J'étais mitigée entre le fait, de vomir ou d'hurler de joie et d'impatience. Ce moment arrivait enfin, après plus d'un an de production. J'en avais connu des avant-premières avant ce jour, mais celle-ci en avait une bien plus grande valeur que les autres. Sûrement parce que ce film marquait une nouvelle période de ma vie, je me démarquais enfin de cette petite Alexis, seulement douée à exécuter des comédies musicales pour adolescents. Je montrais enfin un coté de moi plus mature, plus passionné.
J'étais stressée comme un string, c'était les mots.
Et si glissais sur le tapis rouge ? Et si je faisais quelque chose de travers ? Et si le film ne me plaisait pas au final ? C'était tout un tas de questions absurdes bien présentes pour me mettre la pression.
Je frémis au contact de la chaleur de la main de Caleb sur ma cuisse.
« Tout va bien ?
-Un peu stressée, mais j'ai hâte, répondis-je toute émoustillée. »
Il s'apprêtait à répliquer mais des frappements au dessus de la Ferrari retentirent.
« Alexis, on y va ! Caleb passe avant elle, commandèrent mes gardes du corps. »
Mon petit ami s'empressa d'obéir, ne voulant pas perdre une minute de plus.
Une fois sortit, tel un vrai gentleman, il me tendit sa main.
A peine fûmes-nous à l'extérieur qu'une foule hurla mon prénom. Les gardes me protégeaient afin que je puisse traverser cette escorte de fans déchainés.
Arrivée sur le tapis rouge, ils me lâchèrent enfin me laissant ainsi la voix libre. En effet, seuls les acteurs et les invités de la hot liste pouvaient se permettre d'y poser le pied, ainsi je n'avais pas à subir l'oppression de la foule.
J'avais opté pour une de mes inconditionnelles robes noires et longues. Elle m'arrivait jusqu'aux pieds et était faite de broderie. Elle était assez transparente au niveau du torse et mes bras. Elle portait un long décolleté sans rentrer dans le domaine du vulgaire. Mes indomptables cheveux blonds quant eux, avaient été coiffés par des professionnels cette fois. Y était abordé un chignon peu serré.
Les paparazzis n'avaient jamais été si nombreux et demandeurs. Ils me mitraillaient de flashs, alors je jouais le jeu, je posais aux cotés de Caleb – qui je précise était plutôt à l'aise dans ce domaine.
Je m'approchai d'une des barrières escortant le tapis rouge afin de me rapprocher de mes fans.
Je leurs signaient en un temps records un maximum d'autographes, prenais des photos avec eux, voir discutais. Je trouvais cela dommage que la discussion ne s'arrête qu'à un « Je t'adore ! On peut prendre une photo ?!! ». Une fois fait, ils reportaient leurs yeux sur leur portable, émerveillés par le cliché, et ça s'arrêtait là. J'aurais aimé qu'ils poussent un peu la conversation, qu'ils me posent de vraies questions auxquelles je serais ravie de répondre. Je voulais qu'ils s'intéressent à moi, et non simplement à la célébrité qui se tenait devant eux.
J'avais les mains emplies de cadeaux, c'en était fort touchant. Il y avait de tout, des cartes, comme des peluches de toutes les tailles. J'en avais presque oublié Caleb à cause de la folie de cet évènement. Seule sa main sur mes hanches me rappelaient qu'il était là.
Mon regard fut attiré par un personnage, Maria. Oh ma bonne Maria...
Je m'élançai en courant dans ses bras, . Elle avait joué le rôle de ma mère durant le film, et bien que je n'en parlais pas souvent, c'était une femme que j'adorais, elle était aussi aimante que charmante.
« Oh ma chérie ! s'écria t-elle surprise. »
Elle me resserra fortement dans ses bras. L'équipe de tournage me manquait atrocement, nous avions passé d'excellents moments ensembles. Le fait que nous soyons tous occupés et éparpillés dans le pays, faisait que nous n'avions pas eu une minute pour nous revoir depuis ce jour. Bientôt, ce fut le personnage interprétant mon père qui nous rejoignis, ainsi que d'autres acteurs, puis brièvement le réalisateur – ce dernier étant demandé de tous les cotés. Il semblait si dingue et heureux qu'aujourd'hui soit enfin le jour J.
