Umbrae Proles 1 : L'héritier...

By KailynMei

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Bien qu'ayant perdu sa famille très jeune avant d'être adopté par une meute de loup-garous, Cassian n'a jamai... More

1 - Fuite éperdue
2 - En proie au doute
3 - Une âme égarée
4 - Le duel
5 - Lugan
6 - Désillusion
7 - La trahison
8 - La clémence du mal
9 - La tentation
10 - La confession
11 - Le châtiment
12 - Le pardon
13 - Le piège
14 - Le visiteur nocturne
15 - Le différend
17 - La confrontation
18 - Le cadeau
19 - La délivrance
20 - Le courroux
21 - L'union
22 - L'alliance
23 - Le départ
24 - Le sauvetage
25 - L'aveu
26 - Le secret
27 - Le tourment
28 - Le refus
29 - Le pacte (1)
29 - Le pacte (2)
30 - Le deuil (1)
30 - Le deuil (2)
30 - Le deuil (3)
31 - L'abandon

16 - La bénédiction

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By KailynMei


Lugan se massa les tempes dans l'espoir de calmer la douleur qui pulsait sous son crâne. Puis il entrouvrit la porte de la masure ; celle-là même qui les avait abrités, Cassian et lui. L'extérieur n'avait pas changé. L'intérieur non plus. Il se recula. La neige craqua sous ses pieds. Un rayon de soleil frappa ses pupilles et intensifia sa névralgie.

Depuis cet étrange matin où il s'était réveillé dans un lit baigné de sang, un mal de tête languissant le torturait. La céphalée n'était pas assez violente pour l'obliger au repos, mais elle l'accompagnait malgré tout chaque heure et rendait son sommeil difficile. Et lorsqu'il parvenait à fermer l'œil, il plongeait dans un gouffre noir dépourvu de moindre rêve.

Parfois, une impression désagréable, une image oppressante ou des murmures sibyllins perçaient le voile de son amnésie. Il avait alors le sentiment que les souvenirs de cette étrange nuit ne demandaient qu'à resurgir, mais ils se dérobaient à lui à chaque fois, et la nature même de ses réminiscences fragmentaires lui filait entre les doigts. Seule lui restait une profonde angoisse qui lui serrait la gorge.

Lugan en savait bien assez sur le monde surnaturel pour comprendre que quelque chose de terrible lui était arrivé entre le moment où il avait quitté la taverne et celui où il avait repris conscience dans son lit. Son ignorance le minait, et il se persuadait que la vérité l'aurait bien moins bouleversé. Il aurait compris pourquoi il ressentait le pressant besoin de traquer les loups-garous. Il avait tenté de résister à la pulsion, mais celle-ci avait grandi en lui, et le mal qui bouillonnait dans son crâne avait même paru s'intensifier. La forêt l'obsédait. Il avait fini par se lancer sur les sentiers en dépit des menaces de Demetrio. Il le regrettait.

Lugan s'éloigna de la masure. Les arbres, hauts mais dénudés en cette saison, n'occultaient pas le ciel. Il considéra l'azur pendant quelques secondes avant que les vrilles qui le torturaient eussent raison de lui. Il préféra rebrousser chemin vers la cabane.

Soudain, un bruissement attira son attention. Il continua de marcher comme s'il n'avait rien entendu. Sa main descendit discrètement sur l'arbalète qu'il portait en bandoulière. Lorsque la neige craqua dans son dos, il se retourna, prêt à tirer, puis baissa son arme avec un soupir de soulagement. Le loup à la fourrure de feu approcha alors et vint s'asseoir à ses pieds pour le fixer de ses yeux vairons.

Lugan hésita avant de poser un genou à terre. Les iris bleu et vert le fascinaient, mais, en même temps, éveillaient une inquiétude dont il n'arrivait pas à identifier l'origine. Une image fugace surgit. Il crut comprendre l'espace d'une seconde. Puis elle s'évanouit.

— Comment m'as-tu trouvé ?

Le chasseur se reprocha aussitôt sa bêtise. Comment Cassian aurait-il pu lui répondre sous cette forme ?

Nos sentinelles t'ont repéré très vite...

Lugan sursauta lorsque les mots se formèrent dans son esprit. Il eut vite fait de sauter sur ses pieds et de reculer.

Sommes-nous repartis pour une longue discussion sur les démons ?

— Tu lis mes pensées ! s'écria-t-il en le foudroyant du regard.

Non. Je te permets d'entendre les miennes.

— Je croyais que tu détestais cela.

J'ai changé. Toi aussi, n'est-ce pas ?

Cette fois, Lugan garda le silence. Il était effrayé par la perspective que Cassian pût lire son esprit et tout savoir de lui alors que la réciproque était impossible.

