Natasha se réveilla la première le lendemain matin, comme toujours. Wanda dormait paisiblement, enroulée autour d'elle. L'espionne déposa un baiser dans ses cheveux, et les caressa machinalement pendant un très long moment. Elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre dont les volets fermaient mal, et vit la lumière diffuse du soleil passant péniblement à travers les feuillages des arbres. Il était tôt. Wanda ne se réveillerait sûrement pas avant plusieurs heures. Avec une extrême délicatesse, l'espionne réussit à s'extirper du lit sans la réveiller. Une fois debout, elle attrapa quelques vêtements de rechange et fila dans la salle de bain. Un coup d'oeil dans le miroir la fit sourire. Son dos s'était transformé en un étrange quadrillage de griffures plus ou moins profondes. Nul doute que sa sorcière rougirait en un éclair quand elle verrait cela. Elle se prépara à la va vite, et sortit. Courir lui ferait du bien. Elle n'avait pas l'habitude de rester inactive, et de ne pas s'entraîner. Elle enfonça les écouteurs de son vieil Ipod dans ses oreilles, c'était Clint qui lui avait offert peu de temps après son entrée au Shield. Parfois, dormir avec la musique atténuait ses cauchemars. Elle lança une playlist et prit la direction du village, quelques kilomètres plus bas.
Wanda avait froid. Quelque chose n'allait pas. Elle n'était plus installé aussi confortablement. Les yeux toujours clos et l'esprit embrumé par le sommeil, elle fronça les sourcils. Sa main se posa à côté d'elle. Les draps étaient froids. Les draps étaient froids? Ce constat lui fit ouvrir les yeux soudainement et se redresser, une boule de panique au fond de la gorge. Elle était seule dans la chambre. Passant ses mains sur son visage pour l'aider à se réveiller elle se repassa les événements de la veille. Tout était réel n'est-ce pas? Un frisson électrique en bas de son ventre lui assura que oui, tout était réel.
Pas de panique, Nat' se réveille toujours aux aurores, elle a dut se lever, et s'occuper c'est tout. Pourquoi je stress comme ça, c'est ridicule!
Wanda prit une profonde inspiration et sortit du lit. Toujours vêtue du short de Nat' et d'un vieux tee-shirt, elle rejoignit le salon, tout aussi vide que la chambre. L'angoisse grandit en elle. Elle vérifia la terrasse, personne. Un coup d'oeil par la fenêtre du salon lui assura que la voiture était toujours là, ce qui la rassura un petit peu. Elle chercha frénétiquement son portable, ses doigts se mirent à trembler.
Calme-toi bon sang, pourquoi tu paniques comme ça?! Calme-toi Wanda, respire!
A la tonalité contre son oreille répondit une vibration sur le bar de la cuisine.
Et bien sûr elle n'a pas prit son portable...
Un froid glacial se répandait dans son ventre et montait lentement vers sa poitrine et sa gorge. Où était-elle passée? Pourquoi cela la mettait-elle dans un tel état? Elle attacha ses cheveux à la va vite, enfila ses chaussures et fila dans la chambre pour récupérer une veste lorsqu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer. Elle fonça et trouva Nat' sur le seuil, dégoulinante de sueur. L'espionne remarqua immédiatement la panique dans son regard et fut immédiatement en alerte.
-Wanda? Qu'est-ce qui se passe?
La sorcière sentit une déferlante d'émotions contradictoires l'assaillir. Elle avait envie de lui hurler dessus et en même temps de lui sauter au cou et de la serrer contre elle à l'en étouffer. Elle ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois mais rien n'en sortit. Qu'est-ce qu'elle pouvait lui dire? Qu'elle était en pleine crise d'angoisse parce qu'elle ne l'avait trouvé nulle part à son réveil? Elle allait passer pour une dingue... Nat' franchit l'écart qui les séparait, jeta rapidement ce qu'elle tenait dans les mains sur le canapé et l'empoigna par les épaules.
-Wanda parle moi! Qu'est-ce qui s'est passé? Quelqu'un est venu?
Des larmes montèrent aux yeux de la sorcière qui se serait bien giflé d'avoir une telle réaction!
-Non, non ce n'est rien... Excuse moi...
-Mais de quoi tu parles? T'excuser de quoi?
-C'est stupide laisse tomber...
La sokovienne se dégagea de son emprise et partit dans la salle de bain. Il fallait qu'elle se passe de l'eau sur le visage, qu'elle reprenne le contrôle et qu'elle arrête de se ridiculiser de la sorte!
Mais bon sang, qu'est-ce qui m'arrive? Je suis complètement stupide, paniquer comme ça pour rien! Elle était juste sorti courir pendant que je dormais... Pourquoi je réagis comme ça? Merde!
Natasha s'approcha prudemment de la salle de bain, toujours dans l'incompréhension la plus totale. Qu'est-ce qui lui prenait? Elle s'adossa contre le montant de la porte et attendit en silence que Wanda ait finit ses ablutions.
-Tu veux bien m'expliquer maintenant? demanda Natasha d'une voix douce.
L'eau glacée avait fait du bien à Wanda. Elle se redressa et affronta le regard bleu perçant. Elle ne laisserait pas tomber, elle était bien trop têtue pour ça.
-Tu vas me prendre pour une dingue Nat'.
-Dis toujours.
La sorcière prit une profonde inspiration.
-J'ai paniqué. Je me suis réveillée et tu n'étais nulle part alors... Je ne sais pas pourquoi ça m'a angoissé et j'ai cru que tu étais... partie...
Ses joues se teintèrent de rouge vif.
Voilà, maintenant elle te prend pour une dingue et elle va te fuir, bravo Wanda vraiment là tu...
