Hating, Craving, Falling

By VicArroyo

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| Gagnant Wattys 2018, catégorie « Acteurs du changement » | Si Charly Sanders est bien sûre d'une chose, c'... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
ÉPILOGUE
Bonus - Lettre
Playlist Hating, Craving, Falling

Chapitre 18

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By VicArroyo

Je végète sur mon lit depuis environ une heure. J'ai pris une douche qui a duré une éternité et j'ai quasiment étouffé Artémis sous mes câlins.

– Tu es beau, je lui susurre en peignant son pelage de mes doigts.

Ses yeux mi-clos semblent traduire son approbation.

Mon père m'avait toujours formellement interdit d'avoir un animal de compagnie quand j'habitais chez mes parents. Quand j'avais mis des jours à construire un abri où une dizaine d'escargots s'étaient installés, il m'avait forcé à les écraser un par un. Je n'arrivais même plus à voir quoi que ce soit tant les larmes noyaient mes yeux.

« Regarde comme il est facile de se débarrasser des nuisibles » m'avait-il dit, « dommage que ça ne marche pas avec toi ».

La colère, la rage et la fureur ont depuis bien longtemps remplacé la souffrance de ces souvenirs, pour autant la plaie semble toujours à vif.

***

J'analyse en détail les plissures de mes rideaux couleur abricot pour la quinzième fois. Ils ont une teinte semblable à ceux qui encadraient la haute fenêtre de ma chambre d'enfant. Mon père les tirait brutalement chaque matin, sans un mot, pour engloutir la pièce de la lumière du soleil. Dans la chambre voisine, les bisous maternels sortaient avec douceur mon frère et ma sœur de leurs rêves. L'hiver était devenu ma saison préférée, parce qu'alors tirer les rideaux ne dévoilait rien de plus que l'ombre de la nuit et mon père n'était pas le genre à se déplacer pour rien.

Dans un élan de furie, je me lève et manque d'arracher ces rideaux de malheur en les décrochant de leur tringle. J'en achèterai des nouveaux qui ne me ramènent pas constamment à lui.

***

Les yeux rivés sur le plafond, je remarque trois taches, dont deux en forme de pieds. Des grands pieds, étroits et pointus.

– Tu crois que des vampires habitaient ici avant ?

Artémis étire sa patte noire qui arrive sur ma joue, comme pour me dire d'arrêter avec mes âneries, puis soupire d'aise. Mes doigts viennent lui chatouiller le ventre, et la machine à ronronnements se lance à plein volume. Je fourre mon visage dans sa fourrure et colle mon oreille contre son cou. Ce son me calme instantanément et je me détends un peu pour la première fois depuis mon arrivée. Ce chat est ma source de bonheur quotidien. Contrairement à mon père, il n'a jamais eu aucun élan d'animosité envers moi, et il m'apporte toute l'affection que je n'ai pas reçue de ceux qui étaient censés me la donner. Et jusqu'à preuve du contraire, il a toujours été là quand j'avais besoin d'un câlin. Comme maintenant, par exemple.

Pas que tu ne lui laisses réellement le choix, en même temps...

– Ou alors, des gens qui vivaient à l'envers, continué-je. Ils venaient d'Australie, du coup ils marchaient sur le plafond parce que tout est inversé de l'autre côté de la planète...

Je me tourne sur le ventre et pose mon menton sur mon poignet. Ma boule de poil s'étend de tout son long sur le lit et commence à patouner à l'envers sur mon oreiller.

Il est tellement craquant. Franchement, je ne comprends pas comment un tout petit bidule bien touffu peut attirer autant d'amour, alors que mon propre père n'a aucun problème à me renier comme si je n'étais personne. Quand je vois à quel point j'adore mon chat, je me dis que si j'ai un enfant un jour – ce qui est quand même peu probable – je l'étoufferais d'amour, en fait...

Les griffes d'Artémis entrent et sortent du coussin et d'un coup, il s'excite dessus jusqu'à ce qu'ils terminent tous deux leur bataille au sol. Je l'observe durant son agression méthodique, puis lève les yeux au ciel, dépitée.

