Neptune 2

By henovaa

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Après la tempête vient le beau temps, cependant Alma l'attend encore. Trois mois après que sa vie se soit tra... More

Note de l'auteure
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24 - Ezra
Chapitre 25
Chapitre 26 - Noa
Chapitre 27
Chapire 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33 - Ezra
Chapitre 34
Remerciements

Chapitre 35

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By henovaa


♪ Happiest Year - Jaymes Young ♪

__

Le soleil se couche lentement sur le lac. Je suis debout sur le ponton, seule, face à l'étendu d'eau qui me paraît infini.

L'été s'annonce merveilleux. Je suppose qu'ils passeront tous un mois ici, au chalet de Charlie. Entre les baignades, les rires, les feux de camp et les danses folles que les filles nous font faire quasiment chaque soir.

Je vais manquer tout ça.

J'essuie une larme qui coule sur ma joue gauche. Je refuse d'y penser, pas comme ça, pas maintenant.

— Je savais que je te trouverais ici, entendis-je dans mon dos.

Je me retourne. Noa est derrière moi. Il s'est changé et a enfilé un short noir. Je me surprends à examiner ses avant-bras.

Les mêmes traces. Mais ici, personne ne nous en tient rigueur. Selon lui, on est des survivants. Si elles sont là, c'est parce qu'on a réussi à passer outre nos malheurs et qu'on peut désormais avancer. Je crois que j'aime bien sa théorie.

— Je me cache un peu, sourié-je.

Derrière, nous entendons nos amis qui rient comme des fous. Charlie, Ezra et Tommy ont chacune une des filles sur leur dos et ils tentent de faire une course le long de l'allée.

— Tu penses à quoi ? me demande-t-il en s'asseyant à ma gauche.

À un peu tout. À ce que je vais rater en ne restant pas et à ce que je vais découvrir en y allant. À mes amis que je n'oserais pas appeler souvent et qui me forceront sans doute à le faire au moins une fois par jour.

Au blond qui tient ma meilleure amie sur son dos et qui sourit en se rendant compte qu'ils ont gagné la course. Il me jette un rapide coup d'œil pour vérifier si je suis toujours là. Son visage s'apaise en me voyant lui sourire.

Je ne sais pas pourquoi c'est moi qui porte le surnom d'ange quand je le regarde. Il est merveilleux.

— À un peu tout... à cette dernière heure que je passe avec vous.

— C'était une chouette semaine, me sourit-il.

— La meilleure de ma vie, continué-je, émue.

Après le bal de fin d'année, on a tous décidé de venir passer notre dernière semaine à cinq ici, et on a évidemment convié May, Romy et Tommy. Il a fallu convaincre papa qui était un peu déçu, mais je crois que malgré moi, je lui en veux encore.

Je sais qu'il est malade. Et qu'il doit soigner sa dépression avant tout. C'est le plus important désormais.

— Tu nous appelles tous les jours. Et tu m'écris des lettres à la plume, continue-t-il en déposant un baiser sur ma tête.

— Hum, je vais peut-être utiliser un stylo.

Il sourit et nous nous relevons. Ezra se tient à l'écart, au bout du ponton. Il a beau ne porter qu'un short gris et un t-shirt blanc, je le trouve tellement magnifique.

C'est mon rayon de soleil.

— Je crois qu'il y a quelqu'un qui veut te parler... Je vous laisse.

Noa s'éloigne et sourit légèrement au blond. Ce dernier s'approche d'un pas lent vers moi.

— Tu sais que la vision que j'ai eu en arrivant était incroyable ? Tu étais debout et ta robe blanche volait légèrement. Avec le coucher de soleil, c'était magique.

— C'est exactement ce que je me suis dit quand je t'ai vu arriver, sourié-je.

Il me tend sa main. Je la serre fort dans la mienne et dépose ma tête au creux de sa poitrine. J'ai mal de le laisser ici alors qu'il me rend heureuse.

— Tu me dis quand est-ce que tu commences tes rendez-vous ?

