cuisine-

-Tu as faim ? Je peux te préparer un petit sandwich si tu veux ?

-Mikey tu vas les réveiller ! »

J'entends un bruit de matelas et je comprends que Michael s'est recouché, saisissant l'occasion pour allumer la lumière de la cuisine. Seul bémol, cette pièce donne sur le salon, sans aucune porte de sorte que la lumière se propage partout, faisant grogner Luke, lequel se tient devant la porte menant à la chambre où je dormais avec Ashton.

D'un geste j'éteins la lumière et fais silence, à l'écoute d'un éventuel bruit en provenance des garçons, mais rien ne se produit. Je me laisse doucement glisser vers le sol où je m'assois, cherchant une autre idée alors que la lumière de la lune filtre à travers les arbres obstruant la grande fenêtre du fond de la cuisine.

La voilà mon idée.

Je me redresse discrètement et ouvre le robinet d'eau pour simuler une envie de boire, profitant du bruit pour ouvrir la fenêtre d'un coup sec. Une fois ouverte je regarde derrière moi que Michael ne se soit pas levé à nouveau et j'éteins le robinet avant de passer par la fenêtre comme une voleuse. Mon cœur bat la chamade mais une fois dehors, je me sens mieux, l'air frais vient fouetter mon visage et l'herbe humide chatouille la plante de mes pieds nus. Je respire un grand coup et observe le ciel étoilé. J'ai l'impression d'être libre, loin de cette protection rapprochée qui semble pomper l'oxygène de la maison bien trop rapidement. Je sais que ce n'est pas prudent, qu'il ne me reste que quelques temps à vivre et qu'un acte pareil peu éventuellement signer définitivement mon arrêt de mort, mais j'ai décidé de prendre le risque.

J'ai besoin d'être seule.

Comme avant.

Je m'avance jusqu'au grand arbre faisant face à la fenêtre de la cuisine et m'y adosse, tournant mes jambes vers la lumière de la lune avant de poser une enveloppe sur mes genoux. Je l'observe un instant, faisant tourner le papier froid entre mes doigts comme pour me rassurer. Cette enveloppe est réelle, mon père m'a répondu.

Je déglutis et commence à déchirer la languette, sentant mon cœur s'accélérer dans ma poitrine à mesure que j'extirpe la lettre. Elle n'est pas très longue, je ne sais pas à quoi je m'attendais. Un homme qui se cache depuis des années ne prendrait sûrement pas le risque de s'exposer au grand jour comme ça. Je soupire un bref instant avant de tourner la face écrite vers moi, des larmes pointant aux coins de mes yeux une fois que je fais face à l'écriture de mon père.

Two paths for one TramwayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant