Dis-moi que tu m'aimes

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ATTENTION: ce chapitre contient une scène à caractère sexuel

L'hôtel dans lequel Daryl s'est installé a un petit charme désuet avec un grand salon au niveau de l'accueil où des gens, la plupart âgés de 60 ans ou plus, lisent des journaux ou jouent aux échecs. C'est le genre de lieu qu'on voit dans les vieux films d'espionnage, et si ces films m'ont appris quelque chose, c'est qu'un espion se cache toujours derrière un journal ! Je tords le cou pour repérer chacun des visages présents dans la pièce, au-cas-où. Ça ressemble gravement à un début de paranoïa mais vu la situation, je crois que c'est justifié ! Daryl m'entraîne jusqu'à la réception en me tenant par la main et récupère la clef de sa chambre, la numéro 15. Nous montons jusqu'au premier étage et entrons dans une sorte de studio avec salle de bain attenante. Les affaires de Daryl ne sont même pas déballées. Je pose mon gros sac avec un soupir de satisfaction. A partir de maintenant et jusqu'à nouvel ordre, nous habitons ici. Je ne sais pas du tout ce qu'il va se passer maintenant. Daryl ne veut pas partir et laisser Estéban seul malgré la rancœur de celui-ci et ici, à New-York, nous n'avons plus rien. Pas d'appart, pas de taf, pas de compte en banque... Rien. Comme si on avait disparu. Et c'est particulièrement déprimant comme sensation.

« Bouge pas. »

Daryl lâche ma main et se dirige vers la salle de bain dans laquelle il entre. J'entends une porte s'ouvrir puis une tornade de poils sort de la pièce pour se jeter littéralement sur moi, me léchant le visage en aboyant.

« Lazslo ! »

Je me laisse tomber par terre en câlinant mon chien qui me grimpe dessus pour se coller contre moi, surexcité. Oh, je suis tellement heureuse de le voir ! J'enfouis mon visage dans son poil.

« Oh mon bébé, c'est tellement bon de te voir ! Je t'ai manqué ? Hein, mon gros ? »

Le chien aboie joyeusement. Le pauvre, il a dû se demander où j'étais passée ! Quand je pense que sans lui, je serais sûrement morte à l'heure qu'il est...

« Tu peux le dire que tu lui as manqué ! Fait Daryl, depuis deux jours c'est une vraie loque, il bouge à peine et il mange pas. »

Lazslo me monte à moitié dessus en essayant d'atteindre mon visage pour le lécher et je le repousse en riant.

« Mais oui, mon gros, tu m'as manqué aussi ! Va falloir te remettre à manger, hein ? Je veux pas que tu te rendes malade...

-Dis donc, je rêve où tu lui fais plus la fête qu'à moi ? »

Je lève le nez vers mon homme qui nous regarde avec un air mi amusé, mi vexé. J'avoue, pour quelqu'un qui a du mal à exprimer ses sentiments, je suis carrément plus câline avec mon chien. Mais c'est normal, non ?

« J'étais clouée dans un lit d'hôpital ! C'est toi qui m'a pas fait la fête, rétorqué-je d'un ton joueur.

-Excuse moi de pas t'avoir sauté dessus devant le médecin ! »

Sans aller jusque-là, ne pas se barrer en courant après l'interrogatoire des flics aurait été sympa.

Je hausse les épaules avant de me lever.

« T'es jaloux de mon chien, maintenant ?

-Pas du tout. »

On y croit tous.

C'est plus fort que moi, sa mine boudeuse me fait fondre. Je m'approche de lui en esquivant Lazslo qui n'a pas eu sa dose de caresses et passe mes mains autour de son cou, le regardant avec un petit sourire.

« T'es sûr ?

-Sûr.

-Sûr, sûr ?

-Sûr, sûr.

Fire & Gasoline - Tome 2 [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant