Passer le cap

By Mia4744

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« T'es un sacré manège Blanche Tessier » Blanche a 26 ans, des amis et beaucoup d'anxiété. Elle vient de com... More

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VISUALS AND PLAYLIST
I. Blanche
II. Un rayon de soleil
III. Il faut de tout pour faire un corps
IV. Une bande de débiles
V. Un dessert amer
VI. Une haleine acide
VII. Une amie en or
VIII. Bergénie
IX.Peins moi en rouge
X. Sonia
XI. Eaux troubles
XIII. Au-delà du réel
XIV. Vide spatial
XV. Instruments tranchants
XVI. Message publicitaire
XVII. Identité prescrite
XVIII. Consumé.e
XIX. Anormalité monotone
XX. Désillusion romantique
XXI. Merci maman
XXII. Un pari de perdu, une pression sociale de retrouvée
XXIII. Sororité fratricide

XII. Plaies ouvertes

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By Mia4744

Sonia avait décliné la proposition d'Angelo -sans surprise, il était très triste- et décida qu'il était plus sage de rentrer chacun chez soi. Le docteur avait accepté de laisser Sonia partir et il lui rappela qu'elle aurait les résultats de ses analyses par voie postale. Ce n'était pas réellement son problème sur le moment, Sonia avait hâte de rentrer. Blanche l'enlaça une dernière fois fortement en s'excusant, encore une fois, de ne pas avoir répondu à ses appels.

« Arrête de t'excuser je t'en supplie. Rentre bien. » elle fusilla James du regard avant de rejoindre Matthias dans le taxi.

Comme promis, Blanche appela James dès que le médecin était parti chercher les papiers pour signer la décharge de Sonia. Ce dernier ne du pas se faire attendre très longtemps, il n'y avait pas de trafic à quatre heures du matin. Elle salua Horace et Angelo et suivit James jusque la voiture garée plus loin.

Elle lui était extrêmement reconnaissante d'avoir été présent pour elle, cela faisait plusieurs jours qu'ils se tournaient autour et pourtant ils n'avaient toujours pas passé à l'acte. N'importe qui aurait décidé d'arrêter et de passer à autre chose mais James était resté. Ce qui engendra une vague de stress à Blanche, elle ne comprenait pas ce qui se passait entre eux. Pendant ces derniers jours, Blanche montra beaucoup plus de choses que ce qu'elle n'aurait voulu; il avait eu, en l'espace d'une fin de semaine, quasi la totalité des facettes de la personnalité de Blanche. Elle était différente, compliquée, conflictuelle, en bref rien de ce que James avait décrit l'autre soir sur le pont. Elle avait espéré que cela jouerait en sa faveur, qu'il ne lui demande plus d'être le visage de ses podcast mais il a fallu que Sonia en reparle. 

« A quoi tu penses? » James avait brisé le silence pesant dans la voiture, lors du chemin du retour.

« Que je suis contente que tu m'aies demandé de te rappeler pour rentrer. Je ne voulais pas me l'avouer mais à bat la fierté mal placée, je suis contente que tu sois là James. J'en avais besoin. Merci. »

« C'était une sacrée soirée, je ne pouvais pas te laisser. J'espère que Sonia n'est pas trop secouée, quelle affaire. »

« Elle nous a dit qu'elle n'était pas traumatisée car elle part du principe que de toute façon elle ne s'en souvient pas mais elle va sûrement en avoir les séquelles. Des souvenirs soudains, une angoisse inexpliquée, une phobie développée, j'en sais rien mais je m'attends au pire pour pouvoir l'aider au mieux. C'est pas facile des moments pareils, on se demande toujours ce qu'on aurait pu faire pour que cela n'arrive pas. Comme si c'était notre faute, pathétique. »

« Tu parles comme si ça t'étais arrivé. » James ne décolla pas son regard du volant mais son ton trahissait son ressenti, il s'attendait au pire lui aussi.

« Les connards ne sont pas si rare à l'université tu sais. A défaut d'avoir compris mes cours, j'ai compris d'autres choses. La société évolue mais certaines mœurs restent enfin je ne sais pas trop si j'utilise les bons mots mais il y a eu des abrutis avant et il y en a toujours autant maintenant. »

« Tu veux en parler? »

« Non. Profitons du peu d'heures de sommeil qu'il nous reste. »

« On est dimanche, on peut dormir jusque quinze heures, qu'en penses-tu? » James déposa son regard sur le sien avant de se re concentrer sur la route, rapidement,  mais juste assez que pour faire rougir notre protagoniste.

« James, on sera complètement décalés. Comment tu veux que je me réveille lundi? »

« Je pense que tu devrais en parler à Olivier, c'est ton ami maintenant, il comprendra. Prends toi un jour de congé. »

Blanche colla son visage sur la vitre du véhicule et ne dit plus rien sur le restant du trajet. Elle avait déjà commencé sa nuit sur le siège passager quand James trouva une place où se garer, non loin de l'appartement de Blanche. Elle fit mine de ne pas avoir entendu le moteur se couper, voulant être portée, ramenée jusqu'à son lit. Mais James toqua à la vitre, de l'extérieur, il la regarda d'un air amusé. Raté encore une fois raté, d'abord le bisou dans le couloir puis ça, super. Elle savait pertinemment pourquoi James la regardait ainsi, en se levant, un filet de bave la liait encore à la vitre. Elle prit un malin plaisir à ouvrir la portière droite sans prévenir James pour qu'il se la prenne dans les genoux. Mais elle s'excusa, évidemment, ne laissant aucune trace de ses intentions. Elle prit la main de James, Sonia s'était réveillée, elle était bien moins angoissée que tout à l'heure mais elle ne voulait pas encore lâcher sa main. Cette fois ci, James réagit d'un air surpris, n'avait-il rien dit tout à l'heure car il trouvait ça inapproprié, vu les circonstances? Peut-être que Blanche n'avait pas les mêmes idées que James? Pour être tout à fait honnête, Blanche n'avait absolument aucune idée en tête, elle ne savait pas ce qu'elle voulait avec lui, tout ce qu'elle savait c'était que pour l'instant, elle le voulait lui.

« Encore merci pour tout, James. » comme si le remercier pouvait lui donner une bonne justification quand à la main qu'elle était entrain de caresser sous les airs surpris de son collègue.

Carlos les attendait à l'étage, comme à son habitude, il miaulait seulement quand il avait faim et c'était le cas. Blanche lui sorti de quoi assouvir sa faim, tout pour qu'il se taise, qu'il arrête de miauler et tel fut le cas. Une fois nourri il alla faire ses griffes sur le fauteuil des Blanche avant d'y sauter pour continuer sa nuit.

Il ne fallu pas une seconde de plus pour que James s'écroule et tombe dans un sommeil profond dans le lit de la brune, il était fatigué, Sonia n'était pas son amie et pourtant, il était resté avec eux toute la nuit. Blanche, de son côté, n'arriva pas à fermer l'oeil, elle avait fixé le plafond tellement longtemps qu'elle pourrait se rappeler chaque fissure, chaque défaut de peinture.

" Alors Blanche, j'espère que la queue de ton collègue valait la peine de ne pas suivre les conseils de ta meilleure amie et de par conséquent ne pas lui répondre au moment où elle en avait le plus besoin."

Des paroles aussi meurtrières que la plus redoutable des armes, tranchantes. Des syllabes entremêlées et pourtant capable de meurtrir la plus froide des âmes. L'image de Sonia dans le lit d'hôpital s'était encrée dans son cerveau même si elle se refusait de fermer les yeux, elle la voyait sur son plafond.

« Tu parles comme si ça t'étais arrivé. »

Les images de sa propre personne se mêlèrent à celle de Sonia et des larmes chaudes se mirent à couler sur ses joues. Elle se sentait coupable de repenser à sa situation quand ce que venait de vivre de Sonia datait d'il y a à peine quelques heures. Elle s'efforça de penser à autre chose mais la boîte dans laquelle elle avait mis son anxiété, par rapport à la sensation que lui procurait James, était déjà pleine à craquer, prête à se déverser et noyer l'entièreté de son être. Cette même sensation d'apnée, tout était revenu, donnant l'impression que son matelas allait l'engloutir pour l'étouffer. Blanche voulait disparaître, si c'était le prix pour ne plus rien ressentir, elle le paierait.

