Bonne lecture
Dans la Peau d'Adama
Depuis que ma cousine est hospitalisée, il ne s'est pas passé une seule journée sans que son amie n'ait appelée.
Elle s'inquiète tellement qu'elle a décidé de revenir au Sénégal avec sa fille pour s'occuper personnellement de Fatima.
Elle aurait pu aller s'installer chez ses parents mais non, elle a décidé de venir chez moi ce qui d'ailleurs m'arrange beaucoup car c'est seulement Fatima qui me tenait compagnie.
Leur amitié est vraiment louable, enviable.
Elles s'étaient connues à l'école primaire et jusqu'au jour d'aujourd'hui, elles sont restées en très bon terme et plus fusionnelles que jamais.
Je la trouve encore plus belle qu'auparavant, on ne dirait vraiment pas qu'elle a donné naissance d'ailleurs sa petite Maïna est juste magnifique.
-Tata Ada, je chui prête, on va vouar Tatifa, fit la petite en venant vers moi.
-D'accord ma chérie, on attend juste que ta mère finisse de s'habiller pour aller à l'hôpital
-Tatifa est à l'hôbital ?
Oups! J'ai fait une bourde. Comment expliquer à une fillette de quatre ans que sa tante préférée est dans le coma.
-Maman avait dit qu'elle dormait et que si je lui fait un pisou, elle se réveillera, dit Maïna.
-Exactement ! Elle dort paisiblement à l'hôpital mais n'attend que ton bisou pour se réveiller ainsi elle te donnera ton cadeau d'anniversaire.
-Suberr ! Fit-elle
Oh comme il est merveilleux d'être un enfant.
Les dures réalités de la vie ne les affectent même pas et ils disent toujours ce qu'ils pensent sans arrière pensée.
-On chonne à la porte Tata Ada, dit Maïna.
-Ok ma belle, assis toi je vais ouvrir.
Aussitôt dis, j'ouvre la porte et je tombe nez à nez avec Amadou.
Bonté divine! Ça va vraiment chauffé s'il la rencontre ici en plus de sa fille.
-Tu ne me laisses pas entrer ? Dit-il.
-Oh vraiment désolée Amadou, allez entre je t'en prie.
Il s'exécute et je referme la porte. J'appréhende vraiment leur retrouvailles compte tenu de leur passé car je suis au courant de tout.
Amadou vint s'installer au salon et la petite Maïna s'approche automatiquement de lui.
-Ti es très beau monsieur et ti rechembles au héros de maman.
-Vraiment ? C'est toi la plus belle ma chérie, dit-il en souriant.
-Tomment ti t'abbelles.
-Moi c'est Amadou et toi ?
-Maïna ! Maïna Bâ. Fit la petite.
-Ahh tu as un joli nom.
-Adiarama! (merci)
-Tu es une hall pulaar alors tout comme moi ?
-Oui! Et c'est maman qui m'abbrends à bien barler.
-C'est bien ça et qui est ce ?
-Oh c'est la fille de... de mon amie, en faite de l'amie de Fatima. Bégayai-je presque.
-En tout cas elle est très mignonne.
-Ti es mignon aussi, je vais abbeler maman.
-NON ! Laisse la se reposer un peu, interviens-je.
-Mais on doit aller vouar Tatifa, protesta Maïna
-C'est qui Tatifa ? Demanda Amadou.
-Elle parle de Fatima.
-Ah je vois d'ailleurs je suis venu pour ça.
-Dis moi qu'elle s'est enfin réveillée.
-Désolée Adama mais elle ne réagit toujours pas, annonça Amadou.
-C'est passquell attend mon bisou, dit Maïna.
-Bien évidemment ma chérie, tu seras son remède miracle. Fit Amadou toujours avec le sourire.
On dirait qu'il très heureux de discuter avec cette petite.
-Kallé te passe le bonjour et te demande aussi de te reposer. Il te tiendra informé de l'évolution de ta cousine.
-Mais c'est lui qui devrait se reposer, il ne sort plus de cet hôpital et là il n'est plus que l'ombre de lui-même.
-C'est son devoir après tout, je te signale que Fatima est sa future femme.
-Pourvu qu'elle se réveille alors.
-Inchallah (s'il plait à Dieu) Adama, gardons juste espoir.
-Maman auchi dit touchour insallah.
-Elle doit vraiment être superbe ta maman.
