The Devil's Tears MC - Nix (s...

By XtotaimeX

57.7K 5.1K 481

MÊME LES LARMES DU DIABLE COULENT DERRIÈRE LEURS ACTES. Nix est le président des Devil's Tears, le club de bi... More

Avants-propos
Lexique
Prologue
Chapitre Premier (1/3)
Chapitre Premier (2/3)
Chapitre 2 (1/3)
Chapitre 2 (2/3)
Chapitre 2 (3/3)
Chapitre 3 (1/3)
Chapitre 3 (2/3)
Chapitre 3 (3/3)
Chapitre 4 (1/3)
Chapitre 4 (2/3)
Chapitre 4 (3/3)
GRANDE NOUVELLE !
Chapitre 5 (1/4)
Chapitre 5 (2/4)
Chapitre 5 (3/4)
Chapitre 5 (4/4)
Chapitre 6 (1/4)
Chapitre 6 (2/4)
Chapitre 6 (3/4)
Chapitre 6 (4/4)
Chapitre 7 (1/3)
Chapitre 7 (2/3)
Chapitre 7 (3/3)

Chapitre Premier (3/3)

2.9K 264 45
By XtotaimeX

La tête toujours renversée en arrière, Blow leva le bras pour regarder sa canette encore fermée, et il se la fit rouler sur le front pour se rafraîchir, les yeux clos.

— Un colis piégé a été intercepté au Lust, lâcha-t-il en se redressant. (Il tourna le visage vers moi, les yeux graves.) Il visait les filles.

— Merde ! m'exclamai-je en écarquillant les paupières.

Le Lust était le premier établissement que la génération initiale des Tears avait créée, celui qui était célèbre dans tout Austin et ses alentours pour ses shows, celui qui faisait salle comble tous les soirs, celui qui nous rapportait le plus de blé. Les filles qui y travaillaient étaient toutes triées sur le volet, ou appartenaient carrément aux Tears, pour éviter les infiltrations des clubs rivaux. Elles ne faisaient pas de vagues, exécutaient ce qu'on attendait d'elles de bon cœur, et des gars de confiance s'occupaient même de la sécurité là-bas, faisant office de vigiles.

Viser les filles, c'est viser les Devil's Tears, pensai-je sombrement dans une soudaine prise de conscience.

Viser les filles, c'est viser les affaires.

Parce que sans filles, pas de show.

Et pas de show, c'est de la tune qui part en fumée, qui part dans les poches des autres.

Viser les filles, c'est me viser, moi.

— Fait chier ! grognai-je en serrant les doigts autour de ma canette, si fort que de la bière gicla sur mon pantalon.

Blow ouvrit à son tour sa boisson, et la descendit presque d'un trait.

— Laisse-moi deviner... repris-je d'un ton âpre. C'est un coup des Black Angels ?

Blow acquiesça sombrement. Il précisa :

— Il y avait des ailes noires sous le colis. Pas de doute, c'est eux.

— Putains de latinos de merde, crachai-je en retroussant les lèvres.

Comme Blow aimait enfoncer les portes déjà ouvertes, il dit :

— Jusqu'à maintenant, les colis piégés, même si ça n'a jamais abouti, ils les envoyaient direct' au club. Viser les affaires, les filles, c'est nouveau.

Je ne dis rien de plus et regardai Blow jouer avec l'opercule en métal de sa canette, jusqu'à ce qu'elle casse et qu'il ne sache pas quoi en faire. C'étaient des petites merdes, ces opercules.

— Il n'y a pas eu de blessées ? demandai-je, pour la forme.

Le vice-président se leva et alla jeter son morceau argenté dans la corbeille près de mon bureau.

— Non, le videur de la boîte s'en est occupé quand il a vu qu'il y avait un truc qui merdait, dit-il en revenant s'asseoir. Puisque les livraisons ne sont que les mardis et vendredis, ajouta-t-il devant ma mine perplexe. Et qu'on est samedi.

Assis, Blow se mit à taper rapidement du pied, et ce geste m'énervait, il faisait pratiquement trembler tout le canapé. Il n'y avait presque rien d'aussi agaçant. Si j'avais voulu un meuble massant, j'en aurai acheté un, trouduc. D'un coup de pied dans sa chaussure, je lui fis savoir que cela me faisait chier.

Me jetant un regard en coin, Blow arrêta son geste. Alors il se mit aussitôt à jouer avec les piercings de ses lèvres. Je remarquai juste à ce moment qu'il avait toute une nouvelle série d'anneaux le long de l'oreille. J'en comptai cinq.

— Tu t'es fait de nouveaux piercings ? m'étonnai-je à voix haute.

Blow acquiesça lentement.

— Tout à l'heure, dans la salle de bain.

Ouais. Ça lui allait bien. Mais vu ses pupilles et son état actuel – qui commençait à tourner un peu trop hyperactif pour que ce soit normal –, il ne s'était pas fait que des piercings avec son aiguille.

— Merde, ça t'en fait combien maintenant ? m'enquis-je.

Blow fronça les sourcils, comme en pleine réflexion.

— Une quinzaine... commença-t-il. Sur le visage. (Les yeux fixés sur quelque chose que je ne voyais pas, ses lèvres s'étirèrent en un sourire salace.) J'en ai d'autres, mais je ne te dirais pas où ils sont.

Malgré moi, je sentis mes lèvres s'étirer. Qu'il était con, ce gars.

— Ça me va, répliquai-je. Je ne tiens pas à ce que tu me dises que tu en as aussi toute une panoplie sur la bite.

Blow ricana et entreprit de refaire son chignon, la tête penchée à l'envers devant lui.

— OK. Alors je ne le dirais pas, sourit-il, le sang commençant à lui monter aux joues à cause de sa position.

Je remarquais bien que mon vice-président ne tenait pas en place. Est-ce que c'est parce qu'il a déjà besoin d'une nouvelle dose ?

— Les filles ne sont pas au courant, alors ? demandai-je à Blow pour changer de sujet – je ne tenais vraiment pas à savoir que mon pote avait des piercings sur la queue.

Le VP se redressa rapidement, et les anneaux à ses oreilles cliquetèrent en s'entrechoquant.

— Qu'elles ont failli y passer, tu veux dire ? (D'un signe, j'acquiesçai.) Non.

— Bien.

Blow me sourit soudain de toutes ses dents, tournant entièrement son corps dans ma direction, malgré sa position assise.

— T'as vu ?

Je fronçai les sourcils en prenant une gorgée de bière.

— Vu quoi ?

— Ça. (Il secoua de nouveau la tête, et ses anneaux émirent encore une fois un son musical.) Ça fait de la musique, j'adore !

Et il secoua la tronche comme un fan inconditionnel de heavy metal, son chignon se défaisant à chaque coup un peu plus. Le tout dans un bruit énervant de clochette.

Quand il s'arrêta, légèrement dodelinant, il me demanda, à moitié mort de rire :

— Alors, tu as entendu ?

Oui. Et pas qu'un peu. Mais pour la forme, je raillai :

— Non. Rien du tout.

Alors que Blow s'apprêtait probablement à m'insulter, quelqu'un frappa à la porte avant de l'ouvrir aussitôt. Depuis quand mon bureau est-il devenu un hall de gare ? m'interrogeai-je. Hoover, Blow et maintenant... Stark ?

Oui, le trésorier des Devil's Tears se tenait bien au centre de la pièce.

— On a un souci, Nix, attaqua-t-il d'emblée, avant de se rendre compte que je n'étais pas tout seul. (Il lança un regard étonné à Blow.) Oh, t'es là, toi.

— Chuis là. Je joue de la musique avec mes oreilles.

Stark passa une main dans ses cheveux blonds clairs, ne sachant pas comment interpréter l'attitude du VP.

Finalement, il lança un regard interrogatif dans ma direction, et je lui répondis silencieusement que Blow avait encore déconné. Si la drogue fait effet seulement maintenant, c'est qu'il n'a peut-être pas utilisé d'aiguille, finalement, pensai-je. Directement dans les veines, le produit et ses effets sont immédiats. Par voie buccale ou nasale, l'effet est retardé, le temps que les molécules passent dans le sang...

Je ne sus pas quoi faire de cette information.

— On a un souci, répéta Stark.

Je soupirai.

— Je sais. Évidemment. À chaque fois que vous venez me voir, c'est parce qu'on a un problème. Alors, vas-y : c'est quoi cette fois ?

Stark sortit de sa poche arrière un mince paquet de feuilles pliées parfaitement et sans aucun accro – ce type était un taré de maniaque –, et il les secoua dans ma direction.

— Les ventes de stup' ont explosées – mais dans le mauvais sens. On a perdu la moitié de nos clients fidèles, et les chiffres de ce mois-ci font peur à voir.

Son message délivré auprès du boss, il alla se jucher sur le bureau, les jambes dans le vide. Je grimaçai en entendant la chaîne de Stark – celle qu'il utilisait pour attacher son portefeuille et qui pendait librement sur sa cuisse – racler contre mon bureau. Je lui avais déjà dit une centaine de fois de ne pas se foutre là, car il rayait la peinture, mais ce connard n'en faisait qu'à sa tête.

Enregistrant ce que le trésorier venait de balancer, je me penchai en avant, posant au passage la canette sur la table basse, et appuyai mes coudes sur mes genoux, ratissant mes cheveux un peu trop longs des doigts.

— Vous me faites tous chier, lançai-je d'un ton hargneux. Ça vous va, comme réponse ? (Serrant les poings pour ne pas exploser quelque chose, je me forçai à inspirer profondément, pour essayer de ne rien péter.) Est-ce qu'un jour, un seul, vous franchirez cette porte avec une bonne nouvelle ?

