Le Petit Papillon

By Ninou_Cyrico

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Synopsis : Nathanaël, un auteur illustrateur, est sans nouvelles de son mari, Adel, lieutenant de l'armée de... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19 [Public averti]
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42 [Public Averti]
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55 [Public averti]
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63
Chapitre 64
Chapitre 65
Chapitre 66
Chapitre 67
Chapitre 68
Chapitre 69
Chapitre 70
Chapitre 71
Chapitre 72
Chapitre 73
Chapitre 74
Chapitre 75
Chapitre 76
Chapitre 77
Chapitre 78
Chapitre 79
Chapitre 80
Chapitre 81
Chapitre 82
Chapitre 83
Chapitre 84
Chapitre 85
Chapitre 86
Chapitre 87
Chapitre 88
Chapitre 89
Chapitre 90
Chapitre 91
Chapitre 92
Chapitre 93
Chapitre 94
Chapitre 95
Chapitre 96

Chapitre 26

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By Ninou_Cyrico

[L'autrice s'excuse : elle a totalement oublié les chats dans les derniers chapitres. Oups. Ils vont réapparaitre et je corrigerais probablement les chapitres précédents pour la sortie papier... Vraiment désolée !! ^^' C'est le souci quand on écrit en flux tendu... On peut faire des erreurs de ce type...]

Le mois de janvier passa à nouveau très vite pour Nathanael. Il avait trouvé sa routine et ça roulait, entre un Adel toujours plus réactif, même si toujours absent, le boulot, l'univers et le reste.

Il avait eu une très violente dispute avec son éditeur au début du mois, ce dernier s'étant montré bien trop insistant pour le faire participer au festival d'Angoulême qui se déroulait cette année-là du 24 au 27 de ce même mois.

Nathanael n'avait jamais été fan d'Angoulême. Trop gros, trop élitiste, sclérosé et bien trop longtemps fermé aux œuvres étrangères, ce festival était pour lui ce que les Césars et les Oscars étaient au cinéma : un ramassis d'entre-soi snob, avec un beau fond sexiste et ethnocentré.

Entre 1974 et 2000, seuls trois auteurs non-francophones avaient gagné le Grand Prix. Le palmarès n'était véritablement plus international que depuis la fin des années 2000. Le premier Japonais récompensé, Akira Toriyama, l'avait été en 2013, alors même que l'immense Osamu Tezuka était venu en personne et dans l'indifférence générale en 1982.

Et cela sans même parler qu'en cette année 2019, Rumiko Takahashi serait la 3e femme à recevoir ce prix. Ce qui pour le coup lui faisait plaisir, à Nathanael. Même si ça avait quelques décennies de retard à ses yeux, il avait une tendresse particulière pour cette autrice qui avait bercé une partie de son enfance avec Lamu, Ranma et tant d'autres.

En 2016, il avait été de ceux qui avaient dénoncé avec une sincère colère l'absence total d'autrices sur les 30 lauréats au Grand Prix, mais son opinion ne s'était pas améliorée depuis.

Il ne pouvait nier que certains essayaient de faire bouger les choses, mais il n'avait cette année-là pas l'énergie d'y aller er de supporter cette ambiance qui n'était tolérable pour lui qu'à coup de potes souvent aussi blasés que lui et de soirées trop arrosées pour son bien, surtout à ce moment-là.

Mais cela lui avait valu une très violente dispute avec son éditeur et il avait fini par lui raccrocher au nez, furieux. Depuis, il grommelait et se posait sérieusement la question de rompre ses contrats et de se lancer en autoédition. Ça demandait une bonne logistique, ce qui pouvait être compliqué, et une communauté solide, mais ça, il avait. Le plus gros souci serait le blocage des droits qui paralyserait probablement l'avancement de certaines séries quelques années.

Mais il en avait un peu marre de soutenir un système éditorial aux fraises, d'être quasi la cinquième roue du carrosse de la chaine de prod' alors qu'il en était la base même. Et encore, comme auteur connu et faisant de bonnes ventes, il n'était de loin pas le plus à plaindre... Surtout en ayant la chance d'être propriétaire sans prêt immobilier sur le dos.

Bref, ayant vu des collègues se lancer avec joie et succès dans l'indépendance, cette question le titillait... Une autre possibilité était de tenir sur la fin des séries en cours et de se lancer en indé pour les prochaines.