— Je ne veux plus jamais que tu fasses cela.

Plusieurs secondes s'écoulèrent durant lesquelles ils se fixèrent l'un l'autre.

— Cassian ?

Tu m'as demandé de ne plus jamais le faire.

Le loup bâilla. Cela lui donna l'impression qu'il se moquait de lui.

Lugan finit par s'agenouiller à nouveau. Il tendit une main hésitante pour toucher son cou, là où la fourrure était plus épaisse. Autrefois, il ne l'aurait fait qu'une fois assuré que le loup-garou était bel et bien mort.

Un craquement le poussa à arrêter. Cassian commençait sa lente et douloureuse métamorphose. Soumis à des changements aussi internes qu'externes, son corps se tordit. Lorsque sa peau creva, l'horrible odeur empuantit l'atmosphère. Avec un gémissement, il s'extirpa de sa chrysalide sanglante. Ses os se réagençaient toujours en faisant onduler sa peau nue lorsqu'il reposa les yeux sur Lugan. Il frissonna. Son souffle erratique formait des nuages de buées. Encore incapable de bouger, il était aussi vulnérable qu'un nouveau-né.

Lugan détacha sa cape et enveloppa le louvat dedans. Malgré les semaines, il se rendit compte avec stupeur que son trouble n'avait pas diminué et qu'il s'était peut-être même intensifié. Cassian était à nouveau nu – ou presque – devant lui, et le lycanthrope le tourmenterait sans doute dès qu'il aurait récupéré. Le chasseur n'était pas certain de pouvoir lui résister, cette fois, car il s'imaginait déjà le tenir dans ses bras et lui faire des choses terriblement coupables. Le rouge lui monta aux joues. Il détourna le regard pour essayer de chasser la tentation.

La main tremblante du loup-garou se posa alors sur sa mâchoire, juste sur la cicatrice que lui avait laissée Guilhem. Sa bouche effleura la marque avec douceur. N'y tenant plus, Lugan tourna la tête pour s'emparer de ses lèvres. Un goût de sang se posa sur sa langue, et il se demanda pendant un très bref instant si cela suffirait à faire de lui un monstre. Mais leur baiser affamé lui fit bien vite oublier ses inquiétudes. Il s'en moquait. Et, en vérité, il avait envie de se moquer d'à peu près tout ce qui avait guidé son existence jusqu'alors. Il ignorait s'il ressentait de l'affection pour Cassian ou s'il éprouvait tout simplement de la concupiscence, mais il voulait le posséder tout entier, qu'il jouisse en gémissant son nom et qu'il le supplie encore et encore de recommencer.

Tout à coup, Lugan se sentit arraché à leur étreinte. Il chercha à se libérer, mais plusieurs bras puissants le retenaient. Cassian écarquilla les yeux avec horreur, puis gronda en montrant les crocs. Il n'eut, hélas, pas l'occasion de se défendre. Un coup de masse à la tête l'envoya à terre, et du sang s'écoula de son front. Si sa poitrine ne s'était pas soulevée sur sa respiration, Lugan aurait pu le croire mort.

— Je crois bien n'avoir rien vu d'aussi innommable.

Lugan releva les yeux sur Demetrio. Il se débattit pour échapper à ses anciens compagnons d'armes, mais ses efforts furent une nouvelle fois vains. Il n'était pas étonné que l'inquisiteur l'eût suivi. Toutefois, une chose lui échappait : comment avait-il pu s'approcher d'eux, avec ses hommes, sans que Cassian les eût sentis ou entendus, et sans que lui-même les eût repérés ? Demetrio avait usé de pouvoirs qui dépassaient l'entendement du commun des mortels. Malgré la peur qui grandissait en lui, Lugan ne put s'empêcher d'une pique :

— Alors, maintenant tu uses de la sorcellerie ?

Demetrio lui lança un regard terrible.

— Ne parle pas de la bénédiction de Dieu ainsi, hérétique.

— La bénédiction de Dieu... ricana Lugan.

L'un des chevaliers lui envoya un coup de poing dans l'estomac pour le faire taire. Puis ils lui ôtèrent ses armes.

Tout en reprenant son souffle, le chasseur couvrit Cassian d'un regard anxieux. Il ne savait pas ce qu'il craignait le plus : que le loup-garou fût torturé par Demetrio pour livrer les siens ou qu'il fût convaincu de sa trahison. Mais, au fond, n'était-il pas responsable de cette situation ? Poussé par cette mystérieuse pulsion, il avait quitté La Chaise Dieu sans songer un seul instant aux conséquences. Il regrettait de ne pas avoir essayé de tuer le Vénitien une nouvelle fois, quitte à y laisser sa peau. Au moins, il aurait évité à Cassian de tomber entre ses griffes.