Les flashs, les cris, la musique faisaient que nous avions du mal à nous entendre mais nous perdurions quand même dans notre discussion.
Une seconde vague de cris cogita ensuite, toutes les voix hurlaient le nom de Chase. Mes yeux firent vite attirés par sa personne. Il marchait toujours de la même façon : une démarche déterminée et à la fois terriblement décontractée.
Il avait toujours cette façon séduisante de sourire. Il saluait de loin ses fans, n'hésitant pas à poser devant la caméra. Mon regard se tourna vers la grande blonde à ses cotés. Pardi, il n'avait aucun respect ? Il se ramenait avec une de ses putes ? D'ailleurs qu'en était-il de cette conasse de Kendall ?
Je ne saurais l'expliquer, mais le voir là, le voir avec cet air joueur non changé me faisait un peu de bien. Je me forçai cependant à reporter mon regard vers Maria. Matthew l'avait dit. Avais-je envie de passer pour une de ces filles déprimés et nostalgique ? Non.
Mais c'était vite dit. Bientôt, Chase s'infiltra autour de nous afin de nous saluer, plus heureux que jamais. Maria lui sauta dans les bras. Elle le considérait presque comme son fils.
«Dites donc, vous vous êtes fait aussi beau pour me séduire ? Plaisanta t-il»
Il enlaçait tout le monde comme se voulait la tradition américaine. Je me forçais à ne garder un regard constant sur sa personne.
Quand ce fut mon tour, mon cerveau s'embrouilla. Chase avait toujours cette odeur de menthe poivrée délicieuse. Il semblait tout sauf déstabilisé, je dirais même complètement indifférent suite à ma présence.
Lorsque sa poitrine rencontra la mienne, je ressentis comme un sentiment familier, ce geste n'avait duré peut être que deux secondes, et pourtant j'avais l'impression de pouvoir enfin respirer, c'était agréable.
Lorsqu'il se décolla de ma personne, il ne me jeta même pas un seul regard. Vous savez, un peu comme si il ne me voyait pas, comme s'il venait tout juste de saluer une connaissance, comme s'il était complètement indifférent. Et ça, ça me faisait mal. Parce que j'étais la seule conne à finalement avoir mal vécut cette rupture.
Voilà comment en deux secondes, je me faisais déstabilisée et perdait mon assurance.
Lorsqu'il serra la main de Caleb, de la plus nette des façons, peut être même heureux pour moi, je crus halluciner. Tout cela ne lui faisait rien. Rien de rien. J'étais coupée de tout. Mon regard était perdu dans le vide. Je me sentais humiliée, voilà.
Mais bien vite, les paroles du grand frère résonnèrent dans ma tête. Je n'allais pas me laisser démonter, il changeait d'attitude et rôle comme il changeait de chaussette. Un petit sourire se dessina sur le creux de mes joues. Il voulait jouer comme ça ? Il n'y avait pas de soucis.
Chase se mélangeait toujours à la conversation du groupe. Caleb rapprocha doucement ses lèvres de mes oreilles, ce qui me fit frémir.
« Je te laisse cinq minute, je vais saluer un ami. »
Je l'embrassai brièvement sur la bouche avant qu'il ne me quitte. J'essayais tant bien que mal de réfléchir à ce que je pourrais dire ou faire afin de déstabiliser Chase, mais je ne trouvais rien.
Je sortis cependant de mes pensées douteuses lorsque les photographes du show nous hurlèrent à Chase et moi-même de les rejoindre devant l'affiche du film. Evidemment, nous n'en avions pas le choix. Je sursautai lorsque le bras de Chase se glissa derrière mon dos nus. Il ne me regardait toujours pas, il s'amusait juste à saluer tout le monde devant lui, il semblait toujours aussi déterminé. Je m'en mordais les lèvres. Le silence entre nous était pesant. Je m'efforçais de garder la tête haute.
Je faisais mon maximum afin de paraitre naturelle devant les bombardements d'appareils photos.
« Rapprochez vous ! Touchez vous plus ! Plus de sensualité merde ! se plaignaient les photographes. »
Non mais déjà que nous faisions des efforts de poser, il ne fallait pas trop pousser, surtout ces temps-ci.
Pourtant, malgré tout, j'avais envie de jouer. J'attrapai la grosse main de Chase puit la posai sur ma hanche. Quant à moi, je posai les miennes sur son torse. Au début, il avait bloqué sur ce contact presque inattendu. Je me contentais de fixer la caméra, sans arrières pensées.
Les photographes esquissaient quelques légers sourires, contents de leurs clichés.
Une fois qu'ils nous eurent lâchés, je stressais à nouveau, étant seule en compagnie de Chase. Je vous promets que j'étais prête à vomir tant j'étais nerveuse. Le plus dur, c'était de ne pas le montrer. Aucun de nous deux ne parlait, ne sachant sûrement pas quoi dire. Je cherchais de tous les cotés Caleb mais je ne le voyais pas. S'ajoutait en plus le regard pesant de Chase sur moi.
« Dès qu'il s'agit de faire haute figure devant la caméra tu es douée pour ça, fut la seule chose que ce crétin me dit.
-C'est mon job, répondis-je simplement, tout en mimant que je cherchais quelque chose dans mon sac.
-C'est moi, où tu as peur de me regarder en face ?
-Je n'ai pas peur. »
Pourtant, je n'arrivais toujours pas à le fixer.
« Tu fais beaucoup plus la maligne derrière des mails, rit-il.
-Je n'ai pas peur de toi, merde, répondis-je tout en détachant chaque syllabe, une par une. »
Je remontai mon regard sévèrement vers lui. Je ne sais combien de minutes nous dûmes nous défier de la sorte, mais je ne lâchais pas l'affaire, je ne baisserais pas les yeux devant lui. Une indéniable tension se jouait de nous, c'en était cisaillant de l'intérieur. D'ailleurs, ce fut lui qui baissa son regard, avec un regard gêné. Il ne me dit rien mais se contenta de détourner ses talons.
Oh ! Je pouvais enfin relâcher mon ventre que je retenais depuis dix belles minutes. Bordel, c'était vraiment tendu entre nous. Au moins, je n'avais pas fais figure plate.
Je fus soulagée lorsque je sentis la présence de Caleb derrière moi.
Nous nous élancions enfin à l'intérieur de la grande salle de cinéma, privée, cette fois, j'avais les chocottes. J'avais peur de ma réaction face à ce film, même celle de Caleb au final. Mais j'avais tout de même hâte de pouvoir enfin apercevoir ce pour quoi j'avais travaillé durant trois mois.
*****
Je n'étais pas prétentieuse plus que ça, mais là je devais l'avouer, c'était un bon film, mais vraiment. Un putain de bon film. J'avais beau en connaitre le scénario par cœur et avoir connu l'envers du décor, cette scène où Chase mourait dégageait beaucoup trop d'émotions. Ce film était un mélange de douceur, de fraicheur mais aussi de passion et de tristesse. Parce qu'on pouvait facilement passer du rire, aux larmes. Niveau plans, j'avoue que quelques fois, ils ne m'avaient pas pris à mon avantage, mais cela passait.
Et puis cette connexion entre Chase et moi était juste émerveillante à regarder, je ne trouvais que rien n'était sur joué, tout collait ensemble, il y avait là une belle et cohérente alchimie. Je ne pensais pas une seule seconde que ma relation avec Chase dégageait autant de tension, de passion. C'en était dingue.
Cela serait vous mentir de dire que je n'avais pas crus recevoir un couteau en plein cœur à chaque fois que nous nous embrassions, voir plus.
Parfois je pouvais observer Chase assis juste un rang devant moi, clairement languer la fille qu'il avait invité, et cela me dégoutait juste au plus profond de moi.
Une belle ovation se fit une fois la fin du film fini, j'en avais les larmes aux yeux, parce que voilà, tout commençait pour les nombreux gens désirant visionner ce film, mais tout se finissait pour moi. Du moins, si l'on ne comptait pas les nombreuses avant-premières dans les villes que nous devrions assurer, les séances d'interview et de pub intensives. Cependant, la plus grosse partie était finie.
Maurice, le réalisateur m'appela moi ainsi que Chase, afin de rejoindre la scène s'étendant devant l'écran.
« Oh mais ne sont-ils pas adorables tous les deux ! Et quelle belle alchimie ! Nous complimenta t-il. »
Des applaudissements se firent.
« Heureusement qu'il y a au moins un acteur sur deux qui sait bien jouer son rôle, plaisanta Chase. »
J'hallucine, venait-il vraiment de prononcer une telle connerie devant tout le monde ? Non Alexis tait toi, il utilisait l'humour. Surpasse-toi, pour une fois réfléchis et laisse couler les choses.
« Tu parles de moi là ? C'est vrai que j'ai plutôt été à la hauteur, répliquai-je à contre cœur.
-A la hauteur d'un piètre acteur ouais. »
Maurice nous fusilla presque du regard, il se mit alors à rire nerveusement, devant l'incompréhension de la salle.
« En plus ils ont de l'humour ! Ils adorent se taquiner ! »
Il nous murmura à tous les deux de nous enlacer et de sourire devant la caméra. Nous fûmes obligés d'obéir, j'en profitai même pour pincer le bras de Chase sans que personne ne puisse le voir. En même temps, c'était quoi cette façon de me provoquer ?
« T'es vraiment con, quand tu t'y mets, lui chuchotai-je à l'oreille.
-C'était trop tentant. »
- Trop tentant ? Je vais t'en donner une définition de ce qui est trop tentant.
Et bien que j'avais l'envie irrésistible de lui foutre un coup dans les boules, je tirai l'oreille qui de profil ne se voyait pas par le public. Il grimaçait tout en tentant de cacher sa douleur. Ses dents étaient serrées, il tentait de me repousser, mais il en était impossible, car nous étions en train de mimer un faux câlin complice.
« Arrête, ça fait mal ton truc, me chuchota t-il, presque qu'énervé. »
Heureusement que Maurice parlait et que nous ne nous entendions pas.
Je me figeai cependant en croisant les yeux de Caleb dans la salle. Il semblait furieux. Je repris de suites mes esprits et me décollai du corps de Chase.
Je détournai mon attention de mon ex et me concentrai sur une des questions qui venait tout juste de m'être posée, je me mordais les lèvres de ce moment d'égarement. Je n'imaginais même pas ce que Caleb pourrait s'être imaginé au sujet de cette soudaine proximité de Chase. Mais je restais cependant concentrée.
Puis ensuite s'enchaina le chemin inverse. Les nombreuses demandes d'interview, les bombardements de photos, les signatures d'autographes pour enfin me retrouver dans la Ferrari aux cotés de mon petit ami. Nous allions désormais tout droit à la soirée organisée par la production du film.
Je sentais Caleb tendu, il ne parlait pas contrairement à d'habitude.
« Tu as trouvé ça sympa ? Demandai-je calmement.
-Tu te fou de moi ? Sympa ? »
Je me retournai presque ébranlée par ce ton si brusque abordé.
« Tu n'as pas aimé le film ?
-Non, il était même bien, du moins si on oublie les nombreuses scène de cul avec ton ex. »
Je soufflai.
« Ce ne sont pas des sexes de cul, Caleb. C'est vraiment vulgaire comment tu le dis, c'était loin d'être de la pornographie. C'est Chase le problème c'est ça ?
-Entre autres, grommela t-il entre ses dents. »
J'attrapai sa main entre mes doigts et la caressai doucement.
« Mon cœur, tu n'as pas à t'en faire, c'est juste mon métier...
-Je sais, soupira t-il, mais ça fait vraiment chier de vous voir ensemble et d'entendre que vous êtes, je cite, le couple goal. »
Je reposai ma tête contre son épaule.