Il pensait donc à ça, en ce début d'année, en bossant sur le cinquième tome de Poussière d'Etoile, sa série de SF.

Il faisait froid, il était emballé dans un plaid, assis à son bureau, avec son thermo de thé, un matin, lorsqu'on sonna au portail.

Il grogna et se leva d'un bond pour aller voir. Judith était partie au marché.

Adel était installé sur le canapé, plus ou moins envahi de chats divers, devant la télé où passait un documentaire sur les acacias, et avait machinalement tourné la tête vers l'entrée.

« T'en fais pas, je vais voir. » lui dit Nathanael en passant.

Il ouvrit, c'était le facteur, au portail. Il lui fit signe et enfila les chaussures qu'il laissait à l'entrée pour ces cas-là et le rejoignit :

« Colis pour vous ! Je crois que c'est vos feutres spéciaux, là. »

Cet employé n'était plus tout jeune, il avait commencé sa carrière aux PTT. C'était un brave homme aimable et curieux. Il était rarement pressé et il était donc arrivé qu'il cause un moment avec Nathanael, curieux des colis qu'il recevait parfois de l'étranger, et il savait donc qu'il avait affaire à un auteur de BD qui avait parfois besoin de matériel particulier et introuvable en France.

« Merci...

– Je veux bien un autographe en échange !

– D'accord, mais je vous ferai pas de dessin, il fait trop froid ! »

Ils rirent tous deux alors que l'illustrateur signait sur la tablette et le laissait partir en lui souhaitant une bonne journée.

Il frémit et s'apprêtait à rentrer lorsque le facteur l'interpella de la maison suivante, celle de la vieille peau :

« Pardon, M. Anthème ?

– Oui ? »

Nathanael s'approcha alors que le préposé des postes continuait :

« ... Vous savez si votre voisine est là ?

– Euh, je ne sais pas... Pourquoi ?

– Ben, ses volets sont fermés...

– Ah, merde... » réalisa l'auteur en voyant la chose.

Ce n'était effectivement pas normal. Pas si tard dans la matinée.

Il se gratta la tête :

« Aïe... »

La voix de Judith les fit sursauter :

« Qu'est-ce qui se passe ? »

Le facteur lui montra et elle hocha la tête :

« D'accord, on va voir ça. Prends le caddie et rentre vite, Nathy, tu vas prendre froid et il faut pas laisser Adel seul plus longtemps.

– OK, merci... Venez me chercher si besoin, hein... »

Il obéit rapidement, pressé de rentrer au chaud et vaguement inquiet tout de même.

Adel n'avait pas bougé du canapé. Sur l'écran, il y avait désormais des koalas. Nathanael sourit et alla à la cuisine ranger tout ce qu'elle avait acheté. Légumes, un peu de charcuterie, fromages, du pain... De quoi tenir quelques jours tranquillement.

Il alla ranger le caddie vide au garage et en revenant, entendit Judith l'appeler de la cour. Il sortit voir et elle lui demanda d'appeler les pompiers :

« Le facteur est allé demander à une autre vieille dame qui la connait bien, expliqua-t-elle, plus bas dans la rue, mais les deux voisines d'en face pensent aussi qu'il y a un souci.

– Ah mince, d'accord, OK, j'appelle tout de suite ! »

Il prit son téléphone sans plus attendre pour alerter qui de droit et Judith revint quand ils arrivèrent pour lui dire qu'ils souhaitaient lui demander des infos, puisque c'était lui qui avait appelé.

Il s'équipa donc mieux et sortit voir ça.

Quelques autres habitants de la rue pointaient leur nez, curieux ou inquiets. Alors que trois pompiers commençaient à taper à la porte pour appeler la vieille dame, lui en renseigna un autre sur son nom, son âge estimé, le fait qu'elle vivait seule et que oui, à cette heure-là, il était anormal que les volets ne soient pas ouverts.

Le facteur revint alors avec une autre vieille dame qui n'allait pas vite du tout, appuyée sur son déambulateur, mais avait pourtant l'air bien décidée à avancer. Elle connaissait mieux la vieille peau et confirma que cette dernière devait être chez elle, elle voyait très peu ses enfants et elle ne lui avait pas dit qu'elle devait partir où que ce soit. Très aimable et posée et ayant a vue de nez toute sa tête, elle compléta les renseignements alors que les pompiers, sans réponse, essayaient de trouver un moyen d'entrer. Nathanael se permit de leur indiquer la fenêtre de la cuisine, sur le côté, car il savait que le volet de cette dernière fermait mal et serait donc plus facile à forcer que les autres.

