Tu aurais dû - Chasseurs d'om...

By HakunaTei

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Evan était un lycéen banal. Du moins, il s'évertuait à être comme tous ceux de son âge. Sauf qu'il voyait le... More

Evan.
L'ombre.
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33 -Chapitre final
Dernier mot !
TRÈS IMPORTANT !
:3
MAUVAISES NOUVELLES...

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By HakunaTei

- Mardi

Bip. Bip.

Je levais ma main et frappais mon réveil de mon poing. Il n'était que sept heure mais je commençais les cours à huit heure trente. Je me redressais sur mon lit et étirais mes bras au dessus de ma tête et je soupirais d'aisance. Je n'avais pas envie d'aller en cours. J'étais fatigué, comme chaque matin depuis quelques mois. Je n'avais eu qu'une heure ou deux de sommeil et ça m'épuisait. Je me levais et entrais dans ma salle de bain adjacente à ma chambre. Je rigolais en voyant mon reflet. J'étais un simple lycéen de 17 ans, d'un mètre quatre vingt, deux yeux marrons avec le contour de l'iris vert, des cheveux assez longs et une mèche sur la gauche à la façon Justin Bieber, des épaules carré, des abdos super bien dessiné et un V à faire baver toutes les filles. Non je rigolais, j'avais bien des épaules carré, les yeux et la coupe décrites précédemment mais mes abdos étaient dessinés sans trop l'être, pas comme les footballeurs de mon lycée et mon V était existent sans l'être trop. Je pris ma douche rapidement et m'habillais rapidement aussi. Je me coiffais et sortis de la salle de bain. Je pris mon sac sur ma chaise de bureau et y fourrais ma trousse, mon cahier de brouillon, mon agenda et deux cahiers de cours pris au hasard ainsi que quelques feuilles au cas où il y ait une interro surprise. Je jetais un coup d'œil sur mon bureau en ouvrant la porte de ma chambre pour être sur de n'avoir rien oublier.

- Evan ! Dépêche toi ! hurla une voix féminine.
- Oui ! J'arrive Charly, répondis-je.

Je soupirais et refermais la porte derrière moi en espérant avoir tout pris. Arrivé dans la cuisine, je balançais mon sac sur le sol et lançais un regard à ma sœur qui était de dos. Elle coiffait ses long cheveux lisses et roux en un chignon mal fait sur le haut de sa tête et elle soupirait n'arrivant pas à attraper son élastique. Je m'approchais doucement et l'aidais à attraper son élastique. Je l'embrassais sur la joue et elle me remercia en croisant mon regard. Ses yeux marron me sourirent et je lui souris en retour. Je m'assis sur une chaise du bar et ma sœur s'installa face à moi. Deux bols de céréales nous attendaient ainsi que deux verres plein de jus d'orange. Je bus le mien d'une traitre alors que ma sœur mangeait tranquillement ses céréales. Je pris mon téléphone après avoir posé mon verre et textais un de mes amis. Mon téléphone restait toujours dans la cuisine la nuit car je n'aimais pas l'avoir avec moi la nuit étant donné que je pourrais y jouer durant des heures et déjà que mes nuits sont courtes, je ne pouvais pas me permettre de ne pas dormir. Je dévorais aussi mes céréales après avoir lancé un coup d'œil à l'heure.

- Evan, ralentis. Tu as le temps.
- Ta gueule Charly, j'ai la dalle, lançais-je en lui tirant la langue après avoir avalé ma bouchée et elle rigola.
- Tu n'as pas dormi de la nuit hein ?

Je levais la tête de mon bol et la dévisageais. Elle soupira en croisant mon regard et je terminais rapidement de manger. Mon téléphone vibra quand je me levais de ma chaise.
"T'inquiète gars, je serai là dans dix minutes."

Je répondis un simple OK et rangeais mon bol et mon verre. Ma sœur but son jus et me regarda ranger ses affaires. Une fois la table rangée, je retournais dans ma salle de bain, je me brossais les dents, me mis du parfum et du déo et je retournais dans la cuisine. Je mis mon sac sur mon épaule, pris mon téléphone et partis à l'entrée mettre mes chaussures. Mes parents n'étaient pas là, ils étaient en Asie pour une affaire. Ils étaient agents et bossaient dans la même entreprise. Mais ils ne parlaient jamais de leur travail donc je ne pourrais même pas expliquer ce qu'ils faisaient de leur vie.

- La rousse ! Ramène toi, Seb est là !
- Ok le brun !

Je sortis dehors alors que mon ami sortait de sa voiture. Il tapa sa main dans la mienne et me sourit. Il faisait la même taille que moi, ses cheveux étaient courts et blonds et ses yeux étaient verts. Et il faisait parti de l'équipe de footballeur, vous imaginez donc son physique. Mais il était l'un de mes plus proches amis. Ma sœur arriva et ferma la porte derrière elle. Elle enlaça mon ami qui est aussi le sien et on monta dans la voiture de Seb. C'était lui qui venait nous récupérer car moi et ma sœur n'avions pas notre permis et je n'aimais pas prendre le bus. Ma sœur s'en foutait mais elle profitait du fait qu'une voiture nous était mise à disposition. Puis elle appréciait beaucoup Seb. Ce dernier démarra et on partit en direction du lycée, on en avait pour vingt minutes de route.

- Evan, je garde les clefs de la maison. Je rentre à seize heures.
- OK, répondis-je en ouvrant mon sac et cherchant mon cahier de brouillon.

Je le trouvais, le sortis et ouvris la page que j'avais griffonné le soir d'avant. J'adorais dessiné et hier soir, j'avais dessiné le tatouage que ma sœur aimerait se faire faire. Elle voulait absolument que ce soit moi qui le dessine donc je l'avais fait. Il s'agissait d'une rosace pleine de couleur et de vie qui était entourée d'une plume qui se désintégrait. Cette plume, pour Charly, représentait la mort alors que la rosace exprimait la vie. Je passais mon cahier à ma sœur qui se trouvait derrière moi et elle poussa un cri de bonheur.

- Mon dieu ! Evan, tu déchires ! Il est trop beau ! cria-t-elle alors qu'un sourire ornait mon visage. Regarde Seb ! Regarde !

Elle tendit le cahier vers mon ami et ce dernier risqua un regard vers le rétroviseur et il ouvrit la bouche de surprise puis il se concentra sur la route.

- Merde, Evan tu as super bien dessiné.

Je lui donnais un coup dans l'épaule et le remerciais alors que ma sœur hurlait encore. Puis elle se calma et me passa un tube marron clair.

- De l'anti-cernes.
- Oh, merci.

Je l'appliquais sous les rires de ma sœur et de mon ami qui se foutaient royalement de moi. Je grognais et finis de l'appliquer puis rendis le produit à ma sœur. Elle le rangea et on arriva cinq minutes après.

On sortit de la voiture et ma sœur partit après m'avoir déposé un baiser sur la joue.

- A ce soir !
- A ce soir beauté ! lui répondis-je.

Elle me sourit et fit un signe à Seb et rejoignit sa bande d'amies. Moi et mon ami partions en direction de notre groupe et je tapais dans la main de toutes les personnes présentes. Un des gars, Paul, plaça son bras autour de mes épaules et on partit en direction de notre salle de cours.

- Alors Evan, tu me racontes quoi de beau ? me dit Paul.
- Rien, et toi ? Tu as enfin le cœur prit
?

Il me regarda et rigola. Paul était gay, moi pas je pense car je n'avais jamais eu de petite-amie non plus. Je m'en fichais en fait. Mais ça avait rendu fou Paul quand je lui avait dit que je ne l'étais pas mais il avait fini par oublier. On était devenu de très proches amis et il avait fini par me considérer comme son petit frère. Même si je savais qu'il avait toujours des sentiments pour moi.

- Tu sais bien que mon cœur n'appartient qu'à toi, susurra-t-il en penchant son visage vers le mien.
- Eh Paul ! Stoppe ça !

Paul recula et rigola en croisant le regard moqueur de Damien, un de nos amis. Seb lorgnait sur les filles alors que ma sœur le fixait. Je poussais gentiment Paul en rigolant et on entra dans notre classe. Je m'assis à côté de Damien car nous étions en heure de science et qu'avec Damien, c'était une matière dont on avait rien à faire mais bon. Ma sœur entra pas longtemps après dans la salle avec ses amies. Et avec l'une d'elle se trouvait Harry. C'était un de mes amis aussi. Dès qu'il nous vit, il embrassa sa petite-amie et nous rejoignit. Il s'installa bruyamment sur la chaise face à moi et se tourna vers nous pour nous dire bonjour. Paul et Seb se trouvait sur ma gauche, Seb à côté de moi, alors que Damien était à ma droite. On discuta quelques minutes jusqu'à ce que le prof arrive. Je croisais le regard de ma sœur et elle me fit un clin d'œil moqueur que je lui rendis. Les sciences, c'est sa matière préférée.

Deux heures plus tard, le cours était fini. Nous n'étions pas en pause, ils nous restaient deux heures de langues. Le temps que notre prof arrive, je rejoignis ma sœur. Elle m'accueillit en se levant de sa chaise sur laquelle je m'assis. Elle s'assit ensuite sur moi et je passais mes bras autour de sa taille. Ma sœur et moi sommes très complices car nos parents sont rarement présent à la maison mais nous sommes quand même très proches d'eux.

- Charly, tu devrais aller lui parler un jour, dis-je à ma sœur dans son oreille.
- Non, il a d'autres filles à regarder.

Je soupirais, ma sœur était têtue comme moi. Je resserrais mon étreinte en écoutant ses deux meilleures amies parler de vernis à ongles. Ce ne sont pas des filles superficielles sans cervelles, elles sont même très intelligentes, c'est juste qu'elles aimerait savoir si le nail art Pokemon serait jolie ou pas pour la fête de Damien ce soir.

- Charly ! Tu en penses quoi ? demanda Zoé, la brune aux yeux bleus.
- Je ne sais pas, je m'en fous. Je n'y vais pas à la fête.

Je sursautais en entendant ça. Nos parents n'étaient pas là ce soir, nous étions mardi donc demain n'était pas une grosse journée. Et ces trois raisons faisaient qu'elle acceptait toujours. Je ne comprenais pas pourquoi elle ne voulait pas y aller.

- Quoi ? dis-je en cœur avec les deux filles.
- Je n'irai pas, murmura-t-elle au moment au moment où le professeur entra.

Je me levais en la bousculant et partis à ma place sans rien lui dire. Pourquoi ne voulait-elle pas y aller alors que j'y serai ? Je soupirais alors que Seb me bousculait d'un coup d'épaule.

- Eh gars, qu'est ce qu'il y a ?
- Ma sœur ne viendra pas à la fête de Damien et elle ne me dit pas pourquoi.
- Laisse la, elle te le dira en temps voulu, me sourit mon ami.

Je lui souris et le remerciais. Il n'avait pas tord, ma sœur m'en parlerait d'elle même, comme à son habitude. Je me détendis et souris en m'appuyant sur le dos de ma chaise. Le prof parla pendant deux heures et je pris des notes tout en faisant le con avec mes potes. Quand la sonnerie retentit, je mis tout en vrac dans mon sac et me levais à la suite de mes amis. On partit manger. Notre table partageait celle de ma sœur et ses copines. Zoé s'assit à côté de moi en déposant ses lèvres sur ma joue. Damien s'installa de l'autre côté de moi suivi de Paul. Ce dernier lança un regard noir à Zoé et me dévisagea. Je pouffais et lui envoyais un baiser. Il rigola et fit de même. Seb, Charly, Harry et Melly s'assirent face à nous. La copine à Harry rentrait chez elle manger donc elle n'était pas avec nous. Et puis aucun des gars l'appréciaient sauf Harry, bien sur. On mangea en rigolant comme à notre habitude. Charly et Seb nous faisaient face à moi et Zoé et ils étaient dans leur bulle, ils seraient adorables ensemble et je ne m'inquiétais pas, Seb n'était pas un connard et il considérait les filles comme des princesses. Sauf qu'il n'aimait pas ma sœur aux dernières nouvelles alors que Charly si. Tant pis, les sentiments n'en font qu'à leur tête. Zoé me draguait mais je m'en foutais royal, elle ne m'intéressait pas du tout. Harry et Melly parlaient avec Paul et Damien et ils rigolaient comme des malades. Melly était une fille adorable et super gentille. Ses cheveux courts arrivant à son menton et blonds la rendaient juste magnifique mais son style garçon manqué la rendait dur à cuir. Elle contrastait avec ma sœur qui adorait être féminine, sans abusé bien sur, je ne permettrais pas que ma sœur aille au lycée en jupe courte et haut décolleté. Mais une robe blanche marquée au niveau des hanches qui arrive juste au dessus des genoux avec une veste en cuir courte noire, ça me va parfaitement et elle est carrément canon comme ça. Aujourd'hui elle portait cette tenue là et plus d'un garçon la regardait.
J'entamais mon dessert comme toutes les personnes présentes à cette table quand Paul nous informa de l'heure qu'il était.

- Treize heures les gars, on commence dans trente minutes. Les fumeurs, dépêchez vous.

Harry, Zoé et Damien hochèrent la tête et dévorèrent leur dessert puis sortirent rapidement. Zoé déposa à nouveau ses lèvres sur ma joue. Un léger frisson de dégoût parcourut mon échine.

- C'est bon maintenant, va fumer ta clope et dégage, grogna Paul sous le rire de Seb et Damien.

Zoé porta la main à son cœur et reposa ses lèvres sur ma joue mais un peu plus près de mes lèvres. Cette fois, c'est Charly qui s'énerva.

- N'abuse pas Zoé, va fumer.

Son amie acquiesça et attrapa Harry par le bras alors que Damien mettait ses mains dans ses poches et ils partirent dehors après avoir ranger leur plateau. Je pris la place de Damien et Melly s'assit à côté de moi.
On discuta avec Seb, Charly et un mec arrivé de nulle part parla à ma sœur. Elle semblait le connaître car elle lui sourit de suite.

- Charly, tu voudrais pas sortir au cinéma avec moi ce soir ? Tu es vraiment jolie aujourd'hui, dit-il avec un sourire malicieux sur le visage.

J'ouvris la bouche de surprise. Le mec proposait à ma sœur de sortir car elle était belle aujourd'hui ? Il voulait juste coucher avec et après la laisser comme une merde ou quoi ? Si elle accepte, je la...

- Mec, dégage d'ici. Elle n'ira nulle part avec toi surtout que tu l'invites parce qu'elle est belle et que tu veux te la faire, gronda Seb.

Charly hoqueta de surprise et je souris malicieusement. Seb n'était pas indifférent. Melly applaudit mon ami et Paul passa son bras autour de mes épaules et approcha ses lèvres de mon oreille.

- Ils finiront ensemble, c'est une certitude, murmura-t-il.

