Hating, Craving, Falling

Bởi VicArroyo

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| Gagnant Wattys 2018, catégorie « Acteurs du changement » | Si Charly Sanders est bien sûre d'une chose, c'... Xem Thêm

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
ÉPILOGUE
Bonus - Lettre
Playlist Hating, Craving, Falling

Chapitre 11

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Bởi VicArroyo

Dans la nuit, je me réveille en sueur après un cauchemar qui enveloppait tout mon esprit. Des phrases d'une violence inouïe, susurrées comme la douceur du miel, tournaient en boucle comme un vinyle rayé qu'on aurait branché à mon cerveau pendant des heures. Impossible de m'en défaire, impossible de les faire taire. Même dix ans après, ces mots me collent à la peau comme la sève d'un résineux blessé.

Il semblerait que je me sois endormie sur mon fauteuil, hier soir. Je grogne légèrement et m'extirpe du plaid douillet pour rejoindre mon lit, espérant terminer ma nuit tranquille.

***

Une fois n'est pas coutume, c'est moi qui arrive au travail sans le sourire. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais je n'ai pas réussi à me rendormir correctement après mon réveil soudain. Je suis exténuée, et les poches qui cernent mes yeux en témoignent.

– Eh bien, j'en connais une qui a fait la fête toute la nuit !

– La ferme ! marmonné-je à la voix étouffée arrivant derrière moi.

– Pardon ?!

Oh merde.

Je me tourne vers ma référente qui me fixe, un sourcil levé, attendant probablement que je lui répète mon insulte comme une maman attendrait que son gosse ose redire un gros mot les yeux dans les yeux. Gênée, je me mets à bafouiller.

– Excuse-moi, Chloé. C'est sorti tout seul, ça ne t'était pas... disons directement destiné.

– Je sais qu'on est relax dans cette agence, mais fais attention à la manière dont tu parles quand même. Je reste ta supérieure.

Sa voix n'est plus aussi sèche, et je sais qu'elle a raison. En temps normal, je ne me serais jamais permise un langage pareil face à des collègues de travail, même Chloé.

– Je sais, navrée. J'ai vraiment passé une sale nuit, ce n'était pas contre toi.

Elle hoche la tête et serre les lèvres dans une espèce de sourire crispé, mais n'ajoute rien.

Toute la matinée, elle vaque par monts et par vaux, s'occupant de petites choses importantes à boucler avant ce soir. De mon côté, j'ai l'impression de tourner au ralenti, et j'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi. Pourtant, je n'arrive pas à sourire sincèrement et à me sentir légère. Un poids m'écrase, et je me demande si c'est lié à mon rêve de cette nuit, ou au fait que le seul jour où je me sente mal soit précisément celui où Chloé pète la forme. J'ai envie de la saisir par les épaules et de l'asseoir de force sur une chaise pour qu'elle arrête de s'agiter, alors qu'il y a une semaine je pestais contre sa mauvaise humeur. Je déraille complètement.

Lorsque je quitte la boulangerie, m'apprêtant à rejoindre Betty et Samy pour manger au parc, je reçois un appel de mon frère.

– Ce n'est pas le moment, signalé-je en décrochant.

– Eh bien, quel accueil !

– J'ai mal dormi.

– L'ours sort de sa cave ?

– Alex, soupiré-je en me passant la main sur le visage, fatiguée. Qu'est-ce que tu veux ?

– Tu sais ce que je veux ma chère sœur.

– Pas le moins du monde, rétorqué-je, perdue.

– Papy ?

Notre conversation de la semaine dernière me revient en mémoire de plein fouet.

– Ah non. Non, non, non, non, non.

– Charly... commence-t-il.

– Non, Alex, vraiment ! Déjà que ce n'est pas le moment tout court, mais alors là, pour ça, non. Je suis à deux doigts de te raccrocher au nez.

– Un exemple de maturité, dis-donc... On ne va pas se refaire la discussion de la dernière fois quand même ?

– Mais tu ne te rends pas compte que pour moi, venir à son anniversaire avec toute la famille, c'est comme un agneau qui pénètre dans la fosse aux lions ?! Ils vont me réduire en bouillie.

– Pas tout le monde, enfin.

Je ne réponds rien, me prenant la tête entre les mains. J'ai envie de voir mes cousines et ma tante, c'est une certitude, mais est-ce que je suis prête à faire face aux autres pour autant ?

– Ma sœur... ajoute-t-il plus doucement. Je serai là, je te soutiendrai.

– Ah ! Donc tu admets que ça va être un calvaire.

Le silence au bout de la ligne confirme qu'il est à court d'arguments.

– S'il te plaît Charly, fais-le pour moi, lâche-t-il, à défaut de trouver autre chose.

– Pourquoi est-ce que tu y tiens tant, je ne comprends pas !

J'entends d'ici le grattement de ses ongles sur ses doigts, tic qui revient dès que le sujet est abordé. Mon cœur se serre et je comprends immédiatement. Il ne veut pas que je regrette, comme il l'a fait pour ma grand-mère. Même après des années il continue à se ronger au sang de ne pas avoir passé plus de temps avec elle. Mais la relation était tout à fait différente.

– Viens accompagnée si ça peut te rassurer, reprend-il.

– Franchement, qui accepterait de se rendre à cette torture sans y être contraint ?

– Demande à Pauline ou à d'autres amis, mais je t'en prie, ramène-toi.

Je pousse un énorme soupir pour qu'il comprenne bien combien il m'en coûte de dire oui, même au nom de tout l'amour que je lui porte.

– Ok. C'est quand ?

– Merci, Charly ! C'est demain.

– QUOI ? Demain, genre, demain ?!

– Tu avais oublié ?

– Évidemment que j'avais oublié, je m'en fichais, je ne voulais pas y aller !

– Je dois te laisser Charly, je t'envoie tous les détails par texto.

Je ne rétorque rien, m'attendant à ce que la ligne coupe, mais après un petit silence, il ajoute :

– Je t'aime, ma sœur.

– Humpf !

Ma réponse lui convient, car j'entends un doux rire et il raccroche. Je peux compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où mon frère m'a dit qu'il m'aimait. Il n'est pas des plus expressifs, mais plus on avance, et plus j'en viens parfois à me demander si on n'était pas destinés à être jumeaux. Je ne l'avais pas forcément réalisé avant, mais il sent ce dont j'ai besoin, quand j'en ai besoin, et ça me fait du bien de savoir qu'il est là.

Je suis toujours tendue, d'autant plus après avoir finalement accepté de me rendre à ce repas familial que j'imagine déjà être désastreux, mais mon cœur est un peu plus léger.

***

Sur le chemin du parc, j'appelle Pauline pour la supplier de m'accompagner, mais elle me répond qu'elle bosse demain et que je vais devoir me débrouiller toute seule, non sans préciser que je ferai mieux de demander à – je cite – « mon coup raté de l'autre soir », alias Betty.

J'aurais vraiment voulu y aller avec ma meilleure amie. Elle connaît les détails de ce qu'il s'est passé avec ma famille, et je sais qu'elle en pince pour mon frère, même si jamais elle ne se l'avouera. Je vais devoir mobiliser des ressources inespérées.

En fin d'après-midi, je me tourne vers mon dernier espoir.

– Betty, j'ai un énorme service à te demander !

– Non, je n'essaierai plus de coucher avec toi, jolie Charly.

Je manque de m'étouffer avec mon café.

– Hum... Non, non, ce n'est pas ce dont j'ai besoin.

– Oh, dommage, répond-elle, faussement déçue.

Sa réaction me fait rire et me détend un peu. Elle s'appuie contre moi et croque dans une des tomates cerise composant son en-cas.

– Je dois me rendre à un événement familial demain, ça te dirait de m'accompagner ?

Je me garde bien de préciser qu'il s'agit d'une invitation empoisonnée.

– Tu veux me présenter à tes parents, princesse ? Me présenter à ton chat ne serait pas déjà un bien grand pas dans notre relation ? me demande-t-elle avec une moue très sérieuse, avant d'exploser de rire.

– Mmhh, promis, je t'exhiberais à Artémis bientôt. Je dois lui en parler avant.

– Ma jolie Charly, vu ce que tu m'as dit de ta famille, je n'aurais pas sauté de joie à l'occasion, mais si ça avait pu te rendre service je l'aurais fait. Malheureusement, je visite mes grands-parents en Espagne ce week-end vu que je ne travaille pas lundi. Je prends l'avion ce soir.

– Eh bien, je ne peux pas t'en vouloir, ton week-end semble bien plus stimulant que le mien !

– C'était quoi comme événement ? me demande-t-elle.

– Les cent ans de mon grand-père.

– Waouh ! Cent ans, c'est énorme !

– Ouais, maugréé-je.

– Ça n'a pas l'air de t'enchanter.

– Pas vraiment. Enfin bref ! Tout ça pour dire que je suis officiellement dans la merde !

– Dans la merde pour quoi ? intervient une voix bien trop enjouée.

– Pour rien, assuré-je avec précipitation.

– Salut Chloé ! minaude Betty face à ma référente qui s'est glissée dans la pièce. Il se trouve que Charly est bloquée dans une impasse et a besoin de charité.

– Betty... menacé-je.

– De quoi s'agit-il, je peux peut-être t'aider ?

– Non, ça ira, je me débrouillerai.

– J'insiste, Charly, c'est sûrement dans mes cordes, et puis je te dois bien ça.

– Tu ne me dois rien du tout !

– Ben, si en fait. Je te dois un service, si tu te souviens bien, ajoute Chloé.

Sa tentative d'être sympa avec moi, là, maintenant, n'est vraiment pas la bienvenue. Ni la minauderie ridicule de Betty. À quoi joue-t-elle ? Elle sait que je supporte Chloé uniquement parce que j'en suis obligée.

– Ah, tu vois ! renchérit Betty. Ce serait dommage de se priver d'une occasion pareille, me dit-elle avec un regard en coin appuyé. C'est très gentil de la part de Chloé de se proposer.

Cette dernière fait passer ses yeux noisette de Betty jusqu'à moi, puis continue ces aller-retour quelques instants, un sourire gêné sur le visage.

J'essaie d'imaginer Chloé au milieu de ma famille. Chloé, que j'ai encore du mal à apprécier, face à une horde de personnes dont je ne porte dans mon cœur qu'un pourcentage minime d'entre eux. Ce serait assez explosif, je pense.

Ma référente se plante devant moi, se redresse et hausse un sourcil, comme pour me lancer un défi. Franchement, si on y réfléchit, ça peut être drôle, et puis je n'ai rien à perdre. Ça m'occupera pendant ce calvaire auquel je ne peux plus couper. Je la regarde dans les yeux et pèse mes mots.

– Ok. Dans ce cas j'ai besoin que tu viennes avec moi demain.

Et sans attendre sa réaction, je tourne les talons et quitte l'agence.

*******

Hey hey !

Non, je ne vous ai pas oublié ! Navré pour le retard de post, j'ai eu deux journées bien chargées ! Du coup demain je vous posterais deux nouveaux chapitres pour me faire pardonner ;-)

J'espère que celui-ci vous a plu ! N'hésitez pas à me partager vos impressions :) C'est toujours hyper intéressant pour moi de savoir ce que vous pensez !

À demain !

xx

Victoria


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