— Promis.

Ezra a refusé d'assister à une réunion des alcooliques anonymes, mais il s'est inscrit à un groupe de soutien d'enfants qui ont subi des maltraitance physiques et morales. Il m'a dit que qu'une personne de confiance lui avait donné le contact. Je sais qu'en combinant ça et les séances chez le psychologue, il s'en sortira.

—Laisse-moi me souvenir de ton odeur, j'ai peur de l'oublier, soupire-t-il en me serrant contre lui.

Je ne dis rien, la gorge nouée par le flot de sentiments et de remords qui m'assaillent. Comment vais-je réussir à vivre sans lui ?

Je me reprends et lui demande de ne pas bouger. Quant à moi, je me dirige vers le début du ponton où j'ai laissé mon sac. Je souris en attrapant la petite boîte. J'espère que mon cadeau lui plaira.

— J'ai quelque chose pour toi, lancé-je en arrivant à sa hauteur.

— Ah oui ? fait-il, surpris.

Je souris et lui tend une petite boîte. Curieux, il l'ouvre et fronce les sourcils en sortant un bracelet.

— C'est un bracelet ?

— Retourne-le.

Son visage s'illumine lorsqu'il comprend. Une petite bleue est accroché au milieu, entre les lanières en cuir.

— Je trouvais que ça ressemblait bien à Neptune... Et comme ça, chacun de nous aura un petit bout de la planète.

— Tu es la meilleure, lance-t-il en me serrant contre lui.

Je lui arrache un baiser volé, mais il m'arrête et m'embrasse langoureusement. Je soupire contre ses lèvres. C'est cette sensation que je tente de mémoriser à la perfection. Ses lèvres légèrement charnues contre les miennes qui ont toujours un léger goût sucré.

—   Alma, Ezra ! Vous venez ? nous interrompt Romy.

Nous nous arrêtons et rions légèrement. Je détourne le regard, gênée.

—   Tu es vraiment sublime, me lance-t-il.

Main dans la main, nous rejoignons nos amis. C'est presque l'heure, je le sens.

—   On va faire un jeu des promesses, déclare Arya.

—   Les dernières n'ont pas été fameuses, osé-je avouer, reconnaissant mes torts.

—   On les annule ! Je déclare officiellement que les promesses datant de New York peuvent être rompues. Et maintenant, on en fait des nouvelles !

Chacun notre tour, nous déclarons solennellement quelque chose qui nous tient à cœur. De mon côté, je promets de revenir à Montréal dans deux ans. Et cette promesse, je ne compte jamais la rompre, pour rien au monde.

***

Le soleil se couche doucement sur la rive. Nous sommes tous installés dehors, autour du téléphone de Charlie. On regarde pour la millième fois la danse romantique de Noa et de notre professeure de français. Je crois que je n'oublierais jamais le moment où il lui a marché sur les pieds et qu'elle a grimacé. La pauvre.

—   C'est bon, ça fait au moins dix fois d'affilée, se plaint Le Brun. Pourquoi est-ce qu'on regarderait pas le discours d'Ezra ? C'était sympa, ça aussi.

Installée au creux des bras du principal concerné, je relève la tête vers lui, le sourire aux lèvres. Ezra a obtenu la meilleure note des épreuves. Il a eu l'opportunité de faire un discours lors de la remise des diplômes.

—   « Je ne sais pas si la vie vaut d'être vécue quand on ne connaît pas Alma Myaz. Merci pour m'avoir fait vivre la meilleure année scolaire de ma vie. », imite Noa.

Nous rions de bon cœur et je me serre un peu plus contre lui. C'était tellement mignon.

Soudain, nous entendons un klaxon de l'autre côté du chalet. Charlie se lève pour aller vérifier ce dont il s'agit. Je me fige, sachant très bien ce qu'il m'attend.

—   C'est ton père, me lance Charlie en revenant vers nous.

Je soupire. Il est là le moment que je redoutais tant. Je me love un peu plus dans le cou du blond. Les larmes me montent et je suis incapable de les contrôler.