« On ne fait que vendre à la population ce qu'ils veulent, tout ça, c'est une question business. »
Pourtant cette phrase sonnait tellement faux. Tout n'était pas une question de business, parce que ce moment de complicité avec Chase, bien qu'il n'avait duré que cinq secondes m'avait un petit peu rendu le sourire et ressoudé un partie brisée à l'intérieur de moi. Avoir son attention et même si ça avait été court, m'avait fait du bien.
*******
Je n'y crois pas. Juste pour la soirée, ils avaient réservé un étage entier d'un des hôtels les plus luxueux de Los Angeles. De plus, en dépit du bruit que nous pourrions causer, l'hôtel tout en entier était vide ce soir, privatisé rien que pour les invités. Si ce n'était pas fou ?
Moi, je trouvais cela véritablement dingue. Nous avions tant d'argent que privatiser un hôtel ne relevait même plus d'un défi...
L'ambiance était palpable, tout le monde se lâchait en cette fin de journée, tout en gardant l'élégance. Ce n'était pas comme s'il nous était possible de vomir devant toute cette foule sans prendre cher pour les dix prochaines années sur notre dignité.
Ils enchainent plusieurs musiques de Major Lazer pour mon plus grand bonheur.
J'avais longuement hésité à boire, avant d'en conclure que ce qui était mal, c'était d'en abuser.
Alors je m'étais finalement servis un verre, puis deux, puis trois... jusqu'à être complètement éméchée.
Je ne saurais expliquer ce bonheur que cela me procurait. Ca me permettait à la fois d'oublier tout ce stress qu'avait été de préparer cette journée, mais aussi la totale indifférence de Chase à mon égard, ou presque.
C'était à peine si je pouvais tenir debout sans m'écrouler. Cela devait faire bien deux mois que je n'avais pas bu autant, j'avais oublié que malgré mes habitudes, il existait un certain point qui s'appelait : boire trop ça rend mal. Ou encore, l'alcool c'est pas de l'eau....
Caleb l'avait bien remarqué. Je dansais avec lui, mais j'étais incapable de rester sérieuse, je ne faisais que rire. En même temps, ce soir, je voulais évacuer toute cette pression, je voulais faire quelque chose de fou. Je ne voulais pas subir ce calme m'hantant depuis des mois.
« Alexis, calme toi.
-Roh ça va ! On s'amuse non ?
-Tu as l'air complètement défoncée. Je croyais que tu n'aimais pas boire ? »
Ce n'est pas que je n'aimais pas boire... C'est juste que je ne savais pas m'arrêter. Je ne lui avais jamais avoué ma dépendance à l'alcool.
« Je vais nous chercher une chambre, attends moi là. »
Je l'arrêtai d'une main.
« Non, c'est bon, arrête de t'en faire pour moi. Je vais aller en demander une moi-même. Je vais profiter pour me rincer le visage et respirer l'air frais.
-Alexis, tu tiens à peine debout... »
Je le fusillai du regard, il était adorable mais parfois un peu trop protecteur. Avec toute la concentration dont je pouvais faire preuve je m'éloignai de lui, en essayant de marcher droit. Et ce fut une belle réussite.
« Tu as vu ! Je tiens debout ! »
Il soupira.
« Si tu as un problème, tu m'appelles.
-Oui papa ! lui souris-je ironiquement. »
J'étais vraiment dotée d'un impressionnant contrôle face à l'alcool. J'avais réussis à me rendre à l'accueil sans tomber, alors que j'avais dû naviguer entre des dizaines de couloir. Je ne m'étais même pas endormie lors de la longue descente de l'ascenseur.
Je restai quelques temps dans le hall d'entrée à contempler les multiples voitures défiler devant les portes de l'hôtel. Malgré l'heure tardive, cette ville était toujours active. De nombreux couples défilaient mains dans la main, ça me détendait un petit peu. Je m'amusais à critiquer chacun d'eux, m'imaginant ce qu'ils pouvaient bien se dire l'un et l'autre. Je ne le pensais pas dans ma tête, je le disais à voix haute. Les quelques personnes présentes dans le hall d'entrée devaient vraiment penser que j'étais atteinte de la schizophrénie. Mais bon, au moins cette activité me détendait.
