Fire & Gasoline - Tome 2 [EN...

By Betelgeuse-85

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Bitch, you thought it was over? La suite des aventures de Daryl et Axelle puisque le tome 1 a atteint 200 par... More

Résumé du tome 1
Cover (ceci n'est pas une partie)
Goodbye
Lame
Wake me up
J'ai menti
Le poids du passé
Still yours
Deuil
Numéro 456
Dis-moi que tu m'aimes
Plan foireux
Mensonges et secrets
Seul dans le noir
Too late
Plan B
Compte à rebours
Rédemption
Parce que je t'aime
Contre la montre
Tu regrettes?
Wedding bells
Avant-goût
Just you and I
Tu le jures?
Visite surprise
Nier, oublier, occulter
Pourquoi tu n'as rien fait?
Au sommet du monde
Carry on
Mon père, mon mec et moi
FAQ de l'amûr
Broken beyond repair
Pardonner?
Regarde ce qu'il t'a fait!
Déposition
Un jeudi au mois d'octobre
La chute
When the rain starts to fall
FAQ + tag
Just lose it
Paranoïa
Dans une bulle
Des nouvelles (enfin!!!)
Mila
Quelqu'un qui comprend
Pas une victime mais une survivante
Je peux te faire confiance?
Karma
Parce qu'on est pareilles
Paroles de survivants
Sur la voie de la guérison
Fear
Un pas en avant...

Les gens comme nous

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By Betelgeuse-85



Il paraît que les gens s'engueulent plus violemment avec les gens qu'ils aiment le plus. Je ne sais pas à quel point ça peut s'appliquer à moi étant donné que je m'engueule avec tout le monde, y compris de parfaits inconnus qui me doublent dans la file d'attente du supermarché. Ce qui est sûr, c'est que les engueulades que je déteste le plus, ce sont celles avec Daryl. Il a cette foutue technique du « je veux plus te voir » qui me rend absolument dingue. C'est con mais je ne peux pas m'empêcher de m'imaginer que chaque dispute est celle de trop et qu'il ne reviendra pas. Et ça me fait flipper à mort.

Il a passé l'après-midi dehors, je ne sais pas où. Le soir venu, toujours pas de nouvelles. Je regarde le mot qu'il m'a écrit et qui était resté dans ma poche en me demandant comment on fait pour passer d'un extrême à l'autre en si peu de temps. Hier, on passait une excellente soirée à roucouler niaisement et 24 heures plus tard, on en est là : des mensonges et des secrets. On est au sommet du monde et d'un coup, on est au trente-sixième dessous. L'avantage, c'est qu'au moins, notre couple ne risque pas de se faire bouffer par la routine...

J'ai essayé très fort de ne pas dormir, je voulais être sûre qu'il rentrerait. Mais mon corps est loin d'avoir récupéré l'ensemble de ses capacités après mon séjour à l'hôpital et j'ai fini par glisser dans une somnolence bizarre, ce moment où on cligne des yeux et en fait une heure a passé. Tard dans la nuit, je sens Lazslo qui me saute dessus en jappant, ce qui me réveille en sursaut. Mon chien saute du lit pour se poster devant la porte en grognant. Il me semble entendre du bruit dans le couloir.

Daryl !

Je me lève immédiatement pour retenir le chien. Ça faisait un moment qu'il n'avait pas grogné sur Daryl... Mais je suppose que les habitudes ont la vie dure.

« Chut, Lazslo ! »

Je le rassure tout en le guidant vers la salle de bain où j'ai installé son panier, tout près du chauffage pour qu'il n'ait pas froid. Il n'a pas l'air ravi que je le laisse tout seul, mais je préfère ne pas prendre de risques : après une dispute entre Daryl et moi il n'y a que deux options, une deuxième dispute ou une réconciliation sur l'oreiller et dans les deux cas, mon chien n'est pas convié ! Je le câline un peu avant de ressortir, m'attendant à ce que Daryl soit dans la chambre mais il n'est pas encore entré. En revanche, j'entends clairement de légers coups contre la porte. Je lève les yeux au ciel.