– Tu as raison, il faut que je change les draps.

Je me redresse et soupire bruyamment.

Ça ne va pas. Ça ne va pas du tout.

Ma ronron-thérapie n'est pas plus efficace que mon spa improvisé dans la salle de bain à coup de gommage au sucre parfumé. Mon frère a décidé de me harceler au téléphone, ce qui ne lui ressemble pas, et Chloé m'a laissée en plan au lieu de m'autoriser à me perdre en elle. Je peux comprendre ce dernier point, cela dit. Mais ce n'est plus possible. Je tourne chez moi comme un lion en cage, sans réussir à extraire mes pensées mornes de mon esprit.

***

Je me lève et finis de m'habiller en enfilant un jean et un sweat bleu clair. L'intérieur du tissu est en coton duveteux et c'est exactement ce dont j'ai besoin dans l'immédiat. J'attrape mon manteau, mes clés de voiture et claque la porte derrière moi.

Je ne fais pas un pas dehors que le froid de novembre me fouette la gorge. Je me réfugie à l'intérieur, récupère ma grosse écharpe dans la penderie et colle un bonnet sur mes cheveux encore humides. J'en profite pour prendre une bouteille de whisky dans le bar de l'entrée. Au point où j'en suis, autant m'en débarrasser, je ne la boirais jamais.

Je ferme la porte à clé, saute dans mon pot de yaourt et tourne le volume de la radio à fond. Si je ne peux pas m'empêcher de penser, je peux au moins essayer d'assourdir mon cerveau à coup de musique électronique.

Vingt-cinq minutes plus tard, je m'apprête à toquer à la porte de la maison de Pauline quand elle s'ouvre à la volée sur cette dernière portant son téléphone à l'oreille. Ma meilleure amie manque de me tomber dessus lorsqu'elle m'aperçoit sur son chemin et prononce mon nom en un cri strident.

– Charly ! Oh putain, tu m'as fait flipper ! Tu es folle de faire ça ! m'engueule-t-elle en tapotant sur son smartphone avant de le glisser dans sa veste.

Mon poing, qui était resté suspendu en l'air, retombe mollement et je m'avance dans la lumière pour brandir ma bouteille de whisky.

– Houlà... Au vu de ta tête, j'en conclus que ton repas chez ton grand-père s'est tellement bien passé que tu as décidé de venir fêter ça avec mon alcool préféré ?

– Il n'y a vraiment que du sarcasme qui coule dans tes veines !

– C'est bien pour ça qu'on est amies, me rétorque-t-elle avec un sourire qui lui mange la moitié du visage, en m'arrachant la bouteille des mains.

Si je me mets martel en tête, Pauline, de son côté, semble croquer la vie à pleines dents.

– Tu as gagné au loto ou quoi ?

– Ben presque ! J'étais en train de t'appeler et pouf ! Tu apparais sur le pas de ma porte. Si ce n'est pas de la magie, ça !

– Pourquoi tu m'appelais ?

– Pour que tu me racontes comment ça s'est passé, pardi ! Je sais bien que pour toi c'était aussi excitant qu'aller à Disneyland ! Non, non, non ! ajoute-t-elle en me repoussant dehors. On ne reste pas.

– Comment ça « on ne reste pas » ? Et puis je ne suis pas venue pour te raconter ma vie. Je suis là pour boire en bonne et due forme avec ma loutre.

Elle se met à glousser, comme à chaque fois que je l'appelle par son petit surnom, mais elle ne m'écoute pas et continue à me chasser de son entrée en fermant la porte derrière elle, le whisky sous le bras. Au bout des doigts, un sac plastique contenant deux bouteilles de soda, deux paquets de chips et un saucisson.

– Ça tombe bien ! J'ai une soirée et je t'embarque, tu boiras là-bas.

J'accepte sans me faire prier.

Comme s'il m'était possible de dire non à ce genre de proposition !

Pauline nous conduit jusqu'au centre de Megève et se gare aux abords du Palais des Sports. On se dirige vers un chalet imposant de plusieurs étages qui ressemble à une résidence de haut standing.

Une jeune femme qui marchait à nos côtés nous dépasse rapidement et passe son badge contre l'interphone. Elle est grande et fine, couverte d'un jean anthracite sous un trench-coat noir épais. Sa tête disparaît presque complètement au milieu d'un enchevêtrement d'écharpes épaisses. Mon corps réagit immédiatement à son look et j'ai très envie de la suivre chez elle, plutôt qu'accompagner Pauline à sa soirée.

Je sens mon acolyte me tirer la manche pour que l'on s'engouffre dans le minuscule ascenseur qui jure avec l'aspect premium de la résidence.

– Arrête de mater tout ce qui a une chatte entre les jambes ! me somme Pauline en pouffant de rire.

– Pas ce soir, non. Ce soir, je m'oublie dans les filles et l'alcool.

– Eh bien alors, mon Charlo, tu as pris un petit cours de « clichés appliqués » ?

– Ouais, je réponds avec cynisme en levant mes sourcils dans sa direction, auprès de toi.

L'intéressée serre les lèvres et redresse le menton, entre indifférence et fierté, réfrénant un sourire.

– Que veux-tu, on apprend toujours des meilleurs.

Elle pose une main sur mon épaule, l'air faussement solennel.

– Amuse-toi, Charly, profite de ta jeunesse qui s'effrite déjà et que tu vois défiler devant tes yeux sans ne pouvoir rien y faire.

Sa bouche s'avance en une moue imitant la mélancolie, ses iris pétillant de malice.

– Je n'y manquerai pas, ma chère Paulette ! Mais pour ça, il faut que tu me laisses suivre les femmes là où elles peuvent m'emmener, vois-tu ?

Elle éclate de rire et me pousse hors de la cabine lorsque les portes s'ouvrent sur le couloir du quatrième étage.

– Eh bien justement, femme. Suis-moi, ordonne-t-elle, cérémonieuse, en m'indiquant le tapis rouge sang qui file le long de l'allée.

Je soupire et m'engage dans le corridor quand j'aperçois la porte de l'appartement 3B, duquel s'échappent des rires et un rythme électronique, se fermer. Je m'adosse négligemment contre le chambranle, les bras croisés sur ma poitrine, pendant que Pauline toque contre la paroi qui se rouvre presque immédiatement sur une personne que j'avais très envie de voir.

Je hausse un sourcil et mes lèvres dessinent un sourire intéressé.

– Salut, toi.

La jolie fille au trench-coat croisée dans le hall de l'immeuble quelques minutes plus tôt nous laisse entrer tout en surveillant son téléphone, attendant visiblement qu'il se mette à vibrer. Je pénètre dans un large vestibule donnant sur le salon baigné de musique et d'un brouhaha agréable.

– C'est ta soirée ? demandé-je à la demoiselle qui referme la porte.

– Non, enfin oui. C'est celle de ma coloc', à la base.

– Et c'est qui ta coloc' ?

Son sourcil gauche se lève à mesure que son étonnement se dessine sur son visage.

– Tu te pointes à une soirée, mais tu ne sais même pas qui l'organise ?

Une note de dérision perce dans sa voix tandis qu'elle attend ma réponse, mais je me contente de hausser les épaules.

– Je ne pensais pas que c'était si surprenant. Je suis venue avec Madame, juste ici, déclaré-je en brandissant mon pouce vers Pauline.

Son sourcil droit, cette fois-ci, rejoint le gauche et sa bouche s'étire en un sourire amusé.

– Il n'y a personne... dit-elle en hochant la tête.

Je me retourne et effectivement, ma traîtresse de meilleure amie m'a lâchement abandonnée. Je me passe la main sur la nuque et revient vers la jolie fille qui se tient devant moi.

– Tu m'excuses un instant ? m'intime-t-elle en se retirant dans le couloir perpendiculaire à l'entrée, sans réellement demander mon accord.

Bon, eh bien je ne suis pas plus avancée sur son identité et je ne sais toujours pas chez qui je suis.

Je pose ma veste sur l'amas de vêtements qui jonche ce qui semble être un portemanteau – ou une sorte d'œuvre d'art représentant un arbre ? Je ne saurais dire, mais ça fera l'affaire.

En avançant vers une grande pièce à vivre, je sonde des yeux les têtes présentes à la recherche de Pauline. Près du bar – je me demande pourquoi ça m'étonne encore –, j'identifie le gros chignon informe qui supplante son crâne. Un maigre moyen pour essayer de gagner quelques centimètres de plus, qui a au moins le mérite d'être repérable de loin.

Je m'élance dans sa direction et remarque qu'elle est déjà en grande discussion enjouée avec une convive aussi petite qu'elle... aux cheveux blancs !

– Comme on se retrouve... susurré-je à l'oreille de Chloé qui sursaute, ne m'ayant visiblement pas entendue arriver.

Elle se retourne vers moi, sa bouche formant un « o » digne d'un parfait émoticône.

– Charly ?! Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'étais pas censée rester tranquille chez toi ?

Sa phrase me transporte instantanément quelques heures plus tôt et provoque de micro-soubresauts incontrôlables au creux de mes lèvres et au coin de mes yeux. Sa présence semble être un déclencheur que je préférerais éviter.

Tu peux changer ça très simplement, tu sais.

Me reprenant, je dévisage Chloé qui n'a pas bougé d'un iota. Je pense qu'elle n'est pas rentrée chez elle. Ses vêtements sont les mêmes qu'un peu plus tôt dans la journée, et elle n'a visiblement pas effectué son ravalement de façade habituel.

– Je pourrais te dire la même chose, remarqué-je, me questionnant sur sa présence à cette soirée.

– Charly est venue toquer chez moi, armée d'une bouteille de whisky. Tu te doutes bien que ça n'aurait pas été raisonnable de la laisser sur le pas de la porte...

Chloé fait un bref aller-retour de la tête entre Pauline et moi, semblant mieux comprendre la situation.

– ... Ça aurait été dommage de ne pas avoir de whisky, quoi.

– Connasse, asséné-je à ma meilleure amie qui me rend un sourire digne d'une publicité pour dentifrice.

– Je vous laisse les gonzes, je dois causer à quelqu'un de toute urgence ! nous informe Pauline avant de déguerpir en direction de l'entrée.

Chloé se penche sur l'îlot de la cuisine pour récupérer deux bières. Son T-shirt se soulève en suivant le mouvement et dévoile quelques traits noirs, plus ou moins fins, dessinés sur sa hanche. Attirée, j'approche légèrement mes doigts de sa peau qui vient brutalement s'écraser contre mes phalanges lorsqu'elle se redresse.

– Qu'est-ce que tu fous ?

Son ton n'est pas accusateur, plutôt surpris. Je retire ma main, attrape la bière qu'elle me tend et l'ouvre. Elle tend la sienne pour trinquer et boit une gorgée sans me lâcher des yeux. Ce simple regard suffit à embraser tout mon intérieur et je me rapproche d'elle avec un sourire en coin tandis qu'elle s'accoude au plan de travail.

– Tu n'es pas rentrée chez toi après m'avoir abandonnée sur le pas de la porte, alors ? m'enquiers-je d'une voix rauque.

Un air énigmatique traverse le visage de Chloé.

– Non, en effet. C'était plus simple de venir directement ici.

Je bois une gorgée de bière à mon tour en imitant son attitude, avançant encore un peu plus près d'elle. Elle s'installe dos à l'îlot pour me faire totalement face, comme pour accueillir mon arrivée imminente, et je me délecte de voir qu'elle ne brise le contact visuel à aucun moment.

Je pourrais me perdre dans ces noisettes.

La tension entre nous est soudainement bien trop présente et je déglutis. Finalement, c'est moi qui flanche la première et mon regard se pose sur les meubles de la cuisine.

– On est chez qui en fait ? demandé-je en me raclant la gorge, pendant que Noisettes secoue la tête, amusée de ma question.

– Chez Adé. Et Alice, sa coloc'.

