Umbrae Proles 1 : L'héritier...

By KailynMei

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Bien qu'ayant perdu sa famille très jeune avant d'être adopté par une meute de loup-garous, Cassian n'a jamai... More

1 - Fuite éperdue
2 - En proie au doute
3 - Une âme égarée
4 - Le duel
5 - Lugan
6 - Désillusion
7 - La trahison
8 - La clémence du mal
9 - La tentation
10 - La confession
11 - Le châtiment
12 - Le pardon
13 - Le piège
14 - Le visiteur nocturne
15 - Le différend
16 - La bénédiction
17 - La confrontation
19 - La délivrance
20 - Le courroux
21 - L'union
22 - L'alliance
23 - Le départ
24 - Le sauvetage
25 - L'aveu
26 - Le secret
27 - Le tourment
28 - Le refus
29 - Le pacte (1)
29 - Le pacte (2)
30 - Le deuil (1)
30 - Le deuil (2)
30 - Le deuil (3)
31 - L'abandon

18 - Le cadeau

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By KailynMei

Cassian entrouvrit les paupières avec un gémissement et cracha pour chasser le goût du sang qui avait envahi sa bouche. Hagard, il promena son regard sur les murs de la vaste salle éclairée à la torche. Personne ne se trouvait sur les bancs que l'on avait repoussés au fond de celle-ci. Son esprit embrouillé par la souffrance mit de longues minutes à reconstituer les récents événements. Lorsque la mémoire lui revint, il sanglota presque de désespoir avant que la fierté ne le poussât à se ressaisir. Il déglutit et chassa ses larmes en battant des paupières.

Il s'était éveillé des heures auparavant, peut-être même des jours, pour découvrir avec horreur qu'il était tombé entre les mains des chevaliers. Paniqué, il avait voulu se transformer. Mais, comme il l'avait appris depuis, le cerceau de métal qui lui comprimait le cou annulait ses pouvoirs. Il s'était meurtri la peau en cherchant à l'arracher. L'inquisiteur s'était moqué de son impuissance. Cassian lui avait fait remarquer, avec insolence, qu'il aurait moins ri s'il n'avait pas employé des moyens déloyaux pour le maîtriser. Autrement, il lui aurait déjà arraché la gorge et dévoré les entrailles. Demetrio, tel était son nom, n'avait pas goûté ses insinuations sur sa lâcheté. Encore moins que Cassian s'acharnât à en appeler à Dieu pendant qu'il le punissait. De telles prières n'avaient pas sa place dans la bouche d'un démon, avait-il affirmé. Le loup-garou avait persisté jusqu'à ce que Demetrio décidât de le faire crucifier à sa manière pour avoir invoqué avec autant d'effronterie le Seigneur.

Cassian chercha à décoller son dos meurtri par le fouet et le fer rouge de la planche en bois contre laquelle il reposait. En vain. La série de clous enfoncés dans ses bras l'en empêchait, de même que ceux qui lui perçaient les jambes. Bien que les plaies fussent douloureuses, elles étaient sans gravité. Lorsque les chevaliers le décrocheraient, il en guérirait bien plus vite que quiconque, avec ou sans soin. Un loup-garou pouvait endurer beaucoup. Hélas.

L'angoisse le rongeait à l'idée des autres tourments que pourrait lui infliger l'inquisiteur, mais il savait aussi qu'il possédait une information que l'homme d'Église désespérait d'obtenir : la localisation de la meute. Tant qu'il se tairait, Demetrio serait obligé de le garder en vie et, surtout, capable de parler. Il se raccrochait à l'espoir que les siens auraient le temps de fuir vers des contrées plus accueillantes. À l'inverse, il n'espérait pas le moindre secours.

Soudain, la porte s'ouvrit. Il grogna lorsque le Vénitien entra. L'homme au teint olivâtre le dévisagea avec morgue. Il tenait dans sa main le chapelet qu'il ne cessait pas d'égrener. Ce geste comme le bruit des perles irritait le louvat, d'autant plus qu'il ne pouvait rien faire pour le stopper.

— As-tu eu le temps de réfléchir à mes questions ?

Cassian détourna la tête avec obstination. Il surmonta sa souffrance pour prononcer quelques mots qu'il savait à même d'épuiser la patience du boucher.

— Sommes-nous le soir ou le matin ? Tout cela a fini par me donner faim.

— Je vois que tu n'as toujours pas perdu ton audace.

Le jouvenceau reporta son attention sur l'inquisiteur, dont le sourire malsain laissait entendre qu'il aurait finalement regretté que son infortuné invité cédât aussi vite à la torture. Cassian tira sur son bras droit. La tête des clous déchira un peu plus ses chairs qui tentaient de cicatriser malgré le fer qui les traversait. Il serra les dents pour étouffer sa plainte.

— Je ne répondrai qu'à Lugan, finit-il par déclarer Cassian en lui jetant un regard de défi.

Le sourire de l'inquisiteur s'effaça.

— Lugan n'a aucun désir de te parler.

— C'est fort regrettable, car j'avais beaucoup à lui dire. Comme, notamment, où trouver les miens.

Tout en raillant, Cassian jeta un coup d'œil rapide à son bras gouttant de sang. S'il parvenait à s'arracher à la croix, serait-il assez rapide pour attraper Demetrio et l'égorger – il n'avait pas besoin de ses crocs pour cela – ou la souffrance l'empêcherait-elle de se relever ?

— Tu as corrompu mon meilleur disciple.

— Je m'étonne qu'il n'ait pas sa propre croix.

— Sa repentance consistait à te livrer.

— Si tu tiens tant à trouver ma meute, pourquoi ne lui demandes-tu pas de venir ?

— Pour que tu le corrompes à nouveau ?

Cassian sourit face à l'agacement grandissant de l'inquisiteur. Demetrio lui avait plusieurs fois répété, comme une litanie dont il voulait le convaincre, que Lugan l'avait trahi et se réjouissait des tortures qu'il allait endurer. D'abord désespéré par cette nouvelle, Cassian avait finalement trouvé l'absence du chevalier étrange. Désormais, il était persuadé que Demetrio mentait pour l'anéantir. Connaissant la résistance des siens, il devait juger que le briser mentalement serait bien plus efficace que d'abîmer son corps physique. Mais Cassian, qui avait déjà sombré dans l'affliction plusieurs fois, ne se laisserait pas manipuler aussi aisément.

— Si tu ne le fais pas venir, je ne parlerai pas.

Excédé, Demetrio alla décrocher l'une des torches et revint vers le loup-garou. Il la brandit de sorte que les flammes léchèrent la poitrine de Cassian qui n'avait aucun moyen d'échapper à la torture. L'atroce supplice amena un hurlement à franchir ses lèvres. Lorsque l'inquisiteur écarta le feu, sa peau avait cloqué et noirci par endroit. L'odeur horrible de ses chairs brûlées envahissait la salle.

Haletant, la vision rendue floue par les larmes, Cassian peina à retrouver le fil de ses pensées. Son cœur battait erratiquement et avec force, au point qu'il lui donnait l'impression de pomper la douleur pour la réinjecter dans tout son corps et de vouloir s'arracher à sa poitrine. Son corps tremblait sous les spasmes.

Satisfait de sa leçon, Demetrio s'apprêtait à remettre la torche là où il l'avait prise lorsqu'il entendit le rire fou, légèrement éraillé, de son prisonnier. Avec un froncement de sourcils, il suspendit son geste pour lui jeter un regard par-dessus son épaule. Il ne comprenait pas d'où son prisonnier tirait son incroyable vitalité : bien que cloué au bois en plusieurs endroits et gravement brûlé, il arrivait encore à se moquer.

— Je me demande si notre Seigneur approuverait, ricana Cassian malgré les difficultés qu'il éprouvait pour parler.

— Il n'est pas ton Seigneur, répliqua Demetrio.

Le loup-garou ne baissa pas les yeux face à l'intensité menaçante de son regard. Au contraire, il y puisa la force de continuer.

— Soit. Il n'est pas le tien non plus. La dernière fois que j'ai ouvert ma Bible, je n'ai pas rencontré de passage autorisant de vieux inquisiteurs libidineux à déshabiller et violenter des jouvenceaux. Je suis sûr que tu bandes sous ta robe chaque fois que tu m'entends crier. Tu n'as jamais pensé demander à un beau garçon de s'agenouiller et de te prier de le bénir avec...

Demetrio, enragé par tant d'outrecuidance, perdit de vue son objectif et franchit à nouveau la distance qui les séparait, bien décidé à lui brûler le visage pour lui imposer le silence. Une étincelle de crainte passa dans les yeux vairons du loup-garou lorsque les flammes approchèrent dangereusement. Mais une main blanche agrippa soudainement le poignet de Demetrio. L'inquisiteur sursauta comme si on l'avait lui-même brûlé.

— Te voilà bien pressé de tuer ton seul atout, susurra le nouveau venu en latin.

Le Vénitien se dégagea d'un geste sec et posa un regard presque courroucé sur la silhouette encapuchonnée.

Cassian frémit d'horreur et, poussé par l'instinct, tira à nouveau sur ses bras avec un gémissement de douleur. L'aura dégoulinante d'infamie du nouveau venu lui retournait l'estomac et lui donnait envie de fuir, peu en importait les conséquences. Il percevait aussi les spectres grouillants qui s'étaient massés dans les ombres de la pièce, mais qui restaient pour le moment invisible aux yeux mortels de l'inquisiteur. Leur présence néfaste le terrifiait plus encore que toutes les tortures qu'aurait pu lui infliger le fanatique. Il dressa des murs autour de son esprit pour repousser l'emprise maléfique de la créature et de ses sbires, et protéger sa santé mentale. Son cœur se calma quelque peu. Puis les chuchotis malicieux commencèrent à taquiner ses oreilles, et les mains glacées des fantômes glissèrent le long de son corps.

Il allait mourir seul. Dans cette pièce. Sans qu'aucun des siens ne vienne à son secours. Car, après tout, qui voudrait secourir un loup qui avait lui-même choisi le bannissement ? Certainement pas Lycaon. Il devait déjà se consoler avec un autre ou une autre. Pourquoi pas les jumeaux, qui lui étaient si soumis ?

— Allez-vous-en ! s'écria Cassian.

Demetrio posa sur lui un regard intrigué. L'inconnu, qui tournait le dos au supplicié, se contenta d'élever une main et de claquer des doigts. La marée des spectres reflua aussitôt. Cassian éprouva un intense soulagement même s'il craignait fort que sa situation continuât d'empirer. Une créature surnaturelle se trouvait dans la même pièce que l'inquisiteur, et aucun des deux n'avait esquissé un geste pour assassiner l'autre : cela n'avait rien de normal.

La voix de velours de l'inconnu s'éleva à nouveau.

— Quand tu en auras fini avec lui, ne le tue pas. Et ceci quoi qu'il arrive.

— Mais...

— Tu ne tiens pas à me mettre en colère, tout de même ?

Les deux hommes se parlaient en latin. Lycaon ayant enseigné bien plus que l'art du combat et de l'amour à son protégé, Cassian parvenait à décrypter le sens général de leurs propos. Au fond, il aurait préféré le contraire : le maître des fantômes, dont il n'arrivait pas à identifier précisément la nature, lui prêtait intérêt, et il était certain qu'il apprécierait encore moins sa compagnie que celle de Demetrio.

— Non, reprit Demetrio après un instant d'hésitation. Cependant, il faut bien qu'il parle... Qui sait, en plus, si les siens ne vont pas essayer de venir le secourir ?

— Que crains-tu ? L'abbaye est bien à l'abri derrière les remparts de la ville, et j'ai vu tes hommes veiller aux entrées. S'ils tentaient une action aussi désespérée, ils seraient immédiatement repérés. Après tout, ils ne peuvent pas se rendre invisibles, eux...

Il émit un rire moqueur, mais Demetrio afficha une moue dubitative.

— Maintenant, laisse-nous, reprit l'inconnu. Je sens que notre jeune ami brûle de me poser des questions. Comment lui en vouloir ? Je fais souvent cet effet aux gens...

La moue du Vénitien se mua en grimace. Abandonner sa proie ne lui plaisait pas. Pourtant, il obtempéra sans émettre la moindre protestation. Lorsqu'il eut quitté la pièce, Cassian n'en fut pas soulagé pour autant. La créature se tourna vers lui, et il se colla contre la planche en bois malgré son dos douloureux. Puis, il plissa les yeux au moment où l'autre repoussait sa capuche.

Était-ce sa vue qui se troublait ou bien les traits de l'homme étaient-ils indéfinissables ? Il constatait la pâleur de sa peau, le gris de ses lèvres et même l'androgynie de son visage, mais il aurait été incapable de le décrire en lui donnant une couleur d'yeux ou de cheveux ou, pire, de le reconnaître s'il le recroisait un jour. C'était comme si... comme si des pans entiers de sa mémoire s'effilochaient à l'instant même où ils auraient dû se graver dans son esprit. Craignant d'être manipulé par l'aura toxique qui tentait de s'entremêler à la sienne, il se concentra pour la repousser. Ses efforts restèrent vains. Rapidement, l'émanation le submergea. Il la sentait fouiner dans son âme sans la moindre pudeur. Son corps trembla. Le froid qui se répandait dans ses membres n'était pas qu'imaginaire ; un peu de buée s'éleva de ses lèvres.

— Qui êtes-vous ?

— Un ami, peut-être ?

Le sourire carnassier de l'inconnu révéla deux rangées de dents blanches. Puis, il s'agenouilla pour tremper les doigts dans le sang qui avait goutté au pied de la croix jusqu'à former des flaques carmin. Lorsqu'il se releva, il laissa échapper quelques mots incompréhensibles, mais aux tonalités dures et rauques. Cassian bascula en avant, droit dans ses bras grands ouverts. Il aurait voulu s'écarter de cet être malsain, mais ses membres refusaient de lui obéir, comme si l'aura néfaste qui le cernait contrôlait aussi son corps, à moins que le sortilège qui l'avait libéré n'eût aussi pour fonction de le paralyser.