Il a oublié sa clef...

Je déverrouille le loquet avant d'ouvrir la porte en essayant de ne pas avoir l'air trop contente de le voir. Une main attrape violemment mon avant-bras pour me tirer en avant. J'atterris contre un torse et je sens quelque chose de froid entrer en contact avec ma tempe. C'est une sensation que j'ai déjà vécue et que j'espérais ne jamais subir encore une fois. Mon corps se hérisse de chair de poule et je sens la panique transpercer mon estomac comme une lame. Puis j'entends la voix du Julio qui ronronne dans mon oreille :

« Salut, Axelle. »

Oh mon dieu...

Il y a deux personnes au monde capable de me donner des frissons en prononçant mon prénom : Daryl et lui. Sauf que les sensations sont vraiment différentes. Moi qui m'attendais à sentir mon cœur bondir de joie, j'ai soudain l'impression qu'il s'arrête de battre alors que tout mon corps se fige. D'une main, Julio pointe une arme sur moi et de l'autre, il entoure mon dos pour m'empêcher de me décoller de lui. Je tente désespérément de ne pas le toucher, gardant mes mains tremblantes levées, mais je sens son corps quasiment collé au mien, au point que j'aurais pu déceler les battements de son cœur si les miens n'avaient pas été si assourdissants. Je ferme les yeux, priant de toutes mes forces pour que ça soit un cauchemar. Mais il ne disparaît pas. Ma gorge se serre et j'ai du mal à respirer.

« Ton homme t'a laissée toute seule ? C'est pas très prudent de sa part... murmure-t-il. »

Je voudrais pouvoir répondre que je ne dépends pas de lui et que je peux me débrouiller seule. Je ne suis plus une enfant. J'aimerais vraiment être capable d'être courageuse. Mais c'est plus difficile de faire la fière avec une flingue contre la tempe. Très lentement, Julio se met à avancer contre moi. Mon cerveau me hurle de ne pas le laisser faire, de ne surtout pas le laisser rentrer dans la chambre, mais mon corps ne l'écoute pas et je recule pour l'empêcher de me toucher. La porte se referme dans un silence absolu, seulement rythmé par ma respiration haletante. Je suis définitivement et irrémédiablement foutue. Comment peut-il être là, dans ma chambre, alors qu'il a été arrêté ? Est-ce que ce type obéit aux lois de la physique ? Plus je le côtoie et plus j'ai l'impression d'avoir affaire à une sorte de monstre cauchemardesque changeant sans arrêt de forme pour venir me hanter. A force de reculer, je finis par buter contre le mur et je m'y écrase comme si j'espérais m'y fondre pour m'échapper. Julio avance encore, collant son corps au mien. Une violente nausée m'envahit. Je préférerais mourir que de sentir encore son odeur contre moi. Rassemblant mes forces, je parviens à marmonner :

« Lâche-moi.

-Allons, crevette, c'est pas comme ça qu'on salue un vieil ami.

-On est pas amis. »

Je le hais.

Il a assassiné Diego. Tout ce qu'il a fait avant paraît faible en comparaison et pourtant je sais qu'il n'a cessé d'agir comme un monstre. Mais le pire c'est qu'à cause de lui, mon ami est mort. Cette pensée ravive ma fureur et je sens la colère prendre le pas sur la peur. Je pose mes mains sur ses épaules pour le pousser violemment. Surpris, il recule de quelques pas mais il continue de pointer son arme sur moi. Le canon du flingue ressemble à la bouche noire d'un monstre prêt à me dévorer. Julio me jette un regard ennuyé.

« Tu m'en veux pour ce qu'il s'est passé à l'aéroport ? »

C'est probablement ce que la logique la plus élémentaire exigerait. Il a essayé de me faire mourir. Mais j'ai survécu, alors que Diego n'est plus là, et c'est ça que je ne peux pas supporter. Les dents serrées, je grince :

« T'as tué Diego. »

Il hausse les épaules d'un air de dire qu'il n'y peut rien, comme si les événements l'avaient forcé à agir de la sorte. Mais nous savons tout les deux que c'est faux.