Elle se leva doucement, de peur de réveiller son collègue et sortit son carnet qu'elle avait caché dans son armoire. Sous sa pile de vêtement, elle avait disposé plusieurs carnets, chacun correspondant à une année. Les recherches ne durèrent pas longtemps avant de trouver celui qu'elle cherchait précisément, 2016. Elle ouvrit la porte de sa chambre, grinçant des dents quand la porte fit de même, elle se retourna, James n'avait pas bougé. Elle la referma et s'installa les jambes croisées sur le parquet en bois de son salon. Elle retomba sur ses notes certaines lui dessinèrent un sourire sur le visage, le concert de Beyoncé, ses sorties entre amis. Mais sa bonne humeur se dissipa rapidement lorsqu'elle retomba sur la page qu'elle redoutait et cherchait en même temps, la date de sa remise de diplôme : Juin 2016.

Vouloir mourir le jour de la remise de son diplôme, ironie du sort?

J'avais travaillé dur, et oui Blanche l'intello ne s'était pas créée par magie, une vraie surprise? Je pensais pouvoir enfin respirer, une fois ce foutu papier en main. Pour être honnête, je l'ai fait, l'expiration la plus longue de mon existence. Je bats tout le monde en concours d'apnée, s'il était possible que mon expiration m'envole, on se serait retrouvé dans un remake du film UP. Je ne l'ai jamais vu mais c'est le genre de film, on en parle tellement que laisse tomber.. c'est dans ta tête, comme si tu l'avais regardé. Pourtant à la fin de la journée, mon seul désir c'était d'être le personnage principal de la série 13 reasons why et je la trouve pas mal chiante, même morte. Je suis sûre qu'on me trouve chiante vivante, alors morte on va penser que j'ai fait ça pour l'être encore plus. J'écris du vent depuis tout à l'heure, je commence à écrire sur ce qui m'est arrivé hier soir mais je m'arrête à chaque fois, impossible, mettre un mot dessus c'est accepter que ça s'est passé, je suis déjà désolée pour la Blanche du futur.

(Si t'existes tu pourras me dire qu'on va mieux là où t'es? Je veux mourir ici.)

Blanche s'arrêta dans sa lecture, ses propres mots lui avaient transpercé la poitrine pour arracher son coeur du reste de son corps, cette sensation elle l'avait ressenti en écrivant ces lignes et la voilà six ans plus tard avec la même douleur. Ces lignes, elle les avaient écrit avec son sang, du moins c'était l'impression qu'elle avait car chaque ligne était un coup de poignard. Elle inspira et expira une bonne fois avant de reprendre là où elle s'était arrêtée.

Personne n'allait me croire, j'ai personne à qui le dire. Parce que j'ai fait la débile, évidemment. Beaucoup trop stressée par l'image que les autres avaient de moi, je leur ai fait croire que j'étais LA fille trop cool en soirée, que je ne comptais même plus mes conquêtes. Alors qui pourrait me croire si j'en parle? Logan, ce putain de fils de pute, c'était le seul à savoir et pourtant c'était aussi le seul qui avait fait de cette réalité, un passé révolu. J'ai perdu ma virginité le soir de ma remise de diplôme, sauf que contrairement à ce cher papier, je ne l'avais pas demandé. Logan, mon copain, je l'ai toujours pas quitté. Il me fou la trouille, vraiment, je ne sais pas pourquoi je ne suis pas partie plus tôt. Tous les signes de l'univers se présentaient devant mes yeux mais j'avais le mec le plus beau de l'école à ma merci alors j'ai rien fait. J'ai fermé les yeux, comme hier soir, comme à chaque fois. Est-ce que tout s'arrêterait si je fermais les yeux à jamais? Est-ce que si je m'en allais pour de bon pour pouvoir raconter mon histoire aux anges, on me croirait enfin? Forcément, ils avaient tout vu. Ils ont dû se taper le front de désespoir plusieurs dans l'année face à mon inaction. Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Il me faisait tellement flipper. Chaque fois que j'avais une meilleure note que lui, je savais que j'allais passer un mauvais quart d'heure, parfois je faisais des fautes exprès. Il m'avait dit qu'il voyait une psy, honnêtement j'en doutais. Jusqu'à ce qu'il me sorte qu'elle l'avait diagnostiquée pervers narcissique et le pire, c'est que je suis restée. Pourtant l'univers là, c'est un énorme panneau digne des pubs sur les routes américaines qu'il venait de me placer. Mais j'ai fermé les yeux, comme hier soir, comme à chaque fois. Une fois rentrée chez mes parents, je m'étais enfermée dans la salle de bain. Je savais très bien où étaient les rasoirs de papa. Mais j'avais déjà essayé et j'étais tombée dans les pommes à la première entaille. Alors je les ai juste regardé, longtemps, comme si je leur demandais de me couper à ma place. Mais ils ont rien fait, comme moi hier soir. Je ne suis même pas sûre que la moi du futur voudra relire ces passages.

(Blanche du futur, est-ce que les images se sont retirées de notre esprit?)

Nouvelle pause pour Blanche, incapable de lire plus loin sans pause. Elle avait l'impression d'être en plein dialogue avec elle-même, c'était le cas. Elle voulait lui répondre, lui dire que non, mais si elle l'avait fait alors la Blanche de 2016 aurait pris son courage à deux mains et aurait sorti les rasoirs de leur pochette. Et elle ne serait plus là, elle n'aurait jamais rencontré ses amis, Angelo, Horace et Sonia.

" Alors Blanche, j'espère que la queue de ton collègue valait la peine de ne pas suivre les conseils de ta meilleure amie et de par conséquent ne pas lui répondre au moment où elle en avait le plus besoin."

Elle ne les méritait pas, du moins c'est ce qu'elle pensait. Non, elle en était sûre. Elle fixa la porte de sa chambre, fermée. James, il y était endormi, paisible.

Je peux pas faire ça, pas maintenant, pas devant James. Blanche reprends toi. Montre à 2016 que la Blanche 2022 s'en remettait, doucement mais sûrement. Elle se soigne, elle est bien entourée et elle a trouvé quelqu'un, pour l'instant.

Ouvrir son carnet venait à rouvrir des plaies qu'elle avait pris du temps à refermer. Alors elle se mit à écrire, chaque nouvelle phrase faisait office de pansement aux précédents, racontant ses journées depuis qu'elle avait commencé à travailler, ce qui était arrivé à Sonia, son altercation avec Horace et puis James. Quelques lignes plus haut, elle l'avait décrit comme le soleil de ses journées. Et bien, il s'avère qu'il ne s'était jamais couché, Blanche avait simplement fermé les yeux.

J'ai fermé les yeux, comme hier soir, comme à chaque fois.

Sa respiration plus calme et ses larmes séchées, elle caressa Carlos avant de rejoindre James dans la chambre.

La porte grinça, encore une fois et cette fois-ci, son collègue le remarqua.

« Blanche? »

« Pourquoi tu chuchotes? Tu as peur de réveiller Carlos? » Qu'on se le dise, la blague était plus pour Blanche que pour le ténébreux. Tout était à prendre pour se remonter le moral, elle ne voulait pas que son collègue la prenne pour une dérangée pas capable de gérer ses émotions. Bref, elle ne voulait pas que son collègue la prenne pour elle.

