Warhead

By OhMercury

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BOY'S LOVE - En 2542, alors que la terre est dévastée par les guerres passées, l'humanité tente de survivre d... More

Prologue
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
XXII
XXIII
Épilogue

I

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By OhMercury


Il avait faim, et soif. Il ne se souvenait plus de la dernière fois qu'il s'était nourri, ou vu la lumière du jour, ou vu un autre être que lui dans ce désert de métal. Tout autour de lui, la poussière lui barrait l'horizon. Une épouvantable odeur de soufre saturait l'air et il n'avait plus son masque pour s'en protéger.

Au début de son exil, il avait voulu survivre, par tous les moyens. Il s'était rattaché à la vie dans un espoir fou de trouver une place dans ce monde. Mais il était bien trop petit, bien trop faible devant l'immensité de sa prison de gravats.

Et aujourd'hui, plusieurs mois plus tard, il était arrivé à la conclusion qu'il allait mourir, là, au milieu des ruines d'un Ancien Monde qu'il n'avait jamais connu et qui n'avait jamais voulu de lui. Il avait été bien sot de croire qu'il pouvait survivre seul.

Las de tout, le corps douloureux, il se laissa choir sur ses genoux. Le reste du corps n'allait pas tarder à suivre. Allongé sur le dos, attendant la mort, il se mit à divaguer. Au-dessus de lui, dans le ciel, volait un grand rapace, faisant battre ses ailes dans l'épaisse brume.

Ils étaient cinq, mais ils n'étaient pas au complet. Certains d'entre eux étaient morts, de maladie ou tués par une main humaine. D'autres étaient partis vers le sud. Ils s'étaient dit adieu sans savoir s'ils allaient se revoir un jour.

Uriel était le plus grand et le plus robuste d'entre eux. Unanimement, il avait également été décidé qu'il serait leur guide.

Le petit groupe marchait vers l'est depuis des semaines déjà. A de nombreuses reprises, ils avaient été ralentis pour accomplir leur mission.

Et aujourd'hui encore, ils auront du travail. Uriel fit un geste de la main et tous se stoppèrent. Au loin, à quelques mètres, gisait un corps parmi les décombres. Le reste du groupe remarqua également sa présence, et dans un consentement silencieux, ils accélérèrent le pas pour s'approcher de leur découverte.

Arrivés à moins d'un mètre, Uriel décèlera et demanda aux autres de le laisser faire. Il ne savait pas ce qui était le plus dangereux, entre les cadavres chargés de gaz de fermentation qui pouvaient explosés à tout moment, ou les vivants devenus fous qui lui sautaient à la gorge. D'un pas prudent, il s'approcha lentement. Il s'agissait d'un homme, il ne devait pas avoir plus de 25 ans et il ne portait pas de masque. Lentement, Uriel souleva son bras et lui retira son gant pour s'assurer qu'il y avait encore du pouls. Il déposa ses doigts sur le poignet de l'homme et patienta. Lorsqu'il sentit un battement faire vibrer ses veines, il tressaillit légèrement. Sentir la vie était toujours quelque chose d'étonnant.

Mais soudain, l'homme gisant au sol bougea, et par expérience, Uriel recula. Mais il semblait bien trop faible pour être pris de folie. Lorsqu'il ouvrit faiblement les yeux, Uriel vit qu'ils étaient bleus. Il pensa d'abord qu'il était aveugle, mais lorsque son regard croisa celui du blessé, il constata que ce dernier le fixait avec intensité.

- Qui es-tu ? demanda Uriel.

L'homme ouvrit légèrement la bouche. Sa peau semblait craquer sous l'effort. Les gazes de la région lui avaient piqué les lèvres jusqu'au sang. Là, il émit un faible étranglement, mais rien qui puisse être compris.

- Je m'appelle Uriel. Tu es en sécurité avec nous. De quel clan ou de quelle faction viens-tu ?

Le blessé semblait totalement conscient, mais emprisonné dans un corps trop douloureux pour qu'il ne soit capable de parler ou de bouger. Pourtant, son bras se mit à trembler faiblement. Puis, d'un geste penaud, il pointa son épaule gauche. Là, Uriel vit qu'un morceau de sa veste lui avait été arraché.