Je lui souris et il posa ses lèvres sur ma joue. Il se recula après et me sourit méchamment tout en attrapant mon menton de sa main libre. Il encra son regard dans le mien et attrapa sa lèvre inférieur entre ses dents.

- Tu mériterais que je t'embrasse parce que l'autre salope n'en était pas loin.

Je déglutis et pouffais. Je reportais mon attention sur ma sœur face à moi et le mec alors que Paul posait sa tête sur mon épaule, toujours son bras autour de celles-ci. Ça ne me dérangeait pas, les avis des autres je m'en foutais tant que moi, je savais la vérité.

- Bon, Marc, je ne sortirais pas avec toi alors pars, dit ma sœur d'une voix ferme.

Je regardais ma sœur et Seb sourit méchamment au gars. Paul resserra son bras autour de mes épaules alors que Melly se levait et posait ses mains sur les épaules de Marc. Elle le poussa loin de notre table et prit sa meilleure amie dans ses bras. Je rigolais en les voyant et Seb me tapa dans la main et celle de Paul. Harry, Damien et Zoé nous rejoignirent et la seule fille du trio grogna quand elle me vit avec Paul. On leur expliqua l'histoire de Marc et Charly, qui ne s'était même pas commencée, et nous rigolions tous à nouveau. On repartit en cours car on commençait dans dix minutes. Paul était toujours collé à moi car je savais que ça ne lui plaisait pas que ce soit Zoé qui me colle. Devant la salle de cours, Paul me plaqua contre le mur et me regarda intensément. Je savais ce que ça allait engendrer. C'était déjà arrivé. Je repoussais Paul de mes deux mains sur son torse et lui souris timidement alors que Zoé avait un air vainqueur.

- Tu vois Paul ? demanda Zoé mesquinement. Il n'est pas gay alors tu ne l'auras pas.

Là, elle m'a énervé. Elle croyait vraiment que Paul ne m'avait jamais embrassé ? C'était faux, bien sur qu'il m'avait déjà embrassé et ça ne m'avait pas dérangé. Mais je lui avais fait comprendre que ça n'arriverait qu'une seule fois. Et il l'avait compris. Sauf que là, Zoé poussait le bouchon trop loin. Je voyais dans le regard de Paul qu'il pensait la même chose.
J'attrapais donc Paul par la nuque, il me sourit et m'attrapa par les hanches et colla nos deux corps. Puis il m'embrassa sous les yeux de tous nos amis et lycéens au alentour. Zoé poussa un cri horrifié alors que nos amis explosèrent de rire. Je m'écartais de Paul, mort de rire et lui aussi.

- Bande de malade ! hurla Zoé en entrant dans la salle de cours.
- Mais Zoé, on n'est pas ensemble, cria Paul en rigolant. Tu étais juste trop chiante alors on a fait ça !

Il la suivait en s'excusant alors que je prenais place à ma place, toujours pareil que la matinée passée. Les autres élèves de ma classe et du lycée savaient que Paul et moi n'étions pas en couple car tout le monde savait que Zoé me désirait et que moi non.
Damien me donna une tape dans le dos et le prof entra alors que Paul s'asseyait à coté de Seb et il me fit un clin d'œil. Nous étions en art.

- Bon, aujourd'hui, l'art abstrait, se lança le professeur en posant sa veste sur la chaise.
- Monsieur ! s'exclama un élève. Hier vous avez dit qu'on travaillerait sur les tribales !
- Hervé, je m'en souviens. Mais je n'ai pas envie de faire ce cours alors on va travailler sur l'art abstrait.
- Mais Monsieur ! criais-je. Vous nous l'avez dit !
- Evan ! Je viens de dire non.
- Merde !

Je pris mon sac et me levais de ma place alors que le prof m'appelait et me hurlait de retourner m'asseoir. Arrivé à la porte, ce fut la voix de Charly qui m'arrêta.

- Evan, pose ton cul sur la chaise, m'imposa-t-elle.

Je me tournais vers elle, les yeux écarquillés par le ton de sa voix. Tous les élèves de la classe nous regardaient et le prof souffla. Il savait que Charly était la personne ayant le plus d'autorité sur moi. Il la remercia d'un signe de tête et se tourna à nouveau vers moi. Je lançais un regard noir à Charly et elle me sourit, elle savait d'avance que si elle m'imposait de rester, j'allais le faire. Aucun élève ne se moqua du fait que Charly, étant plus jeune que moi, me dominait en ce moment. Ils savaient tous qu'elle est ma sœur, ma raison de vivre et ils le comprenaient tous parfaitement. Comme quoi ils ne sont pas tous con.

- Evan, soit vous restez, soit vous sortez.
- Je reste, soupirais-je.

Il soupira aussi mais de soulagement et je me rassis à ma place. C'était à chaque fois pareil, ce cours était mon préféré mais le professeur changeait chaque jour d'avis et quand ça ne me plaisait pas, j'avais cette réaction. Et soit je partais de cours soit je restais. La plupart du temps, je partais. Le professeur continua son cours sur l'art abstrait mais je n'écoutais rien. L'après-midi passa rapidement, ma sœur était partie depuis une heure mais j'étais encore en heure de sport.
La sonnerie indiqua dix-sept heures et je partis me changer. Je me douchais, m'habillais et attendis les garçons devant les vestiaires. Seb me rejoignit en tenue de foot.

