Les pieds nonchalamment posés sur la table basse, j'en suis déjà à mon quatrième verre. La boite est assez bondée ce soir.
- Putain, Marc...
- Qu'y a-t-il encore.
- Ça grouille de monde ici.
- Normal, on est vendredi. Quel con...
- Je t'ai entendu.
Mon ami éclate de rire avant de tirer une latte de sa cigarette.
- Mais y'a de jolies gonzesses. Tu pourrais en ramener une, ça te détendra.
Je le regarde durement. Il sait très bien que je ne procède pas de la sorte. Les coups d'un soir...trop peu pour moi.
- Fais pas cette tête. Sérieux mec, ces temps ci on dirait que t'as les couilles qui vont exploser. Tu es d'une désagreabilité....
- Je l'ignore, madossant de nouveau au fauteuil en cuir et scrute les lieux.
Cette silhouette au bar, je la reconnais. Mais où. Ce ne serait pas.... Non je ne sais plus.
- D'où je la connais...?
- Qui ça? Me demande Marc, la bombe en rose là-bas, près du bar? Tu la connais?
- Je crois l'avoir déjà croisé quelque part, mais je ne sais plus où.
- En tout cas, elle a un cul d'enfer, sourit Marc,. Look at her hips! Damn!
Cette fois c'est à mon tour de partir dans un fou rire.
- Pitié bro, ton accent peut rendre sourd.
Mais il a raison. Ses fesses rebondiraient diablement bien sous mes coups de butoir si je la prenais en levrette.
Mais d'où est-ce que je la connais putain? Ce visage, ce sourire, ces cheveux châtains...
Je creuse désespérément de toute mes forces dans ma mémoire. Je ne suis pas si vieux que ça quand même.
Ah oui! C'est elle. La caissière du supermarché. Celle qui me faisait les yeux doux ce jour là. Je n'avais pas remarqué qu'elle était aussi.... bandante. Sûrement je ne l'ai pas remarqué à cause de ma colère ce jour. À cause de Sandra....
Je pose mon verre à moitié vide sur la table basse du salon réservé par Marc et moi et fais signe au serveur d'approcher.
- Tu vois cette fille là-bas, je fais en la lui montrant du doigt.
- Oui, monsieur.
- Apportez lui un verre de votre meilleur champagne et apportez moi la note.
- Bien, monsieur. Il répond se redirigeant vers le bar.
- Tu n'y vas pas par quatre chemins dis donc.
- Tu me connais l'ami.
- Je reviens, un besoin urgent.
Je reprend une gorgée de mon whisky en reportant mon regard vers la fille.
Je vois qu'elle l'a reçu et me jauge d'un regard perdu, ne me reconnaissant sûrement pas. Je lui fais un clin d'œil auquel elle répond par un grand sourire radieux qui creuse des fossettes dans ses joues.
Hum mignonne.
Puis, elle se lève en ma direction.
- Bonsoir, fit-elle en Oh mais je vous reconnais! Le gars à la carte vide de l'autre jour. C'est bien vous?
Je secoue la tête exaspéré.
- Bonsoir mademoiselle ?
- Morgane elle fait en me tendant la main. Mon nom c'est Morgane.
Je ne la prends pas et continue à la déshabiller du regard. Ce qui l'a fait frémir et vaciller du haut de ses talons. Elle se rattrape avec justesse grâce au dossier du fauteuil à sa gauche.
- Asseyez-vous Morgane. Je l'invite
Ce qu'elle fait non sans avoir longuement hésité. Elle m'énerve déjà sans que je ne sache pourquoi.
- Merci pour le verre.
- C'est plutôt cette tenue qu'il faudrait remercier. Je réponds du tac au tac la plongeant dans une gène totale. J'allais rentrer. Je vous dépose?
Je lui demande en me levant et remettant ma veste de smoking. D'autant plus que vos potes vous ont visiblement abandonné. Je ris.
- Oh c'est vrai! Demande-t-elle en jetant un oeil au bar. Hum... Oui..d'accord c'est gentil de votre part.
Je me lève de suite et me dirige vers la sortie, Mégane sur le pas.
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- C'est le grand soir aujourd'hui! Souris un peu. Leila crie en me poussant pour entrer chez...moi avec un grand sac, je dirais même une valise à la main.
- Tu pars en voyage?