Ah. Ceci explique cela. Je ne vois toujours pas comment Pauline a atterri là, mais je m'en fiche, en fait. Le corps empli d'adrénaline par notre petit échange, je reprends le jeu.

– Bref, parlons peu, parlons bien, lancé-je en sifflant la fin de ma bouteille, un sourire en coin s'étirant sur mon visage.

Les yeux de Chloé s'agrandissent et un de ses sourcils se hausse avec intérêt. Je glisse mon index sous la couture de son T-shirt, à l'endroit où j'ai entraperçu son tatouage quelques minutes auparavant, et relève le tissu, essayant de discerner le dessin.

– Ça à l'air joli, ça. Je peux le voir en entier ?

Sa peau est douce et chaude, en contraste de mes doigts refroidis par la bouteille de bière qu'ils viennent de quitter. Je sens sa respiration tressauter imperceptiblement avant qu'elle n'attrape mon poignet en levant les yeux au ciel.

– Ne te moque pas de moi, Charly, dit-elle tendrement, entre la requête et l'ordre.

Je plonge à nouveau dans ses prunelles et je sens qu'elle repousse ma main de sa hanche avec douceur, sans pour autant me lâcher. Son simple contact propage une vague de chaleur dans mon bras qui redescend directement entre mes jambes.

– Ben quoi ? répliqué-je d'un ton charmeur. Je cherche juste un peu d'inspiration dans ma vie d'artiste.

Il n'y a plus que quelques centimètres entre nous, et je ne comprends pas cette pulsion soudaine qui me crie de me fondre en elle. Mes yeux butent sur son sourire, ses lèvres légèrement abîmées à cause de son tic de se les grignoter dès qu'elle est stressée. Je lève mes doigts dans une envie irrésistible de les caresser quand un éclat de voix me fait sursauter.

– Bien le bonjour à vous, mesdames !

Je m'éloigne de Chloé avec virulence et remarque ses joues cramoisies avant de détourner le regard vers Adeline. Il me faut quelques secondes pour revenir à la réalité, mais ravie de voir une tête connue, je la salue. Elle me fait un grand sourire, puis vient enlacer Chloé et se glisse dans son dos, les bras toujours autour d'elle. Elle pose sa tête sur son épaule et l'embrasse juste sous son oreille.

– Comment ça va ma belle ? lui demande-t-elle avant d'agiter sa main dans ma direction pour me rendre mon bonjour.

– Mmhh, marmonné-je d'un air conspirateur. C'est toi qui te moques de moi en fait.

Je la taquine avec un clin d'œil. 

– Ce tatouage appartient déjà à quelqu'un.

Sans lui laisser le temps de riposter, j'attrape une deuxième bouteille de bière, puis lève mon menton bien haut et lui sors ma parfaite tête de boudeuse avant de déguerpir.

Vu la manière dont Chloé m'a refoulée deux fois en quelques heures, et le comportement d'Adeline assez équivoque, j'en conclus que le sujet est clos. Bien qu'il n'ait jamais été réellement ouvert ceci dit. Coucher une fois avec elle était amplement suffisant et elle semble s'être trouvé quelqu'un d'autre. Mon intérêt s'arrête là. Pourtant, en formulant ces pensées, je sais que c'est faux. J'ai du mal à comprendre pourquoi elle me paraît si attrayante, soudainement, mais je ressens encore la brûlure délicieuse de son regard sur moi. Et il n'était clairement pas innocent. Sauf que briseuse de ménage n'est pas vraiment une vocation chez moi.

Puisque je ne peux pas m'amuser avec mademoiselle Noisettes, je vais devoir trouver une nouvelle proie. Je scanne le salon des yeux quand celle que j'imagine être Alice, la jolie fille de l'entrée et la colocataire d'Adeline-future-Matteson, me regarde avec un décapsuleur dans sa main et un sourire au coin des lèvres.

Eh bien voilà, il suffisait de demander.

– Alors, on en était où ?

*******

Bonjour et bon dimanche !

Un peu de lecture en ce jour, j'espère que ce long chapitre vous a plu.

On se retrouve demain pour la suite.

Bonne fin de week-end

xx

Victoria

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