Fire & Gasoline - Tome 2 [EN...

By Betelgeuse-85

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Bitch, you thought it was over? La suite des aventures de Daryl et Axelle puisque le tome 1 a atteint 200 par... More

Résumé du tome 1
Cover (ceci n'est pas une partie)
Goodbye
Lame
Wake me up
J'ai menti
Le poids du passé
Still yours
Deuil
Numéro 456
Dis-moi que tu m'aimes
Plan foireux
Mensonges et secrets
Les gens comme nous
Seul dans le noir
Too late
Plan B
Compte à rebours
Rédemption
Parce que je t'aime
Contre la montre
Tu regrettes?
Wedding bells
Avant-goût
Just you and I
Tu le jures?
Visite surprise
Nier, oublier, occulter
Pourquoi tu n'as rien fait?
Au sommet du monde
Carry on
Mon père, mon mec et moi
FAQ de l'amûr
Broken beyond repair
Regarde ce qu'il t'a fait!
Déposition
Un jeudi au mois d'octobre
La chute
When the rain starts to fall
FAQ + tag
Just lose it
Paranoïa
Dans une bulle
Des nouvelles (enfin!!!)
Mila
Quelqu'un qui comprend
Pas une victime mais une survivante
Je peux te faire confiance?
Karma
Parce qu'on est pareilles
Paroles de survivants
Sur la voie de la guérison
Fear
Un pas en avant...

Pardonner?

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By Betelgeuse-85

Voici un petit test à faire chez vous: prenez un verre et jetez le par terre pour le briser. Ensuite, excusez-vous. Et regardez si le verre se répare.

Certaines choses sont faciles à pardonner, lorsqu'elles sont sans conséquences, qu'elles partent de bonnes intentions ou qu'elles sont des erreurs qui ne se reproduiront plus. D'autres sont impardonnables, comme la trahison, la torture ou la manipulation. Mais le pire, ce sont ces actes qui empoisonnent une vie des années plus tard. Ce sont des fêlures qui ne seront jamais réparées, des blessures qui saigneront toujours, des douleurs qui ne cesseront pas. Comment pardonner lorsqu'on a encore mal?

Quand mon père m'a expliqué sa façon de se réfugier dans le déni, je ne pouvais que comprendre ce qu'il voulait dire. C'est exactement cette technique que j'ai utilisé pour survivre. Comment lui reprocher d'avoir voulu se protéger? Comment ne pas lui reprocher de m'avoir laissée tomber? Je garde les yeux baissés alors qu'il se tait, attendant une réaction de ma part. Qu'est-ce que je peux dire? Qu'est-ce que je peux faire? Le silence s'étire entre nous jusqu'à ce qu'il reprenne la parole.

„Je ne m'attends pas à ce que tu me pardonnes..."

Je secoue la tête. Ce n'est pas aussi simple.

„Tu crois que ça se résume à ça? Demandé-je, pardonner ou ne pas pardonner?

-Je veux juste que tu me comprennes, Axelle..."

Je comprends. Mais ça ne suffit pas.

Je lève les yeux vers lui. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi bouleversé.

„Que je comprenne ou pas...ça changera rien."

On ne peut pas revenir en arrière. J'ai été violée. Et il n'était pas là. Ces choses ont eu des conséquences sur ma vie, pendant des années. Des conséquences que toutes les excuses du monde ne pourrait pas effacer. On ne devient pas un père après des années d'abandon. Le mien semble le comprendre et soupire.

„Je suis sincèrement désolé..."

Je le crois, je sais qu'il s'en veut beaucoup. Mais encore une fois, ça ne suffit pas. Malgré tout, je me sens presque obligée de répondre:

„Moi aussi je suis désolée. Pour maman...Et pour le reste."

Je n'avais jamais imaginé que mon père m'en veuille pour ne pas avoir pu rester avec ma mère lorsqu'elle est morte. Et de la même façon, je n'ai jamais pensé qu'il m'en voudrait pour mon comportement pendant mon adolescence. Je n'avais jamais essayé de voir les choses de son point de vue, trop occupée que j'étais à les voir du mien. Je voulais son attention. Je n'ai récolté que sa rancœur. Mais il sourit d'un air rassurant:

„Je t'ai pardonné il y a longtemps pour ça.

-Alors, pourquoi c'est comme ça entre nous?"

Quelque chose manque dans ma relation avec mon père, quelque chose de fondamental même si je n'arrive pas à mettre les mots dessus. Comme l'a dit Daryl, on se parle mais on ne se dit rien. Pourquoi? Mon père grimace, il cherche ses mots longuement.

