Bonne lecture
Dans la Peau de Fatima
Main dans la main, je danse avec mon mari sous le regard de nos amis et invités.
Pas la peine de dire à quel point je suis heureuse en ce moment, il suffit juste de me voir pour le savoir.
-À quoi penses tu mon amour ?
-À nous mon mari !
-J'adore ce nouveau nom.
-Haha, désormais c'est ce que tu entendras.
-Ça me va madame Thiam. Sourit il
Je suis comblée de savoir que je suis sa femme.
Après avoir coupé le gâteau et pris des photos avec les invités, Alima prend la parole.
-Bonsoir à tous, j'espère que vous profitez bien de la fête. Dit-elle et tout le monde écoute.
-Je ne suis pas douée pour les discours en public alors veillez m'excuser en cas de bourdes. Les mariés sont des êtres chers à mon cœur et ce qui me lie à Fatima, dépasse de loin tout ce que je pourrai dire aujourd'hui. Je me contenterai alors de leur souhaiter tout le bonheur du monde auquel ils ont droit. Dit-elle en s'approchant de nous.
-Kallé, mon petit mari chéri, j'ai toujours rêvé de vous voir finir ensemble car tu es l'unique homme qui la rend vraiment heureuse alors je te confie ma moitié, prends bien soin d'elle.
Kallé acquiesce avec le sourire.
-Vous avez fait face à des obstacles, à l'adversité mais par la grâce de Dieu, vous voilà unis aujourd'hui, tout le monde n'a pas cette chance alors heureux ménage et prenez bien soin l'un de l'autre.
-Ah ma chérie ! Dis-je en la prenant dans mes bras et tout le monde applaudit.
-Merci, merci pour tout.
-Je t'en prie ma belle. Dit-elle en me faisant un bisou avant de s'éloigner larmes aux yeux. On dirait que son discours l'a affecté plus qu'elle ne l'aurait cru.
Je suis si émue et heureuse de l'avoir à mes côtés.
Elle a parfaitement raison.
C'est pas donner à tout le monde d'être marié à la personne de son choix. Beaucoup s'aiment sans être destinés à vivre leur amour au grand jour.
Alors je suis reconnaissante d'avoir eu cette chance et je me promets de tout faire pour que mon mariage réussisse.
(...)
Même quand elles sont pour une bonne cause, les séparations restent toujours douloureuses.
Tante Nabou et maman m'ont conseillées comme si j'allais en guerre et ça m'a foutue la trouille.
-Que la paix te suive partout où tu vas. Pria maman en versant de l'eau devant la porte de la maison et pleura en me prenant dans ses bras.
À cette vue, les jumelles aussi se mirent à pleurer et Alima les réconforta.
La vie est pleine de surprises mais j'espère que ce n'est pas la dernière fois que je vois ma mère.
Dans le car en direction de Saint-Louis, les chants retentissent de temps en temps et pas moyen de s'ennuyer.
-On va loger à l'hôtel ! Annonça Awa.
-Mais vous pourriez rester à la maison.
-Oui mais Amrite et Mamoudou ont déjà réservé et puis ça sera mieux. Dit Amy.
-T'en fais pas, on sera avec toi tout le temps. Fit Alima.
-Ah toi aussi tu comptes aller à l'hôtel ?
-Juste la nuit, pour un bon sommeil, on ne voudrait pas être témoins de ce que tu sais.
-Haha, se mirent-elles à rire.
-Perverses !
-Ah Fatima, tu vas en baver.
-Awa yow tamit (toi aussi) dit Alima.
-Ben quoi ? Elle n'arrêtait pas de nous taquiner, c'est notre tour aujourd'hui. Fit Awa.
-Tu vas pleurer belle-sœur. Surenchérit Amy.
Elles me font peur là, je préfère ne plus y penser.
(...)
Le voyage fût long mais on arriva saines et sauves à destination.
Ma tante a ramené deux griottes et elles se mirent à chanter les louanges de notre famille, retraçant notre histoire dans la langue maure ainsi que Wolof.
Ma belle-famille aussi ne fût pas en reste et en moins de deux la maison fût remplie.
-Bienvenue chez toi ma fille ! Dit ma belle mère.
-Merci !
On me conduit dans notre chambre conjugale et j'y trouve mon mari assis par terre le sourire aux lèvres.
"Boul door boul sagga, VIP lagnla andil, boul door boul sagga, nar lagnla andil "
Chantonnant elles encore et encore.
Quelques minutes après, mes belles-soeurs arrivent avec une calebasse de lakh (bouille de mil avec du lait) qu'elles posent entre mon mari et moi.
