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- Ça t'aurait coûté quoi de me dire que tu partais? Ou bien même me laisser un petit mot. À mon retour j'avais l'air tout con.

- Elle ne m'en a pas laissé le temps.

- Qui ça elle? La blonde là ?

- La rousse, tu veux dire.

- Rousse tu dis.. ? C'est moi qui n'ai pas dû bien voir alors. Et sinon? Insiste-t-il un brin suspicieux.

- Sinon quoi? Rien d'intéressant...

- C'est à dire?

- Une prostituée Marc. Tu es rassuré ?

Mon ami me regarde un long moment sans rien dire puis éclate de rire en se tenant le ventre. Puis en reprenant son sérieux
- Pourtant elle n'en avait pas du tout l'air. D'après ce que j'ai pu voir elle était plutôt...douce, un peu timide.

- Tout le contraire une fois dans la voiture. Je parie que c'est leur nouvelle tactique now, pour nous attirer dans leurs filets ces sales garces.

- Et comment t'en es-tu aperçu? Ça m'étonnerait que ce soit elle qui te l'ait révélé.

- Non...non. Bah... ses dires, ses gestes l'ont trahi. Enfin bref, j'ai préféré la déposer chez elle et puis c'est fini.

- Et tu es rentré la queue entre les jambes, j'imagine. Rit il d'un ton moqueur.

Je ne lui réponds pas et déverrouille mon téléphone sans savoir quoi faire dessus. L'ennui me gagne déjà et pourtant je déteste mon boulot.
Je me demande comment est-ce qu'elle compte passer ses vacances.
Va-t-elle sortir avec des amis? Rencontrer des gens? Des hommes? Non, non, non.
C'est impensable.
Elle est à moi. Enfin...
Et je compte bien le lui montrer avant mon départ. L'idée de la laisser toute seule, ici, à la merci de....
Il faut que je la vois.

- Qu'est ce que tu rumine...,Timothée ?

- Arrête ça, je ne me nomme pas ainsi.

- Hahaha...

- T'es vraiment qu'un sale con.

- Merci. Tu pars demain, non?

- Oui, pourquoi ?

- Il y'a une boite cool et peu connue vers la sortie de la ville, on pourrait aller y faire un tour, ce soir, avant ton départ.

- Non, je dois régler certains papiers avec un probable futur collaborateur.

- Sortons. Tu auras tout le temps pour cela dans la journée de demain.

- Pas si je pars en boite avec toi ce soir.

-  De toute façon, il ne sert à rien d'insister avec toi "Timothée". Je rentre chez moi prendre des forces pour la soirée qui m'attend. Passe de bonne vacances.

- Bon vent, Marc.

Après avoir refermé la porte, je me dirige vers ma salle de bain afin de me détendre avec une bonne douche.

(.....)

Il est à peine 23 heures et la fête est pleine à craquer. Y'en a qui dansent, s'embrassent ou se bourrent la gueule comme jamais. Je me demande comment feront-ils pour rentrer chez eux à la fin de la fête. S'il arrivent à tenir jusque là bien-sûr.

Et moi? Eh bien, je suis sagement assise sur les genoux de Damiens qui est hyper canon ce soir avec son look décontracté et ses cheveux bruns en bataille. D'ailleurs il m'a promis de me prêter sa veste en cuire plus tard parce qu'avec cette robe, je risque l'hypothermie une fois dehors.

Leila a disparu dès que nous avons posé les pieds ici, me laissant seule avec Damiens qui n'arrête pas de me relooker et me sourire depuis tout à l'heure. Sa main qui se balade doucement sur ma jambe me provoque des frissons de temps en temps et en toute franchise, je n'aimerais pas que les choses dérapent. Même si je compte bien tenter quelque chose avec lui.
Il est plutôt cool.

- Tu ne veux pas qu'on aille danser encore un peu? Me demande-t-il avec son sourire qui me fait fondre.

- Hounnn, t'es tout mignon avec tes fossettes.

-Arrête, suis pas un bébé à qui on pince les joues comme ça, sourit- il.
T'es toute belle ce soir, Sandy.

- Merci. Oh punaise! J'ai oublié mon téléphone.

-Où ça?

- Il doit être dans la voiture de Leila.

- Attend je vais chercher ses clés et t'accompagne dehors.

- OK fais vite. Je t'attends à l'entrée.

Il fait sacrément froid et calme dehors
Pas d'âme qui vive. Alors qu'à l'intérieur, il y règne un brouhaha immense combiné à de la bonne musique. La fête est vraiment réussie et je ne regrette pas d'etre venue. Même s'il y'a beaucoup de gens que je n'avais jamais vu auparavant et qui ne sont pas de notre lycée.
Je sors de mes pensées en sursaut et retenant un cri de justesse lorsque de larges mains m'agrippent les épaules me retournant

- Damiens, t'es con! Tu m'as foutu une de ces peurs! Je ris en me tenant la poitrine.

- Petite peureuse. C'est pas prudent de rester seule ici. Y'a pleins de mecs bourrés à l'intérieur qui auraient pu te suivre.

Je me contente de reprendre mon souffle et lui prends les clés de la bagnole.

- Dépêchons nous, on dirait qu'il va pleuvoir.

Je referme la portière, mon téléphone dans ma main quand Damiens me retourne et me colle contre celle-ci.
Pas le temps de réagir lorsque ses lèvres s'écrasent sur ma bouche dans un baisé chaud et captivant.
Machinalement, mes bras viennent s'enrouler autour de son coup et les siens, puissants, emprisonnent ma taille me serrant davantage contre lui.

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Pdv omniscient

La pluie s'abat violemment sur le gravier de la rue où se situe la maison de Julien.

Et apparemment, une fête s'y tient. Tout comme Armstrong, qui est là, debout dans ce coin de rue, dans le noir. Figé, statufié depuis trois bons quarts d'heure.

Et il l'a vue.

Sa Sandra.
Habillée comme une catin. Dans les bras d'un autre qui fourrait sa langue profondément dans sa bouche de suceuse. La pelotant comme une traînée sous cette nuit noire au beau milieu de la rue.

Comment a-t-il su pour le lieu ou elle se trouvait?

On l'ignore.

Ce qui sûr, est qu'il bouillonne de rage en ce moment. Il l'a appelé. Désespérément. Tout au long de la journée, jusqu'au soir.

En vain.

Personne n'a le droit de toucher à ce qui devait être à lui. Sa chose. Sa chienne. Et encore moins ce gamin qu'il n'arriva pas à identifié. Ce qui augmenta plus que de raison la colère qui l'habite en ce moment.

Comment a-t-elle pu lui faire cela?
Ignorer ses appels, ses messages pour venir jouer les...les Hhggrrrr Sandra.
Tu es à moi. Tu m'appartiens.

Armstrong fait les cents pas. Fulminant sa colère. S'arrachant les cheveux. Frappant violemment sa poitrine.
Il voulait juste passer le temps qu'il lui restait d'ici son départ avec elle. Il voulait pour une fois, être doux avec elle. Ne pas lui faire du mal. D'ailleurs il n'en ressentait point l'envie.

Une idée des plus sombres s'empare de son corps, son esprit lorsqu'il décide,enfin, de retourner dans sa voiture et la démarrer dans un bruit assourdissant.




En trombe, il prit la direction menant chez lui avec la promesse de la lui faire payer.
De la lui faire Regretter.
















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