„Je...je sais pas comment te parler, Axelle. J'ai l'impression de ne pas te connaître. Je savais même pas que tu avais quelqu'un dans ta vie..."

Je détourne le regard, un peu gênée. Je suis moi aussi responsable de cette distance entre nous. Pourtant elle me fait mal. Ma vie aurait sans doute été bien différente si j'avais pu compter sur lui pour me soutenir.

„Je pensais pas que ça t'intéressait...marmonné-je.

-Bien sûr que ça m'intéresse. Tu es ma fille."

Pourquoi cette phrase sonne-t-elle si étrange? Il y a quelque chose de si peu naturel dans ces mots...comme un texte écrit à l'avance. Comme un mensonge. Mal à l'aise, je me mets à déchirer un petit bout de papier posé sur la table. Mais mon père reprend:

„J'ai envie que tu sois heureuse, j'ai envie de t'appeler tous les jours, d'entendre ta voix, de te voir sourire. Mais à chaque fois que je te parle, j'ai l'impression que tu me détestes.

-Je te déteste pas..."

C'est tout ce que je trouve à dire. C'est la vérité, je ne le déteste pas. Mais je ne suis pas sûre de l'aimer. Je crois que je ne le connais pas assez pour le dire, et c'est le plus triste dans cette histoire. Je lève les yeux vers mon père avant de conclure:

„Mais je t'en veux."

Je ne peux pas le nier: je lui en veux toujours pour m'avoir laissée tomber. J'aimerais que ses explications aient balayé tout ressentiment, j'aimerais qu'on puisse repartir sur de bonnes bases. Mais ce n'est pas aussi simple. Il baisse la tête.

„Je m'en veux aussi."

Nous restons silencieux un moment, plongés dans nos pensées respectives. Je crois qu'il n'y a rien de plus à ajouter. Cette soirée est un pas en avant dans notre relation. Mais il en faudra des milliers d'autres pour vraiment la réparer. Alors que j'envisage de partir, mon père demande:

„Les flics m'ont dit que tu avais nié. Tu ne veux pas témoigner?"

Evidemment, j'aurais dû me douter qu'il poserait cette question. Je me contente de faire non de la tête.

„Je préfère pas.

-Pourquoi?

-J'ai pas envie."

Je ne pense pas qu'il soit en mesure de comprendre cette décision, pas plus que Daryl. Mais il va devoir l'accepter. Malgré tout, il renchérit:

„Tu sais que si tu changes d'avis... Je serais là pour te soutenir."

Une douce chaleur se répand dans mon ventre. Pendant un instant, je m'imagine aller témoigner, juste pour avoir mon père à mes côtés, juste pour sentir sa présence auprès de moi. Mais je hausse les épaules.

„Je sais."

Après un nouveau silence, je prends une grande inspiration.

„Je vais rentrer.

-D'accord.

-Tu reviens bientôt à New-York?"

Mon père hausse les sourcils d'un air surpris. J'avoue que moi-même, je ne sais pas trop pourquoi j'ai demandé ça. Peut-être une sorte de garantie, pour être sûre que cette soirée n'était pas un rêve et que mon père fait enfin l'effort de s'approcher de moi. Puis il hoche la tête.

„Très bientôt. C'est promis."

J'attrape mon sac, hésite. Est-ce que je le prends dans mes bras? Il se lève et s'approche, comme pour m'enlacer. Mais au dernier moment, je sens un sursaut de rancœur m'obliger à reculer d'un pas.

„A plus, papa."

Je me détourne immédiatement pour ne pas voir la déception sur son visage et je sors du bar.

***

Je rentre à l'appartement à pied, le pas traînant. Je suis épuisée. Vidée. Drainée. Cette conversation a été un calvaire... Mais je sens qu'elle m'a fait du bien. Mon père m'a parlé à cœur ouvert et c'était la première fois depuis longtemps. Lorsque je rentre dans l'appartement, j'entends un bruit lourd, comme quelque chose qui tombe et Lazslo déboule pour se jeter sur moi. En même temps, la voix de Daryl s'exclame:

„PUTAIN DE MERDE!"

Oups...

Un autre bruit de chute mais Lazslo s'en fiche royalement et me fait une fête de tous les diables. J'entre dans le salon d'où viennent les bruits.

„Daryl? Ça va?"

Celui-ci se relève au milieu de l'énorme bordel que représente les pièces éparpillées de notre meuble à TV à monter soi-même. J'ouvre de grands yeux ahuris.

„Mais qu'est-ce que tu fais?