-Elle est très genti et belle ma maman, je vais l'amener tout de chuite,
-NON MAÏNA REVIENS ICI ! Criai-je mais c'est trop tard elle est déjà partie en courant vers la chambre de sa mère.
Je ne peux plus éviter l'inévitable.
Dans la Peau d'Amadou
Cette petite fille est pleine d'énergie, un vrai rayon de soleil.
Je remarque qu'Adama est anxieuse.
-Est ce que tout va bien ?
-Oui Amadou tout va bien, je suis juste un peu préoccupée, dit-elle en ayant les yeux rivés aux escaliers.
-Pourquoi donc ? Demandai-je.
-Non pour rien.
Je n'eus même pas le temps de rétorquer que je vis Maïna en compagnie d'une femme descendre des escaliers c'est sûrement sa mère.
-Fais vite maman.
-Doucement ma chérie sinon tu vas tomber.
Les battements de mon cœur accélèrent de ouf à l'entente de cette voix.
Non non c'est impossible je me trompe sûrement, ça ne peut pas être elle mais quand même je reconnaîtrai entre mille sa voix même si ça fait cinq ans que je ne l'ai pas entendue, que sa mélodieuse et aiguë voix ne m'ait plus bercée.
Alors il faut que je la vois de mes propres yeux pour en avoir le cœur net.
Elles sont là devant moi et étrangement je sens des frissons partout dans mon corps.
Cette femme devant moi est voilée et porte des lunettes de soleil ce qui cache en grande partie son visage
-Voilà le monsieur maman! Il rechemble au héros de mes livres non ?
Sa mère en question eut un mouvement de recul en me regardant puis se mit fortement à tousser.
Adama l'aide à s'installer sur le fauteuil avant de lui amener un verre d'eau qu'elle bu d'un trait.
-Ti vas bien maman ?
-Oui Maïna elle va bien, elle doit juste se reposer encore un peu. Dit Adama.
-D'accord tata
La concernée tousse toujours et garde la tête baissée.
J'ai vraiment envie de voir son visage pour faire taire mes doutes mais cela se voit qu'elle ne se sent pas bien alors je devrai sûrement les laisser seules et puis elle est beaucoup moins fine que ma femme, en tout cas dans mes souvenirs.
-Je vais y aller Adama et prompt rétablissement à vous madame, dis-je.
Elle acquiesce de la tête mais la petite a l'air triste.
-Hey ma petite, viens là.
Elle s'exécute et je m'accroupis pour lui parler.
-Ne t'inquiètes surtout pas ma jolie, maman va aller beaucoup mieux.
-D'accourd monsieur mais ti viendra nous vouar pli tard ?
-Inchallah ma chérie, prends soin de toi et de ta mère aussi.
-Au-reboir monsieur
-Appelle le tonton, dit Adama
-Au-reboir tonton, Fit-elle en agitant sa main.
-À très bientôt Maïna, dis-je en lui faisant un bisou.
Elle sourit de toutes ses minuscules dents ce qui me rend encore plus heureux.
-Merci pour tout, dit Adama en me raccompagnant jusqu'au pas de la porte.
-Oh arrête de me remercier je n'ai rien fait de spécial et j'espère que ça ira pour ton amie.
-Oui oui ne t'en fais pas, elle ira beaucoup mieux d'ici peu.
Je pris congé d'elle avant d'arpenter le chemin de la maison.
Cette petite Maïna a vraiment égayé ma journée, j'espère la revoir sous peu inchallah.
(...)
C'est ainsi, avec la joie au cœur que je pénètre dans la cuisine où se trouve ma mère.
-Ah baboyam (fiston) tu es rentré, où est Kallé ?
-Il est resté à l'hôpital comme d'habitude
-Votre amie Fatima ne s'est toujours pas réveillée alors ?
-Malheureusement non néné (maman)
-Continuons de prier pour elle mon chéri, inchallah ça ira mais appelle Kallé pour qu'il rentre dormir ce soir, il faut qu'il se repose ce petit.
-D'accord mère.
-Tu es vraiment rayonnant aujourd'hui, que s'est il passé ?
T'as rencontré une jolie fille ? Demanda ma mère
-Oui maman une très jolie et attachante fille.
-Oh alhamdoulilah (gloire à Dieu) tu vas me la présenter et inchallah je vais rencontrer ses parents pour que tu la maries vite.
-Haha pour ça tu devras attendre une vingtaine d'années alors.
