30 ~ Never open my eyes again

14.7K 1.2K 753
                                    

Kala

        Oliver jette un coup d’œil derrière lui avant de fermer la fenêtre ainsi que les rideaux de la chambre, plongeant la pièce dans un noir complet qui me rend malade. Je repense au soir de leur anniversaire, quand j’étais plongée dans le noir et que j’ai vu ces masques éparpillés un peu partout à la lumière de mon téléphone, n’attendant que ma venue. Je sens ma poitrine se soulever rapidement, ne se claquant plus du tout au rythme cardiaque d’Ashton qui retentit dans la pièce sous forme de bip lents et  stridents. Voilà maintenant que j’ai peur du noir.

Je frisonne et pousse un petit cri lorsque quelque chose attrape ma main.

« Kala c’est moi –Soupire Oliver, me donnant la main- je vais allumer la lumière, ne t’inquiète pas.

-Je…. Je ne m’inquiète pas –Dis-je tétanisée en serrant fermement sa main- Pourquoi tu nous as plongés dans le noir ?

-Parce que –Je me mets à grogner- Arrête de grogner Kala on dirait un animal.

-C’est ce que je suis –Dis-je en gardant ma main dans la sienne- Bon tu l’allumes cette lumière ?

-Nom de Dieu, je ne sais pas ce qu’Ashton te trouve –Il allume la lumière et je profite de le voir pour lui marcher sur les pieds- Hey ! Mes chaussures étaient neuves !

-Je m’en contre-fiche –Je m’avance vers le lit où Ashton est inconscient- Il va s’en sortir ?

-Je ne sais pas –Dit-il en reprenant une voix neutre et en me rejoignant à ses côtés-

-Comment tu as su ?

-Je ne saurais pas expliquer, je suis comme connecté avec Ashton. Quand il est heureux, je ressens des papillons dans mon ventre sans raison valable, quand il pleure j’ai la boule au ventre même sans le voir et quand il a mal, j’ai mal moi aussi –Il regarde son jumeau- Je me suis senti bizarre, comme si le bonheur venait de disparaitre à jamais et que l’hiver s’était installé en moi. J’avais l’impression d’avoir perdu quelque chose, comme si on m’avait arraché la vie de l’intérieur, ou plutôt sa vie à lui car moi j’étais debout, mais vide... Non vraiment c’est un sentiment qu’il m’est impossible d’expliquer, je suis lié à lui et lui à moi.

-Je n’imaginais pas qu’il puisse un jour faire quelque chose comme ça… Lui qui sourit tout le temps, il ne me montre jamais sa peine, il…

-Tu ne le connais pas vraiment Kala –Il me regarde avant de me pousser doucement vers son jumeau- Je n’arrive pas à croire que je vais dire ça mais… Embrasse-le.

-C’est complétement étrange comme situation –Dis-je mal à l’aise- Encore plus si c’est toi qui me demande de faire ça.

-Je t’ai dit que je sais ce qu’il veut, alors embrasse-le ou bien je vais t’aider à le faire – Souffle-t-il excédé-

-Je croyais que tu ne voulais pas qu’on se rapproche lui et moi ?

-Je le croyais aussi –Dit-il en haussant les épaules- Bon tu te magnes ? »

        Je déglutis et me penche en avant pour embrasser les lèvres blafardes et froides du bouclé. Dans les films romantiques que regardait Ohani je me souviens que quand la femme embrassait l’homme mourant, bizarrement son cœur se remettait à battre. Mais là rien ne se passe, les sons automatiques provenant du cardiogramme ne s’emballent pas. On ne vit pas dans un film romantique.

Two paths for one TramwayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant