Hating, Craving, Falling

By VicArroyo

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| Gagnant Wattys 2018, catégorie « Acteurs du changement » | Si Charly Sanders est bien sûre d'une chose, c'... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
ÉPILOGUE
Bonus - Lettre
Playlist Hating, Craving, Falling

Chapitre 19

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By VicArroyo

Je dépose ma troisième bouteille de bière sur le guéridon, à côté de quelques verres en plastiques délaissés. Assise sur le rebord du canapé, Alice essaye de trouver une justification au fait que l'on peut désormais utiliser le mot « néné » pour signifier « sein ».

– Peut-être qu'avant, ils assimilaient les seins à des « boutons de nénuphars », et du coup il y en a forcément un qui a eu la flemme au bout d'un moment et qui l'a raccourci.

J'éclate de rire face à une explication aussi douteuse.

– Boutons de nénuphars... répété-je. D'accord, d'accord. Tu as bu combien de bières, déjà ?

Alice me sert un sourire sexy en diable et attrape une bouteille de vin sur la petite table face à elle. Lorsqu'elle se penche, sa cuisse vient appuyer contre ma main, placée sous l'accoudoir du canapé.

– Moins que toi, je pense ! Un verre ? me propose-t-elle.

Of course.

Je saisis un gobelet qui paraît propre et le lui tends en reposant mon avant-bras sur sa jambe pour qu'elle me serve. Son jean paraît rugueux sous ma peau, mais je la sens se figer légèrement tout en continuant son action, comme si elle ne voulait pas prendre le risque de rompre le contact.

Le canapé jouit d'un emplacement idéal dans un renfoncement. Une ambiance assez intimiste nous enveloppe tandis qu'on peut observer tranquillement ce qu'il se passe dans le salon et dans l'espace cuisine. C'est d'ailleurs de là que je surprends le regard de Chloé, qui n'a pas bougé de son poste. Elle me fixe, les sourcils légèrement froncés. Je me demande pourquoi elle n'est pas en train de sauter sur tout le monde, une perruque bizarre sur la tête comme d'habitude. Je la trouve étrangement calme, mais je n'ai pas envie d'enquêter, ça ne me regarde pas. Et puis, c'est moi qui ne vais pas bien aujourd'hui.

Une fois les verres pleins, Alice pose la bouteille à ses pieds, m'indique de me pousser un peu et se laisse glisser sur le canapé contre moi. Elle lève son gobelet pour trinquer et y plonge ses lèvres pour boire une gorgée.

Cette vision enflamme le bas de mon ventre. Mes pupilles viennent rencontrer les siennes et elle me fait un clin d'œil au-dessus de son verre.

Message reçu cinq sur cinq, ma belle.

– Tu fumes ? me demande-t-elle soudainement en se tortillant à mes côtés.

– Non.

– On ne peut pas être parfaite, me lance-t-elle joueuse.

Elle extirpe son paquet de tabac de sa poche arrière et sort une feuille et un filtre qu'elle place au coin de sa bouche.

– Ça dépend dans quel domaine...

Son sourire se transforme en une espèce de grimace assez sexy, je dois avouer. Alors qu'elle commence à remplir sa cigarette, j'intercepte quelques miettes de tabac venues se loger vers son entrejambe. De ma main, je les balaye négligemment en prenant un malin plaisir à m'attarder cependant vers l'intérieur de sa cuisse. Un petit ricanement s'échappe de sa gorge, qui me donne envie de la plaquer contre le canapé pour l'embrasser.

– J'imagine donc que tu excelles en modestie ? dit-elle en libérant sa bouche de son filtre qu'elle place au bout de sa cigarette avant de la rouler.

– Ça doit être ça, ouais.

Je siffle mon vin pour me débarrasser du verre. J'aurais pu me contenter de le poser à côté de moi, mais ce serait prendre le risque de l'oublier. Je préfère le rendre disponible pour le remplir à nouveau très prochainement.

Je sens la brûlure de deux noisettes fixées sur moi, mais j'essaie de les ignorer. Pourquoi elle ne dévore pas plutôt Adeline des yeux, c'est le principe non ? Mais en tournant la tête, je trouve cette dernière bien occupée à brancher un gars dans le coin opposé de la pièce. J'ai du mal à comprendre ce qui se trame entre ces deux-là, mais je n'ai pas envie de m'en mêler ce soir. Ni jamais.

Je secoue la tête et fais abstraction de ce qui m'entoure pour me concentrer sur Alice lorsqu'elle allume sa clope. Il y a quelque chose, dans sa manière d'opérer, qui me fascine. Je n'ai jamais trop apprécié les fumeurs, car j'ai du mal à supporter l'odeur. Mais son rituel accapare brusquement toute mon attention et je découvre une nouvelle façon de voir cet acte.

Elle glisse négligemment sa cigarette au coin de sa bouche, de laquelle elle tire juste assez d'air pour en faire rougir l'extrémité. Puis elle l'attrape entre les premières phalanges de son index et de son majeur et écarte légèrement ses lèvres dans un bruit de succion pour prendre une brève inspiration, avant de souffler une bouffée de fumée grise.

Ce tout petit bruit insignifiant reste imprimé sur mes tympans, et me donne la sensation d'être défoncée. C'est fou comme un geste si anodin et automatique, qu'elle doit sûrement répéter plusieurs fois dans la journée sans même y penser, peut s'avérer soudainement si sensuel.

Je l'observe avec intérêt. Elle me sourit. Simplement.

On ne dit rien, mais je sens sa jambe frotter contre mon mollet alors qu'elle redresse son genou et fait disparaître son pied sous ses fesses. Sa cuisse vient reposer sur la mienne le plus naturellement du monde. Invitée par son geste, je glisse ma main sur son jean comme sur un accoudoir.

Après plusieurs minutes passées à échanger sur les mots les plus improbables de la langue française, allant de l'amphigouri au zélotisme, son portable se met à vibrer dans sa poche. Je détourne la tête et en profite pour me resservir un verre. Je croise à nouveau le regard de Chloé qui est désormais assise sur une chaise en rotin près d'une grande télé. Elle discute avec Pauline tout en m'observant, ses yeux passant du gobelet que je tiens entre mes doigts à mon visage.

C'est quoi son problème ?

Je m'affaisse contre le coussin en décidant d'ignorer les questions qui naissent dans mon esprit. J'installe mon coude sur le dossier du canapé et repose ma tête sur ma main en examinant les traits d'Alice. Ses cheveux courts, coupés à la garçonne, révèlent la féminité qui se dégage de son visage. Ses pommettes saillantes viennent souligner des yeux d'un marron sombre, presque noir. Je me perds dans sa contemplation avant de remarquer son verre de vin encore plein.

– C'est moi qui bois trop, ou toi qui ne bois pas assez ? questionné-je.

Alice expire une volute de fumée qui vient me piquer le nez malgré sa tentative de souffler à l'opposé de mon visage.

– C'est parce que tu m'as rencontrée le mauvais jour, rit-elle en triturant le pli de son pantalon, pendant que le dos de sa main caresse ma cuisse au passage. Je travaille en boîte de nuit.

– Intéressant, glissé-je, suggestive.

– Je commence dans une heure et demie, alors je ne peux pas me permettre de me pointer au boulot complètement pétée, tu comprends.

Elle tire une dernière fois sur sa clope – et je me délecte à nouveau du petit bruit sexy que cela produit – qu'elle écrase ensuite dans un cendrier en verre.

– Ça paraît logique.

– Même si ça ne m'aurait pas dérangée le moins du monde de me mettre bien avec toi.

Sa dernière réflexion me décoche un sourire.

– Tu sais, il y a plein d'autres moyens de se « mettre bien » qui n'impliquent pas d'alcool...

Sa bouche s'élargit en direction de ses oreilles. J'entends soudainement le rire de Pauline qui traverse la pièce et me ramène au présent. Je la vois trinquer avec Chloé tandis que cette dernière avale une toute petite gorgée de whisky, le sourire aux lèvres. Elle me jette un coup d'œil bref lorsqu'elle constate que je les regarde, et Pauline se retourne à son tour. Elle remue la main en ma direction et reprend sa conversation avec Chloé.

Depuis quand elles sont aussi potes ces deux-là ?

Je sens mes sourcils se froncer et je perçois mon esprit divaguer. Les pensées négatives menacent de réapparaître. Je redirige mon attention vers la jolie fille à mes côtés et décide qu'il est temps d'agir.

– D'ailleurs, si tu dois partir bientôt, on ferait mieux de s'y mettre tout de suite, suggéré-je avec un clin d'œil.

***

Allongée sur le lit, j'embrasse une dernière fois les lèvres de mon amante avant de me redresser.

– Tu sais provoquer des merveilles, toi... murmuré-je, encore emplie de plaisir.

– Pourquoi tu crois que je m'appelle Alice ? ironise-t-elle.

Je m'esclaffe sans répondre à sa blague et m'étire au-dessus d'elle pour saisir ma culotte et mon soutien-gorge. Elle attrape mon téton entre ses dents et me fait frémir.

– Dommage que je sois obligée de partir au boulot !

Je lui souris, mais ne dis rien. Elle expire bruyamment et se redresse d'un coup pour se motiver à se rhabiller.

– Ça te tente de m'accompagner ? demande-t-elle.

– Où ça ?

– À l'Onyx, où je bosse.

– Ah...

Je reste évasive en ajustant mon t-shirt et ferme ma ceinture avant de chausser mes baskets.

– Les boîtes, ce n'est pas trop mon truc, en vrai.

– Comme tu veux, ma belle ! dit-elle en sortant de la chambre, sûrement pour finir de se préparer dans la salle de bain.

De retour dans le salon, je récupère une bière et tombe sur une Pauline qui me sourit de toutes ses dents. Je le lui rends et m'accoude sur son épaule.

– Bien, bien, bien. Très sympa cette petite soirée.

Elle éclate de rire, sachant pertinemment ce que j'évoque. Elle me connaît tellement bien que je n'ai pas besoin de lui raconter quoi que ce soit.

J'enchaîne les gorgées comme si un biberon de lait remplaçait ma bouteille de bière. Je me sens bien.

– Il y a de la pizza, tu en veux ?

– Oh, mon Paulin, tu incarnes la perfection.

Mon amie s'éloigne vers la cuisine afin de me sustenter. Je n'ai pas à bouger le petit doigt, c'est trop la classe.

Je m'adosse contre la paillasse et observe la pièce. Les copines d'Adé ont clairement du potentiel ! Je m'arrête sur une jolie rousse qui fume à la fenêtre quand j'aperçois Alice sortir du couloir pour aller s'adresser à sa colocataire. Derrière moi, la voix de Chloé parvient à peine à mes oreilles.

– Elle a beaucoup bu et elle va mal. Prends soin d'elle, je pense qu'elle en a besoin, mais ce n'est pas mon rôle.

Cette phrase vient craqueler la fine bulle que je me suis créée depuis le début de la soirée. C'était donc ça. Des regards de pitié en attendant que la petite Charly s'effondre devant elle parce qu'elle souffre trop. Mais c'est n'importe quoi, et qu'elle pense ça m'énerve encore plus. Je n'ai pas besoin qu'on prenne soin de moi et encore moins qu'on me surveille.

Alice s'approche de moi en enfilant son manteau.

– Certaine de ne pas vouloir venir ?

Je la regarde, puis me tourne vers Pauline et Chloé, et le visage de cette dernière me renvoie toute la douleur que j'ai subie cette après-midi.

– Finalement, si, ça me rend curieuse. Je t'accompagne.

***

L'ambiance de l'Onyx est assourdissante. Des tubes électroniques récents se mêlent à des anthologies musicales douteuses. Madonna qui croise Feder sur un fond des Blues Brothers... On ne peut plus éclectique. Mais c'est peut-être ce qui fait le charme de cette boîte.

Alice m'a abandonnée il y a près d'une heure. Je la vois virevolter derrière le bar comme un martin-pêcheur au-dessus d'un lac. Elle est clairement dans son élément. Je comprends mieux sa référence antérieure lorsqu'elle a cru bon de préciser que notre « histoire » n'aurait pas de suite.

– Je suis un oiseau de nuit, m'a-t-elle glissé en sortant de chez elle.

J'ai vaguement signalé à Pauline que je partais. Je n'avais plus envie de m'attarder là-bas sous le regard persistant de Chloé. Je suis reconnaissante à ma meilleure amie d'avoir voulu me changer les idées, mais j'ai finalement décidé de reprendre les rênes. Elle me connaît, ce n'est pas quelque chose qui la perturbe.

De son côté, Alice s'est inquiétée de mon possible attachement. Pour s'assurer que l'on soit sur la même longueur d'onde, elle m'a sorti un discours assez semblable à celui que j'utilise lorsque je cherche à servir des intérêts similaires. Du coup, c'était assez mignon.

– Surnomme-toi de la manière que tu veux, je fonctionne sur le même modèle, lui ai-je répondu.

– Ceci dit, j'aime bien retourner dans les endroits qui m'ont plu, sans pour autant y poser ma tente, a-t-elle ajouté en griffonnant son numéro sur une petite carte aux couleurs de l'Onyx. Donc si jamais...

Elle l'a glissée dans ma poche tandis qu'elle faisait danser sa langue contre la mienne, la chaleur de son aine venant embraser l'intérieur de mon bassin. Puis elle a disparu derrière le comptoir avec un sourire énigmatique, mais satisfait, sur le visage. Sourire qui ne l'avait pas quittée depuis, d'ailleurs.

– J'ai demandé la boisson que tu voulais, mais la barmaid a tenu à ce que je t'apporte celle-ci, me crie la charmante étudiante qui m'a proposé un verre il y a quelques minutes de cela.

J'intercepte le clin d'œil qu'Alice me lance depuis son royaume et son signe du menton qui m'invite à m'amuser. Décidément, ce genre de fille me plaît. C'était pile ce dont j'avais besoin ce soir : qu'on ne me prenne pas la tête.

– Merci... Janelle ? C'est ça ? vérifié-je auprès de ma serveuse improvisée.

– Oui ! sourit-elle, visiblement heureuse que je m'en souvienne deux minutes après.

Ou est-ce peut-être juste l'alcool ?

Sa bouche se referme sur la paille fluo qui dépasse de son cocktail pour en aspirer le contenu.

Il y a quelque chose avec les lèvres des femmes. Quelque chose de terriblement attirant, sensuel, sexy. Qui donne envie de les mordiller et de s'y attarder pendant des heures. Celles de Janelle sont pulpeuses et teintées de rose.

Je lève la main vers son visage et trace la courbe de sa mâchoire avec le dos de mes doigts. Arrivée sous son oreille, je la sens frémir et elle penche sa tête pour m'offrir son cou. Je m'approche d'elle et y dépose sensuellement ma bouche. Sa peau douce dégage un parfum suave qui attise follement mon attirance.

Devinant mon excitation, Janelle glisse ses doigts le long de mon dos et me colle contre elle pour mieux sentir le brasier qu'est en train de devenir mon corps. L'odeur démoniaque de son parfum, mêlée aux effluves de l'alcool, me fait tourner la tête.

De ma main libre, j'attrape délicatement sa nuque découverte et attire ses lèvres vers les miennes. Sa bouche a le goût sucré de l'ananas, mélangé à l'acidité du citron. Sa langue chaude cherche la mienne au rythme d'une chanson mythique des Pussycat Dolls.

Je sens son corps se déhancher contre le mien. Je peine à reprendre ma respiration. Je détache mes lèvres quelques secondes pour venir lui mordiller le creux du cou. Malgré le vacarme qui nous entoure, la musique, les cris, le tintement des verres et le claquement des talons contre le sol, son soupir implorant est tout ce que j'entends.

Je ris contre sa gorge et laisse mes incisives attaquer avec désir le lobe de son oreille. Les faibles lumières bravant l'obscurité projettent leurs couleurs sur nous et j'ai soudainement l'impression d'être prise au cœur d'un carnaval.

Je crois que l'alcool commence tranquillement à atteindre mes neurones. La peau de ma nouvelle proie m'appelle avec ardeur et je me contiens avec difficulté. Je m'efforce de me souvenir que nous sommes en plein milieu d'une boîte de nuit... Bien que celle-ci soit tellement remplie que nous passerions inaperçues, quoi que l'on essaie de faire.

– Charly...

Je l'entends souffler mon nom comme si elle se trouvait à des milliers de kilomètres, alors que la musique m'atrophie le cerveau. Sa tête tombe en arrière, les yeux mi-clos. Elle se raccroche à mon cou, se dandinant contre mon bas-ventre avec une puissance non dissimulée.

Au bout d'un temps indéfini, sa fine poitrine vient caresser ma peau à travers le tissu de nos T-shirt. Ses mains se collent contre mon torse.

– Charly, arrête...

Sa voix, plus forte, bien qu'incertaine, atteint cette fois correctement mes tympans.