- Entraînement, dit-il devant mon air interloqué. Tu viens à la fête ce soir ?
- Je vois avec ma sœur et je t'envoie un message, dis-je en haussant les épaules.

Il hocha la tête et partit sur le terrain rejoindre son équipe et l'entraîneur avec Damien qui l'attendait. Harry et Paul me rejoignirent et on prit le chemin jusqu'à la voiture de Paul.

- Je ne vais pas à la soirée et vous ? nous informa Harry.
- J'y vais ! Il devrait y avoir de beaux mecs, marmonna Paul.
- Doucement, riais-je en lui donnant une tape sur l'épaule. Et je vais voir avec Charly si j'y vais.

Harry hocha la tête et monta à l'avant de la voiture à Paul, siège passager. Je montais derrière et Harry m'expliqua qu'il avait rendez-vous avec sa copine. Paul me déposa devant chez moi, je dis au revoir aux garçons et promis à Paul de lui envoyer un message si je venais. J'entrais dans la maison et appelais Charly.

- Dans ma chambre, monte.

J'enlevais mes chaussures et montais dans ma chambre. Je posais mon sac sur ma chaise de bureau, mon téléphone sur mon bureau et je me changeais à nouveau pour être à l'aise. Je mis rapidement un jogging noir et un débardeur blanc et je rejoignis ma sœur. Elle était allongée sur son lit sur le ventre, son agenda et son cahier de science face à elle, un crayon dans la bouche, les coudes appuyés sur le lit. Je m'allongeais sur le dos à côté d'elle et soupirais.

- Qu'est ce qu'il y a ? m'interrogea-t-elle sans lever les yeux de son cahier.
- Je suis crevé, ma journée a été longue. Tu vas à la fête ce soir ?
- Non, je te l'ai déjà dis, répondit-elle en griffonnant des mots que son cahier
- Pourquoi ? demandais-je en me tournant sur le ventre, ma tête entre mes bras croisés.
- Je n'ai pas envie d'y aller, c'est tout, souffla-t-elle.

Je me redressais rapidement et elle sursauta. Je descendis de son lit et marchais rapidement. Elle est débile, je m'inquiète pour elle. Je détestais quand elle réagissait comme ça, ça voulait dire quelle avait un problème. Je sortis de sa chambre et entrais dans la mienne. J'envoyais un rapide message aux garçons pour leur dire que je n'irai pas à la soirée. Je récupérais mes écouteurs et mon iPod et allais à l'entrée. J'enfilais mes basket et Charly arriva en courant, les larmes aux yeux. Elle attrapa mon bras et je m'arrachais violemment à sa poigne.

- Evan, je suis désolée, couina-t-elle. Je n'ai juste pas envie d'y aller.
- C'est bon, j'ai compris Charly ! m'énervais-je. Je vais courir, ne m'attends pas pour manger. Commande des pizzas, j'ai laissé l'argent sur le comptoir.

Je soupirais et la regardais dans les yeux. Elle n'était pas bien mais je m'en fichais, elle est ma sœur et j'osais espérer qu'elle me dira ce qui la dérange. Je soupirais et déposais tout de même mes lèvres sur sa joue. J'ouvris la porte et sortis. J'enfonçais mes écouteurs dans mes oreilles alors que ma sœur fermait la porte et mis la musique en marche. Puis je partis à petites foulées en direction du parc.
La musique et le sport combiné me permettaient de me calmer, de respirer et de me sentir vivant. Je me vidais les poumons, le cerveau et les pensées. Je ne cherchais pas à résoudre le mystère de ma sœur, je cherchais juste à me défouler.

- Ne fuis pas...

Je m'arrêtais net et arrachais les écouteurs de mes oreilles d'un geste brusque. Je tournais sur moi même mais personne n'était au alentour. J'étais seul, dans un parc où seul le vent faisait signe de vie. Je remis mes écouteurs et répartis en foulées légères en direction de la maison. Cette voix ne m'était pas inconnu mais j'en faisais toujours abstraction. Comme maintenant.

À dix minutes de chez moi, une main frôla mon bras. Cette fois, sous la peur, je trébuchais et m'écroulais ventre à terre. Un rire émana sur la droite et je me relevais à l'aide de mes mains. Personne n'était là. C'était la première fois qu'il y avait un contact physique. La toute première fois. Je soupirais et me penchais en avant, mes mains sur mes genoux, le regard fixé au sol. Je repris mon souffle et m'étirais. Je repartis à pied à la maison, courir ne servait plus à rien.

Quand je fus devant la porte d'entrée, j'enlevais mes chaussures et ouvris la porte. Charly était sur le canapé, une part de pizza dans les mains. Je posais mes chaussures, enlevais mon t-shirt et m'assis à ses côtés en dévorant une part de pizza quatre fromages. La télé passait une rediffusion d'une série. Je mangeais quatre autres parts de pizza et je partis à la douche. Une fois sorti de celle-ci, je me mis face à la glace et enfilais mon short de nuit. Je me brossais les dents tout en admirant mon reflet. J'étais fatigué, des cernes étaient présents sous mes yeux. Je soupirais et me rinçais la bouche quand on toqua à la porte.

