HOMELESS (Tome 1)

Par astarofsky

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Les secrets sont-ils faits pour être cachés, ou pour être révélés ? Ivy a découvert le secret sur sa famill... Plus

Playlist
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Une FAQ spéciale personnages, ça vous dit ?
Ils sont là, plus beaux que jamais...
Le mot de la fin
Fearless et Eight

Chapitre 1

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Par astarofsky

Je fais tourner entre mes doigts la bouteille d'eau à moitié vide, les yeux dans le vague. Je ne sais pas réellement vers quoi sont tournées mes pensées. Peut-être à la rentrée de demain ? Au nouveau lycée qui m'attend ? A ces nouvelles têtes qui vont seulement m'inspirer de la moquerie ou, surtout, de l'indifférence ? Ou alors, sans doute pensé-je au fait que bientôt, je devrai rentrer chez moi ?

Je pousse un soupir, mes épaules s'abaissant au même rythme, et tends les bras vers le ciel afin de m'étirer.

-Tu en veux une autre ? demande Bruce.

Il me tend le paquet de cigarettes presque terminé. Fronçant le nez, je lui fais signe que non. Je n'aime pas tellement fumer, en réalité. Je le fais seulement car cela agace au plus au point mes parents.

-Dis, tu vas broyer du noir encore longtemps ?

Cette fois-ci, je fixe mon ami brun dans les yeux durant plusieurs secondes avant de répondre.

-Je ne broie pas du noir. Je réfléchis, c'est tout.

Il éclate d'un rire rendu rauque à cause des clopes.

-Non, tu broies du noir, encore plus que d'habitude. Ca va finir par te consummer.

-Comme la cigarette que tu fumes ? répliqué-je en prenant un air outré.

-Pas mal, la métaphore.

Je lève les yeux au ciel. Ce geste est devenu une mauvaise habitude que je ne parviens pas à chasser, depuis quelques mois.

Mon portable vibre dans ma poche, mais il ne s'agit que d'un message de mon opérateur. Au passage, mes yeux dérivent sur l'heure affichée, et un nouveau long soupir s'échappe de mes lèvres gercées. Avalant cul sec le reste de ma bouteille d'eau, je me tourne vers Bruce.

-Il faut que j'y aille, dis-je en descendant du muret.

-Déjà ?

Je suis à plusieurs mètres de lui lorsqu'il me propose de me ramener. Un sourire sur les lèvres, j'arque un sourcil, surprise.

-Dans ton tas de ferraille ? Tu es sûr que c'est une bonne idée ?

-Mon tas de ferraille est très bien, je te signale, réplique Bruce, vexé. Mais si tu préfères rentrer congelée chez toi, c'est comme tu le souhaites.

-C'est bon, j'arrive, soufflé-je.

La carcasse du fourgon de Bruce était rouge, à l'origine, d'après lui. Mais il y a eu tant de couches de peinture de couleurs différentes, par-dessus, qu'à présent, le véhicule est d'une sorte de vert kaki laid, s'effritant à plusieurs endroits. La portière grince lorsque je monte à l'intérieur, mais je me retiens de lancer une remarque sarcastique au brun, de peur de rentrer à pieds jusque chez moi. Il ne doit plus y avoir de bus, à cette heure-ci, et ma maison est située en périphérie de la ville, ce qui doit me fait une bonne heure de marche. Autrement dit, ce n'est pas un bon plan.

Je n'ai jamais compris pourquoi mes parents ont décidé de construire leur habitation loin du centre-ville. C'est tellement plus pratique ! Certes, il y a du bruit et un peu plus de pollution, mais la vie de la ville est agréable, tout de même. Comme le dit Bruce, les riches aiment être tranquilles et loin des classes populaires, après tout.

La tête posée contre le montant de la portière, je me laisse bercer par le ronronnement du moteur. Il a été changé il y a peu de temps, et contrairement au reste du fourgon, il est neuf et en bon état. C'est agréable à écouter, à peine audible.

Peu de temps après avoir quitté le stationnement, les immeubles du centre laissent place à des maisons modernes et modestes, toutes érigées dans le même style. Puis, plus l'on s'éloigne, moins les voitures se font présentes, jusqu'à ce que nous soyons seuls sur la route. Je ferme les yeux quelques secondes, profitant de ces derniers instants de liberté. J'ai passé l'été avec Bruce, et dès demain, nous ne nous verrons plus autant qu'avant, à cause des cours qui reprennent.


-Tu es sûre que tu dois rentrer maintenant ? Tu ne peux pas rester un peu plus ?

Je secoue la tête en haussant les épaules, une grimace venant déformer légèrement mon visage. Bruce me fixe tout de même, les mains sur le volant, alors que je sors de la voiture délabrée.

-Ils vont déjà assez crier, vu l'heure qu'il est. Il ne vaut mieux pas que je prenne plus de risques, réponds-je en lissant ma jupe.

-On se voit quand même demain ?

Je souris devant son air inquiet.

-Tout va bien, Bruce, le rassuré-je. Ce n'est qu'un nouveau lycée, ça ne me fait pas peur.

-Si j'avais su, rit-il en retour, j'aurais redoublé pour être dans ta classe, au moins.

Mon bras lui assène une tape légère sur l'arrière de la tête devant l'idiotie gentille de sa réplique.

-Tu aurais été incapable de tenir un an de plus au lycée, rétorqué-je. A la fac, tu suis au moins les cours que tu veux.

-Et dans un an, à moi la liberté d'étudier à l'étranger ! renchérit-il en brandissant un poing.

J'éclate de rire avant d'ouvrir la portière. Le froid de septembre est déjà là, laissant derrière lui la légère fraîcheur de l'été. Je frissonne en refermant mon manteau.

-A demain, lancé-je, une fois dehors.

Il s'est arrêté au bout de la rue, à l'abri de la vue des demeures qui bordent le quartier où j'habite, à ma demande. Si mes parents voyaient qui me ramène, ils me feraient un scandale, et ce n'est absolument pas ce dont j'ai besoin en ce moment. En soufflant, je traverse rapidement les immenses maisons, très loin des habitations modestes du centre de Vasteras. Blanches, se cachant presque derrière de longues allées ou de grands arbres. Les voitures luxueuses garées devant les garages ne permettent pas de douter de la richesse des résidants. Lorsque l'on plisse les paupières afin de regarder plus attentivement les jardins, on peut se rendre compte que l'herbe est parfaitement bien coupée, les arbustes taillés en harmonie.

Parfois, ce paysage me donne envie de rentrer dans les propriétés et de tout détruire, juste pour le plaisir de leur montrer que rien n'est invincible. Mais comme toujours, je me contente seulement de rentrer chez moi.

La porte claque dans mon dos, sous l'indifférence générale. Je sais qu'elle est là, mais elle ne me saluera pas. Comme toujours depuis des mois. Depuis que je sais. Dans le hall, j'enlève mes chaussures aux grosses semelles, ramène ma jupe sous mon manteau fermé. Si elle voyait ma tenue d'aujourd'hui, elle piquerait une crise, une nouvelle fois.

J'attrape des biscuits dans le placard de la cuisine et grimpe les escaliers jusqu'à ma chambre, mon havre de paix. Sans un mot, sans même un bonjour. Après avoir tourné le bouton de ma chaîne Hi-Fi au maximum, je me laisse tomber sur mon lit moelleux et ferme les yeux, tandis que la musique envahit mes oreilles et fait vibrer mon corps entier.

-Ivy, à table ! hurle une voix, quelques minutes plus tard.

Mon père doit être rentré, lui aussi. Alors, à contre cœur, je descends les marches recouvertes de moquette et arrive dans la salle à manger. Comme toujours, j'ai l'impression que la table a été mise pour un repas de gala, mais il ne s'agit que d'un diner normal, chez moi. Vaisselle en porcelaine, nappe blanche soigneusement dressée, verres en cristal. Sans même un regard, ma génitrice me sert un peu de pommes de terre, que j'avale en silence.

Mastiquer, avaler. Sans un mot. Puis me lever de table, débarrasser et remonter dans ma tanière. Voilà le plan du repas que je me fais mentalement chaque soir. Mais, étonnement, aujourd'hui, ma maternelle prend la parole au moment du déssert, alors que je m'apprête à avaler ma première bouchée.

-J'espère que cette fois-ci, tu te comporteras bien, au lycée, commente-t-elle. J'en ai assez que tu nous fasses honte de cette manière, que tu salisses l'image que les gens ont de nous.