Il paniqua. Le sang dégoulinait de ses plaies libérées des clous. Le feu brûlait toujours sa poitrine. Et il était réduit à l'impuissance face à cet homme inquiétant et indescriptible. S'il l'avait pu, il lui aurait lacéré le visage, mordu la gorge, brisé les os. Sa présence l'horrifiait, et le contact de ses doigts dans son dos lui donnait des sueurs d'angoisse. Sous les longs pans de sa cape noire, l'inconnu portait des vêtements témoignant de sa richesse : un pourpoint d'un rouge très sombre galonné de fils d'or et certainement doublé de fourrure, ainsi que des chausses aussi noires que ses chaussures montantes en cuir. Cela ne le rendait pas plus humain.

Cassian cria lorsque la main de l'homme vint s'appuyer sur son torse brûlé tandis que l'autre lui soutenait le dos. Ce contact rendit la douleur plus vive et féroce. Des points blancs submergèrent sa vision, et ses oreilles se mirent à bourdonner. Il faillit tourner de l'œil. Les incantations aux accents rudes reprirent.

Cassian perdit brièvement conscience, mais le froid du sol contre son dos le ramena à la réalité. Sa vue s'était éclaircie. Il ne lui fallut qu'un instant pour constater que ses plaies avaient disparu. Il lui fallut bien plus de temps pour se remettre du choc. Il tenta de se relever, mais son corps continuait de lui faire défaut.

— Pourquoi travaillez-vous pour Demetrio ? parvint-il enfin à articuler quand l'inconnu, toujours agenouillé, se pencha au-dessus de lui.

Les lèvres cendreuses s'incurvèrent sur un sourire narquois.

— N'êtes-vous pas l'un d'entre nous ? insista Cassian.

— Je ne travaille pour personne, je suis son maître... répondit l'autre de sa voix suave.

Son index se posa entre les deux yeux écarquillés de Cassian, puis suivit le tracé de son nez jusqu'à la pointe. Il l'enjamba pour s'installer sur son ventre et l'attrapa par le menton pour examiner son visage sous toutes les coutures.

— J'aime ta peau délicate, à peine rosée. Cela me donne envie de la préserver pour l'éternité dans ma collection. Elle serait même plus belle encore, car je prendrais grand soin de toi.

Cassian trembla. Le ton de l'homme suggérait des vices qu'il n'avait pas envie de concevoir et ses yeux indéfinissables brillaient d'une fascination immorale.

— Mais je serais obligé de sacrifier tes yeux alors qu'ils me plaisent encore plus. Les yeux sont si difficiles à préserver ! Quel que soit le traitement, ils finissent par putréfier et couler hors des orbites. D'habitude, je les remplace, mais que serais-tu sans tes yeux vairons ? Sais-tu que, depuis ma naissance, tu es seulement la seconde personne que je rencontre avec de tels yeux ? Je l'ai perdue, hélas. C'est étrange comme nous prenons vraiment conscience de sa propre mortalité à la perte d'un être cher, non ? Mais tu dois le savoir mieux que quiconque.

Cassian préférait se murer dans le silence. Épouvanté, il avait fermé les paupières pour tenter d'ignorer à la fois la voix mielleuse et la main indiscrète de l'homme. Il caressait son corps comme s'il lui appartenait déjà, osant toucher des endroits que seuls ses amants avaient le droit d'explorer. Lorsque ses lèvres sombres effleurèrent sa joue et que sa langue goûta sa peau, Cassian laissa échapper un sanglot, et il sentit, de façon très concrète, que sa plainte excitait son tourmenteur. Il frotta son érection contre lui d'une façon on ne pouvait plus évocatrice.

— Laissez-moi partir... !

— Je le pourrais. Mais ce serait d'un ennui, soupira l'homme en cessant ses mouvements indécents.

Il essuya les joues de Cassian avant de porter ses doigts humides à ses lèvres.

— Ne pleure pas. Je vais avoir encore plus de difficulté à ne pas t'emmener alors que j'ai besoin de toi auprès de ta meute. Pour le moment.

Cassian rouvrit les yeux. Il ne comprenait rien au discours incohérent de ce pervers, ce qui le terrorisait peut-être plus encore que tout le reste.

— Je vais t'offrir deux cadeaux, poursuivit l'autre d'une voix presque tendre. La vie, d'abord, et rien que pour cela tu devrais me supplier de faire de toi mon esclave. Ensuite, l'éternité : qui sait si nous nous reverrons dans un an ou cent ans ? Je tiens à ce que tu sois comme aujourd'hui.

— Je ne veux rien de vous ! protesta Cassian.

L'homme se mit à rire comme s'il n'avait jamais rien entendu de plus idiot. Il apposa sa main sur le torse de loup-garou et prononça une autre série de syllabes dénuées de sens. Cassian s'arc-bouta en hurlant : des milliers de pointes incandescentes s'enfonçaient dans ses os.

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