— On est pas dans le futur, intervint Blow, maintenant complètement stone, presque allongé de tout son long sur le canapé. Alors on... peut. (Quelques secondes de silence passèrent, et Stark et moi l'observâmes.) Pas... savoir ! s'écria-t-il soudain dans un sursaut.

Ensuite, il marmonna des mots qui n'avaient aucun sens – sauf pour lui, visiblement, car il riait parfois entre deux mots. Mais dans son charabia, j'avais clairement entendu « Blackmerdes ».

Il n'y avait que Blow qui parlait des Black Angels en les appelant les Blackmerdes. C'était le deuxième plus grand club de motards du Texas, basé à San Antonio, à une heure de trajet d'Austin. Les Devil's Tears et les Black Angels étaient rivaux depuis leur création, soixante ans plus tôt. Il ne fallait mieux pas être dans les parages quand les deux clubs se rencontraient, il y avait inévitablement du grabuge.

— Il a raison, commençai-je, ça aussi, c'est encore un coup des Black Angels. Ils cherchent à nous couper les vivres en zigouillant la réputation de nos établissements et en défiant les prix de nos marchandises.

Stark hocha lentement la tête, le regard concentré sur quelque chose que lui seul percevait.

— Et on va faire quoi ? s'enquit-il finalement en se grattant un sourcil.

Je relevai la tête.

— On a bien un gars enchaîné au sous-sol, non ?

Stark pencha la tête sur le côté, et entrechoqua le piercing qu'il avait à la langue contre ses dents.

— Celui qui a essayé de baiser la régulière de Butch ? s'étonna-t-il. Ouais, il est toujours là, mais plus en très bon état.

Un rictus machiavélique orna mes lèvres.

— Ça fera l'affaire. Va dire à Scar de couper la main de ce gars. Ça fera du plus bel effet, quand les Black Angels trouveront ça à l'intérieur du colis retour qu'on va leur envoyer.

La loi du Talion – œil pour œil, dent pour dent – s'appliquait souvent dans notre univers. Même si, en retour, l'acte était souvent excessif par rapport à celui initial. Mais c'était toujours comme ça, non ? Déjà gamin, à l'école, quand un môme faisait un simple trait de crayon sur la feuille de son voisin, celui-ci se vengeait en gribouillant au centuple la copie de son camarade.

« Yeux pour œil, dents pour dent », serait plus juste, mais bon. On ne refaisait pas l'Histoire et ses lois.

—J'ai cru que ce gars venait d'un club de Dallas, dit Stark. Je ne savais pas que ce connard était un Black.

— C'en est pas un, répondis-je. Mais est-ce qu'ils le sauront ? (Je secouai la tête de gauche à droite, souriant méchamment.) Ils vont, au contraire, chercher à savoir sur qui on a réussi à mettre la main. Sans mauvais jeu de mots.

Une étincelle se mit à briller dans les yeux du trésorier.

— C'est pas con. Ils vont même perdre du temps à essayer d'analyser cette main, pour se rendre finalement compte qu'elle n'est pas à l'un des leurs... (Stark ricana.) Hyper ingénieux, même.

Il sauta alors sur ses pieds, et je grimaçai encore une fois en entendant la chaîne crisser contre mon bureau.

— J'vais prévenir Scar. Il va être fou de joie – enfin autant qu'il peut l'être – quand il va savoir qu'il a le feu vert pour commencer à jouer à Dexter.

— C'est sa série préférée, en plus, bafouilla Blow en levant un doigt en l'air, les yeux dans le flou.

Je me levai à mon tour, et annonçai que j'allais chercher Butch. D'un regard en contrebas, je le trouvai rapidement, sa tignasse rousse ne passant pas inaperçue dans cette marée de cuir et de peau dénudée.

— Il voudra assister à la mise à mort du connard qui a voulu lui piquer sa gonzesse, grondai-je.

Parce que c'était ce qui arrivait quand on s'en prenait aux Devil's Tears.

Hadès n'était jamais loin, il rôdait. Il rôdait toujours à proximité des Devil's Tears. Il rôdait à proximité de tous les clubs, en réalité. À guetter les inconscients.

Hadès n'avait que ça à faire, merde.

Après tout, l'enfer était sur terre, et il en était le maître.

Continue Reading

You'll Also Like

79.7K 1.2K 51
Amour, drames, épreuves d'Allah, mais tout ça dans le hlel. Rien que toi et moi... Le Mektoub
760K 16.6K 69
« 𝐈𝐥 𝐲 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞́𝐜𝐫𝐢𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐟𝐮𝐭𝐮𝐫, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐠𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐟𝐟𝐚...
110K 6.5K 51
Je ne veux que lui et c'est uniquement lui que j'attendrais.
3.4M 126K 109
[ chronique terminée ] De sa vie paisible à celle pleine de regrets, aveuglée par ces sentiments Neyla fera-t-elle les bons choix ?