Deux hommes soulevèrent le loup-garou et glissèrent un collier en argent autour de sa gorge. Lugan connaissait le pouvoir de l'artefact : il empêcherait le jouvenceau de se transformer, ce qui le priverait de son seul et unique moyen de défense. Le chasseur décocha un regard brûlant de haine à Demetrio. Ce dernier l'attrapa par les cheveux et lui tira la tête en arrière.

— Tu devrais bien plus t'inquiéter pour toi que pour lui.

— Je sais que tu vas me tuer, rétorqua Lugan avec froideur. Je ne te suis plus utile, maintenant...

Demetrio se contenta d'un sourire cruel pour toute réponse. Puis il fit un signe de tête à l'adresse des chevaliers. Lugan fut entraîné en arrière et plaqué contre le mur de rondins de la masure. Il ne cessa pas de fixer l'inquisiteur, même quand les soldats lui écartèrent les bras en croix.

— Je reviendrai, menaça-t-il. D'une façon ou d'une autre, je reviendrai.

Il ne détourna pas la tête lorsque l'un des agents de Demetrio appuya un clou large et épais contre son avant-bras. Toutefois, il ne put retenir un cri de souffrance quand la pointe de métal transperça sa chair et son os. Les coups de marteau continuèrent jusqu'à ce que le clou fût solidement enfoncé dans le bois, tant et si bien qu'il n'aurait jamais pu se libérer. De toute manière, la douleur engendrée par une telle opération lui aurait fait perdre connaissant bien avant. Il n'eut même pas le temps de reprendre ses esprits avant que les chevaliers ne clouent son autre bras au mur. Il serra les dents pour contenir ses gémissements.

Demetrio, son chapelet à la main, s'approcha.

— Il n'est pas trop tard pour demander grâce.

Lugan releva la tête sur lui. Il resta silencieux, mais riva son regard à celui de l'inquisiteur. Ils savaient tous deux que la mort n'était pas forcément la fin, que certaines personnes, corrompues par leur désir de vengeance, revenaient sous la forme de spectres affamés. Mais ils savaient aussi que le processus ne serait pas immédiat et qu'il pourrait s'écouler de longues années avant que le guerrier, si tant est qu'il choisisse cette voie, pût être en mesure de le tuer.

— Dans ce cas, soit damné, déclara Demetrio avant de se détourner sans plus montrer le moindre signe d'intérêt pour son ancien disciple.

Il hurla quand deux rivets furent fichés dans le bas de son ventre. Il perdit brièvement connaissance à cause de la douleur avant d'émerger à nouveau, haletant. Le moindre mouvement des muscles le plongeait dans d'atroces souffrances, mais les chevaliers avaient soigneusement évité les zones les plus vitales afin de le maintenir en vie le plus longtemps possible.

Demetrio réapparut dans son champ de vision, une torche à la main. Lugan n'en fut pas étonné : s'il tenait à offrir une mort horrible au traître, il n'allait pas laisser pour autant son agonie se prolonger durant des heures, par crainte qu'il fût délivré et soigné par ses supposés alliés. Les chevaliers de Saint George étaient persuadés que la mort par le feu empêchait les suppôts du Diable de revenir les hanter, d'une façon ou d'une autre.

Demetrio laissa le feu de sa torche lécher l'un des murs puis la jeta à l'intérieur de la masure, dont il referma la porte. Lugan sentit très vite l'odeur de la fumée monter et, avec elle, la chaleur. Les chevaliers de Saint George ne s'attardèrent pas, même si Lugan ne doutait pas que Demetrio aurait adoré profiter du spectacle.

Le chasseur ne chercha pas à se libérer ; sachant la chose impossible, il attendit avec résignation la fin. La fumée, de plus en plus épaisse, lui piqua les yeux et commença à lui brûler les poumons. Il toussa par réflexe pour la chasser, mais chacune de ses aspirations se chargeaient en vapeur toxique. Il suffoquait. Lentement. Sûrement. L'asphyxie le tuerait bien avant que les flammes ne viennent dévorer son corps. Un rire l'ébranla à l'idée que sa fin, digne d'un hérétique, ne ressemblait à aucune de celle qui s'était imaginée. Mais une nouvelle quinte de toux le saisit. Chaque fois que son torse se soulevait, les rivets enfoncés dans son ventre déchiraient un peu plus ses chairs.