On le déguste avec la main en se servant mutuellement avant que je ne lui en mette sur le visage et il fait pareil comme le veut la coutume et tout le monde rit.
Point de vue externe
Fatiguée du voyage, Fatima s'endort paisiblement dans les bras de son mari qui se sent très heureux.
Demain, une grosse journée les attend aussi car la famille, voisins et amis de Kallé seront là pour connaître la mariée ainsi une fête s'impose.
On donna une chambre à tante Nabou et ses compagnons tandis que les jumelles et Alima se retirent à l'hôtel.
-Très belle chambre. Dit Amy
-Idem pour moi. Annonça Awa.
-Attends de voir la mienne, c'est carrément une suite mais j'ai pas besoin d'autant d'espace. Dit Alima
-Hum, c'est Mamoudou qui l'a choisit en tout cas.
-Pourquoi a-t-il fait cela ?
-Il a dit qu'il se pourrait que tu ais du renfort. Déclara Awa
-Ah bon ? Je me demande bien qui ça pourrait être.
-Peut être qu'Adama viendra ici au final. Suggéra Amy.
-Sûrement, bon, puisque vos maris ne viendront que demain, pourquoi vous ne dormirez pas dans ma suite ?
-Hum pourquoi pas, qu'est ce que t'en penses Awa ?
-Oui bien-sûr, ça m'évitera de trop penser à mon mari.
-Haha, Mamoudou t'a rendu accro à lui on dirait.
-T'as même pas idée. Fit Awa puis elles quittent la chambre d'Amy pour rejoindre la suite d'Alima.
(...)
Vêtue de son magnifique boubou, Fatima accompagnée de ses amies fait la bise à sa belle-mère et compagnie.
Les jumelles, Adama et Alima, ne se privent pas de donner des billets aux griots quand ils se mirent à chanter la mariée.
Les gens sont impressionnés par leur ardeur et générosité et cela rend fière tante Nabou.
Plus tard dans la soirée, cette dernière, installée dans la cour, sort tous les ustensiles et cadeaux afin de les distribuer à la belle-famille sous le regard d'un bon nombre de femmes.
Les griottes jouent les intermédiaires et que se soit du côté du marié ou de la mariée, les portefeuilles se vident.
Une pratique bien malheureuse dans cette société sénégalaise qui pousse souvent les mamans à emprunter des sommes exorbitantes juste pour satisfaire la belle-famille afin d'éviter qu'on ne lance des piques incessantes à leurs filles.
C'est une triste réalité à laquelle s'adonne bon nombre de femmes et peu sont celles qui s'y refusent.
-Tiens ça ma tante au cas où. Dit Alima en remettant une grosse somme d'argent à tante Nabou.
-Mais ma belle, c'est trop tout ça, tu en as déjà fait assez. Ce que tu avais donné à Ndèye était largement suffisant.
-Fatima est ma sœur alors je veux que tout soit parfait, s'il te plait prend ça, je dois rejoindre les autres.
-D'accord ma fille, qu'Allah te donne tous ce que tu souhaites !
-Amine !
Tante Nabou soupire d'aise car elle se demandait comment elle allait faire avec ceux qui restaient.
Alima vient de lui enlever une épine du pied et elle ne lui en remerciera jamais assez.
Pendant ce temps, les jeunes se sont retrouvés à la terrasse pour une mini réception.
L'occasion pour les amis et voisins qui n'avaient pas pu faire le déplacement jusqu'à Thiès, de venir présenter leurs meilleurs vœux.
-Ma chérie, je te présente Omar, mon ami. Fit Kallé
-Enchanté Omar.
-Tout le plaisir est pour moi madame. J'avais pas pu venir au mariage à cause des rendez-vous et donc je me suis dis que j'allais venir ici, en profiter aussi pour revoir la famille.
-C'est une très bonne chose, merci. Dit Fatima.
-Il est psychiatre à l'hôpital Fann de Dakar, plus le temps pour nous. Annonça Kallé.
-Haha, j'aurai toujours du temps pour toi mon ami et je te félicite, ta femme est très belle.
-Hé regarde la doucement je te préviens.
-Haha c'est ma femme aussi alors relaxe.
-Je ne suis pas d'accord avec ça, elle est juste la mienne.
-Tu exagères, bon chéri, je vais voir un peu mon amie, c'est un plaisir de te connaître. Fit Fatima.
-Pareillement !
Fatima rejoint son amie et les yeux d'Omar restent captivés sur la beauté et le beau sourire de cette dernière.
-Oh mon Dieu, qui est cette magnifique perle ?
-Qui ça ?
-Mais regarde, c'est la fille qui discute avec ta femme, on dirait un ange tombé du ciel.
-Ah elle, c'est Alima, sa meilleure amie.
