Bonne lecture
Point de vue externe
Serviette nouée autour de la taille, gouttelettes d'eau qui ruissellent sur ses tablettes de chocolat, Amadou fût surpris en voyant Alima sur le pas de la porte.
-Qu'est ce que tu fais ici ? Demanda-t-il
Elle n'arrive pas à défaire son regard de cette muse qui se tient devant elle.
-Eh ça va ?
-Euh.. oui oui, qu'est ce que tu fais ici toi ? Demanda-t-elle aussi.
-C'est ma chambre.
-Non non c'est la mienne d'ailleurs j'ai dormi ici hier.
-Mais Mamoudou m'avait assuré qu'il a réservé pour moi.
-Il faut l'appeler alors, il a sûrement dû se tromper.
(...)
-Ne me tuez pas, c'est assez grand pour vous deux alors partagez.
-Certainement pas, je vais prendre une autre chambre.
-Amadou, c'est déjà plein. On a réservé à l'avance.
-Je vais venir dormir avec Awa alors et toi tu restes ici.
-Oh que non ma chérie, je t'aime bien mais ma femme me manquerai atrocement.
-Je vais dans un autre hôtel alors. Dit Amadou.
-Ah vous êtes têtus, il se fait tard et puis c'est pas la fin du monde, tu as habité près d'un mois avec une fille alors tu pourras survivre une nuit avec Alima.
-C'est pas la même chose
-Ouais parce que moi, tu m'en veux toujours.
-Là n'est pas la question...
Ils continuent à se reprocher des choses et Mamoudou en profita pour s'éclipser doucement en les enfermant et en amenant les clés.
-Hey, qu'est ce que tu fais ? Crient ils
-Vous me remercierez un jour. Fit il derrière la porte en riant.
-Sacré Mamoudou, j'arrive pas à croire qu'il ait fait ça. Dit Amadou étant près d'elle.
-Euh, s'il te plait, tu pourrais aller t'habiller ? Demanda-t-elle gênée et Amadou se dirige à la salle de bain.
(...)
-Ah mon amour toi aussi, pourquoi tu leur as fait ça ?
-Haha, ils en ont besoin pour régler leurs problèmes et revenir sur de bonnes bases. Répondit Mamoudou.
-Et si ça empirait ?
-Mais non t'inquiète pas, je suis sûr qu'Alima saura gérer.
-Hum espérons.
-Hey parlons plus de ça, tu m'as trop manqué hier.
-Moi encore plus mon cœur. Dit Awa en embrassant son mari.
(...)
-Pourquoi es tu si radieux frangin ?
-C'est parce que je viens de rencontrer ma future épouse.
-Ah bon ?
-Évidemment frangine, j'ai ressenti un truc fort quand je l'ai vu et son sourire, ahlala, il me donnait des baumes au cœur.
-Depuis que je te connais, c'est la première fois que je te vois si surexcité pour une fille.
-C'est la bonne, j'en suis sûr et je me donnerai les moyens de l'avoir, inchallah. Se promit Omar.
(...)
Couché sur le canapé, Amadou n'arrive pas à trouver le sommeil.
Alima s'approche de lui.
-Tu ne dors pas ?
-Non je danse.
-Ah parfait, j'aimerai qu'on discute un peu.
-Non j'en ai pas envie.
-S'il te plait Amadou, il faut qu'on se dise tout aujourd'hui. Si tu veux après je te laisse tranquille.
-Il fait vraiment nuit et j'ai pas envie de ressasser tout ce passé.
-Tu as sûrement des choses à me dire et moi aussi alors discutons, faisons table rase qu'il n'y ait plus de rancunes.
-Très bien Alima parlons. Dit-il en s'asseyant plus confortablement.
-Demande moi tout ce que tu veux.
-Ah ouais, par où devrais-je commencer, toutes les questions que je me suis posées durant toutes ces années n'ont même plus lieu d'être. Pourquoi tu ne t'es pas battu pour nous ? Pourquoi ne m'as tu jamais donné de nouvelles ? Pourquoi ne m'as tu pas rendu ma liberté ? Pourquoi était ce si facile pour toi de m'oublier ?
