Dans la Peau d'Amadou
-S'il vous plait arrêtez d'être têtu et allons à l'appart, il ya des chambres de libre et nous sommes toutes seules.
-Laisse nous allez à l'hôtel, de toute façon je vais commencer à me chercher un appart dès demain.
-Oui mais en attendant vous allez venir avec moi et je ne discute plus, Awa, prends cette valise et moi je prends l'autre.
-À tes ordres chef ! Fit Awa
-Parfait ! Maintenant lets go, j'ai faim moi. Dit Fatima en s'engouffrant dans la voiture suivie d'Awa.
Moi et Kallé n'avons plus notre mot à dire si ce n'est obtempérer.
Ma mère et ma sœur sont reparties avec Marème qui était mal au point, je me demande encore pourquoi Ramata lui a fait cela.
Et Aïcha n'a pas arrêté de me demander pardon pour m'avoir incité à maintes reprises d'être avec Ramata.
Je lui ai bien fait savoir qu'elle n'avait pas à s'en vouloir et que la seule responsable ici, c'est cette cinglée.
Après cette soirée mouvementée, je ne pouvais plus me permettre de rester dans la demeure des Sow.
Mère Fama était hors d'elle, empêchait les policiers d'amener sa petite fille et a risqué d'étouffer Fatima en lui reprochant tous ses malheurs.
Quant à Mr Daouda, il est parti avec les policiers pour soutenir sa fille. Je ne veux rien avoir avec elle.
Si je n'étais pas allée voir Fatima hier au sujet d'Awa, je n'aurai certainement pas su toute la vérité à temps.
Sur ce coup, mon intuition ne m'a vraiment pas trompé car je n'arrivait pas à croire qu'Awa ait pu faire cela.
-Je te demande encore pardon Awa, même si je ne l'ai pas fait directement, je t'ai traité de tous les noms d'oiseaux. S'excusa Kallé.
-Ah c'est pas grave, tout le monde aurait pu se tromper.
-Si, j'aurai dû savoir que jamais tu ne pourrais faire une chose pareille.
-Oh ! Oublie, j'ai plus envie de parler de ça, je te pardonne un point c'est tout.
-Awa a raison, on devrait laisser tout ceci derrière nous et passer à autre chose. L'essentiel est qu'elle a été arrêté et j'espère qu'elle moisira en prison, intervient Fatima.
-Quand je pense qu'elle était toujours là à l'hôpital avec nous pour sois disant te soutenir. Vraiment désolé bro, je t'ai trop poussé dans ses bras.
-T'excuse pas pour ça mon frère, cela partait d'une bonne intention. Pourquoi Adama et Amy n'étaient pas là ?
-Adama est de garde ce soir, c'est pourquoi.
-Et ma sœur est allée récupérer les parents à l'aéroport.
-Je m'inquiète aussi qu'elle veuille encore se suicider.
-Haha! Amadou, cette garce n'a jamais essayer de s'ôter la vie.
-Comment ça Fatima ? Explique moi ?
-J'ai surpris sa conversation avec Abdou et tout n'est qu'une ruse pour gagner ta compassion et du temps pour trouver une excuse.
-Mais le docteur et sa famille qui était morte d'inquiétude ?
-Elle a fait un deal avec Abdou pour qu'il soudoie le docteur et sa famille n'était au courant de rien, elle les a menti.
Décidément, cette fille n'arrêtera jamais de me surprendre.
-Et dire qu'elle a voulu te demander en mariage, quel culot. Dit Awa
-Je n'y aurai vu aucun inconvénient si je l'aimais mais malheureusement ça n'a jamais été le cas et son indécence n'a pas joué à sa faveur.
-Pouf ! Elle est obsédée, j'espère que tu ne tomberas plus jamais sur des psychopathes telles qu'elle.
Ramata a certes fait beaucoup de mal aux gens qui me sont chers mais elle n'est pas celle qui a brisée profondément et irrémédiablement mon cœur.
-Bon, le dîner était succulent. Vous êtes des cordon bleu les filles.
-Merrrci ! Mr le fiancé, dit Fatima en rigolant.
-Oui, oui, rit autant que tu le veux, j'ai pas oublié que tu m'as mis à l'écart de tes plans.
-Oh arrête Kallé, t'étais trop obnubilé par sa fausse gentillesse que je ne pouvais rien te dire, fallait que je joue à ses propres jeux pour la vaincre.
-D'accord tu as raison maintenant montre nous notre chambre, je suis fatigué moi.
-Ok mon ange, viens je te montre. Et toi, tu ne viens pas ? Demanda-t-elle à Kallé.
-Hum, non, j'ai quelque chose à te dire d'abord.
Fatima rougit automatiquement, c'est certain qu'il ne fera pas que ça.
(...)
-Noooon vraiment ?
-Je te le jure.
-Mon frère ? T'es sûr que tu es vraiment opérationnel là dessous ?
-Espèce de pervers! Bien-sûr que oui, c'est juste que je ne veux pas commettre de péché.
-Sincèrement, dis moi comment tu l'as trouvé quand elle a jeté son peignoir ?
-Je me suis retourné, son acte était très indécent et une femme doit toujours se respecter.
-À ta place, je ne suis pas sûr que j'aurai pu résister, un homme ça reste un homme hein.
-Pouf, n'importe quoi, moi, inchallah, je ferai toujours de mon mieux pour résister aux tentations jusqu'à ce que je me marie.
-Peux tu me jurer que tu n'as jamais eu de petits flirts avec quelqu'un ?
-Ahhh j'en étais sûr, tu n'es pas aussi saint que tu le prétends. J'ai bien remarqué ton petit sourire à l'annonce de ma question.
