La Belle et La Bête

By legalrights

13.9K 1K 180

1856. Vivant dans un état de pauvreté précaire, la jeune Belle décide d'aider sa famille en partant à la... More

I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
XXII
XXIII
XXIV
XXV
XXVI
XXVII
XXVIII
XXIX
XXX

X

541 43 8
By legalrights

Nous avions coutume de préparer des tables d'indigestions, des bouchers de merveilles et d'exploration de papilles. Il s'agissait davantage de beautés que de délices puisque nous nous régalions d'abord du regard des joies du réveillons et des senteurs féeriques qui nous ramenaient aux prémices de notre enfance. Noël.

Malheureusement la pauvreté faisant, nous avions perdu notre magie et ces rêves qui l'accompagnait, nous mangions au possible et fêtions quand nous le pouvions. Mais jamais l'amour, contrairement à la religion peut-être, ne s'était éteint.

« Êtes-vous certaine que nous puissions continuer l'organisation Mademoiselle Belle ? me demandais Madame Lansbury lorsque la journée fut encore jeune.

– Absolument, d'ailleurs je pense que cela fera beaucoup de bien à Monsieur de participer au réveillon ce soir.

– Je suis de votre avis, mais est-il à jour de cette nouvelle ? Il n'a pas autorisé les festivités de noël depuis bien des années maintenant.

– Faites-moi confiance Marthe, je sais que cette soirée sera la plus belle de ces derniers mois. Voulez-vous bien superviser la cuisine ? Je m'en vais chercher un sapin pour la grande salle ce soir. »

La vieille femme hochait la tête avec joie et nous disparurent en même temps, j'étais partis me chausser malgré des souliers qui perdaient de plus en plus leurs teneurs. Et ne trouvant pas de quoi me couvrir je disparue dans la neige en robe de jour. Le froid était mordant et couvrait ma peau d'innombrable frissons qui rendait douloureux les ecchymoses encore présentes.

Je m'étais équipée d'une petite hache trouvée dans un cellier et m'en allais au fond du jardin près du petit bois chercher un sapin digne des festivités qui nous attendaient dans la soirée. Mais voilà, j'étais bien peu menue bien que mon long séjour m'avais permise de prendre chair et de blanchir ma peau, ainsi il m'était déjà bien difficile de dire si j'allais être capable d'achever ma tâche.

Mais, gelée, trempée de tout mon être et les membres engourdis je continuais de m'enfoncer dans le bois où les chênes et les immenses sapins m'enlaçais. J'avançais à petit pas dangereux le regard vaquant aux différentes branches et épines qui se dénonçaient sur mon chemin, je recherchais le petit arbre parfait.

Je n'en désirais point un gros, ni un grand. Je souhaitais un petit sapin touffus, assez fort et solide pour tenir les lourdes décorations que j'avais fabriquée avec de petit brindilles et détritus, pour les transformer en guirlandes et boules de noël assez singulière.

Ce ne serais, de toute façon, jamais un noël ordinaire. Mais s'il pouvait être d'un semblant agréable et joyeux il serait certainement le plus beau de ces dernières décennies. Quoi que mes dernières festivités d'hivers eussent été confortables ces dernières années, malgré certains troubles, mais je doutais que le Maître et son château figé avait connus quelconques joies durant ces périodes froides.

Et, égoïstement, je voulais rendre mon enfermement un peu moins triste et monotone.

« Que faites-vous dehors par un froid pareil ?!, me questionnais une sourde voix tout près derrière, qui me fit sursauter jusque dans mon cœur frigorifié. »

Etonnement, quoi qu'il soit dépourvu de surprise, Harry se tenait à quelques mètres derrière moi entre deux arbres sombres. Il se tenait grâce à une canne qui lui avait été imposé par un domestique, et serrais un long manteau qu'il avait dû enfiler en vitesse en sortant, puisqu'il n'était pas boutonné et retombait sur lui d'une telle manière qu'il laissait voir que sa chemise n'était plus aussi bien rangée qu'auparavant et que même s'il le niais, sa douleur devait être plus forte encore.

« Vous marchez horriblement vite, j'ai bien cru vous avoir perdu pendant quelques centaines de mètres, énonça-t-il.

- Je marche, au contraire, avec assez de difficulté et je pense davantage que vous vous infligez trop de peine à essayer de me suivre tandis que vous devriez vous reposer.

- Je m'inquiétais sur ma chaise, à vous voir dehors par ce temps, et puis le bois n'est pas un endroit très sûr.