- Alors, tu es un oméga. Tu n'as ni faction ni clan. Apportez-lui à boire.

Uriel s'était adressé aux quatre autres membres de son clan. Immédiatement, Aniel fit tomber sur le sol son sac à dos et fouilla à l'intérieur pour trouver une gourde qu'elle tendit ensuite à Uriel.

Lorsqu'il s'approcha du blessé pour l'aider à boire, Uriel comprit alors que l'eau n'avait plus coulé dans sa gorge depuis bien longtemps. L'homme retrouva un peu plus d'énergie et à peine eut-il senti le froid mordant du liquide, qu'il se releva légèrement et agrippa le bras d'Uriel, comme de peur que la gourde ne lui soit retirée trop tôt. Mais Uriel le laissa boire jusqu'à la dernière goutte, étanchant ainsi sa soif pour un moment.

- Est-ce que tu crois que tu peux marcher ? Nous ne pouvons pas rester ici très longtemps, cette zone est infestée de gazes. On ne distingue même pas les nuages.

Pour toute réponse, l'homme acquiesça. Cependant, Uriel prit le temps de le détailler, et il n'était pas sûr qu'il soit en mesure de suivre leur rythme de marche. Ses joues étaient creusées, son teint était livide. Seuls ses yeux semblaient étonnamment vifs et pleins de vie. Pour le reste, il avait plutôt l'allure d'un vieux cadavre laissé au soleil.

- Nous pouvons te porter sur quelques kilomètres, le temps que tu retrouves un peu tes forces, nous avons une civière. Mais après ça, il te faudra marcher. Nous sommes fatigués nous aussi et il nous reste bien une bonne journée de marche avant de sortir de cette purée de pois.

L'homme continua de fixer Uriel avec intensité. La sensation de se sentir prisonnier de son propre corps, d'être limité par ses faiblesses était terrible, Uriel le savait très bien. Cependant, c'est tout ce qu'ils possédaient pour survivre.

La civière fut déployée et Uriel, aidé de Daniel, hissa le blessé. Il fut convenu qu'ils commenceraient à le tracter, et que le tour suivant reviendrait à Aniel et Jeliel. Tous les quatre étaient encore relativement en forme, alors qu'Haziel avait du mal à respirer depuis quelques jours. De la nourriture, quelques bouts de viandes de rongeur séchées, fut donnée au blessé pour l'aider à se rétablir au plus vite.

Ils marchaient depuis déjà des heures. Lentement, l'épais brouillard s'était quelque peu dissipé. A présent, l'homme marchait. Il était à la traine, et Uriel le surveillait constamment pour veiller à ce qu'il ne s'évanouisse pas, mais il les suivait. Cependant, il n'avait pas encore prononcé le moindre mot.

Lorsque la faible lumière diurne diminua, la nuit commença doucement à s'installer, chassant la chaleur étouffante, laissant place au froid incisif.

Ils étaient tous exténués, et il leur fallait s'armer de couches supplémentaires pour survivre à la nuit. Uriel décida qu'il était temps qu'ils s'arrêtent pour passer la nuit. Ils étaient sur une terre gondolée de collines plus ou moins hautes, idéale pour s'y abriter.

Au pied d'une bute à la pente raide, ils établirent leur campement. Jeliel avait été chargé de s'occuper de chauffer de quoi manger. Haziel quant à lui, toujours aussi faible, dormait déjà.

L'homme qu'ils avaient recueilli s'était légèrement éloigné d'eux et fixant un point sur l'horizon. Uriel décida qu'il était temps d'aller lui parler.

Sans s'annoncer, il s'installa à côté de lui et observa pendant un temps la même direction. Puis, il enleva le masque qui lui recouvrait le visage pour se sentir plus libre.

Lorsque l'inconnu posa pour la première fois les yeux sur son visage nu, il se figea. Pendant de longues secondes, il le scrutait avec une expression étonnée. Les yeux d'Uriel possédaient une particularité surprenante, ils étaient de couleur distincte, l'un était bleu, l'autre marron. Le contraste était saisissant. Il était sans doute le résultat d'une mutation causée par les retombées radioactives.