- Evan, il faut qu'on parle. Et ton téléphone n'arrête pas de vibrer.

J'ouvris la porte et fis face à ma sœur. Elle était déjà en pyjama et ses cheveux étaient lâchés sur ses épaules. Elle était éblouissante. Elle avait mon téléphone dans les mains et je lui pris. Deux appels manqués et trois messages. Je soupirais encore une fois et levais les yeux vers ma sœur.

- Tu veux parler de quoi ?
- De... Je... bégaya-t-elle
- Écoute Charly, tu n'avais pas envie d'y aller, ce n'est pas grave. Tu aurais quand même pu m'expliquer pourquoi ! Je suis ton frère hein ?! m'énervais-je.
- Je le sais, mais je n'ai rien à dire, me dit-elle calmement. Je ne voulais pas y aller c'est tout.
- Tu fais chier.

Je passais à côté d'elle et entrais dans ma chambre en claquant la porte derrière moi. Je l'entendis faire de même quelques secondes après. Je soufflais et m'affalais sur mon lit. Les messages venaient des garçons qui me répondaient qu'ils étaient dégoutés. Je ne leur répondis pas, ils devaient être bourrés car il est déjà vingt trois heures. Je m'assis sur mon lit et passais mes mains sur mon visage. Je devais aller me coucher, demain j'avais école. Je sortis de ma chambre, téléphone en main. Je le posais sur le bar de la cuisine et pris un verre d'eau que je bus rapidement.

Je retournais dans ma chambre en étouffant un bâillement et je m'étalais dans mon lit. Tout en jetant un rapide coup d'œil à mon réveil qui indiquait vingt trois heure vingt quatre, j'écoutais attentivement chaque bruit de la maison pour au final, être sur que ma sœur dort. Il me restait donc six petites minutes avant qu'ils arrivent. Je me relevais de mon lit et enfilais une veste grise. Je m'avançais vers la fenêtre en passant une main dans mes cheveux. J'ouvris rapidement ma fenêtre et passais dedans. Je resserrais ma veste autour de mon torse en me dirigeant vers le grand chêne à gauche de ma maison. Je m'assis dos à lui et appuyais mon dos contre son torse en admirant la forêt face à moi. Ma maison se trouvait dans un village tranquille, MountGramy, et à vingt minutes de voiture d'ici, il y avait la ville GramyCity. Elle était située en retrait, près d'une forêt et la maison la plus proche de la mienne se trouvait à un kilomètre. J'étais à l'arrière de la maison, dans le jardin.
À gauche, il y avait un grand chêne ainsi que deux balançoires. Au fond, une serre était montée et vitrée, on y voyait des fleurs en masses. Ma mère s'en occupait dès qu'elle rentrait sinon, c'était Charly qui s'en occupait. À droite se dressait une forêt de plusieurs kilomètres. Je m'y aventurais souvent quand j'étais jeune avec ma sœur. On y passait nos journées.
Alors que la lune continuait de s'élever dans le ciel, des êtres translucides et verts apparaissaient lentement. Je voyais leur halo mais je ne les regardais pas. Je ne les regardais jamais car je ne devais pas le faire sinon je perdrais, je perdrais et je tomberais dans le jeu.
Je m'allongeais sur le dos dans l'herbe et comme d'habitude, je les laissais me bercer.

Leur voix, leur rire, leur discussion me procuraient des frissons le long de mon échine. Quelques pas vinrent vers moi et une main effleura mes cheveux comme chaque soir. Je savais que c'était la femme à la voix douce. Elle me demanda de les rejoindre, comme chaque soir et comme chaque soir, je refusais. Elle soupira et repartit en trainant des pieds alors que des enfants rigolaient. Je souris et calais ma tête un peu mieux sur mes bras. Je soufflais doucement de contentement, j'étais bien.

La brise n'était pas fraîche, l'air était doux. La lune était dans le ciel, au dessus de nous. Je l'admirais en entendant des voix s'élevaient et des rires fusaient de partout. En entendant un enfant pleurer, une mère accourir et lui murmurer qu'il n'avait rien, un déclic se fit dans mon cerveau. Je devais les voir au moins une fois, je devais les regarder.

Je devais voir qui ils étaient, qui j'écoutais depuis plusieurs mois, qui me rejoignaient le soir alors que le village dort. Je me redressais sur mes coudes en fermant les yeux alors que ma tête basculait en arrière. Je devais le faire. Je me redressais en position assise et ouvris les yeux en fixant mes pieds. Puis, tout doucement, je me tournais vers eux.

La première chose que je vis fut un attroupement de personne autour d'un faux feu. Je clignais plusieurs fois des yeux et m'assis contre le tronc pour les avoir face à moi. Je n'arrivais pas à croire que je les voyais. Ils étaient une quinzaine.

Les enfants couraient derrière un ballon imaginaire, les jeunes adultes dansaient autour du feu alors que les anciens étaient assis au sol à discuter et rigoler. Un couple avec une femme enceinte étaient assis dos au feu et l'homme s'amusait à faire des hombres chinoises ce qui amenait la femme à rire. Un jeune et une petite fille étaient à l'écart et cueillaient des fleurs imaginaires. Les traits de leur visage se ressemblaient. Un frère et sa soeur. Je continuais de promener mon regard sur tous ces gens qui avaient quittés le monde trop tôt et qui devaient rester sur cette planète. Le couple avait des brûlures au visage, sûrement mort dans un incendie. Le frère et la soeur avaient un trou d'une balle dans le torse chacun et du sang qui avait séché dessinait une trainée sur leur vêtement. Cette vision pinça mon coeur douloureusement et les larmes montèrent. Je baissais les yeux et les relevais rapidement en entendant les enfants rigoler et hurler "but". Ils avaient imaginé des buts et un petit garçon de cinq ans à peine, les bras levés au ciel, courait partout en criant qu'il était trop fort. Je rigolais doucement alors qu'une petite fille sautait partout en applaudissant. Ils étaient six enfants, entre cinq et neuf ans facilement. Six enfants qui portaient des marques de brûlures, de frappes, d'étranglement, de balles, de griffures, de roues sur le corps. Je pinçais les lèvres en les regardant, putain. Que le monde est mal fait. Les anciens étaient toujours dans leur coin à parler. Ils étaient tous proches et deux dames surveillaient les enfants.

Le plus vieux se leva alors en souriant et demanda à tout le monde de se rapprocher. Les enfant arrêtèrent de courir et se rendirent devant le feu alors que le frère et sa soeur se rapprochaient, la petite tenant la main du grand. La femme enceinte se tourna avec l'aide de son mari et appuya sa tête sur l'épaule de ce dernier.

L'homme tapa ses mains l'une contre l'autre et leur sourit à tous alors qu'un sourire ornait aussi mon visage. Il était le plus vieux oui, mais il était d'une sagesse infinie. Je le savais car quand le silence se faisait présent comme maintenant, il allait dire des choses vraies, des choses véridiques. J'aimais ses discours, j'aimais sa vision des choses. Et là, je pourrais même le voir parler, sourire et partager avec les plus jeunes sa vie. Je souris encore plus en le voyant tapoter doucement l'épaule d'un adolescent qui venait juste d'arriver et qui s'assit à côté du frère et de la soeur. Lui aussi devait être un frère, il leur ressemblait énormement. Le jeune sourit et la petite fille lui prit la maint.

Alors que l'ancien allait parler, je vis ses yeux s'écarquiller. Il tourna lentement la tête sur sa droite pour voir la forêt qui était face à moi. Et là, tout s'enchaîna rapidement.

- Fuyez !

Comme un seul homme, tout le monde se leva, tous coururent et partirent rapidement. Des enfants hurlaient et les vieilles dames les attrapaient et les enveloppaient avant de disparaitre en une fumée verdâtre. La femme enceinte pleurait alors que son homme passait son bras sur ses épaules et ils disparurent aussi. Les trois enfants de la même famille se prirent dans leurs bras et s'évaporèrent doucement. En moins d'une minute, il ne restait plus que moi, le vieux et la forêt.

Le vieux souffla et se tourna entièrement vers la forêt après avoir vérifié que tout le monde était bien parti.

- Sors de là ! Montre toi ! Ils sont tous partis ! Il n'y a plus que moi, criait le vieu.

Je me levais doucement et avançais en faisant le moins de bruit. C'est alors qu'une ombre sortit de la forêt. Le corps de l'ancien se raidit et je m'arrêtais net, le dos droit. Elle s'avança lentement. Une cape noire recouvrait tout son corps, frôlait le sol alors qu'elle s'avançait toujours vers l'ancien.

- Ça m'énerve de toujours les voir s'enfuir. Ne pourrais-tu pas me laisser en tuer un seul ? Comme la petite fille qui reste avec le grand blond ? gronda-t-elle en s'arrêtant à trois-quatre mètres du vieux.

L'ancien ne répondit pas et serra son poing alors que l'ombre rigolait grassement. Mes muscles se tendirent alors qu'elle fouillait sa cape. Elle en sortit un pistolet et mon esprit réagit aussitôt.

Je hurlais, le vieux se retourna et l'ombre tira.

Les yeux de l'ancien s'écarquillèrent en m'apercevant et il s'écroula au sol alors que je courrais le rejoindre. Des pellicules vertes et blanches s'élevaient de son corps et il disparaissait, les yeux grands ouverts. Cette vision m'arrêta et je le fixais. Jusqu'à ce qu'il disparaisse.

L'ombre n'avait pas bougé, elle regardait le spectacle et je savais qu'elle prenait du plaisir. Je relevais le visage, mon sang était chaud, mes poings serrés et mes yeux agressifs. L'ombre releva aussi la tête vers moi et un sourire en coin apparut sur son visage. Trop, c'est trop.

- Toi, tu n'es pas un fantôme.