Ils le remercièrent et effectivement, cela se révéla fructueux. Ils parvinrent à ouvrir ledit volet sans mal, à casser la vitre derrière et à pénétrer dans la maison. Restée près de Nathanael, l'autre vieille dame, appuyée sur son déambulateur, lui demanda gentiment :

« Pardonnez-moi, vous êtes bien le mari d'Adel ? Nathanael, c'est ça ? »

Il sursauta et la regarda avec suspicion :

« Euh, oui... ? »

Elle hocha la tête, souriante :

« Ah, c'est bien ce qui me semblait. Je m'appelle Marie-Louise. Auriez-vous de ses nouvelles ? Ça fait très longtemps qu'on ne l'a pas vu à la messe et il nous semblait qu'il devait revenir d'Afrique en décembre ? Sa mission a été prolongée ? »

Nathanael avait froncé les sourcils, grave. Son mari restait un catholique pratiquant et allait à la messe tous les dimanches lorsqu'il était là. Lui ne s'en mêlait pas, mais il était arrivé qu'il l'accompagne une fois à un pique-nique de la paroisse un été. Il y avait peut-être effectivement croisé cette dame.

Un des pompiers ressortit par la fenêtre et accourut vers le responsable, celui qui avait interrogé Nathanael et Marie-Louise :

« On l'a trouvée, Julien !

– Ah ! »

Nathanael et la coreligionnaire d'Adel se turent pour écouter.

« Alors elle est tombée en se levant ce matin, on pense à une fracture du col du fémur. Elle est à peu près cohérente, choquée, mais ça devrait aller.

– OK, on va prévenir l'hôpital qu'on arrive. »

La vieille dame était soulagée et bizarrement, Nathanael aussi. Pas qu'il aimait beaucoup sa voisine, mais il n'en était pas à souhaiter sa mort.

Les pompiers purent ouvrir la porte d'entrée de l'intérieur pour entrer un brancard. Marie-Louise soupira :

« Pauvre Eve... Ça m'est arrivé il y a deux ans, ce ne va pas être facile.

– Oh, si elle met autant d'énergie à se soigner qu'à râler, elle sera vite sur pieds... » soupira Nathanael.

La vieille dame gloussa, ce qui le surprit, mais elle admit :

« C'est vrai qu'elle a la dent dure avec vous... Adel nous a raccompagnées plusieurs fois après la messe, en voiture même en hiver, vous savez qu'au début elle refusait toujours ? Il a fallu qu'il pleuve à verse un jour pour qu'elle accepte et elle a marmonné pendant tout le trajet... Sans même le remercier... Mais vous ne m'avez pas dit, vous avez des nouvelles ? »

Il soupira et regarda ailleurs avant d'avouer :

« Oui... Il a été gravement blessé, là-bas... Il est revenu, mais euh, il est en convalescence et enfin bon, c'est pas la joie quoi...

– Oh, vraiment ? »

Elle semblait sincèrement navrée.

« Le pauvre... Il est à l'hôpital ?

– Ben non, il est rentré, mais il n'est pas encore visitable...

– Oh, rassurez-vous, je n'allais pas demander à le voir s'il n'est pas encore assez bien... Il faut avant tout qu'il prenne soin de lui. Mais comme je vous disais, nous nous inquiétions un peu de ne pas avoir de nouvelles. Je préviendrai les autres et ne vous en faites pas, je leur dirai bien de vous laisser tranquilles.

– Merci. »

Le brancard ressortit et Marie-Louise et Nathanael échangèrent un regard pareillement amusé en entendant la vieille Eve qui pestait après les trois pompiers qui la transportaient et qui semblaient n'en avoir totalement rien à faire.

Voyant Nathanael, elle changea de victime en se mettant à hurler qu'il dégage de son jardin, qu'il allait dévaliser sa maison dès qu'elle serait partie et il soupira sans écouter la suite, en disant à Marie-Louise :

« Bon, je rentre, hein... Vous savez où me trouver si besoin. »

Elle hocha la tête et lui répondit :

« Je vais gérer, il n'y a pas de souci. Rentrez vite. Et mes amitiés à Adel.

