Je revins à table, toujours cet infâme sourire aux lèvres. Alors que j'étais toujours perdue dans mes pensées si douillettes, une main attrapa la mienne.
« Tu as vraiment une famille formidable ! S'exclama Françis, Il faudrait que l'on se fasse une petite soirée à la pêche un de ces quatre ! »
Une soirée à la pêche ? Pardon ?
« Pourquoi tu nous as caché pendant si longtemps que tu adorais la pêche ma chérie ? S'enthousiasma mon père. »
Que moi j'adorais la pêche ? Mais qu'est-ce que mon père racontait ?
Je compris rapidement en vu du sourire ironique de mon idiot de petit ami qu'il était à l'origine de cette nouvelle. Cela devait sûrement l'amuser de raconter des choses farfelues à mes parents me concernant.
« Evidement, ça serait super, annonçai-je faussement. »
Ma famille regardait Françis avec des étoiles dans les yeux. J'étais outré, agacée, énervée, j'aurais aimé fuir d'ici mais je ne le pouvais pas. J'avais du respect pour mes parents, ma popularité ne devait pas me monter à la tête, je n'avais pas le droit de jouer à la fille prétentieuse devant eux. Du respect alors que tu leurs présente un faux petit ami ? Oh mais ça suffit toi !
Nous nous retournâmes vers ma mère qui semblait avoir avalé quelque chose de peu agréable.
« Mais ces Myrtilles sont beaucoup trop acides ! Plaida t-elle. »
Je fus tout à coup mal à l'aise. Ces myrtilles dataient de je ne sais combien de semaines. Je ne les avais jamais mangé, mais je supposais qu'elles pouvaient être bonnes.
« Je suis désolée... je pense qu'elles ne sont pas assez mures, répliquai-je sur un ton ironique.
-Et pourquoi elles ne sont pas mûre ? répliqua t-elle à nouveau.
Je n'allais tout de même pas dire qu'elles étaient sûrement pourries...
« Maman, honnêtement, je ne sais pas. C'est peut être dû à une mauvaise agriculture...soufflai-je
-Je veux que tu me dises pourquoi arrête de me sortir des âneries ! »
Je soupirai. Pourquoi s'attardait-elle à des choses de ce genre ? Elle voulait une réponse, bien, elle allait en avoir une.
« Elles proviennent d'Australie, C'est la sécheresse, en ce moment, ce qui entraîne des différences barométriques des alizés venant de la Latitude de Chevaux, dans le Sud. Cela, combiné avec la Force de Coriolis augmenterait la salinité des sols, et entrainerait le taux plus faible en douceur des myrtilles.
Tous les yeux étaient rivés vers moi, sûrement étonné par tous ces termes scientiques que je venais d'énoncer.. Alors qu'enfaite, tout ceci n'était que du charabia, je devais remercier mes quelques souvenirs de cours de biologie ainsi que mon jeu d'actrice qui me rendait crédible.
« Oh... Vraiment ? D'accord, s'excusa ma mère. »
Si elle regardait l'étiquette du panier, elle aurait pus remarquer que les myrtilles provenaient de Californie. Cela aurait été un moment gênant. J'avais beau aimé ma mère, je devais avouer qu'elle était vraiment naïve.
Je fermai les yeux tout en dégustant la délicieuse part de tarte aux citron faite maison. J'allais devoir prendre mon mal en patience. Le temps allait me sembler terriblement long pour une fois.
***
Malgré mes fameuses plaintes intérieures, le déjeuner avait été plutôt réussi.
Du moins, pour eux. Moi je n'avais cessé de me donner de violent coups au cerveau par télépathie.
Alors que je m'apprêtais à partir avec Françis, mon grand frère me retint.
« Je peux passer la nuit chez toi ? demanda t-il nerveusement.
-Euh.... Oui... enfin... bégueillai-je.
-Ah oui c'est vrai, peut être que vous avez quelques petites choses à régler au lit Kyle et toi ! Se moqua t-il. »
Je baissai la tête avant de rougir, comme une adolescente. En réalité j'étais plus dégoutée qu'autre chose. Rien qu'imaginer Françis effleurer ma peau, poser ses mains sur moi... j'avais envie de vomir.