-Mon frère, j'ai le coup de foudre, il faut que tu nous présentes.
-Hum, attends une minute. Demanda Kallé en allant voir Amadou qui discutait avec Mamoudou et Amrite.
-Ça va le marié ? Demandèrent ils
-Ouais super alhamdoulilah, je peux te voir deux minutes ?
-D'accord, excusez nous les gars. Fit Amadou en suivant Kallé.
-Qui y'a-t-il frérot ?
-Hum, je voudrais ton aval pour un truc.
-Quel truc ?
-Il y'a un ami, Omar, tu te rappelles de lui ?
-Ouais ça faisait longtemps.
-Bon voilà, il s'intéresse à Alima et voudrait que je les branche, ça ne te dérange pas ?
-Pourquoi me le dis tu et en quoi même ça me dérangerait ? Elle n'est pas ma femme en ce que je sache, vas lui demander. S'emporta-til
-Hé ô du calme, t'énerves pas. Je te demande parce que j'ai remarqué qu'avant hier, son discours t'avait touché et que peut être tu avais changé d'avis.
-Elle est libre de sortir avec qui elle veut c'est pas mon problème.
-Parfait alors !
-Tout va bien Kallé ? Je t'attend depuis tout à l'heure. Déclara Omar
-Bien-sûr, je voulais parler d'un truc vite fait avec Amadou maintenant je vais appeler Alima. Dit Kallé en partant.
Amadou le dévisage sans retenue et Omar se sentit gêné.
-J'ai quelque chose sur le visage ?
-Non je ne crois pas.
-Ah super, je voudrais faire une bonne impression, qu'elle me trouve attirant au moins.
-Hum, c'est la beauté intérieure qui compte pour elle et...
-Bonsoir Amadou, ça va ?
Il ne répondit pas mais se mit juste à la contempler, il la trouve plus belle que jamais.
Omar se racla la gorge et ils redescendent sur terre puis Kallé fit les présentations.
-C'est un plaisir de vous connaître, fit Omar en prenant la main d'Alima pour y déposer un bisou mais elle la retire à temps.
-Euh désolé pardon, vous êtes très belle, j'ai été hypnotisé quand je vous ai vu.
-Merci c'est gentil. Répondit-elle en regardant Amadou qui visiblement semble contrarié.
Elle était tentée de repousser Omar mais elle se ravisa pour mieux jauger la réaction d'Amadou afin de voir s'il est jaloux.
-On devrait les laisser seuls. Dit kallé à basse voix.
-Ils n'ont qu'à aller ailleurs, je ne bouge pas moi. Répondit Amadou en observant Omar qui n'arrête pas de sourire et de complimenter Alima qui d'ailleurs ne fait que le regarder aussi.
Leur communication visuelle n'échappa pas à Kallé qui se rend désormais compte que son ami est toujours amoureux d'Alima tout comme elle.
-Vous pourriez nous prendre en photo s'il vous plait ? Demanda Omar.
-Désolé mais je ne suis pas doué pour ça. Répondit Amadou et Kallé prend le téléphone pour les photographier.
-Merci Kallé, cette photo est magnifique grâce à cette perle.
Amadou se tourne pour partir mais Alima lui retient la main.
Il sentit comme une décharge électrique à ce contact.
-Je voudrais avoir une photo avec toi et mon petit mari aussi.
Leur proximité leur fit frissonner.
-Oui bien-sûr. Omar prend mon téléphone s'il te plait. Intervient Kallé.
Omar s'exécute et prend en photo Amadou et Alima, puis les trois ensemble avant de faire une photo de groupe avec son téléphone.
-C'était un réel plaisir de faire votre rencontre, j'espère qu'on fera plus ample connaissance.
-Plaisir partagé !
-Pourrai-je avoir votre numéro ?
-Euh, Kallé vous le donnera. C'est un nouveau alors je ne l'ai pas mémorisé.
-D'accord pas de soucis.
(...)
La fête terminée, les mariés rejoignent leur chambre conjugale.
Après avoir effectués deux unités de prières, Fatima tend les mains et son mari fait des invocations avant de lui servir du lait.
-Je prie pour que le tout puissant nous donne une belle progéniture, que satan n'interfère jamais entre nous et que cette lueur de joie que je perçois sur tes yeux, ne s'éteigne.
-Amine mon amour, je te promets de toujours être là pour toi qu'importe les batailles qu'on aura à mener.
-Je n'en doute pas une seconde ma jolie Darmanko (maure) et si on passait aux choses sérieuses maintenant ?
Elle sourit timidement tandis que son mari lui prend la main et la conduit vers le lit pour une nuit sans pareille.
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