Il tapota le matelas pour lui demander de le rejoindre et se rapprocha de Blanche, son souffle dans la nuque, ses bras nus autour d'elle. Il déposa plusieurs baisers dans le creux de son épaule avant de remonter vers son lobe droit. Touchées, coulées, enterrées mais cette fois ci on ne parlait plus de Blanche; James venait d'annihiler l'existence des angoisses dans l'esprit de sa collègue. Chaque contact de ses lèvres sur sa peau lui procurait un infime petit courant électrique le long de la colonne vertébrale. Des frissons lui parcouraient le corps, elle se retourna et lui fit face. Son souffle chaud sur son visage, ses doigts sur sa nuque. Blanche se cambra contre son collègue, ne laissant plus aucune distance entre eux, sa poitrine contre son torse, son sexe pulsait contre son short. Leurs lèvres se frôlaient mais aucun des deux n'ouvrit le bal, chaque fois que les lèvres de Blanche effleuraient celles de James, l'influx électrique de dopamine se propageait jusqu'à sa moelle épinière la rendant complètement accro à leur simple toucher.

« Tu devrais te reposer. » chuchota James.

Blanche était agacée, contrariée de devoir toujours tout commencer et de n'avoir que très peu en retour. Cette nuit, elle voulait juste oublier, s'oublier, se voir vivre à travers quelqu'un d'autre, à travers James mais ce dernier se faisait beaucoup trop désirer à son goût.

« Est ce que t'as l'habitude de faire attendre tes collègues aussi longtemps? »

—————————-
/!\ Lemon /!\
————————
James leva les yeux au ciel d'exaspération et dans un élan, plaqua les deux bras de Blanche au dessus de sa taie d'oreiller, joignant ses deux poignets et les tenant d'une main, coupant le souffle de Blanche au passage.

« Repose moi la question, Blanche. »

Écartant les jambes de sa collègue, il s'en était logé au centre, son érection, dénudée de tout tissu, contre le short de Blanche. Il n'était plus qu'à quelques centimètres de son visage, le regard complètement verrouillé sur celui de la brune totalement déboussolée. Il serra l'étreinte de sa main sur ses poignets.

« Repose-moi-la-question. »

L'atmosphère chaleureuse s'était complètement envolée laissant place à une ambiance bien plus tendue, chacun soufflait sur le visage de l'autre, la respiration de James était lourde, celle de Blanche saccadée.

« Est-ce que.. Est-ce que t'as l'habitude de faire attendre tes collègues plus longtemps? »

James glissa sa main sous le bassin de sa collègue la retournant d'un coup, celle-ci désormais à quatre pattes, les avants-bras sur son oreiller. Il passa sa main sur la nuque de Blanche avant de remonter et de lui agripper sa masse brune ondulée, rapprochant son visage du sien.

« Pas celle là Blanche. »

« Je.. je ne comprends pas. »

James glissa sa seule main libre sous le haut de Blanche, empoigna son sein gauche tout en le massant, doucement. Blanche ne pu retenir un gémissement, chaque tour que faisait le doigt de son collègue sur son téton lui envoyait une décharge d'hormones. Elle se cambra, cherchant à frôler l'entre-jambe de James. Il l'agrippa alors plus fermement, son souffle dans l'oreille.

« Shhh.. doucement Blanche. D'abord la question , tu auras tout ce que tu veux après. »

« C'est la seule question que je t'ai posé, je.. je ne comprends pas. »

Son esprit était tourmenté, confus par la demande de James, elle avait beau cherché, réfléchir, elle ne comprenait pas où il voulait en venir. Bien que sa tête soit ailleurs, son corps réagissait différemment, complètement tendu et brûlant, chaque cellule de sa peau implorait James de la prendre sauvagement. Elle le lui fit comprendre en ondulant du bassin de façon appuyée et il lui baissa son short en réponse; le geste la poussa à soupirer de soulagement lorsque son sexe trempé était enfin à l'air libre. James y glissa un doigt, puis deux mais ne bougea pas une fois dedans. La chair chaude et humide entourant l'entièreté de ses deux doigts. Il baissa la tête de Blanche, la plaquant contre son oreiller de sorte à ce qu'elle soit complètement cambrée. Crochetant ses doigts, chaque poussée suscita plus de pulsation dans son bas ventre.