Je fini par relever mes yeux vers mon grand frère avant de constater son air joueur.
« Tu ne crois quand même pas que j'ai crus à cette mise en scène de petit ami, tout de même ? »
D'un coup, j'étais soulagée. Mon frère me connaissait si bien. Il était le seul à savoir détecter lorsque je jouais un rôle, lorsque je mentais. Rare étaient ces personnes.
Il était lui aussi très doué dans ce domaine, mais il préférait garder ce talent pour lui-même, contrairement à moi, il n'aimait pas avoir un public.
« Et pour quelle raison n'as tu nul part où dormir ? Repris-je. »
Il se gratta la tête avec un faible sourire.
« Cara a découvert que je la trompais.... Elle m'a mis dehors. Et étant donné que c'est la dixième fois en un an que je me fais jeter par une fille, je n'ai pas trop envie d'en mettre les parents au courant... »
Je ne pus m'empêcher de rigoler. Mon frère était un cas désespéré. Il courrait après tout ce qui bougeait, il était le maitre de la tromperie, ce qui bien souvent me brisait le cœur pour les jeunes filles qui séduisait.
Alors qu'il enchainait les filles, moi je n'avais toujours personne. Nous étions totalement irrécupérables.
« Super ! En plus je n'ai rien de prévu jusqu'à demain ! Mais c'est à une condition. A condition que ce soit toi qui fasses la bouffe ! »
Il me sourit avant de jeter un regard méprisant à Françis qui avait daigner poser sa main sur mon bassin.
« Marché Conclu ! »
****
J'aimais être au coté de mon grand frère. Bien que cinq ans nous séparaient, nous étions comme chien et chat. Nous nous racontions tout, alors que nous étions souvent discrets à propos de certains sujets embarrassant devant nos parents.
Nous avions passé plus de deux heures à faire des recherches sur Chase. Il était hors de question que demain, je me retrouve devant cet homme sans en connaitre un peu plus sur lui.
Je ne voulais pas être déstabilisé lors de notre rencontre.
Il s'appelle Chase Whitton.
Il est âgé de vingt deux ans et est né en Floride, à Fort Lauderdale.
Il a une copine depuis plus de deux mois qui se trouve posséder un véritable corps de mannequin.
Il prend toujours son café avec un spéculos mais déteste le thé.
Tous ses vêtements sont fais pas de grands couturiers, non par des marques commerciales.
C'était le plus important de ce qu'il y avait à retenir.
Et bien que j'appréhendais, j'avais hâte de le rencontrer. Après tout, il n'était pas n'importe qui.
Je me relevai des jambes de mon frère en faisant la moue.
« J'ai faim ! Hurlai-je. »
Il parut surpris mais ris jaune.
-Mais on a mangé il y a à peine vingt minutes !
-Et bien j'ai quand même faim ! répliquai-je en roulant des yeux.
-Ca suffit, tu vas grossir !
-C'est quoi « Grossir » ? Repris-je sur un ton nonchalent, jouant à celle qui n'avait rien envie d'entendre autre que le bruit de couteaux et fourchettes qui claquent »
-Grossir c'est quand tu manges trop !
-Alors grossir semble être une merveille idée ! Alors fais-moi à manger ! »
Il rigola avant de se relever.
« Je comprends franchement pourquoi tu es toujours célibataire ! Tu es une chieuse professionnelle, déclara t-il. »
***
J'étais certes une femme qui adorait rigoler, et qui me prenait rarement la tête, je ne mélangeais cependant pas ma vie professionnelle à la vie que je menais chez moi.
Lorsqu'il était question de travail, je donnais toujours le meilleur de moi-même. J'étais appliquée et plus sérieuse. J'avais conscience que peu de personnes avaient l'opportunité d'atteindre la place que je possédais dans la société. Il n'y avait pas de place pour la rigolade ni pour la médiocrité. Je devais toujours ne rien laisser paraitre, que je sois triste, heureuse, ou.. enceinte, je me devais de garder la tête haute.
Alors pour me rendre à cet entretient avec mon futur producteur ainsi qu'une partie de l'équipe, je m'étais dressée d'une robe noire qui m'arrivait à mis cuisse et avait coiffé mes cheveux blonds. J'avais même fais l'effort de mettre du maquillage, un maquillage qui m'était propre à moi même.
J'étais dans une salle d'attente alors que je vérifiais que tous les papiers dont j'avais besoin étaient présent, aux cotés de mon manager qui semblait quatre fois plus stréssée que moi-même.
Nous sursautâmes en entendant mon nom apostrophé.
Un homme chauve vint me serrer la main avant de nous attirer à l'intérieur de son bureau majestueux.
Ce que j'appréciais avec les hommes de ce milieu, c'était qu'ils ne me mettaient jamais mal à l'aise.
« Toujours aussi Splendide Mademoiselle Collins. »
Je le remerciai en hochant la tête. S'il savait que je n'étais splendide, comme il le disait qu'un dixième de mon temps. Je ressemblais plutôt à une clocharde en tant normal, il serait surpris.
Le réalisateur vint ensuite se présenter à moi. Il me semblait quelqu'un de fort intéressant et motivé. Je n'en avais jamais entendu parler mais il semblait avoir un vrai niveau en réalisation.
Cependant, nous devions attendre Chase avant qu'ils nous parlent de quoi que ce soit.
Hors il se trouvait que ce dernier avait dix minutes de retard déjà, ce qui je trouvais était un grand manque de respect.
Alors que nous discutions, et que j'essayais toujours de détendre l'ambiance grâce à mon humour, en vu du stress qui s'imprégnait de la troupe de production, une ouverture de porte nous fîmes sursauter.
Chase s'avança sans nous jeter un seul regard. Il chattait sur son Smartphone.
Il s'installa finalement sur le siège à coté du mien devant nos regards consternés.
Je pris le temps de l'observer deux secondes. Ses cheveux noirs étaient bataillés ce qui contrastait fortement avec sa tenue beaucoup plus entretenue. Il possédait un T-shirt moulant ainsi qu'un jean slim. Cette paire d'habit faisait atrocement ressortir sa musculature.
Nous finîmes par entendre son nom hué. La tête d'un autre homme, brun qui semblait tout juste un peu plus agé que lui, enragé pénétra dans la salle.
En nous apercevant, il se calma littéralement.
« Je suis désolé du retard, vous connaissez Chase... soupira t-il. »
Non je ne le connaissais pas.
Je présumais que cet homme était son agent.
Je m'attendais à tout sauf à ça, tout sauf apercevoir une petite star prétentieuse à mes cotés. Calme toi Alexis, il devait sûrement avoir ses règles, c'est tout.
Chase releva sa tête un instant avant de répliquer.
« Vous auriez du café ? »
Je tombai de bien bas. La seule parole qu'il venait de prononcer m'emplissait de haine. Il avait suffit de quatre mots pour qu'il m'agace. Je détestais les gens prétentieux.
« Evidement, répliqua de producteur en essayant de garder son sang froid. Vous en voulez également Mrs Collins ? »
Je secouai la tête poliment.
Une fois qu'il fut servi, son manager lui tendit un spéculos tout en lui jetant un regard plein de haine. Chase lui souris ironiquement avant d'enfin s'intéresser au monde qui se trouvait à ses cotés.
« Nous pouvons commencer, répliqua le brun, tout en brandissant un sourire. »
Il se permettait d'arriver en retard, de nous ignorer, de demander un café, et pour finir, c'était lui qui posait le ton de la réunion? Mais pour qui se prenait-il bon sang ?
Mes points se serrèrent. Il fallait que je reste calme. Il avait sûrement mal dormis et s'était réveillé du mauvais pied. Il n'était pas tout le temps comme ça, me disais-je en tentant de me rassurer.
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HEY
Me voici de retour! Votre avis sur le chapitre?
Oui contrairement à incompatible, je posterais plus souvent vu que les chapitres sont plus cours. Surtout que les vacances arrivent à grand pas !
J'ai hâte !
La suite arrive bientôt ;) Merci à tout ceux qui suive cette histoire aussi ^^ ♥♥