Je serre les dents afin de ne pas répondre à sa réplique agressive, car c'est tout ce qu'elle attend. Que je craque devant elle, pour qu'elle puisse montrer quelle fille indigne je suis, et crier sur mon père en lui disant que je tiens de lui et que tout est de sa faute. J'ai déjà eu ça, plus tôt dans l'année. Cela s'est terminé par des pleurs, et des portes claquées. Enfin, pas trop fort, non plus, pour ne pas alerter les voisins. Non, car nous sommes sensés être la famille parfaite.

Ma mère me regarde avec insistance, alors je finis par acquiescer en silence avant de ramasser mon assiette et mes couverts. Je n'ai pas terminé mon plat, mais rien que sa présence me coupe l'appétit. Leur présence, en réalité. Les mots qu'ils m'ont hurlé, ce jour-là, me reviennent en mémoire, et un goût amer prend place dans ma bouche. Je les chasse rapidement de mes pensées ; cela ne sert à rien de les ressasser encore et toujours.

Rapidement, je monte à nouveau à l'étage et me dirige vers ma salle de bain. La maison est si grande que je pourrais me construire un appartement entier rien qu'en faisant fusionner le salon du premier étage et ma chambre. Cela pourrait ravir plus d'une personne, pourtant, même l'immensité de la maison ne suffit pas à remplir le creux familial présent dans ma poitrine.

Le miroir me renvoie l'image d'une fille dont les yeux bleus lancent des éclairs sous le coup de l'énervement. Mes doigts sont serrés si fort sur le rebord du lavabo que les jointures en deviennent blanches, mais cela a pour effet de me calmer. D'une main tremblante, je recoiffe mes cheveux roux ondulés du mieux possible.

Avant, ils étaient lissés tous les matins. Étant donné leur masse capillaire importante, il me fallait une heure avant qu'ils soient comme je le souhaitais. Mais depuis l'Annonce, je les laisse au naturel. Cela casse avec la ressemblance que j'ai avec ma mère  ; le même visage ovale, les cheveux de la même teinte, les mêmes yeux clairs... Il est hors de question que je me transforme en une sorte de mini-Melissa McBlair.

Je suis déjà glissée dans mes draps lorsque l'on toque à ma porte.

-Qu'est-ce qu'il y a, encore  ?

Je n'ai pas prononcé un mot depuis si longtemps que ma voix déraille. A moins que cela soit dû aux cigarettes fumées cet après-midi, alors que j'étais en ville avec Bruce  ? Mes paternels n'ont même pas remarqué l'odeur qui émanait de mes vêtements, tout à l'heure.

Mon père entrebâille la porte, et je me redresse dans mon lit. Habituellement, il ne vient jamais me voir. Elle non plus, par ailleurs.

-J'espère que tu te calmeras, dans ce lycée, dit-il d'une voix grave, les sourcils froncés. Ton comportement de ces derniers temps est inconcevable, dans une famille comme la notre, Ivy. Et si tu continues ainsi, les gens finiront par savoir la vérité. Veux-tu qu'ils en soient au courant  ? Qu'ils saches ce que tu es réellement  ?

Ses mots me parviennent comme des poignards dans le corps, lancés à vivre allure. Je secoue la tête en ramenant la couverture contre moi. J'ai conscience qu'il me fait du chantage, mais je n'ai pas d'autres solutions que de l'écouter. Enfin, en surface. Je lui montre ce qu'il veut voir  : une fille apeurée, qui est effrayée à l'idée que son secret soit révélé. Mais au fond, je pense que cela leur nuirait plus à eux qu'à moi. Sauf que cela, je ne peux pas le leur avouer. Alors je les laisse penser qu'ils peuvent m'avoir avec leurs menaces et dans leur dos, je leur plante des couteaux aiguisés.

-Je vais essayer de faire un effort, mens-je.

-Il vaut mieux pour toi. A demain, termine-t-il en refermant la porte.

C'est cela, oui. A demain, sale hypocrite.


******

Hey ! Voilà le premier chapitre de cette nouvelle histoire qui, je l'espère, vous plaira. Si vous êtes un peu perdus, c'est normal, l'action et tout le reste vont arriver dans les prochains chapitres. N'hésitez pas à dire ce que vous en avez pensé ! (les premiers chapitres sont toujours plus durs pour moi à écrire, haha)

Le chapitre 2 arrivera dans le weekend 

Si vous voulez suivre l'avancée des chapitres "en direct" vous pouvez me retrouver sur Snapchat (valentine-dg) et sur Twitter (thevaldezophon)

Love ♥


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