Aide-moi Sasha...

By lau_rex

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Quand leur professeur d'anglais leur annonce qu'ils vont devoir présenter la personne la plus chère à leurs y... More

Chapitre 1 : Sasha
Chapitre 2 : Léo
Chapitre 3 : Sasha
Chapitre 4 : Léo
Chapitre 5 : Sasha
Chapitre 6 : Léo
Chapitre 7 : Sasha
Chapitre 8 : Léo
Chapitre 9 : Sasha
Chapitre 10 : Léo
Chapitre 11 : Sasha
Chapitre 12 : Léo
Chapitre 13 : Sasha
Chapitre 14 : Léo
Chapitre 15 : Sasha
Chapitre 16 : Léo
Chapitre 17 : Sasha
Chapitre 18 : Léo
Chapitre 19 : Sasha
Chapitre 20 : Léo
Chapitre 21 : Sasha
Chapitre 22 : Léo
Chapitre 23 : Sasha
Chapitre 24 : Léo
Chapitre 25
Chapitre 26 : Léo
Chapitre 27 : Sasha
Chapitre 28 : Léo
Chapitre 29 : Sasha
Chapitre 30 : Sasha
Chapitre 31 : Léo
Chapitre 32 : Léo
Chapitre 34 : Sasha
Chapitre 35 : Léo
Épilogue

Chapitre 33 : Sasha

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By lau_rex

Mon crâne me fait un mal de chien. J’entends le père de Léo hurler, Léo gémir. Je me relève avec peine. Maxime est à peine conscient à côté de moi. Il se tient le visage des deux mains, du sang coulant entre ses doigts. Il cligne des yeux beaucoup trop rapidement qu’il ne le devrait. J’ai dû rester inconscient un moment, parce que tout ce dont je me rappelle, c’est de Sarah sortant, de Maxime recevant un coup de poing dans la mâchoire, et de la main du père de Léo m’attrapant les cheveux et écrasant violemment ma tête contre la porte. Après ça, trou noir.

Léo est en train de se faire étrangler par son père. Merde. Pourquoi n’ai-je pas remarqué ça dès le début ?! Il faut que je l’arrête. Mais comment ? Il va me repousser, et je ne pourrais plus rien faire. Je sais ! Je me lève aussi vite que ma tête me le permet, entre dans le salon en m’appuyant au mur, attrape le plus gros objet que je trouve, et retourne aussi vite que possible dans l’entrée. Maxime a l’air d’aller un peu mieux, puisqu’il me suit du regard. Je me place derrière le père de Léo, qui ne m’a étrangement pas remarqué, et abat de toutes mes forces l’objet contre l’arrière de son crâne. Il pousse un cri de surprise et s’écroule à côté de son fils, lui aussi inconscient. Je laisse tomber l’objet, repousse le corps du père loin de Léo, et m’accroupis à ses côtés. Il ne respire plus, il ne bouge plus. Il est mort ! Pitié, tout sauf ça ! Je pose mes doigts sur son cou, et à mon plus grand soulagement, son coeur bat toujours. Très lentement, trop lentement, mais il bat.

“Maxime ! Il ne respire plus !
-Et merde !”

Il me rejoint à quatre pattes, laissant sur son passage une traînée de sang. Il tapote les joues de Léo, comme si ça allait le ramener. Son visage est recouvert de larmes et de sang dont je n’arrive même pas à comprendre l’origine.

“Tu sais faire le bouche à bouche ?”

Je hausse les épaules. Non, je ne sais pas faire ça. Je n’ai jamais pris de cours de secourisme. J’aurais dû. Mais je peux bien essayer. Après tout, Léo est presque mort. Qu’est-ce que j’ai à perdre à essayer ?

Je tremble de tout mon corps, les larmes coulent sans arrêt tandis que je me penche au dessus du visage inexpressif de Léo. Je lui envoie tout l’air dont je dispose, plusieurs fois de suite. Et au bout d’un nombre incalculable de fois, ça fonctionne. Léo respire à nouveau. Faiblement, beaucoup trop faiblement. Mais les sirènes de police retentissent enfin au loin. Il va s’en sortir. Dieu merci, Léo va s’en sortir ! Mes larmes redoublent et je passe ma main sur sa joue nerveusement, essayant en vain de nettoyer le sang et les larmes.

“C’est terminé Léo, ça va aller. Je t’en supplie, tiens le coup… Ils vont te soigner, ça va aller, je te le jure… Reste avec nous…
-Allez mec, nous lâche pas maintenant. Tout est terminé, ton père te fera plus jamais rien. On est là, on t’abandonnera pas. Tiens le coup s’il te plaît…”

Maxime pleure aussi. Je n’aurais jamais cru le voir comme ça. Il sert la main de Léo comme si sa vie en dépendait. Je savais qu’ils étaient meilleurs amis depuis super longtemps, mais voir cette amitié là, devant moi, dans une situation pire que critique, c’est différent. Léo serait heureux de voir que son meilleur ami ne le déteste pas comme il le pensait.

La porte d’entrée s’ouvre sur deux policiers, qui s’arrête aussitôt en nous voyant. Ils comprennent directement ce qu’il s’est passé, sûrement en voyant les deux corps inertes et le sang. Ils appellent leurs collègues restés dehors et laissent entrer quatre ambulanciers.

“Ecartez-vous s’il vous plaît.
-Est-ce qu’il va s’en sortir ? demande Maxime d’une voix tremblante.
-On vous le dira quand on l’aura emmené à l’hôpital. Allez attendre dehors s’il vous plaît.”

Maxime et moi sortons à reculons de la maison. Ma maison. C’est chez moi que Léo a failli mourir. Je me sens tellement coupable… J’aurais dû avertir la police bien plus tôt, même s’il ne voulait pas ! On n’aurait évité tout ça ! Il serait encore avec nous, presque en pleine forme !

“Les gars !”

Sarah court vers nous et se jette dans les bras de Maxime, qui lui rend son étreinte. Il ne saigne plus, mais ses larmes n’ont pas l’air de vouloir s’arrêter de couler.

“Est-ce que ça va ? nous demande-t-elle en s’écartant de Maxime.
-Ça va, c’est rien de grâve.
-Et Léo ?”

Maxime hausse les épaules et s’assoit dans l’herbe, la tête entre les mains. Sarah s’assoit à ses côtés, les larmes aux yeux, et passe son bras autour des épaules de son ami. Je suis seul. Plus que jamais. Tant que Léo était là, je ne l’étais pas. Mais il n’est pas là, pas même mentalement, et ça me fout une claque monumentale. Je suis seul, complètement seul. Avant lui, je l’étais aussi. Mais c’était différent, ça ne me gênait pas. Là, tout ce que je souhaite, c’est que quelqu’un soit là pour me consoler, me dire que tout va bien, que ça va aller, qu’il va s’en sortir, que tout va redevenir comme avant et même mieux encore. Je veux que Léo se réveille, en pleine forme, et me prenne dans ses bras. Je veux que ma mère arrive, paniquée et perdue, mais qu’elle m’assure que tout va bien en me caressant les cheveux. Et plus que tout, je veux qu’Axel débarque, comme ça, sans prévenir, qu’on pleure toutes les larmes de nos corps en rigolant comme des idiots parce qu’on s’est manqué. Je veux que quelqu’un vienne, n’importe qui, pour me dire que je ne suis pas seul. Mais je le suis, c’est flagrant. Même un aveugle le verrait.

Les ambulanciers sortent de ma maison en portant Léo sur un brancard. Ils lui ont mis une sorte de minerve et l’ont recouvert de ces couvertures dorées que l'on voit dans les films. J’ai peur. Il n’a plus tout ce sang sur son visage, mais il est recouvert de bleus à la place. Un masque respiratoire me rappelle qu’il est à moitié mort, et qu’il suffit de lui retirer pour qu’il le soit complètement. Un hoquet m’échappe et je me remet à pleurer comme un enfant, comme quand Axel et moi avons été séparés à l’aéroport. Sauf que cette fois, c’est de Léo que je suis séparé. Et peut-être de façon définitive. Mon Dieu…

“Vous avez quelqu’un pour vous emmener à l’hôpital ?
-Euh…
-Je peux appeler ma mère, répond Sarah.
-Parfait. On emmène le père au commissariat. Bon courage.”

Je ne sais pas dans quel sens le prendre. Sarah sort son portable et deux minutes plus tard, elle nous annonce que sa mère est en route. Je devrais appeler la mienne. Sinon, en rentrant à la maison, elle va paniquer en voyant le sang. Je sors mon portable à mon tour, m’éloigne des deux amis de Léo, et compose le numéro de ma mère. Elle décroche en à peine cinq secondes.

“Sasha ? Ça va ?
-Maman…
-Mon Dieu Sasha, qu’est-ce qu’il se passe ?
-C’est Léo… Il…
-Il a recommencé ?! Oh mon Dieu j’arrive !
-Nan, nan… C’est…”

Je n’arrive pas à formuler mes phrases. Les mots s’embrouillent dans ma tête.

“Mon coeur, calme-toi. Respire un coup, et dit-moi ce qu’il se passe.
-Le père de Léo est venu à la maison… Il a localisé le téléphone de Léo et est venu… Il l’a massacré Maman ! Il est presque mort ! Il respirait plus, mais il respire c’est bon, mais il est tellement mal Maman… Ils l’ont emmené à l’hôpital, Sarah et Maxime sont là, la mère de Sarah va nous y emmener… Mais j’ai peur Maman, et s’il s’en remettait pas ? C’est de ma faute ! J’aurais dû appeler la police, les prévenir de ce qu’il se passait… J’ai été trop nul ! C’est de ma faute tout ça !
-Sasha, mon coeur, arrête, ce n’est pas de ta faute. Ça va aller, je suis sûre qu’il va s’en sortir. Je me met en route pour l’hôpital, je te rejoins là-bas. Si tu y es avant moi, attends-moi devant, d’accord ?
-D’accord…
-Ça va aller mon grand, il va s’en remettre.”

Je raccroche et rejoint les deux autres. Ils sont assis sur le trottoir, en train de regarder dans le vide. Maxime relève la tête à mon arrivée.

“Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ? Et depuis quand tu le sais, pour son père ?”

Je déglutis nerveusement. Il va me détester.

“Depuis janvier. Et euh… J’en sais rien, ça fait un moment…
-Pourquoi t’as rien dit ?!
-Parce qu’il voulait pas ! Il était mort de trouille de ce que son père aurait fait s’il avait appris que la police était au courant ! Et j’avais peur, moi aussi ! Je voulais pas qu’il lui fasse encore plus mal ! Je pensais pas qu’on en arriverait là !
-Mais t’étais le seul au courant bordel ! T’aurais pu éviter ça !
-Merci de le rappeler ! Tu crois que je m’en veux pas assez ? Tu crois que je sais pas que c’est de ma faute ? Je sais très bien que j’ai merdé, que j’aurais dû en parler ! Mais c’est trop tard, c’est de ma faute et on peut rien y changer, donc si tu pouvais juste éviter deux secondes de m’en foutre plein la gueule alors que je m’en veux déjà à mort, ça serait sympa !”

Sur ce, je m’éloigne dans la rue. J’irai à l’hôpital à pied. Hors de question de passer cinq minutes de plus avec Maxime. Ce qu’il a dit m’a blessé, encore plus que tout ce qui s’est passé aujourd’hui. Je tremble de colère et mes larmes sont de retours, et tout ça pour quoi ? Parce qu’il a raison bordel ! Il a totalement raison, j’aurais dû en parler, j’aurais dû réagir, même si Léo ne voulait pas ! J’ai été tellement idiot, tellement nul !

Ça fait vingt minutes que je marche, en direction de l’hôpital, quand une voiture noire s’arrête à côté de moi. La fenêtre se baisse et Sarah apparaît. Je reprend ma route comme si de rien n’était.

“Sasha ! m’appelle-t-elle.
-C’est bon, j’y vais à pied. J’ai bien compris que vous m’aimiez pas.
-Soit pas idiot ! Monte. Si Maxime dit quelque chose, c’est lui qui ira à l’hôpital à pied.
-On y croit tous…
-Allez Sasha, s’il te plaît…”

Je soupire et monte dans la voiture. Je n’aurais jamais réussi à atteindre l’hôpital, de toute façon. C’est beaucoup trop loin. La mère de Sarah lui ressemble comme deux gouttes d’eau, c’est incroyable. Elle me sourit quand j’entre, et redémarre aussitôt. Cinq minutes plus tard, nous sommes arrivés. Heureusement, Maxime n’a rien dit. Je descends de la voiture et m’assois devant le hall, en attendant que ma mère arrive.

“Tu rentres pas ? me demande Sarah.
-Nan, j’attends ma mère. Merci de m’avoir amener.
-Ça marche, et de rien, c’est normal.”

Elle me sourit et entre, suivit par Maxime. J’espère que ma mère va bientôt arriver. Je me sens tellement mal que je serai capable de m’écrouler ici, au milieu de tous ces gens qui viennent rendre visite à leurs amis, familles, ou qui viennent se faire soigner. M’écrouler et ne jamais me relever, à moins qu’un miracle se produise.

“Sasha !”

Je tourne la tête et vois ma mère arriver. Je me lève et vais à sa rencontre. Je m'effondre en larmes dans ses bras à la seconde où elle est devant moi. Sa main frotte mon dos, me réchauffant, et l’autre caresse mes cheveux comme elle le faisait quand j’étais petit. Je sers son manteau dans ma main tremblante, sanglotant comme un enfant. Je ne suis plus seul. Maman est là. Tout ira bien.

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