-Je voulais monter le meuble. Lazslo tenait l'autre partie et tout s'est cassé la gueule quand il s'est barré."

C'est plus fort que moi, j'éclate de rire devant sa mine dépitée. Au moins maintenant il comprend ma souffrance!

„Attends, tu comptes sur Lazslo pour t'aider?

-Il devait juste rester immobile!"

Le chien aboie joyeusement, et vient se placer fièrement à côté de Daryl, apparemment certain d'avoir parfaitement rempli son rôle. Je me tiens le ventre, morte de rire. Mon homme me jette un regard courroucé.

„Bah vas-y, fous-toi de moi...

-Tu...Tu...hahaha!"

Malgré tous mes efforts, impossible de retrouver mon calme. Daryl fronce les sourcils:

„Axelle, je te jure, arrête, c'est pas drôle!

-Désolée...hahahaha!"

Il lève les yeux au ciel et donne un petit coup de pied rageur dans le meuble en morceaux. Il me faut quelques minutes pour reprendre une respiration correcte. Je me débarrasse alors de mon manteau et de mes chaussures avant de m'asseoir sur le sol, juste devant Daryl qui retente sa construction. Pour l'embêter, je pose mes pieds sur une planche qu'il tient.

„Parfait. Bouge plus.

-Compte là-dessus. Vire tes pieds, le hobbit!"

Il les pousse alors que je pouffe de nouveau puis se met à assembler les pièces.

„T'as l'air de bonne humeur, marmonne-t-il. Ça s'est bien passé?

-Ouais, plutôt."

J'avoue, j'ai du mal à savoir pourquoi je suis aussi guillerette d'un coup... Mais je préfère en profiter que me poser la question. Je pose de nouveau mes pieds devant mon homme.

„Tu me fais un massage?

-Même pas en rêve. Bouge."

Il se débarrasse de nouveau de mes petons avant de demander:

„Tu peux m'aider?

-Pourquoi?

-Faut tenir l'autre partie le temps que je visse celle-là.

-Flemme."

Il lève les yeux vers moi en mode „sérieusement?". Je me contente de siffler Lazslo et de lui indiquer l'endroit où se placer.

„Bouge pas, Lazslo.

-Pourquoi il t'obéit mieux qu'à moi?

-Parce qu'il me préfère."

Mon homme lève les yeux au ciel alors que mon chien aboie pour bien me montrer qu'il prend à cœur la mission que je lui ai confié.

„Alors, il t'a dit quoi? Demande Daryl tout en commençant le vissage.

-Il m'a expliqué pas mal de trucs...

-Genre pourquoi il t'as pas crue?

-Ouais. En fait...ça a pas été facile pour lui non plus.

-Tu lui en veux encore?"

Je hausse les épaules. S'excuser ne suffit pas pour effacer une erreur. Et quelles que soient ces explications, j'ai souffert de son absence. Je ne peux pas oublier ça d'un claquement de doigt.

„Ouais. Mais si on fait tous les deux un efforts...ça pourrait s'arranger."

Mon père m'a promis de revenir à New York bientôt. J'ai bon espoir que notre relation s'arrange, même s'il y a toujours le problème „Sharon". Daryl hoche la tête.

„C'est cool.

-Ouais."

J'hésite un instant avant d'ajouter:

„Il voudrait que je témoigne au procès."

Mon homme interrompt sa tâche pour lever les yeux vers moi. Je sais que cette question reste un sujet de désaccord entre nous, même s'il fait tout pour respecter mon choix.

„Et?

-J'en sais rien."

Il soupire.

„Princesse...

-Je sais ce que tu vas dire."

Ce sont exactement les mêmes arguments que ceux de mon père. Tu dois le faire payer, en parler sera cathartique, on doit reconnaître ton statut de victime, tu pourras te faire aider. Mais le problème reste le même: je ne veux pas en parler. Je veux oublier. Daryl hausse les épaules.

„C'est toi qui voit."

***

Merci aux nouveaux abonnés:  Prettyskylons, laomedie, SkyCatV, ktyknk, ebriez, TatyanaTwin, Vinauth55 et je-suis-ainsi ^^

Merci à Aliblld, Julie1551l, bijoubaza, floragohier, laura63dbn, Nourche09, je-suis-ainsi, ktyknk, Lotus-Castle, SissiFaby, amber-amy, SurieDobn, PerrineRobin, Apolline-dm, girlofseptember9, alinEa110405, AgatheGineste, lilineeee et coraliechv pour leurs votes :D

Plein d'amour sur vous!

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