-Oh non je t'arrête tout de suite, il ne s'est pas passé une seule minute sans que je n'ai pensé à toi.
Tellement de souvenirs se sont créés que rien au monde ne pourra les effacer et même si un jour j'oubliais, mon cœur stockerait toutes ces données car je t'aimais et je t'aime du plus profond de mon être.
-Cet amour que tu dis, ne t'a pas empêché de me laisser en plan en ce que je sache.
-Tu sais que les tiraillements entre raison et cœur ne donnent jamais totale satisfaction et même existerait t-il un bonheur absolu, un bonheur parfait ?
-Qu'est ce que j'en sais.
-Je n'ai fait que ce qui me paraissait juste pour sauver l'honneur de ma famille même si en se faisant j'ai sacrifié notre amour.
-Tu as coupé tout contact avec moi comme si je ne valais rien à tes yeux même pas la moindre explication alors qu'on venait à peine de nous marier.
-Je sais et j'en suis désolée mais en ce moment là je me sentais perdue, désemparée et mon identité était remise en cause.
-Comment ça ?
-Le jour où on m'a annoncé que je devais me marier, j'ai dit non, j'ai tenu tête à mes parents mais ma mère m'a appris la vérité sur ma naissance.
Elle s'arrêta un moment et essuya ses larmes.
-Tu as été adoptée ?
-Non mais j'ai appris que j'étais pas la fille de mon père alors je n'avais pas vraiment le choix. Comment aurai-je pu le décevoir aussi alors que ma mère en avait déjà fait assez ?
-C'était pas de ta faute.
-Oui mais il m'a élevée comme sa propre fille, je n'ai jamais manqué de rien et alors je ne pouvais pas lui refuser ça et il en allait aussi de l'honneur de ma mère.
-Je peux bien comprendre cela mais tu as été cruelle de partir ainsi, pour ta famille tu as brisé en mille morceaux mon cœur et tous mes rêves.
-J'étais brisée aussi, j'avais aucune envie de te faire du mal. J'avais juste pas le choix.
-On a toujours le choix Alima.
-Vraiment ? Avais tu le choix quand Ramata a kidnappé ta famille ? Pouvais tu refuser de l'épouser ?
-C'est leurs vies qui étaient en jeu, ne compare pas et je pourrai tout te pardonner sauf d'avoir risqué leurs vies en annulant le mariage.
-Il ne pouvait être valable de toute façon.
-Comme si le tien avait de l'importance devant la loi. Je me demande même comment ton mari a pu accepter une telle chose ?
-Amadou, là n'est pas la question. Aujourd'hui ce qui importe est que je suis là, libre et folle amoureuse de toi et je sais que tu m'aimes aussi.
Nos cœurs en accords le savent alors arrête de le nier.
-Il ne suffit pas d'aimer car oui d'une certaine manière je t'aime toujours mais je n'ai plus la force d'être avec toi.
-Que dois je faire pour que tu me refasses confiance ?
-Tu sais, quand tu es parti, tu as emporté une grosse partie de moi, j'étais désemparé et persuadé que ce mariage était contre ton gré.
-C'était le cas.
-Oui mais j'ai été assez idiot pour croire que tu me reviendrais intacte, j'ai trop attendu inutilement.
-Bien-sûr que non parce qu'aujourd'hui je suis prête à tout quitter pour toi.
-Même ta fille ?
-Tu ne me demanderais tout de même pas de l'abandonner ?
-Certainement pas car elle est ta fille et elle a tous les droits sur toi. Je veux juste te faire comprendre que tu n'es plus libre, tu feras toujours ce que ta famille attend de toi.
-Mais j'ai besoin de toi dans ma vie, je veux que nous formions une famille, toi, moi, Maïna et nos futurs enfants.