Et puis, j'en conclus qu'il était temps pour moi de remonter, Caleb devait m'attendre. Je n'étais toujours pas bien, mais dans un état moins critique qu'au départ.
Je m'engouffrai dans l'ascenseur doré, peu hâtive. Et alors que les portes s'apprétaient à se renfermer. Un jeune couple s'y infiltra. Du moins un jeune couple...deux bêtes en chaleur je voulais dire.
Le gars violait littéralement la bouche de la fille alors qu'elle ondulait son corps contre lui. C'était clairement de la baise sur place, j'en étais dégoutée.
Je fus encore plus dégoutée lorsque je reconnus que le mec n'était autre que Chase. Il n'était même pas avec la fille avec laquelle il était venu à la soirée, mais une nouvelle. Il ne m'avait sûrement pas aperçu, trop occupé par ce plaisir que pouvait lui procurer ce moment.
Putain que ça faisait mal, ça faisait un mal de chien de voir mon ex entrain de profiter autant de la vie devant mes yeux, c'était blessant, traumatisant. Mes yeux me brulaient, c'était tout juste humiliant.
Le bip de l'ascenseur de Chase retentit, les deux bêtes en chaleur, furent obligées de s'arrêter, à contre cœur cela se voyait.
« Je te rejoins dans ta chambre, je vais juste récupérer mes affaires à la fête, répliqua t-il enjoué. Je vais semer l'autre conne. »
Elle lui roula une dernière pelle avant de courir vers l'extérieur.
Ma tête était tournée sur le côté. Mon œil droit était clairement en larme. Je me répétais les mots de Matthew, soit plus forte, ses conneries ne doivent pas t'atteindre. Mais merde, ça faisait mal.
Les portes de l'ascenseur se refermèrent. Mon regard croisa celui de Chase au travers du miroir, il se tendit instantanément. Il venait peut être de se rendre compte qu'il n'était enfaite pas tout seul.
Je ne pouvais même pas le regarder, tant il me répugnait. Je voulais tout simplement me jeter dans mon lit et qu'on me laisse seule pendant belle lurette.
Ma tête était baissée, cachée par ma coiffure tombée en lambeau.
Et puis j'entendis Chase bouger, et l'ascenseur s'arrêter.
Je fus surprise au début. Le trajet entre le second et vingtième étage avait été plus rapide qu'à l'allé.
Je reportai cependant mon visage vers l'écran, il affichait « étage 7 ».
Chase semblait prit de panique, et commença à appuyer sur un peu tous les boutons.
« Qu'est-ce que tu as encore foutu ! M'énervai-je. Remets-le en marche ! Bougonnai-je. »
Il se déchainait cette fois contre le bouton ouverture de porte.
« Ouvre ce putain d'ascenseur ! Arrête tes conneries ! lui hurlai-je.
-Mais merde j'ai rien fais tu te calme ! »
Mes deux prunelles remontèrent vivement vers lui, étonnée par le ton qu'il avait adopté. En quoi se permettait-il de me hurler dessus ?
Et là je réalisais, nous étions tous les deux bloqués dans un putain d'ascenceur, alors que j'avais l'envie irrésistible de le tuer sur le moment.
****
YOO.
J'ai du mal à analyser si mon YO est mal placé ou pas.
Alors déjà il faut savoir que vos réactions me font hyper plaisir ! Entre ceux qui défendent Alexis, Chase ou encore Caleb ( ils sont peu nombreux mais oui oui ) j'adore le fait que chacun pose son avis ! Ça me fait trop plaisir !
🇮🇩Chase ou Caleb ?
🇮🇷Mais que se passera t-il dans l'ascenseur Huhu ?
🇮🇪Meurtre ? Ou réconciliation ?
🇮🇸Sinon, quand sont vos grandes vacances ?
Bon j'hésite à poster la suite mercredi ou samedi. Bon disons des que le chapitre atteint 800/850 votes, comme ça je suis sûre que tout le monde ou presque l'a lu :)
Yona.❤️