« Tu devrais me remercier. J'aurais pu le tuer bien avant. »

C'est vrai. Il a déjà eu Diego à sa merci mais il l'a épargné. Et si ma mémoire est bonne, c'est parce que mon ami lui a confié un secret, quelque chose que personne ne sait. Pendant un instant, j'envisage de demander ce qu'était cette information si importante mais finalement, je crois que je préfère ne pas savoir. C'était quelque chose que Diego ne m'a pas dit de son vivant, je ne tiens pas à l'apprendre maintenant qu'il est mort. Julio penche la tête sur le côté en me regardant avec une certaine émotion.

« Toi aussi, d'ailleurs, ajoute-t-il. »

Il approche d'un pas alors que je me colle un peu plus au mur.

« J'aurais dû...chuchote-t-il, j'aurais dû te tuer bien avant. J'aurais dû te tuer le jour où je t'ai vue pour la première fois quand tu sortais de chez Daryl. Je n'avais aucune idée de qui tu étais. Et puis en entrant chez Daryl, j'ai trouvé son téléphone, et vos messages dedans. Et tu m'as fait rire. »

J'ai l'impression que sa main qui tient l'arme tremble un peu et c'est très mauvais signe pour moi. Le coup pourrait partir à tout moment. J'essaie de glisser contre le mur pour me mettre hors d'atteinte, écoutant à peine ce qu'il me dit. Il secoue la tête en lâchant un petit rire.

« Est-ce que tu sais depuis combien de temps plus personne ne me fait rire ? »

Je me contente de faire non de la tête avant de jeter un coup d'œil vers la porte de la salle de bain, à quelques mètres de moi. Si je pouvais m'enfermer dedans...non, c'est dangereux, il pourrait enfoncer la porte. Ma seule chance, c'est de gagner du temps et espérer un miracle.

« Pourquoi personne ne te fait rire ? demandé-je un peu au hasard. »

Il hausse les épaules pour dire qu'il n'en sait rien.

« Les gens...m'ennuient. Ils sont égoïstes, étroits d'esprit et lâches. Ils ne comprennent pas ce que vivent les gens comme nous.

-Les gens comme nous ? »

Est-ce que ce salaud vient de me mettre dans la même catégorie que lui ?

« Oui. Les gens...qui ne savent pas vivre. Les gens cassés. Ceux qui préfèrent dormir plutôt qu'être éveillés. »

Je ne suis pas sûre de comprendre. Ou plutôt, je ne suis pas sûre de le vouloir. Est-ce qu'il parle...des gens atteints de dépression ? Ou bien les victimes de viol ? Rentre-t-il dans une de ces catégories ? Je baisse les yeux.

« Je comprends pas.

-Si. Tu comprends, Axelle, soupire-t-il avant d'avancer vers moi pour me forcer à le regarder. »

Puis il ajoute :

« T'es la seule à comprendre. »

Oui, je le comprends. Je comprends cette douleur dans son esprit, cette détresse dans son regard. Je le comprends parce que je connais ce sentiment mieux que personne. Et malgré toute ma haine envers Julio, je ne peux m'empêcher les larmes de me monter aux yeux lorsque je demande :

« Qui t'a fait ça ? »

Il ne répond pas. Mais ses yeux...ses yeux sont comme des cris de douleur que moi seule peut entendre. J'ajoute d'une voix quasi-inaudible :

« Qui t'a violé ? »

Il baisse les yeux, sentant la honte le traverser comme une épée fichée dans son cœur. Puis il répond tout bas :

« Ma mère. »

Enfin, la nouvelle partie! Encore désolée pour ce retard :/

Le chapitre suivant sortira mercredi!

Merci à  carmen01928, cocassocta, Linalilylilili, BenedicteAudreyLouis, nomael et Throughtthewords pour leurs votes :D

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