-Ça suffit Kallé, je suis fatigué, je vais me coucher moi, dis-je en me mettant dos à lui.
-C'est ça fuis mais qui ne dit mot consent.
(...)
-Monsieur, voici les derniers dossiers que je traitais ainsi que ma démission.
-Pourquoi démissionnez vous donc Amadou ?
-Après ce qui s'est passé avant hier, je ne suis pas sûr que vous voudrez encore de moi dans votre entreprise. Dis-je sûr de moi.
-Écoutez Amadou, je suis assez professionnel pour séparer la vie professionnelle de celle personnelle et puis vous n'avez rien à vous reprocher. C'est ma fille qui a causé tout ce bazard, alors à son nom, je vous présente des excuses.
-Vous me mettez mal à l'aise Mr Daouda, ce n'est aucunement de votre faute tout ce que Ramata a fait.
-Je le sais mais n'empêche que j'ai honte, crois tu que tes amies pourront retirer leurs plaintes ?
-Elles sont déterminées à aller jusqu'au bout et je ne peux pas leur en dissuader, je ne le veux même pas pour tout vous dire.
-D'accord, c'est leur droit de demander justice et est-ce que je peux te demander un service ?
-Je vous écoute.
-Il y'a un de nos collaborateurs qui est là, il était censé venir hier mais il a eu un empêchement. J'aimerai que tu me remplaces.
-Mais je ne crois pas...
-Écoute Amadou, depuis le départ de Moussa tu es devenu mon bras droit, tu pourrais lui expliquer tout ce qu'il a à savoir, je te fais confiance là-dessus.
-D'accord Mr.
-Merci, je te préviens, il est très difficile, il a reprit l'entreprise de son père après son décès dès son plus jeune âge et depuis il a gravit les échelons.
-Je ferai attention Mr, maintenant puis-je me retirer ?
-Oui bien-sûr allez-y, la réunion est dans une demi-heure.
Je suis agréablement surpris par l'attitude de Mr Daouda, j'étais sûr qu'il allait me renvoyer mais heureusement pour moi, il est très sensé lui.
Quelques minutes plus tard on toque à la porte et Mr Daouda en compagnie d'un jeune homme d'à peu près mon âge se présentent.
-Amadou, voici notre collaborateur et partenaire Mr ly
-Appelez moi Mamoudou. Dit-il en me tendant la main.
-Enchanté Mamoudou, j'espère que vous vous plairez ici. Dis-je en lui serrant la main à son tour.
-Je n'en doute pas une seconde.
Il me jauge sans aménagement et je ne me laisse pas intimider pour autant.
-Très bien, maintenant je vous laisse, j'ai des choses à faire, la famille Mbodj a appelé et ils seront là pour la réunion.
-Je croyais que vous alliez rester.
-Ne vous en faites pas Mr ly, Amadou saura bien me remplacer.
-Je l'espère ! Sinon vous pourrez dire adieu à ce contrat.
Mr Daouda sourit faiblement en partant, on dirait que ce Mamoudou lui fait peur.
Je l'invite à s'assoir le temps que les parents d'Awa viennent pour commencer la réunion.
(...)
Tant bien que mal, je m'en suis bien sorti je dirai. Mr Sow avait bien raison en disant que ce Mamoudou est difficile.
Il a cherché en vain des failles sur notre exposition mais j'ai tout géré avec l'aide du couple Mbodj qui apparemment ont des parts très importantes dans l'entreprise.
Mamoudou est reparti l'air plutôt convaincu même si il est difficile à cerner et a promis de revenir demain avec une réponse.
J'espère qu'elle sera favorable.
(...)
-Néné t'inquiète pas je vais bien.
-Tu vis dans des hôtels alors comment veux tu que je ne m'inquiète pas et est-ce que tu te nourris convenablement ?
-Oui mère je vais très bien et puis tout va se régler bientôt inchallah.
-Amine baboyam, je l'espère.
-Et Aïcha comment va-t-elle ? Elle ignore mes appels ces temps ci?
-Non c'est qu'elle révise trop en ce moment et il ya un de ses camarades qui vient ici pour l'aider.
-Qui est ce ?
-Il s'appelle Alassane je crois et d'ailleurs il ressemble beaucoup à une de tes anciennes camarades, celle qui était toujours avec Fatima.
On dirait que ma mère a une mémoire d'éléphant.
-Oui mère, je vois qui c'est, en tout cas salue la de ma part et dis-lui d'arrêter de culpabiliser pour rien.
-D'accord mon fils et pourquoi tu ne rentrerais pas à la maison, tu présentera tes excuses à ton père c'est sûr qu'il a déjà oublié.
-Néné, toi même tu sais qu'il n'est pas prêt à m'écouter et cette Marème ne dira pas la vérité non plus.
-Mais il...
-Laisse tomber maman, je suis entrain de me chercher un appart et inchallah je trouverai bientôt.
-Que Dieu veille sur toi baboyam.
-Amine néné, bon je te laisse y'a quelqu'un qui m'attend.
Je raccroche le combiné et invite Mamoudou à entrer.
-Désolé du dérangement.
-Non c'est pas grave, je parlais avec ma mère.
-Vous en avez de la chance, dit-il avec une mine triste qu'il dissipa très vite en relevant la tête.
Cela fait deux jours qu'il a signé le contrat et on lui a aménagé un bureau non loin du mien.
-J'étais venu pour vous demander quelque chose mais je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre la fin de votre conversation.
-Ah bon ! Et maintenant ?
-Je vous ai entendu dire que vous cherchiez un appart, n'est ce pas ?
-Oui on est fait.
-J'ai loué un appart pas loin d'ici le temps que je rentre en France et si vous le désirez, on pourrait devenir coloc.
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