- Eh bien, qu'est-ce qu'il y a ? demanda finalement Uriel.

Aussitôt, l'homme reporta son attention sur l'horizon sans donner la moindre réponse.

- Tu sais, il faudra bien que tu nous en dises plus sur toi. Donne-moi au moins ton nom.

Là, pour la première fois, ses lèvres émirent un son intelligible.

- Bishop.

- Très bien, Bishop, moi c'est Uriel. Les autres qui sont avec moi sont Jeliel, Haziel, Aniel et Daniel.

Le dénommé Bishop jeta un regard étrange à Uriel, il semblait sceptique.

- Les rimes, c'est fait exprès ?

- Nous avons choisi nos noms. Ceux donnés à notre naissance ne représentaient plus rien. Ils avaient été donnés par un clan ou une faction auquel nous ne nous identifions plus.

- Et quel est votre clan à présent ? demanda Bishop.

- Nous faisons partie des Auxilium, nous apportons aide et réconfort aux plus faibles, aux blessés. Nous avons pour mission de n'abandonner personne, de soigner les malades, de veiller sur les autres sans aucune distinction de clan ou de faction.

Les clans et les factions déterminaient leur appartenance. Les clans comportaient moins de membres que les factions. Un groupe, un peuple, pouvait acquérir le nom de faction lorsqu'il était assez nombreux pour construire, ériger, créer.

- Un clan de cinq membres seulement ? demanda Bishop sur le ton de l'ironie.

- Nous sommes bien plus. Un autre groupe, bien plus nombreux, se dirige actuellement vers le sud.

- Et vous, que cherchez-vous vers l'est? Il n'y a rien vers l'est.

Uriel prit le temps de faire une pause. Il fixa à nouveau l'horizon. Au loin, on pouvait encore distinguer la zone infectée. Plus loin encore, une tempête grondait silencieusement.

- Nous voulons retrouver les survivants.

Dans le silence de la nuit, le rire de Bishop éclata.

- Les survivants, vraiment ? Est-ce que vous savez ce qui est arrivé dans les terres de l'est ?

- Bien évidemment, cette zone est la plus touchée. C'est pourquoi nous voulons tenter d'établir une connexion avec l'est pour venir en aide aux survivants. Nous possédons certaines technologies anciennes, nous maitrisons les rudiments de l'art de la guérison.

Peu convaincu, Bishop dévisagea Uriel avec un rictus mauvais.

- Il n'y a pas de survivants à l'est. L'Ouest peine déjà à trouver assez de nourriture, qu'est-ce qu'il peut bien y avoir à l'est ?

Uriel était habitué à ce genre de réaction. Aux yeux des autres, leur entreprise semblait folle. Pourtant, en faisant partie des Auxilium, il avait compris pourquoi il avait été un des rares enfants à pouvoir naître.

Il afficha alors un sourire à Bishop. En jetant un regard sur son visage, ce dernier se figea à nouveau. Quelque chose de puissamment radieux émanait des traits d'Uriel, et ce sourire était le plus honnête qu'il lui avait été donné de voir en vingt-quatre ans d'existence.

- Et toi, d'où venais-tu avant ton exil, Bishop l'oméga ? demanda Uriel sans perdre son sourire.

Bishop ne répondit pas directement. Il baissa les yeux et fronça les sourcils.

- Ne t'inquiète pas, rassura Uriel, je te répète que nous n'accordons pas d'importance aux factions et aux clans. Nous nous détachons de toutes ces guerres, elles ne nous concernent pas. Et je ne demanderai pas pourquoi tu as été exilé si tu ne veux pas me le dire.

L'homme qu'ils avaient recueilli semblait hésiter. Uriel comprenait sa réaction, mais un oméga n'avait plus grand-chose à perdre.

- Je venais de la ville de Zeaur.

- De la faction Black Steam ?

Bishop acquiesça à nouveau.