—   Hey, me fait-il, tout va bien. On va tous t'accompagner à la voiture, me rassure-t-il.

—   Je ne veux pas y aller, soupiré-je.

—   Je sais. Je ne veux pas que tu t'en ailles non plus. Mais on a pas le choix parce qu'on a que seize ans et qu'on est deux petits adolescents complètement stupides et fous l'un de l'autre, me dit-il, m'arrachant un rire.

Il m'aide à me lever. Romy et Tommy sont partis accueillir papa. Je soupire en voyant la tête de ma meilleure amie qui a l'air aussi dévastée que moi.

Charlie est le premier à s'approcher de moi. Il me serre tellement fort que ma poitrine me fait mal.

—   Tu nous appelles tous les jours, compris ? Je t'aime tellement sis, merci d'être venue dans cette ville perdue. 

Ensuite, c'est Maylin qui me prend dans ses bras. Elle ne me dit rien. Je crois que si elle ouvre la bouche, elle se mettra à pleurer, et elle déteste montrer ses sentiments en public.

— Souris un peu, me dit Noa en me tirant vers lui.

J'éclate encore plus en sanglots. Il me serre contre lui et caresse délicatement mes cheveux.

—   Je te l'ai déjà dit mille fois, mais rien n'aura changé quand tu reviendras. Profite comme tu peux, ok ?

Je hoche la tête. Arya me saute presque immédiatement dans les bras et mes sanglots redoublent.

—   Ne m'oublie pas, s'il te plaît, m'implore-t-elle.

—   Tu crois vraiment que je vais oublier la sœur que je n'ai jamais eu ? Tu peux rêver, plaisanté-je entre deux larmes.

—  Alma, entendis-je dans mon dos.

Je me retourne. Papa est là et se tient sur le côté. Il n'a rien dit en voyant les traces que j'ai il y a un peu plus d'une semaine, et je le remercie pour ça.

— Je suis désolée ma chérie, mais il faut y aller, on a de la route.

Je soupire et m'éloigne de ma meilleure amie. Romy et Tommy me serrent brièvement dans leurs bras en me souhaitant plein de belles choses.

Je me tourne vers le blond. Il me sourit et s'approche de moi. À l'aide de ses pouces, il efface mes larmes présentes sur mes joues.

— Noa a raison, souris un peu, s'il te plaît.

— Je t'aime tellement, soupiré-je en me serrant contre lui.

Je ferme les yeux. Il me susurre qu'il m'aime aussi et je me l'imprime dans ma tête. Je n'aurais jamais imaginé m'attacher à autant de personnes et tomber amoureuse en venant ici. J'ai tellement appris, tellement vécu en si peu de temps. Et de devoir renoncer aux gens que j'aime, c'est vraiment cruel.

—   Tu profites. Deux ans, ça passe vite. Tu verras, quand tu seras ici, on sera tous les mêmes. Bon, j'espère que j'aurais un peu de barbe, avoue-t-il.

J'éclate de rire.

— Idiot.

— Tu adores ce surnom, pas vrai ?

Je secoue la tête et l'embrasse. Je ne compte pas le nombre de baisers que l'on s'échange, mais je sais pertinemment que ce sont les derniers.

—  Allez, il faut que tu y ailles.

Je me détache de lui en y laissant un bout de mon cœur. La sensation que je ressens est tout bonnement horrible. Je me sens déchirée de l'intérieur.

Une partie de moi reste ici auprès d'eux.

Je grimpe dans la voiture sans dire un mot. Papa s'assied en silence, et lorsqu'il démarre la voiture, je me tourne vers mes amis. Le blond me tend sa main que j'attrape immédiatement.

—  Je vous aime.

—  Nous aussi, répond le blond. On se voit dans deux ans, ok ?

— C'est promis, répondis-je.

Lorsque nous commençons à rouler, nos mains se lâchent le plus tardivement possible. Je me tourne vers eux et les regarde une dernière fois, le cœur lourd.

À dans deux ans.

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