– Merci pour lui ! »

Il remercia les pompiers et salua de loin le facteur qui repartait, étant revenu voir si ça allait après avoir fini sa tournée des rues voisines.

Il rentra et enleva son manteau et ses bottes en soupirant.

« Ça va, Nathy ? demanda Judith en le rejoignant, s'essuyant les mains sur un torchon.

– Oui, c'est bon. Juste une fracture du col du fémur au réveil... Vu ce qu'elle gueulait, elle va pas si mal. Ils l'emmènent à l'hosto. On va être tranquille quelques semaines, mais à mon avis, elle se retapera vite. C'est coriace, ce genre de vieilles carnes.

– Ah ça, c'est vrai qu'elle a pas l'air du genre à se laisser couler.

– T'as besoin d'aide pour le repas ?

– Non, c'est presque près. T'as le droit de mettre la table si tu veux. »

Il hocha la tête et, en repassant au salon, avisa Adel qui semblait sommeiller devant la télé où passait cette fois un petit dessin animé qui chantait joyeusement.

Il sourit et vint près de lui pour s'accroupir et prendre sa main. Répondant à cette sensation, Adel tourna machinalement un regard absent vers lui. Nathanael sourit et lui dit doucement :

« Marie-Louise te salue, mon cœur. Elle était contente d'avoir de tes nouvelles. »

Adel bâilla et Nathanael se releva :

« Allez, on va manger bientôt, et après, sieste ! Ça nous fera du bien ! »

Sans grande surprise, l'absence de la voisine ne changea pas grand-chose à leurs vies. Les autres voisins et lui gardaient un œil sur la maison vide. Il vit quelques jours plus tard la voisine d'en face, à qui Marie-Louise avait confié les clés en cas de besoin, il l'avait su, accompagner un couple d'une cinquantaine d'années, dont il devait apprendre plus tard qu'il s'agissait de la fille de la maitresse des lieux et de son mari. Ils repartirent avec une grosse valise.

Lui continuait à bosser ses planches avec sa minutie habituelle, désireux comme toujours de faire au mieux pour ses lecteurs.

Janvier passa ainsi et il faisait un soleil radieux, mi-février, lorsque, un après-midi, Adel se réveilla de sa sieste.

Il était sur le dos et s'étira, avant de regarder d'un œil vague autour de lui. Il n'aurait pas pu dire où il était, il n'aurait rien pu dire, en fait. Il ne savait même pas qui il était. A cet instant, il n'était d'ailleurs pas vraiment une personne, plus un corps habité de sensations confuses qu'il percevait sans les comprendre. Il ressentait juste de la chaleur, du confort et de la sécurité.

Son regard se posa sur Nathanael qui siestait à côté de lui et un instant passa avant qu'Adel ne sourit et ne se tourne pour venir se blottir contre son flanc, dans un réflexe totalement inconscient.

Nathanael dormait profondément et grogna avant d'écarter son bras dans un autre réflexe inconscient. Il laissa Adel s'installer, passa son bras autour de ses épaules et allait se rendormir lorsque deux neurones se percutèrent très violemment dans sa tête.

Il rouvrit les yeux d'un coup pour être sûr de lui, mais il n'y avait aucun doute : Adel venait bien de se blottir contre lui, comme il le faisait toujours au réveil depuis qu'ils vivaient ensemble. Un petit câlin pour se mettre de bonne humeur, disait-il.

Nathanael se mit à trembler et se tourna lentement pour pouvoir le regarder.

« Adel... ? »

Adel semblait un peu surpris qu'il ait bougé, mais il le regardait aussi avec un petit sourire.

Il le regardait.

Nathanael se retint comme il put d'éclater en sanglots en le serrant dans ses bras. Si Adel ne répondit pas à l'étreinte, il ne s'en blottit pas moins un peu plus contre lui.

Nathanael caressa sa tête et son dos sans parvenir à retenir quelques larmes.

« Tu m'as manqué, idiot... Tu m'as vraiment manqué... »

Adel ne répondit pas.

Il avait entendu sans comprendre.

Il n'avait pas besoin de comprendre. C'était gravé en lui si profondément que même dans cet état de nouveau-né, il le savait.

Entre ces bras, il était à l'abri. Il était à sa place.

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