« Tu m'as demandé si je dormais souvent avec mes collègues féminines. »

Les propos de James, glaça le sang de Blanche, un mélange de vent chaud et froid lui parcourait les veines. Elle s'en rappelait, impossible pour elle d'oublier l'effet que sa réponse avait eu sur elle. Déçue et soulagée, impossible de décrire l'impact de cette dualité dans son cerveau. Elle voulait l'avoir pour elle mais n'était nullement capable d'en assumer les conséquences. Bien que douloureuse, tout était plus simple s'il lui répondait par l'affirmative. Elle n'aurait à se soucier de rien d'autre que leur moment d'intimité, tous les sentiments additionnels seraient alors superflus. Comment pouvait-il l'abandonner si elle ne le possédait pas? Évidemment sa fierté et son ego en avaient pris un coup mais c'était le prix à payer pour se protéger d'une possibilité bien plus déchirante.

Le jeu que Blanche avait initié dans le bar, James était entrain de le continuer, de le finir, la finir. Si tel était le cas, elle se ferait un plaisir de lui montrer que personne ne finit quoique ce soit avant qu'elle ne le décide. Elle était bien consciente de l'impact qu'avaient les paroles et les actions de son collègue sur son corps et sa santé mentale, elle ne pouvait plus lui accorder autant d'importance. Elle y perdrait au change, elle le faisait tout le temps.

Les câbles de l'ascenseur, Blanche. Tombons James et laisse moi me faire un plaisir de te voir te vider de ton sang quand je me viderai de tout sens.

Blanche prit alors appui sur ses deux mains et se releva, les doigts de son collègue toujours en elle. Elle se retourna et mis un doigt devant les lèvres de James qui s'apprêtait à dire quelque chose. Elle lécha les doigts dégoulinant que James venait de retirer tout en verrouillant son regard brûlant sur celui de son collègue. Il était en totale extase face à la réponse inattendue de Blanche, elle le savait, ça l'amusait. Elle lui lécha les lèvres ensuite, James ouvrit la bouche et chercha sa langue, un avant goût sur les papilles. Elle interrompit la danse langoureuse et plaça ses deux mains sur le cou large de James.

« J'en ai rien à foutre de ma question, James. Tu y as déjà répondu, Oliver me l'a déjà confirmé. Merde tu parles beaucoup trop Blanche, reprends toi. Je suis pas la seule alors vas-y fais comme pour les autres, je t'en prie. Baise moi, prends moi jusqu'à ce que ta cervelle explose et que tu ne te rappelle plus de laquelle de tes collègues t'as donné l'orgasme de ta vie. Et sache que je ne veux pas m'en souvenir non plus, je veux que tu puisses faire comprendre à mon corps ce que mon esprit ne pourrait pas.»

Octobre 2016,

Ça fait à peine deux mois que je suis sur le campus et je suis déjà affichée, plein de rumeurs à mon nom. On parle de moi, j'aime ça. Le groupe de jeunesse de la faculté a un blog qu'ils alimentent avec divers ragots, on ne voit quasi que mon nom ces derniers temps. Blanche par ci Blanche par là, je pense que j'aime bien. On me considère, on sait que j'existe, même si ça doit se faire à travers quelqu'un d'autre, en devant me taper tous les mecs que je trouve beau du campus. J'en ai plus rien à foutre honnêtement, j'ai déjà entendu des filles parler de moi dans les couloirs, en soirée. Pourquoi je voudrais faire attention à un corps qu'on m'a retiré le jour de ma remise de diplôme? Parfois j'ai l'impression de flotter, que la carcasse et la chaire qui me servent de carapace se sont brisées en mille morceau. Ghost in the Shell, sans le Shell. Sauf quand je baise, alors là, la sensation de douleur (parce que personne ne me demande ce que j'aime évidemment) mélangée à tout ces picotements que me donne mon entre jambe. Là j'ai l'impression de tout retrouver, une vidéo d'un marteau qui détruit un vase mais à l'envers. Tous les morceaux se recollent, j'ai repris le contrôle de mon corps mais dès que le mec se vide, tout s'évapore, tout disparaît et non rien ne se transforme.

Blanche entendit le bruit de l'emballage du préservatif se déchirer.

Evidemment, monsieur est parfait.

Prise par les hanches, Blanche bascula en arrière, le dos contre le matelas et ses jambes autour de la taille de son collègue. Chaque centimètre de sa peau brûlait au contact de James mais son intimité l'était encore plus et une fois qu'il y fit son entrée, l'extase. A partir de ce moment là, tout ce que ressentait Blanche la dépassait, elle se sentit traversée, chaque coup de hanche déversait une onde de choc de plaisir à travers tout son corps. Elle ne pu se retenir de gémir et James pressa sa main contre sa bouche. Il n'était pas doux, chaque coup était sec, il attendait de ressortir complètement avant de rentrer juste après. Sa bestialité l'obligea à se demander si c'était juste une réponse à ce qu'elle lui avait demandé ou s'il était habituellement de la sorte. Mais ses pensées se rompirent lorsqu'une décharge électrique parcouru Blanche,  le pouce de son collègue jouait doucement avec son clitoris. Elle n'était plus très loin de lâcher prise et d'ensevelir James sous un torrent de plaisir.

"Putain Blanche, tu me rends fou."

Le rythme s'accéléra suite à se paroles, les hanches de Blanche ondulaient de sorte à suivre les mouvements de James, cherchant à les amplifier, elle le voulait en entier, elle le voulait pour elle. Il se pencha en avant, baissant la main qu'il avait posé contre sa bouche pour l'agripper par le cou. Son souffle chaud dans le cou luisant de transpiration de Blanche, des gouttes lui dégoulinaient du front, essoufflé, il frôla l'oreille de la brune du bout de ses lèvres.

"Jouis pour ton collègue."

Elle lâcha enfin prise, elle avait atteint le point culminant de l'excitation, affectant l'entièreté de son corps. James suivit peu de temps après et déposa un baiser sur les cuisses encore tremblantes de Blanche avant de s'effondrer à côté d'elle. Son regard ne quittait plus le sien, essuyant, d'un toucher doux , les larmes qui coulaient sur ses joues. Blanche était particulièrement essoufflée, cette sensation de légèreté ,juste après avoir atteint l'orgasme ,lui avait manqué. Sous l'euphorie que lui avait provoqué ce long échange, Blanche sourit. Peu importe l'issu du jeu qu'ils s'étaient donné dans le bar, elle se sentait particulièrement victorieuse sur le moment. James lui rendit le même sourire.

"T'as raison, je pense que ma tête n'était pas loin de l'explosion et oui c'était probablement l'orgasme de ma vie mais putain Blanche aucun moyen que j'oublie qui me l'a donné, vraiment."

"Qu'est-ce que tu voulais me dire tout à l'heure? Pourquoi est-ce que tu m'as demandé de te reposer la question?"

"Je ne sais pas si c'est le meilleur moment pour en reparler. Tu m'as vraiment énervé tout à l'heure mais t'arrives à transformer mon agacement en frustration sexuelle. Donc je voulais que tu me reposes la question parce que de toute façon j'ai bien compris qu'aucune des deux réponses ne te convenaient, alors autant te donner les deux. Tu prendras celle qui te plaît et c'est pas réellement mentir quand je te dis que t'es un putain de sacré manège Blanche Tessier. Alors non, une habitude pareille, j'en avais pas avant toi. Et si t'as peur de ce que ma réponse pourrait susciter en toi, alors oui, Blanche, j'en ai baisé des gens de la boîte avant ton arrivée et pendant même. Me regarde pas comme ça, j'ai essayé d'être bien meilleur, tu le sais. T'en a rien à foutre de cette version là de moi et ça me va, faisons comme ça."

"James..dis pas ça. C'est juste que.. tu pourrais pas comprendre. Si tu me prends pour un manège sache que dans ma tête c'est la constante chute libre, sans sécurité et pas d'étendue d'eau à l'arrivée."

"Je suis pas ici pour te faire du mal, Blanche."

"Oh mais ce n'est pas de toi dont j'ai peur. Allons dormir, tu m'as épuisée, bravo."

"C'était pas trop tôt."

Blanche se blottit dans les bras de James, toutes ses anciennes pensées noyée par la fatigue. Rien, elle ne pensait à rien et c'est tout ce qu'elle voulait.

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