- Et bien vous devriez cesser de vous inquiéter car je suis assurément hors danger dans le domaine. Et je venais seulement couper un sapin. Pour ce soir voyez-vous, lui expliquais-je.

- Vos désirs n'ont-ils jamais de fin ?

- Ils en ont, et ils sont d'ailleurs assez peu. Mais vous vous contrariez d'un rien, le réprimandais-je.

- Certainement pas, avouez plutôt que vous jubilée d'engendrer ma colère. Donnez-moi cette hache vous n'avez pas suffisamment de carrure pour couper un arbre. Pas même une brindille. »

Nous sourions évidemment, le phénomène était assez récent mais toute fois restait très agréable. Il me tendit sa canne, que je rattrapais maladroitement, et avança vers un sapin qui lui plût sur le tas. Il donnait des coups assez aléatoires sur le tronc mince du sapin et le secouais pour le faire tomber.

« Harry, vous risquez de vous faire mal, lui dis-je.

- Non, il n'y a que le froid qui brûle mes cicatrices nouvelles.

- Sans surprises puisque vous avez arrachés vos pansements !

- Ils me gênaient.

- Vous êtes un enfant ! »

Le sapin tomba à ses pieds et il se retourna pour me regarder. Je savais qu'il me disait, sans les mots, qu'un enfant aurait été incapable de faire cela, qu'il était fort, qu'il était un homme. Mais il replaça sa chemise pour cacher ses blessures.

« Si vous m'aviez fait appeler j'aurais pu les changer.

- De quoi dont ? souriait-il.

- Arrêtez cela. Vous voyez, vous êtes un enfant !

- Nous le sommes tous à un réveillon de noël. N'est-ce pas Mademoiselle Belle ?

- Je suis lasse de me chamailler avec vous Monsieur Harry, alors rentrer vite au château que je puisse rentrer mon sapin, souriais-je.

- Je m'excuse Mademoiselle Belle, mais il est miens à présent. Je l'ai coupé.

- Alors pardonner moi Monsieur Harry mais je n'ai jamais donné mon accord pour cela. Vous m'avez délibérément volé ma hache. Et vous devriez vous rentrer si vous ne voulez pas que je me l'approprie une nouvelle fois pour vous faire du mal !

- C'est une menace ?

- Absolument.

- En effet ... je devrais peut-être m'écarter, vous avez déjà par le passé assommé un pauvre homme avec un tournevis, riait-il.

- Vous vous moquez une nouvelle fois ! »

Il riait, évidemment. Alors lorsqu'il se munit du tronc du sapin pour tenter de le tirer sur le chemin je moulais une boule de neige entre mes mains gelées et lui lançais dans le dos. J'imagine qu'avec le manteau détaché et la chemise non remise, le neige devait lui glisser contre la peau et humidifier ses vêtements.

Il se retourna, le regard horrifié et les lèvres bleu.

« Et vous devez reconnaître, tout de même, que vous avez mérité mon lancer ! »

Harry relâcha le tronc immédiatement et me lança une boule de neige qu'il avait fait rouler en vitesse entre ses mains. Elle atterrit sur mon ventre et laissa une trace humide sur ma robe.

Entre rires et râlement nous nous étions jetés dans une bataille de boule de neige, je ne sais ce qu'étais advenue de la hache ni même du sapin, mais nous utilisions toute la forêt comme cachette et chaque pâté de neige nous permettait préparer nos munitions.

Nous avions bataillé un moment et le Maître profita d'un dernier moment de faiblesse pour lancer la plus grosse boule de neige que j'avais vu jusqu'ici. Il me la lança en pleins visage et j'étais tombé au sol sans équilibre pour me permettre de me maintenir. Sans rancune je riais toujours avec joie.

« Je ne vous ai pas fait mal ? demandait-il.

- Absolument pas, j'ai été surprise voilà tout, je restais allongée par terre, bonne perdante, et tendis mes bras et mes jambes dans la neige pour les bouger de manière à dessiner l'ombre d'un ange sur le matelas blanc.

- Que faites-vous ? Vous allez souiller vos vêtements.

- Comme vous l'avez dit, ce ne sont que des guenilles de toute façon. Alors que grand bien me fasse s'ils sont tachés. Allongez-vous plutôt ! Essayez !

- Pardonnez-moi si mes paroles vous ont offensée, m'avait-il avoué en s'allongeant difficilement à mes côtés.

- Elles m'ont offensé dans le passé, mais plus j'apprends à vous connaître et plus je comprends que vous êtes fait de cela. Bougez donc vos bras comme moi !

- Que voulez dire ? me questionna-t-il en dessinant lui-même en ange.

- Vous êtes un être d'orgueil, de noirceur et de peine.

- La vie est ainsi faite, déclara-t-il.

- Vous vous méprenez. La vie a été difficile pour beaucoup de personne, pour vous peut-être, mais pour vos domestiques aussi qui gardent tout de même le sourire tous les jours et acceptent de vous servir sans aucun retour. Et pour moi aussi, maintenant enfermé dans un château à l'autre bout du pays, loin de ma famille. Mais voyez-vous, de toutes ces personnes qui souffrent, vous êtes le seul qui ne réponde que par la méchanceté. »

Je ne sais combien de temps nous avions écoutés le silence, le bruit du vent secouant les branches des sapins ou des brindilles brisées par les pattes d'animaux sauvages mais nous avions cessés de gesticuler sur le sol.

« Êtes-vous toujours en colère contre moi ?

- A quel sujet ?

- Les lettres, que vous avez trouvés dans mes appartements, dit-il en tournant la tête vers moi.

- Eh bien, il y a des choses que je n'arrive pas à comprendre. Comme pourquoi ne pas leurs avoir répondues, ne serait-ce que pour leur dire que vous ne reviendrait pas sur votre décision ou pour leur annoncer ma mort, et vous auriez eu la vie tranquille. Pourquoi vous ne m'en avez pas informer, ou peut-être m'avoir seulement laissé l'espoir qu'ils ne m'avaient pas oublié. Mais je ne vous en veux plus au point de m'enfuir à nouveau. J'ai eu si peur. »

Il se redressa dans la neige, se teint sur le coude pour me regarder. Le col de sa chemise retomba sur son ventre et laissa ces cicatrices à vues. Elles étaient sanglantes, bleu par le froid et certainement douloureuse.

Sans vraiment y penser, j'avais posé ma main sur son torse et traçais la cicatrice du bout des doigts. En réponse il essuyait une mèche humide sur mon front.

« Vos lèvres sont bleu, vous tremblez Belle, me dit-il.

- Il est vrai, que je commence à prendre froid. Mais vous ? N'avez-vous donc pas mal ?

- La douleur est supportable, je pense que les sutures ne sont simplement pas faites comme il le faudrait. Mais ils ont fait du mieux qu'ils pouvaient.

- Je suis heureuse que vous le reconnaissiez, dis-je lorsqu'il m'aida à me relever. Nous rejoindrez-vous ce soir lors des festivités ?

- Si vous le désirez.

- J'aimerai beaucoup en effet. »

Nous avions tout deux récupérez nos affaires et agrippions le tronc du sapin que nous trainions jusqu'au château. Il appela quelques domestiques qui vinrent m'aider pour le transporter dans la salle où l'on me laissa le choix de la place. Ainsi il m'eut suffi de le décorer à ma guise, avec un tant soit peu de difficulté puisque le vieux chien s'enfuyait avec les petites boules à sapin que j'avais confectionné à la hâte.

Marthe m'avait fait préparer un bain, il était fumant et agréablement chaud. Elle avait aidé à ma toilette, comme l'aurait fait une de mes femmes de chambre il y a une dizaine d'années, et inspecté mes dernières blessures. Forte heureusement j'étais bien plus chanceuse que mon sauveur qui -je le crains- ressentais bien plus de douleur qu'il ne le laissait croire.

Madame Lansbury m'avait assise devant une coiffeuse et brossée mes cheveux bruns, elle n'attacha que quelques mèches entres elles et laissa le reste de ma chevelure caresser mon dos jusqu'à présent dénudé. Elle choisit une jolie robe sortit de mon armoire qui se sophistiquais de jour en jour, elle était d'un rouge puissant et brillait de jolis détails dorés. Je gardais mes petites chaussures trempées aux pieds et je craignais que quelques ne les aperçoivent malgré la longueur de ma robe.

« Je dois admettre que votre sapin n'a pas si mauvaise mine, je veux dire que, malgré le manque de matériels vous vous en êtes bien sortis, dit Harry lorsqu'il arriva dans la grande salle le soir.

- Merci beaucoup, c'est fort aimable de votre part.

- Alors êtes-vous heureuse, vous êtes enfin parvenue à organiser votre fête de noël, demanda-t-il septique.

- Oh vous savez Monsieur Styles, j'aurais été tout aussi heureuse si cela avait eu lieu un autre soir ou plus encore si j'avais eu ma famille auprès de moi. Mais je dois avouer que je tire ma satisfaction de votre présence ici.

- Vraiment ?

- Oui en effet, je devenais lasse de ne vous voir qu'aux repas, hurler sur vos domestiques ou entendre le son répétitif et agaçant de vos bottes sur le plancher. Vous êtes comme une ombre parmi nous.

- Vous avez une vision des choses bien romanesque.

- Peut-être ai-je passé de trop longues journées entre les murs de votre bibliothèque. »

Il me souriait en retour, j'improvisais une révérence et lui tourna le dos pour rejoindre de nouveaux arrivant qui dégustait quelques petits fours. J'avais pris l'initiative de porter un plateau d'amuse-bouche pour en proposer aux convives.

La soirée se passait à merveille, j'avais eu de bon retour quant à l'aspect de mon sapin de noël et Marthe se réjouissait de discuter avec le maximum de personnes, les sujets de conversation variaient à chaque fois mais ne manquais jamais de la faire rire.

Le jeune écuyer nous avait prouvé ses talents de musicien en jouant de la flûte qu'il disait ranger soigneusement dans son étui dans la grange, car il craignait que le Maître ne la trouve et ne lui demande de la faire disparaître.

« Jouez-vous d'un instrument Mademoiselle Belle ? me demanda-t-il alors lorsqu'il me rejoint pour déguster un de mes petits fours.

- Oh eh bien Mère faisait venir un précepteur pendant nos jeunes années et ils nous apprenaient de temps à autres la musique. Je me débrouillais en piano tandis que mes frères brillaient pour le violon. Eux jouaient fort bien.

- Vous devriez nous jouer quelques choses ! s'exclama Marthe.

- Oh non je vous en prie, je ne sais si je serais rejouée de nouveau, j'étais fort jeune, me défendis-je.

- Voyons, mon défunt mari avait coutume de dire que la musique ne s'oubliait jamais !

- Et moi je vous l'ordonne, jouez-nous un morceau Mademoiselle Belle. La musique est pour moi une grande source de satisfaction, intervint Monsieur Styles. »

Puisqu'il me l'ordonnait, et que la plupart des domestiques avaient cessés de parler pour écouter notre conversation, je ne puis refuser. J'avais tout à fait conscience de l'étendu de mes capacités et je n'avais pratiqué le piano il n'y a que bien longtemps maintenant, je prenais conscience en approchant de l'instrument à un bout de la pièce que j'allais me ridiculiser.

Assise sur mon tabouret j'aperçu Marthe se hisser tout près de l'instrument à queue, Lumière s'appuya contre le mur près de moi et me souris pour me donner du courage. Et nous savions tous les deux qu'il m'en fallait grandement.

Je ne saurais dire le titre du morceau que je jouais à mes semblables, puisqu'il s'agissait seulement d'une mélodie que j'avais méthodiquement apprise lorsque j'étais enfant et que je jouais après le souper pour le plus grand ravissement de Mère. Je m'entendais faire de graves fausses notes, et je me devais par moment d'inventer certains rythmes pour plaire à mon public.

Harry s'était approché près de moi, il se tenait derrière moi et fixais le chemin que parcouraient mes doigts sur les touches noires et blanches du clavier. Je me doutais en l'instant que l'instrument n'avait pas dû être utilisé depuis de longues années.

La fin du morceau arriva et l'on m'applaudit tout de même. Sauf de la part du Maître qui attendit que je me relève pour m'accorder un regard.

« Vous voyez, ce n'étais pas si dur.

- Allez-y, moquez-vous je sais que vous m'y aviez envoyé de force pour cela.

- Vous me jugée à tort Mademoiselle puisque j'ai beaucoup apprécié ce que vous avez joué. Je ne me permettrais pas de créer une discorde un soir de réveillon de noël même organisé clandestinement.

- Vous m'avez donné votre accord !

- Pendant une fièvre affreuse après m'être fait torturer par des loups affamés.

- Je trouve au contraire qu'ils vous ont très bien arrangés ! souriais-je. Nous devrions passer à table, les invités pourraient s'impatienter.

- Ce sont des domestiques, me corrigea-t-il.

- Pas ce soir, je le crains. »

Harry s'assit à sa place habituelle, tandis que je m'assis parmi les différentes personnes et discutait avec des êtres que je découvrais peu à peu. Tout le monde se passait les plats, échangeait les nouvelles ou participait à des jeux idiots propres au réveillon de noël.

Quand bien même cette joyeuse atmosphère me paraissait assez troublante, elle ne restait pas moins satisfaisante. J'osais regarder dans la direction du Maître de temps à autres, il paraissait très mal à l'aise et ne faisait aucun effort social. A vrai dire, je savais qu'il avait déjà fait une gros pas en acceptant de descendre aux festivités et de s'asseoir à table avec ses domestiques, mais j'avais espérée qu'il essayerait de prendre du plaisir à cette évènement.

Je me trompais lourdement.

« Nous devrions offrir les cadeaux à présent ! La nuit est fort avancée, déclara Marthe quand la lune fut haute et que l'on dû faire allumer un feu dans l'antre de la cheminée. »

Nous étions bien trop nombreux pour pouvoir offrir des cadeaux à tout le monde, ainsi chacun choisissait les destinataires de leurs cadeaux et le nombre qu'il leur était possible de faire. Tout ce qui importait réellement était le fait que nous étions tous ensemble réunit dans cette grande salle, tout le monde oubliant sa statue sociale, la tristesse de ces lieux et de nos conditions. J'avais moi-même presque pu oublier la solitude de ma famille qui se mourrait certainement dans le Nord et la raison de mon enfermement forcée.

Lumière m'apporta une nouvelle bougie qu'il avait confectionné, il m'expliqua qu'il me voyait sortir de la bibliothèque au crépuscule chaque soir avec l'air triste de ne pas avoir pu terminer la lecture d'un roman à cause de la lumière manquante, et qu'il lui était donc venue l'idée de ce cadeau qui me permettrais de prolonger mes séances de lecture.

Marthe quant à elle m'offris une magnifique broche, elle m'expliqua que ce fut le seul cadeau qu'elle ait reçu de sa mère le jour de son mariage, faute de dote, et qu'à présent qu'elle était elle-même veuve et dépourvue d'enfant, elle voulait me l'offrir. Les yeux remplis de larmes je lui avait tendu un mouchoir en soie que j'avais trouvé dans un tiroir et que j'avais brodée de ses initiales.

« J'ai moi-même un cadeau pour vous Mademoiselle Belle, voyez je vous prie accepter ce modeste présent, me pria Harry, qui se tenait derrière moi timidement, et me tendait une boite entourée d'un magnifique ruban.

- Je l'accepte avec plaisir Monsieur, vos mains tremblent, lui fis-je remarquer en m'emparant de la boite qu'il tenait entre ses deux mains.

- Je n'ai pas fait de cadeau depuis des années, j'espère que cela vous plaira. »

J'hochais la tête et m'assis pour poser la boite sur mes genoux. Je tirais méticuleusement le ruban blanc et délivra le couvercle, un magnifique papier fort couteux entourait le mystère, il était d'une douceur infime et à lui seul retournais d'un coût inestimable. Le papier recouvrait une magnifique paire de petites bottes fourrés, elle semblait très solide tout en renfermant beaucoup de chaleur et d'imperméabilité.

Dessous se cachait un très long manteau, qu'il eut fallu que je me lève pour le regarder entièrement. Il paraissait gigantesque, il était fait de la même matière que les chaussures et était lui aussi fourré de l'intérieur. Il était composé d'une magnifique capuche et de magnifiques boutons dorés était cousue dessous pour me permettre de le refermer convenablement. Je l'avais serré contre moi et il me tenait déjà chaud.

« Les aimés-vous ? me demanda-t-il, j'avais pensé que vous en auriez certainement l'utilité ainsi vous pourriez continuer vos balades malgré le froid qui s'est installé, se justifiait-il à présent.

- C'est un merveilleux cadeau Monsieur Styles ! Les bottes, le manteau ... ils sont tous deux magnifiques ! Merci infiniment.

- Je suis heureux que vous les trouviez à votre goût ! chuchota-t-il en triturant ses deux.

- J'ai moi-même un cadeau pour vous, mais j'ai bien peur qu'il ne soit pas à la hauteur comparée au votre ...

- Ne dîtes pas cela, me rassurait-il. »

Je posais le tout dans la boite qu'il m'avait tendu quelques minutes plus tôt dans la soirée et sorti un petit paquet de la poche du cardigan que Marthe m'avait apporté pour me réchauffer. Il s'agissait de papiers journaux entouré autour du cadeau, que j'avais ficelé avec un joli nœud pour éviter de le perdre. A première vu mon cadeau ne faisait pas l'affaire.

Harry me sourit, il prit ma main dans la sienne et attrapa le petit cadeau que je lui tendais. Il sourit aimablement en regardant mon paquet approximatif, néanmoins il tira sur la ficelle qu'il rangea dans la poche de son costume, le papier fût rapidement retiré à son tour et découvrit un marque page de bois que j'avais moi-même façonné avec un petit couteau. Sur le haut du marque-page, j'avais gravé une rose que j'avais peinte avec quelques touches d'une peinture rouge qu'une domestique en cuisine avait réussis à me trouver.

Je redoutais énormément sa réaction, je trouvais mon cadeau ridicule à présent que le siens reposais près de moi et envoyais une douce chaleur maternelle.

« Je ... je m'étais dit qu'il pourrait vous êtes utile pour la lecture, si vous désirez toujours lire évidemment ... et la rose vous savez ...

- J'ai saisis, me répondit-il si un ton de voix assez doux, quand il releva la tête il souriait. Vous l'avez fait vous-même ?

- Et bien j'ai essayé de me rendre en ville pour vous acheter un présent digne de ce nom mais des loups m'ont attaqué en chemin, alors j'ai dû le faire moi-même !

- Vous avez un humour à tout épreuve ! dit-il tout en riant aux éclats. Je suis ravi Belle, votre cadeau me touche énormément. »

Nous avions échangé un sourire amical puis les festivités avaient repris, une musique étonnante résonna dans la salle et des couples se rejoignirent pour danser avec entrain. Les tables furent poussées près des murs, tout comme les chaises et une foule se forma, un amas de mouvement et de joie. Je ne vis plus Harry et n'entendis plus le son répétitif de sa canne sur le sol.

Je tournais sur moi-même depuis trop longtemps et lorsque deux chansons avaient passés je m'étais dit qu'il était temps d'arrêter de chercher le Maître.

« Il attendait le moment propice pour vous offrir ces présents Mademoiselle Belle, je pense qu'il est resté aussi longtemps qu'il le pouvait dans l'unique but de vous faire plaisir. Mais la danse ... c'est peut-être un peu trop tôt, m'avait confié Marthe en me rejoignant toute essoufflée.

- Pensez-vous qu'il souffre encore énormément de ses blessures ? la questionnais-je.

- Ce sont d'autres souffrances, non physiques, qui le dérange Mademoiselle Belle. Les souvenirs sont parfois bien trop douloureux. Il n'est pas prêt pour la danse, cependant je suis ravi que vous l'ayez poussé à se joindre à nous ce soir.

- Expliquez-moi Marthe, je suis désireuse de la vérité.

- La soirée est bien trop belle pour être tâché de tristesse Mademoiselle. »



: J'espère vraiment que ce dixième chapitre vous plait :) Si vous avez des critiques à faire à propos de l'histoire ou autres, je serais ravis de les prendre en compte !! 
Merci pour tout jusqu'à maintenant :D

Continue Reading

You'll Also Like

99.3K 2.8K 48
Une bousculade sur la route pour aller a son ecole d'architecte et tout commence . ___________ Moi : Dios mio , no està roto ( mon dieu elle n'est p...
50.5K 4.1K 77
❝𝓟𝓸𝓾𝓻𝓺𝓾𝓸𝓲 𝓮𝓼𝓽 𝓬𝓮 𝓺𝓾'𝓾𝓷𝓮 𝓯𝓲𝓵𝓵𝓮 𝓹𝓪𝓻𝓽𝓲𝓬𝓲𝓹𝓮 𝓪𝓾 𝓑𝓵𝓾𝓮 𝓛𝓸𝓬𝓴 ?❞ ❝𝓟𝓸𝓾𝓻𝓺𝓾𝓸𝓲 𝓮𝓼𝓽 𝓬𝓮 𝓺𝓾'𝓾𝓷 𝓿𝓲𝓮𝓲𝓵...
146K 11.1K 84
Seuls les lieux déserts chassent ce goût amer, seul un cœur brisé peut être recollé.
361K 8K 43
Ne lutte pas pour ne pas casser, sache que tu te casseras dans tous les cas. Mais ça n'est pas si grave. Parce qu'un jour, tu verras que les fêlures...