Les Black Steam étaient connus pour être un peuple belliqueux, en refus total avec la moindre autorité. Pourtant, ils se divisaient en castes très strictes. Un poste leur était donné à la naissance et ils se devaient de le tenir jusqu'à leur mort. Aussi, ils étaient enviés et craints de beaucoup, car ils possédaient une technologie ancienne redoutable, celle de l'art de la guerre. Zeaur, leur capitale, était une ville noire où chacun s'activait pour faire renaître d'anciennes machines infernales.

Uriel comprit son hésitation. Les Black Steam, en raison de leur puissance, n'inspiraient que méfiance aux yeux des autres factions et clans.

- Très bien, finit par répondre Uriel, tu pourras nous aider lorsqu'un de nos appareils sera défectueux.

- Je ne compte pas rester avec vous, s'empressa de rétorquer Bishop.

- Et où comptes-tu aller ?

Bishop ne répondit rien. Il ne semblait pas avoir creusé la question.

- C'est bien ce que je pensais, ajouta Uriel, tu n'as nulle part où aller. Un oméga est voué à mourir. Seul, il est impossible de survivre par ici.

Le visage de Bishop se durcit. Il savait très bien tout cela, il avait d'ailleurs été sur le point de mourir. Il avait accepté son sort, comme si chacun de ses membres lui criait de lâcher prise. Et il avait écouté son corps, avant qu'une voix ne le tire de son sommeil tourmenté.

- Et vous voulez peut-être me faire porter un de vos noms bizarres ? Bishop me convient très bien, merci, dit-il sur un ton acerbe.

Il ne savait pas très bien pourquoi, mais il avait envie que ce visage lumineux cesse de l'être. Il n'y avait pas de raison de sourire, il n'y avait pas de raison d'être heureux. Voir Uriel le regarder avec sérénité et patience l'exaspérait au plus haut point.

- Nous n'allons pas te demander de devenir un Auxilium, si c'est ça que tu crains. Nous n'avons jamais demandé à personne, d'ailleurs. Il s'agit d'un clan que l'on choisit d'intégrer. Quant au nom, nous n'en avons pas tous pris un nouveau. Certains se sentent en accord avec leur ancienne dénomination. Uriel, par exemple, est un nom qui m'a été donné par mon ancien guide.

- Ton ancien guide ? demanda Bishop, perplexe.

- Oui, au sein de notre clan sont choisis plusieurs guides qui sont alors à la tête d'un petit groupe. Pour ma part, je dois guider Jeliel, Haziel, Aniel et Daniel. Mon ancien guide, quant à lui, est mort. La maladie a eu raison de lui.

- Un peu comme le gars-là, qui dort déjà. Même à quelques mètres derrière lui je pouvais entendre qu'il ne savait pas respirer. Il va vous crever entre les pattes. A quoi pourrait bien lui servir un guide, dans ce cas ? ironisa Bishop, toujours aussi caustique.

Et là, il obtint enfin ce qu'il désirait. La mine d'Uriel s'assombrit et il perdit son indécent sourire. Pourtant, Bishop n'était pas plus satisfait. Il regrettait presque ses mots. Haziel était vraiment mal en point, et Uriel semblait affecté par cela.

Cependant, l'expression plus rationnelle d'Uriel lui rappela alors qu'il n'y avait plus de place dans ce monde pour un sourire heureux. L'espace d'un instant, il avait commencé à croire qu'il pouvait trouver une raison d'exister, sur les lèvres d'Uriel peut-être. Mais il chassa bien vite cette idée, et se maudit de regretter l'expression atypique de son sauveur.

- Haziel ne va pas bien, répondit-il enfin. Notre technologie ne peut rien contre le mal qui le ronge. Évidemment, nous ne pouvons pas tout guérir. Certaines maladies prennent possession de chaque cellule, de chaque organe. Pour ce qui est de ma mission, je tâcherai de guider Hariel jusqu'où il voudra aller.