-Comment ça ? Demanda-t-elle les yeux écarquillés
-C'est une petite fille maman, une fillette de quatre ou cinq ans je dirai. Je l'ai rencontré chez Adama la cousine de Fatima.
-Oh dommage, en tout cas ça faisait un bail que tu n'as pas souris de la sorte.
-Tu as parfaitement raison mère, bon je vais dans ma chambre.
-D'accord baboyam, repose toi bien.
Cette dame est ma reine, mon soutien inconditionnel et je l'aime plus que tout au monde.
Contrairement à Aïcha, elle, elle comprend parfaitement bien que Ramata n'est pas mon idéale.
Ma sœur se borne vraiment à vouloir me mettre en couple avec elle mais j'y arrive pas alors elles devront me laisser tranquille.
Point de vue externe
Après le départ d'Amadou, le toussotement de la mère de Maïna cessa.
-Ti vas mieux alors maman.
-Oui ma chérie, je vais bien, maintenant vas-y, monte dans notre chambre, je te rejoins bientôt.
-Mais bourquoi ?
-Je dois parler à tata Ada.
-D'accourd maman, dit-elle avant de s'en aller.
-Maintenant Adama dis moi POURQUOI DIABLE TU NE M'AS PAS PRÉVENU DE SON ARRIVÉE ?
-Calme toi ma chérie, tu...
-Non non je ne peux pas me calmer. Il était là en face de moi entrain de papoter avec ma fille, il était... , il...
Elle ne pu continuer son discours à cause des larmes.
-Arrête de pleurer s'il te plait ma belle.
-Non c'est... sniff plus fort... sniff que moi, dit la jeune femme en continuant de pleurer toutes les larmes de son corps.
Elle avait failli s'évanouir quand elle vit Amadou.
Tous ses sens étaient en éveille, elle ne souhaitait rien de plus à cet instant là si ce n'est se jeter dans ses bras mais avec une force
incroyable, elle s'était ressaisie
Toute fois, pourra-t-elle indéfiniment l'éviter ? Jusqu'à quand résistera-t-elle à la tentation d'être avec Amadou cet homme qu'elle avait quitté sans aucune explications et cela après quatre ans de relation intense ?
(...)
De son côté, Awa n'avait pas fermé l'œil de toute la nuit pensant juste à l'état de Fatima mais surtout à la cruauté de Ramata celle qu'elle a toujours considéré comme une sœur au même titre que sa sœur jumelle Amy.
Le téléphone de Fatima sonna plusieurs fois dans le vide mais elle ne se résigna pas à raccrocher jusqu'à ce qu'on décroche.
Elle eût le sourire pensant que c'est son amie qui avait décroché mais non c'était sa cousine.
Adama lui fit savoir que Fatima était dans le coma et lui indiqua l'adresse de l'hôpital.
Awa prit un taxi pour s'y rendre tout en pleurs parce que toute la culpabilité du monde, pesait sur ses épaules.
(...)
Arrivée à la chambre où était hospitalisée Fatima, Awa se stoppa net au pas de la porte car elle avait aperçu Kallé à l'intérieur qui monologuait avec la patiente.
-Désolé mon amour pour toutes ces cinq dernières années où j'étais loin de toi, je te promets que je ne m'éloignerai plus jamais de toi, jamais plus je ne te quitterai, réveille toi maintenant mon cœur, réveille toi. Je veux vivre pour le restant de ma vie à tes côtés, la séparation est plus que suffisante et je te promets aussi que je me ferai pardonner par ton amie Awa, elle comprendra que jamais tu ne l'as trahi et que tout n'était que malentendu.
Awa n'en croyait pas ses oreilles. Elle venait de comprendre que Fatima ne lui avait dit que la vérité.
Elle croyait qu'ils étaient fiancés depuis cinq ans maintenant alors que c'est leur séparation qui a duré tout ce temps.
Quelle idiote elle était pour n'avoir pas bien écouter son amie, se maudissait-elle intérieurement et sans le faire exprès, elle s'adossa à la porte qui s'ouvrit automatiquement.
Elle se retrouva ainsi face à Kallé qui peignait tranquillement les cheveux de Fatima en essuyant quelques larmes rebelles.
Pleurer n'est pas que pour les femmes, les vrais hommes aussi pleurent quand il le faut.... 😉😍
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À très bientôt pour la suite 😘😘😘