-Je me suis réveillé de ce rêve depuis l'aéroport Alima. Ce jour là, j'ai su que tu étais capable de revenir pour ton amie mais pas pour moi.
On a dansé ensemble et tu m'as menti, tu t'es caché de moi et me fuyais comme si j'avais la peste.
-Si je l'ai fait, c'est uniquement parce que j'étais encore mariée et après cela je suis revenue pour être avec toi.
-Non, c'était juste pour m'empêcher de refaire ma vie. Ça suffit maintenant, j'ai trop été dépendante de ton amour et je ne veux plus de ça.
-Il n'y a donc pas moyen pour qu'on renoue ?
-Non, je veux recommencer ma vie sans toi, apprendre à vivre et à aimer sans toi.
-Sache que je serai patiente, j'attendrai le moment où tu n'auras plus peur de m'aimer.
-Alors tu attendras toute ta vie. Dit-il en allant sur le balcon.
Il a fait sortir tout ce qu'il avait dans le cœur et ça l'a apaisé.
Désormais il est décidé à laisser ce passé là où il est et recommencer une toute nouvelle vie avec une autre femme.
La peine au cœur, Alima s'endormit en hoquetant.
Amadou la vit grelotter un peu et vint mettre la couverture sur elle.
Il ne s'attarda pas à la contempler pour ne pas succomber et retourna se coucher en se promettant de l'oublier.
(...)
-Les hommes ont été créés que pour nous faire souffrir. Dit Fatima.
-Haha, c'est normal que tu penses cela maintenant mais crois moi tu vas changer d'avis. Taquina Awa.
-Bof, je ne le crois pas. J'ai été déchiré hier.
-Il faut souffrir avant de goûter au bonheur. Dit Amy.
-Et toi Alima, c'est quoi cette tête ? T'es silencieuse depuis tout à l'heure. Remarqua Adama.
-Tu n'as sûrement pas bien dormi avec Amadou à tes côtés. Fit Awa.
-Comment ? Vous avez dormi ensemble ?
-Hey hey calme toi Fatima, il a dormi sur le canapé et moi sur le lit et tout ça c'est à cause de Mamoudou.
-Mon mari a juste voulu bien faire pour que vous régliez vos problèmes.
-Pouf...
-Venez par là les filles. Appela tante Nabou.
-C'est sûrement pour le "mbakhal" (plat...) Supposa Awa
-On va se régaler, annonça Amy.
Elles partent suivie d'Adama.
-Maintenant dis moi ce qui te tracasse.
-Ah ma chérie ! S'exclama-t-elle en pleurant.
-Hey pleure pas, aïe ! Se plaignit-elle en ayant mal à son intimité.
-Doucement Fatima, tu vas te faire mal.
-Non ça va je vais bien, je me suis juste levée brusquement. Maintenant raconte moi ce qui s'est passé.
-Il ne veut plus de moi, il souhaite vraiment passer à autre chose, sniff.
-Oh non, ne dis pas ça, il t'aime vraiment.
-Oui il m'aime mais il n'a plus confiance à moi, il a trop souffert à m'attendre.
-Je suis vraiment désolée canim.
-Ne t'en fais pas, c'est à mon tour maintenant de l'attendre et de lui prouver mon amour.
-Comment comptes tu t'y prendre ?
-J'avais commencé un jeu dangereux pour me rapprocher de lui. Je ne pensais pas le continuer mais je n'ai plus le choix.
-De quoi tu parles ?
-Désolée mais je ne peux pas te rendre complice de ça.
-Hey Alima, je suis ta sœur et complice qu'importe la situation alors dis moi tout.
-Non je ne peux pas. Je te demanderai de garder ça précieusement et de ne pas l'ouvrir.
-Pourquoi donc ?
-Cette clé contient une vidéo où j'explique tout à Amadou.
-Quand devrais je le lui donner ?
-Quand mon plan aura échoué qu'il ne voudra même plus me voir en peinture et que je n'aurai plus que mes yeux pour pleurer.
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