Soudain, une ombre apparut à travers le voile de ses larmes. Il cligna des yeux et plissa les paupières pour mieux discerner la silhouette. Un bref instant, il songea à Demetrio, revenu sur ses pas pour contempler son œuvre. Mais lorsqu'une main pâle comme l'os toucha son visage, il changea d'avis. Les doigts froids se posèrent sur sa joue, et un visage au teint diaphane approcha du sien. La capuche couvrait sa chevelure, mais pas ses yeux aux iris incroyables. Et, soudain, l'horreur creva la barrière qui contenait les souvenirs de Lugan. Il voulut hurler, mais son corps ne lui répondait plus.

— C'est ton jour de chance, murmura le démon aux lèvres cendreuses.

Il enfonça ses doigts dans la plaie causée par l'un des rivets, faisant hurler Lugan, avant de reculer de quelques pas. Il lécha l'un de ses doigts ensanglantés avec gourmandise, puis murmura d'une voix bien plus basse que celle langoureuse qu'il prenait habituellement.

Lugan sentit les clous trembler. Le métal s'arracha au bois et à ses chairs. Il s'effondra en avant, toussa et rampa pour s'éloigner du feu de plus en plus virulent en laissant une traînée de sang. Le démon le suivit du regard avec un sourire torve. Il le retrouva, le bascula sur le dos et posa un pied sur sa poitrine pour l'empêcher de bouger.

— Même pas le moindre remerciement ? Après la nuit délicieuse que nous avons passée, tu me brises le cœur...

Le démon se laissa tomber sur ses hanches et plaqua ses deux mains contre les plaies de son ventre.

— C'est à cause de toi, parvint à articuler Lugan.

— J'ai pourtant été très gentil. Après tout, tu m'as survécu.

— Tu as donné ses pouvoirs à Demetrio... !

Le démon joignit ses mains sanglantes au-dessus de l'abdomen de Lugan. Il murmura quelques autres mots avant d'apposer à nouveau ses paumes sur ses blessures. Une chaleur douce, presque rassurante, l'envahit, et la douleur s'évanouit, excepté celle de ses avant-bras, toujours percés.

— C'est vrai, Demetrio ne serait rien sans mon aide. Je dois concéder que voir vos mines déconfites a illuminé ma journée. Mais...

L'ange sombre attrapa Lugan par le menton et se pencha vers son visage.

— J'ai aussi un faible pour ton ami, mais je crois que tu t'en doutes. Je pourrais laisser Demetrio le torturer à mort, mais il a prouvé plusieurs fois qu'il n'était pas digne de me servir. Contrairement à toi...

— Je ne te servirai jamais !

Le démon gloussa.

— Tu crois avoir le choix ? susurra-t-il à son oreille. J'ai mêlé mon sang au tien, sans parler d'autres fluides...

Lugan frissonna de dégoût en sentant ses dents jouer avec le lobe de son oreille.

— Contrairement à Demetrio, tu n'as plus aucun libre arbitre. Si je le voulais, je pourrais effacer ta mémoire entièrement, faire de toi mon esclave. Tu me supplierais de t'accorder mon attention. Et tu gémirais de douleur et d'extase, comme l'autre nuit...

— Tu es...

— Silence !

Le démon s'était redressé, le regard étincelant.

— Ne dis pas des mots que tu pourrais regretter. Tu sais ce dont je suis capable lorsque je suis de bonne humeur, mon cœur. Alors, ne cherche pas à découvrir ce que je pourrais te faire si tu me contraries. Maintenant, écoute-moi bien si tu tiens à sauver ton ami. Et ne t'inquiète pas : même quand j'aurai à nouveau occulté la mémoire, mes paroles resteront ancrées en toi.


La cabane n'était plus qu'une boule de flammes et de fumée.

Lugan essaya de se remettre debout sur ses jambes flageolantes. Trop faible et désorienté, il retomba dans la neige.

Il n'avait aucune idée de la façon dont il s'était libéré. Il releva ses manches pour découvrir les plaies toujours aussi douloureuses de ses avant-bras. Le sang coulait, même si le débit s'était ralenti. Les blessures de son ventre, cependant, avaient mystérieusement disparu. Il se doutait qu'il ne s'était pas tiré de cette situation inextricable seule, mais, comme l'autre nuit, son esprit n'était qu'un trou noir qui avait dévoré ses souvenirs.

Un bruit attira son attention. Il n'eut pas le temps d'éviter le coup de poing qui vint le cueillir à la tempe. Lorsqu'il se redressa sur un coude, il croisa deux iris d'un vert intense.

Son ventre se noua, et les battements de son cœur s'accélérèrent.

Malgré les années, il n'avait jamais oublié ce regard émeraude, qui hantait même ses cauchemars.

Il avait trouvé celui qui avait tué sa famille et enlevé sa sœur. Ou, plutôt, l'alpha l'avait trouvé.

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