Code de la rue : Survivre à M...

By _lianasana

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⚠️ CECI EST LA SUITE DE " Code de la rue : Survivre à la cité ", si vous ne l'avez pas lu vous n'allez rien c... More

La fin et le commencement.
Leçon n°1
Rappel des personnages ‍‍‍
Leçon n°2
Leçon n°3
Leçon n°4
Leçon n°5
Leçon n°6
Leçon n°7
Leçon n°8
Leçon n°9
Leçon n°10
Leçon n°11
Leçon n°12
Leçon n°13
Leçon n°14
Leçon n°15
Leçon n°16
Leçon n°17
Leçon n°18
Leçon n°19
Leçon n°20
Leçon n°21
Leçon n°22
Leçon n°23
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Leçon n°72
Leçon n°73
Leçon n°74
Leçon n°75

Leçon n°63

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By _lianasana

" Je regardais les séries turques avec Khalti quand je reçois un appel.

Je décroche, mes larmes se mettent à couler toutes seules... "

Mes mains tiennent le volant, crispées. Djibou est assis à côté de moi, tranquille, il sait que c'est pas le moment d'être agité, il sait que je suis pas bien.

Je jette un rapide coup d'oeil dans le rétro, mes yeux sont rouges. J'suis à sec là, j'ai plus aucune larme à donner, j'ai trop pleuré.

Je vois les kilomètres défiler, les aires de repos aussi mais je marque aucun arrêt. J'ai pas la tête à me reposer, vraiment pas la tête à ça.

J'aurai préféré que cet appel téléphonique soit une blague mais j'pense vraiment pas que la mère d'Adah va rigoler sur le fait que sa fille a des fortes chances de mourir.

Elle est partie au Congo et elle est revenue avec la fièvre jaune. C'est pas la petite fièvre qu'on a en France, nan nan, c'est le type de fièvre qui peut te tuer au bout de 10 jours à un certain stade.

J'pourrais vous faire un exposé sur comment j'me sens que vous comprendriez toujours pas à quel point j'me sens... dégoûtée. Ouais, dégoûtée de moi. Putain j'me suis embrouillée avec ma soeur tout ça pour de la merde, je lui ai pas parlé pendant des mois et maintenant si ça se trouve j'aurai même pas le temps de m'excuser et de lui dire au revoir.

Putain je réalise même pas là wAllah mes yeux vont pleurer du sang, la dernière fois que je l'ai vu elle allait bien, tout rouler pour elle dans sa vie, ses études, Abib, tout.

Je roule je vois même pas la route, y a que des images d'elle et moi depuis qu'on est tipeu qui défile dans ma tête. Quand on jouais au basket ensemble, quand on s'perdait toujours chez pas où on était paniqué alors qu'on savait qu'au final on allait retrouver notre chemin, quand j'étais en retard à chaque fois que j'devais sortir avec elle et j'faisais semblant que je la voyais après elle m'demandait toujours comment elle était habillé et à chaque fois j'me trompais.

Y aura pu avoir encore pleins d'autres images ces derniers-moi si j'avais pas fais la conne et que j'aurais pas fais la forte tête. Quand on se frite avec une personne qui se dit que la personne on va peut-être plus jamais la revoir ? Personne.

On prend tout pour acquis et on oublie qu'on est rien dans cette dûnya qu'un jour ou l'autre on retournera forcément à Allah.

Cette fille c'était mon sang toujours là pour moi, dans les bons comme dans les mauvais moments. Mais moi comme j'pense qu'à ma gueule j'me suis jamais demandé comment allait, j'savais même pas qu'elle devait aller au Congo.

J'ai envie de rejetter la faute sur autre chose, sur tout le monde, sur le Congo, me dire que ce pays pourquoi il a des maladies de merde aussi mais la seule fautif dans l'histoire c'est moi.

Pour la première fois de ma vie j'ai honte de ma fierté de merde. Les algériens on abuse avec notre fierté, ouais c'est vrai faut avoir de la fierté, ça endurcie et ça m'a évité de pas me faire carotte pleins de fois dans ma vie, mais regardez ça mène ou aussi.

Si ça se trouve Adah va mourir et j'aurais pas pu lui dire au revoir comme il le faut, je vais m'en mordre les doigts toute ma vie.

Je vous dis pas que faut se rabaisser et mettre sa fierté de côté pour tout le monde et encore moins pour des garçons qui en ont rien à foutre de vous et qui se fout peut-être de votre gueule mais regardez bien les gens qui sont autour de vous et évaluez bien leur importance, ceux qui sont réellement là pour vous et qui veulent seulement votre bien sans jalousie ni envie, y en a que très peu.

Y a pas très longtemps on m'a dis :
<< Respecte ceux qui te respectent >>

J'avais pas bien compris, j'croyais qu'on me parlait de politesse et toutes ces conneries inutiles mais pas du tout. Là j'ai bien compris le sens, mais à quel prix ?

On accorde de l'importance à des gens qui en ont littéralement rien à foutre de nous, qui vont jamais se dire " Tiens comment tu vas aujourd'hui ? ", qui cherchent pas après nous, alors que y a certaines personnes qui ont toujours toujours été à vos côtés mais tellement on a été habitué à eux et qu'on les a pris pour acquis, ils sont dans l'ombre. On les voit même pas.

De toute façon ainsi est la nature humaine : ingrate.

On se rend compte de ce qu'on avait que lorsqu'on l'a perdu.

[...] Je la regarde derrière cette vitre, ma respiration est saccadée. Je lutte pour retenir mes larmes, j'pense que sa mère a pas besoin de gérer une crise alors qu'elle même est au plus bas.

Elle est amaigrie et pâle, ouais même si elle est noire j'peux quand même voir qu'elle est pâle, sa peau est terne. On dirait presque qu'elle est morte.

Ça me brise de partout de la voir comme ça, j'ai l'impression de revivre l'histoire de Fares. Déjà que j'ai eu du mal à me remettre de la mort de Fares alors que je le connaissais que depuis quelques mois, comment je vais réagir si Adah, ma shab depuis des années part elle aussi ?

Je prends sa mère dans mes bras et lui dis que je vais voir mon père, que je repasserai demain.

Je laisse ma voiture garée sur le parking de l'hôpital, je me sens pas de conduire, même si jusqu'à demain je vais en avoir pour au moins trente balles de parking.

Je passe au moins deux heures dans les transports, tellement j'étais à l'ouest j'ai même raté ma station.

Je marche dans les rues comme un zombie, comme si j'avais vu la faucheuse alors que c'est peut-être ma Titi qui va la rencontrer.

Je rentre chez mon père et vais m'enfermer directement dans les toilettes. Je m'assois sur la cuvette, dans le noir.

Après une heure je sors des toilettes et vais me laver mes mains même si j'ai rien fais.

Memed : Alors ?

Je le regarde et mes yeux deviennent flous d'un coup. Je me tiens au mur et glisse sur le sol.
Mon père vient immédiatement s'accroupir à côté de moi et me prend dans ses bras comme quand j'étais petite.

Moi : Elle... elle.. va partir. Je l'ai vu, je le sais... Elle va s'en aller pour de bon.

J'me suis mangée une gifle, j'ai rien compris. J'regarde Memed, choquée.

Lui sourcils froncés : T'es Allah ?

Moi : Non astaghfiruAllah.

Lui : Bha voilà, elle va s'en aller nul part. Y a que Rabbi qui sait. S'Il veut Il peut encore la garder sur cette Terre.

Ça m'a fait un choque. Il a raison. Je pleure comme si elle était déjà morte alors que nan.

Il part et reviens en me jettant un tapis de prière à mes pieds.

Lui : Pleurer ça va servir à rien sauf te faire mal à la tête. Tout c'que tu peux faire c'est prier et invoquer pour elle.

Je prends mon tapis dans mes mains. Ça fait combien de temps depuis la dernière fois que j'ai prié ? J'ai honte de moi.

J'me sens hypocrite et mal d'attendre qu'il y a quelque chose de grave pour enfin penser à mon seigneur et prier. Mais mieux vaut tard que jamais, non ?

[...] Je déambule dans les couloirs, sans but ni direction.

Ça sert à rien de venir à l'hôpital, on peut même pas rentrer dans sa chambre, mais je sais pas j'me sens obligée. Comme si elle pouvait sentir que j'suis la pour elle.

Son frère jumeau la surveille, comme si elle pouvait partir ou j'sais pas... Moi ça me tue plus qu'autre chose de la voir dans ce contrôle.

Je fais les cents pas quand je relève ma tête et vois quelque chose que j'aurai préféré pas voir.

Pourquoi sur une cinquantaine d'hôpitaux en Île-de-France faut que j'tombe sur eux ici ?

Soraya dans une chaise roulante avec un bébé dans les bras... et Aymen.

[Leçon n°63 : On prend tout pour acquis et on oublie qu'on est rien dans cette dûnya qu'un jour ou l'autre on retournera forcément à Allah. ]

| À Suivre, To be Continued... |

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