Bishop avait du mal à les comprendre. Il ne savait pas pourquoi, dans un monde qui n'accordait même plus de place à la famille, ce clan d'aliénés avait décidé de venir en aide aux autres. En trouvant son corps, ils auraient mieux fait de le dépouiller de tous ses biens, de manger sa chair s'il le fallait. La survie seule devait être leur motivation. C'est ce que le désert de gravats lui avait appris.

- Au fait, quel était ton nom, avant ça ? questionna Bishop, curieux.

Uriel lui afficha un regard énigmatique et une naissance de sourire réapparut sur son visage. Il était pourtant suffisant pour faire resurgir chez Bishop son agacement, mais quelque part, bien qu'il ne voulait pas se l'avouer, il était également rassuré.

- Cela n'a plus aucune importance à présent.

Plus tard dans la nuit, Bishop se réveilla en sursaut. Ses rêves avaient été éprouvants. Il avait l'impression que son sommeil en avait été constamment parsemé, qu'il n'avait jamais connu la tranquillité. Mais il le savait déjà, il en était habitué, cela durait depuis des mois déjà.

Sur sa couche de fortune, il se redressa. Le froid lui piquait la peau, mais quelque part, la sensation lui faisait du bien. Il se surprit à apprécier le fait de se sentir en vie.

Soudain, un bruit à sa droite l'informa qu'il n'était pas le seul à ne pas pouvoir trouver le sommeil. Il se redressa et en entendant une quinte de toux particulièrement puissante, il reconnut Haziel.

- Ça n'a pas l'air d'aller, lui dit-il.

L'intéressé leva ses yeux vers lui. Il semblait plus jeune que lui de quelques années. Il avait les yeux hagards, mais malgré cela, Bishop pouvait deviner que son visage avait été rieur et doux, à une époque.

- Non, mais j'essaie de ne pas les ralentir, répondit Haziel avec une voix enrouée.

- Tu sais, c'est plutôt moi qui vous ai ralentis aujourd'hui.

- Je suis heureux que tu sois en vie.

Cette dernière réponse surprit tellement Bishop qu'il eut un léger mouvement de recul. Alors comme ça, ils étaient tous aussi allumés qu'Uriel.

- Tu ne me connais même pas.

- Notre mission est d'aider les autres. Je suis heureux si j'ai pu être utile aujourd'hui. Enfin... à part tousser et causer du souci aux autres, je ne sers pas à grand-chose en ce moment. Si jamais je deviens un poids trop lourd à porter, je demanderai à Uriel de me guider.

- De te guider vers où ?

Bishop ne comprenait décidément pas cette histoire de guide. S'il fallait les guider vers l'est, ce n'était pas bien compliqué, il leur suffisait de suivre les trainées radioactives.

Pour toute réponse, Haziel lui sourit. Même s'il était plus éteint que celui d'Uriel, Bishop retrouva sur son visage la même ébauche de sourire sincèrement heureux. A cet instant, la même confusion s'empara de lui. Mais étrangement, une légère chaleur accompagnait ce sentiment.

- Où est-ce que je suis tombé...

A cet instant, Bishop entendit un bruit de tissu froissé. Il tourna les yeux et recula en voyant qu'Haziel s'était rapproché de lui. A présent, leurs épaules se frôlaient.

- Ne t'inquiète pas, rassura Haziel, tu es entre de bonnes mains à présent. Uriel est un très bon guide. Hariel aussi est là pour veiller sur nous.

Bishop s'étonna un peu plus, il n'avait pas encore entendu ce nom auparavant.

- Qui est Hariel ?

- Il est mon meilleur ami, il a pris soin de moi lorsque ma maladie s'est déclarée. Il est là, à côté de toi, il nous observe. Je pense qu'il est un peu jaloux. Tu lui ressembles beaucoup, tu as les mêmes yeux.

Le jeune homme fixait un point à la droite de Bishop. Ce dernier tourna lentement la tête, croyant qu'un sixième membre les avait peut-être rejoints pendant la nuit. Mais à sa grande surprise, il ne vit personne. A sa droite s'étendant le paysage désolé dans lequel ils avaient marché pendant toute la journée.

Il tourna à nouveau son regard vers Haziel et le vit plus heureux encore. Il n'eut pas le cœur de lui dire. 


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