Je parviens à peine à extirper un murmure de ma cavité buccale. J'expire toute l'excitation qui me comprime l'intérieur et m'écarte juste assez pour la regarder dans les yeux. Dans l'obscurité, ses iris sombres brillent de désir. Son sourire reflète le plaisir qu'elle ressent et les flashs de lumières illuminent la chair de poule qui hérisse son duvet sous le coup de l'excitation.

– On ne peut pas faire ça ici, en plein milieu de tout le monde...

– Ah bon ? réponds-je d'une voix lascive, un sourcil dressé.

Le son qui sort de sa gorge est adorable. J'ai envie de le capturer, comme un papillon sur un hameçon. Non, dans un filet. Mais c'est triste de s'emparer des animaux pour son plaisir, alors je la laisse rire librement.

– Allons chez moi, dans ce cas ! crié-je en m'inclinant vers elle.

Jamais de solution, que des problèmes. Je ne sais plus trop qui a dit ça, mais j'approuve. D'ailleurs, c'était peut-être l'inverse.

Ses lèvres roses s'ouvrent et se ferment.

Et s'ouvrent.

Et se ferment.

Je me penche à nouveau pour l'embrasser afin que sa danse s'arrête, mais son baiser a un goût de sourire.

– Charly ? C'est où chez toi ? répète-t-elle en attrapant ma main.

Je prends une longue gorgée de ma divine boisson à base de framboise, ce qui me laisse le temps de réfléchir.

– À Passy ! lancé-je, triomphante, comme si révéler cette information relevait d'un exploit.

Ses sourcils se froncent légèrement en même temps et forment de jolis zigzags au-dessus de ses yeux. Ils sont vraiment très brillants, j'adore !

– Allez viens !

J'avale les dernières goulées de mon cocktail, pose mon verre sur la table la plus proche, l'intime de m'imiter et l'entraîne vers la sortie. Et tout ça, sans lui lâcher la main ! Trop forte.

L'air frais s'abat sur moi comme une grosse gifle. Une gifle bien agréable, cela dit. Qui me rebranche deux-trois neurones et me revigore assez pour me souvenir que je suis venue en voiture avec Pauline. Et donc, que si je veux ramener quelqu'un chez moi – même s'il s'agit uniquement de moi-même – je dois retourner à la soirée d'Adé-Chloé-Alice.

Ma bouche affiche une moue mi triste, mi pensive et Janelle me jette un regard amusé, la tête penchée sur le côté.

– C'est maintenant que je te pose la question de l'œuf ou la poule ?

Je me tourne vers elle et l'attrape par la ceinture pour la coller contre moi. J'ai toujours adoré cette action. Elle marche à tous les coups.

Son corps rencontre le mien et je caresse sa joue de mes lèvres. Je dessine une ligne de petits baisers rapides jusqu'à venir lui mordiller le cou. Son gémissement est ma récompense.

– Les discussions basse-cour à deux heures du matin, très peu pour moi, je souffle.

Je me recule en l'admirant. Son haut gris négligemment rentré dans un jean bleu délavé est presque entièrement dissimulé sous un lourd manteau en daim noir. Un sourire enchanteur est vissé à ses lèvres depuis que je l'ai rencontrée. Ses mains sont paresseusement glissées dans ses poches, comme si parler à une parfaite inconnue à moitié – ou complètement ? – bourrée en pleine nuit était totalement normal.

C'est indéniable, elle est tout simplement somptueuse.

Je continue à reculer sur le goudron pour me délecter du spectacle quand l'expression de son visage change soudainement. Je sens l'appel d'air d'un automobiliste qui me frôle en klaxonnant, déviant de sa trajectoire.

Oups.

– Charly, fais attention ! Tu as failli te faire tailler un short !

Je m'arrête près du trottoir et me mets à glousser.

– Elles sont mignonnes tes petites expressions.

Janelle secoue la tête, me tire à elle, m'embrasse avec désir, et me prend par la main en direction d'une rue perpendiculaire.

– Bon, on va aller chez moi,plutôt.

*******

Bonjour !

J'espère que votre lundi s'est bien déroulé, que ce n'était pas trop dur pour les personnes qui travaillent et que c'était cool pour les personnes en vacances !

J'espère que ce nouveau chapitre vous a plu !

A demain pour la suite !

Bonne soirée,

xx

Victoria

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