- Très drôle. Là dedans j'ai mes fringues et tout ce qu'il nous faut pour changer ton air de déterrée. Elle crie se dirigeant vers ma chambre.
- Oh Leila, quel vocabulaire!
- Ohh! Désolée Victoria je vous avais pas vue.
- Ce n'est pas grave pour cette fois Leila. Sinon les filles j'ai bien peur que vous ne puissiez aller à votre fête.
-Mais pourquoi ? Leïla et moi nous nous offusquons.
- Le corps sans vie d'une jeune fille viens d'être retrouvé à une vingtaine de kilomètres d'ici. Un assassinat. Et je ne me sentirai pas du tout rassurée vous sachant dehors au beau milieu de la nuit.
- Oh mon dieu. C'est horrible.
- Très.
- Mais maman, ça n'a rien à voir avec nous. En plus la fête se déroule chez un ami non loin d'ici. Allez s'il te plait. Tout le monde y va en plus, on ne peut pas annuler maintenant.
- À condition que quelqu'un de la fête, que vous connaissez bien vous ramène jusqu'ici. Et pas à n'importe quelle heure. La fille d'hier a été aperçue pour la dernière fois dans une boite de nuit. À ce qui paraît, ses amis ayant préféré rentrer l'ont laissé là-bas toute seule.
- T'en fais pas maman.
- OK je vous laisse les filles. Soyez prudente.
- Bye...
- J'ai vraiment pitié pour sa famille. Dit Leila
- Oui. La pauvre... À part ça, où comptes tu aller avec ton gros sac là?
- J'ai tout prévu Sandi, Toi qui est si indécise et compliquée en matière d'habillement, on ferait mieux de choisir dès maintenant ce que nous comptons mettre. Reste pas plantée là, file prendre un bain je t'attends.
- Il en est hors de question t'es complètement folle.
- La folle ici, c'est toi. Et puis, pourquoi tu ne réponds pas à ton téléphone quand on t'appelle? Et ne me dis pas que tu ne vois pas nos appels car je te vois h24 en ligne sur whatsApp.
Je secoue la tête et retourne me coucher dans mon lit suivie par Leila.
- C'est Théo c'est ça? Mais il m'a juré s'être excusé l'autre jour. Même si tu ne digère toujours pas ce qu'il a dit, ce n'est pas une raison pour nous en vouloir à tout le groupe et nous éviter ces deux derniers jours.
- Ce n'est pas ça, tout va bien avec lui.
- Alors c'est quoi?
Je la fusille du regard et elle lève les mains en l'air
- OK, OK ça ne me regarde pas. Sinon tu mets quoi? T'as l'embarras de choix vu les fringues que tu t'es payés récemment.
- Je crois que je vais mettre la robe noir toute simple. Elle est classe non ?
- Oui et en plus elle moule bien ta grosse boule tu le sais bien. Petite coquine va.
- Arrête! je m'énerve
- Je suis sérieuse, tu as la forme ces temps ci.
- Ça veut dire quoi?
- Fais pas la conne, tu sais bien de quoi je parle. Maintenant tu lâche tes cheveux, mets du gloss en venant à l'école et tu ne nous calcule plus. En somme t'as changé quoi. Tu sais, je ne le prendrai pas mal s'il se passait quelque chose entre vous.
- Se passer quoi, avec qui? T'es parano Leila.
- C'est ça ouais. En tout cas,
il l'a remarqué hein, ça tape à l'œil qu'il est complètement dingue de toi lui aussi.
Je me crispe à ce qu'elle vient de dire.
- Qui a remarqué quoi?
- Damien bien-sûr! Mais t'arrête pas de le faire courir en l'évitant et ne répondant pas à ses textos. Du coup il vient me trouver à toutes les pauses pour me dire de te parler, et ça, ça gonfle Théo. Tu devrais faire ton choix. Et vite, sinon je risque de me retrouver au milieu d'un combat de coq. Rit-elle
l'apprécierait-il? L'unique idée que je rentre tard chez moi l'insupporte. Alors qu'en serait-il si je me mettais à sortir avec un mec?
La façon dont il a regardé Théo mercredi lorsqu'il nous a surpris dans la salle de maths, m'a donner des sueurs froides.
Même si nous ne faisions rien de mal, je me suis sentie très mal à l'aise. Et je crois que ce n'était qu'un petit aperçu sur sa possessivité excessive.
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Vos points de vue....