J'abattis mon poing sur son visage. Sa tête tourna vers la droite et le temps se figea. Elle ne bougea pas pendant quelques secondes, on entendait juste ma respiration saccadée. Je tentais de garder le contrôle mais c'était dur. Elle venait de tuer un pauvre vieux qui n'avait rien fait. Et cela me mettait hors de moi. L'ancien faisait peut-être déjà parti du monde des morts mais il était quand même toujours là. Et maintenant, il avait disparu. Et je savais qu'il n'avait pas disparu comme les autres, lui il était mort définitivement. L'ombre releva le visage à nouveau et se frotta la mâchoire.

- Ce n'était qu'un pauvre vieux.
- Ferme ta gueule, grinçais-je.

Elle rigola en basculant sa tête en arrière. Son rire était désagréable, narquois et moqueur. Et quand elle se calma enfin, elle se retourna et partit en direction de la forêt. Je voulais bouger, la frapper à nouveau mais mon corps était bloqué. Je ne pouvais pas bouger, je n'avais plus le contrôle sur rien. Je n'arrivais plus à parler et je commençais à stresser. A la lisière du bois, l'ombre se tourna une dernière fois vers moi et deux yeux verts apparurent. Ils étaient puissants, réprobateurs et menancants.

- On se reverra Evan. Et ce qui est arrivé au vieux est déjà arrivé à des milliers d'entre eux. J'en étais tué plus d'un.

Et elle disparut. Et je m'effondrais au sol sur les genoux, les mains devant moi. Je fixais le sol et tentais de reprendre ma respiration. Qu'est ce qu'il s'était passé ? Je me relevais tout pantelant et marchais jusqu'à la fenêtre de chez moi. Je ne contrôlais pas mes gestes mais déjà, je pouvais à nouveau parler. Ma main ouvrit la fenêtre et mes jambes sautèrent pour passer au travers. Une fois dans ma chambre, je refermais la fenêtre sans le vouloir et je m'écroulais au sol.

Il me fallut cinq minutes pour oser bouger. Je m'appuyais sur mes mains. Je bougeais mes orteils. J'avais le contrôle sur moi même. Je soupirais et m'assis en appuyant mon dos contre mon lit. Des larmes de rages roulaient sur mes joues. Un homme venait d'être tuer alors qu'il n'avait rien fait. J'avais frappé un inconnu. Et cette ombre m'avait menacé et elle connaissait mon prénom. Et je ne savais rien d'elle alors que j'avais l'impression qu'elle savait tout de moi. Cette histoire était folle. J'avais la ferme intention de retourner dehors et la rappeler en espérant qu'elle ne soit pas partie. Je me relevais doucement et tentais d'ouvrir la fenêtre. Je ne pouvais pas, elle était bloquée par je ne sais quoi. J'insistais comme un fou, insultais dans le vide, grognais et finis par abandonner. J'essuyais les larmes sur mes joues avec ma manche et enlevais ma veste ainsi que mon t-shirt. Je lançais un regard dehors et arrêtais de respirer en croisant ses yeux verts.

L'ombre était sous le chêne où je me trouvais avant. Sa cape la recouvrait toujours et ses bras étaient croisés sur son torse alors qu'elle s'appuyait sur le tronc. D'ici, je pouvais voir son sourire narquois et ses yeux verts moqueurs. J'encrais mon regard dans le sien alors qu'un sourire narquois commençait à prendre forme sur mon visage.

- Tu devrais aller dormir Evan.

Mon visage se décomposa en entendant sa voix. Je me tournais pour la chercher dans me chambre mais il n'y avait personne. L'hombre était toujours appuyée sur l'arbre. Je serrais des dents, lui montrais mon majeur gauche et détachais mes rideaux opaques. La fenêtre était maintenant cachée et la seule lumière de ma chambre était mon radio-réveil. Je me glissais jusqu'à mon lit et regardais l'heure. Une heure et demi du matin. Et demain, debout à sept heures.

Je me tournais dans mon lit pendant plusieurs minutes n'arrivant pas à trouver le sommeil. Je voyais ses yeux et son sourire à chaque fois que je fermais les yeux. Je revoyais l'ancien tomber devant moi, le visage choqué. Je revoyais ses enfants rires et le mari faire des hombres chinoises. Je revoyais le grand frère parlait à sa soeur et ramassait des fleurs avec son aide. Je revoyais l'adolescent en retard se faire tapoter le dos gentiment par l'ancien. Je revoyais les sourires de tous. Mais le plus souvent, c'était ces yeux verts montrant une haine sans fond. Mon corps fut parcouru de frissons et je repoussais la couverture des pieds. Il était déjà deux heures quarante trois. Je partis dans la cuisine après avoir allumé ma lampe de chevet et me servis un verre d'eau que je bus rapidement. Je reposais le verre dans l'évier et me rendis dans ma chambre, fermais la porte, me couchais dans mon lit et éteignis la lumière. Je me mis en boule dans la couverture et je finis par m'endormir.

"Je suis désolé Evan. Mais je devais mourir, c'était prévu. Il devait te rencontrer. - L'ancien."

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