Ses pensées furent interrompues par Natasha qui la prit dans ses bras et la serra très fort contre elle. Surprise, Wanda mit un temps avant de réagir.
-Je suis là. J'aurais du te laisser un mot, désolée. souffla-t-elle contre son cou.
Wanda sentit la boule d'angoisse se désagréger en une seconde. Cette femme provoquait en elle tout et son contraire, elle était capable de soulever des émotions totalement opposées en une seconde, et de les apaiser tout aussi rapidement. Elle ferma les yeux et se laissa bercer un instant par son odeur. Elle avait paniqué pour rien. Natasha était là. Elle n'avait fuit nulle part. Nat' sentit la femme qu'elle aimait se détendre dans ses bras et pousser un long soupir. Voir les séquelles des débuts chaotiques de leur histoire lui faisait mal au coeur, comme si quelque chose le serrait de plus en plus fort au point où elle le sentait s'écraser dans sa poitrine.
-Je me suis réveillée très tôt et tu dormais, je ne voulais pas te réveiller alors j'en ai profité pour aller courir. Je ne pars plus Wanda, plus jamais, je te l'ai promis.
La sorcière sourit et vint embrasser ses lèvres qu'elle avait crut l'espace d'une seconde, ne plus voir. Quelle idiote vraiment. Qu'est-ce qu'elle s'était imaginée? Que Romanoff l'avait fuit comme la peste sans emporter son équipement, ni la voiture, ni son portable ni rien du tout? Maximoff se morigéna intérieurement. Elle s'était fait tout un film pour rien.
-Je t'ai ramené quelque chose. fit Nat' mal à l'aise.
Wanda la questionna du regard en caressa sa joue. Cette dernière prit sa main et la ramena au salon, lui désignant le canapé d'un geste. La sokovienne se souvint qu'elle l'avait vu jeter quelque chose dessus, mais en pleine angoisse elle n'y avait pas prêté attention. Un bouquet de petites fleurs blanche et rouge gisait entre deux coussins.
-Tu as couru jusqu'en ville?
-Oui. Je... euh... Je me suis dit qu'elles te plairaient.
Wanda regarda le visage de sa compagne s'empourprer, un sourire timide sur les lèvres. Elle était vraiment craquante. Elle l'embrassa avec force pour la remercier, et les dernières brumes d'angoisses disparurent totalement.
-Merci mon coeur, elles sont superbes.
Ces deux mots eurent l'effet d'un coup de jus pour Natasha. Ses pupilles se dilatèrent, elle se figea et regarda Wanda filer à la cuisine pour leur trouver un vase sans être capable de faire ou dire quoique se soit. C'était donc ça l'effet que cela produisait sur Wanda quand elle l'appelait "chérie"?
Wouahou!
-Euh... Je... vais prendre une douche!
Nat' fuit dans la salle de bain se remettre de ses émotions sans remarquer le sourire fier sur les lèvres de Wanda.
Pendant que Natasha se rafraichissait et s'habillait, la sokovienne prépara le petit déjeuner. Elle fit couler la cafetière et sortit le beurre de cacahuète du placard. Elle découpait le pain de mie en deux lorsque son téléphone se mit à vibrer. Elle décrocha et le bascula immédiatement en haut parleur pour continuer ses préparatifs.
-Salut Vision! fit-elle enjouée.
-Tu as l'air en forme! C'est que tes vacances se passent bien alors.
Wanda marqua un arrêt, elle avait complètement oublié que Vision désirait lui parler de l'altercation avec Natasha dans la salle d'entraînement. Merde.
-Oui, ça se passe plutôt bien. Tout va bien au QG?
-Steve et James sont partis comme prévu pour le Wakanda, ils sont bien arrivés. Barnes a été placé en sommeil le temps que les recherches avancent, et Stark et Banner devraient les rejoindre d'ici un jour ou deux.
-Wow... Le complexe va paraître bien vide. commenta la sorcière en empilant les sandwichs au beurre de cacahuète dans une assiette.
-Il est déjà bien vide sans toi... et sans Natasha. s'empressa d'ajouter le synthézoïde.
Wanda ne put retenir un coup d'oeil derrière elle pour vérifier si Nat' était revenue. La suite de la conversation la stressait. Elle aimait beaucoup Vision mais pas comme lui le souhaiterait.
-Wanda, nous sommes amis n'est-ce pas?
-Bien sûr. répondit-elle en fronçant les sourcils.
-Est-ce normal pour un humain, commença-t-il hésitant, d'espérer même lorsque l'on sait déjà qu'on ne pourra pas obtenir ce que l'on désire?
Wanda sourit. Il lui posait souvent ce genre de question lors de leur longue discussion. Qu'il présente les choses de cette façon la rassurait au moins sur un point : il avait compris.
-Oh oui... L'espoir est quelque chose de très humain Vision. Mais... Il peut être une force pour avancer comme un frein dans des fantasmes irréalisables. Tout dépend de quoi il s'agit. Je sais que c'est difficile pour toi de comprendre toutes ces émotions qui t'assaillent.
-J'ai une excellente amie et professeure. Cela m'aide beaucoup.
-Ces derniers temps, je pense que je n'ai pas été une si bonne amie que ça... Merci Vision, d'avoir été là tout ce temps. Et... Désolée.
-C'est à moi de m'excuser Wanda. Mon intervention n'a fait qu'aggraver les choses la dernière fois, et je n'aurais pas du croire que quelque chose était possible entre nous.
Wanda posa le couteau avec lequel elle découpait des fruits et regarda le téléphone tristement. Elle savait qu'il avait de la peine et s'en voulait de ne pouvoir l'aider.
-Comment ça se passe avec Natasha? demanda-t-il pour changer de sujet.
-Euh... Plutôt bien... On ne sait pas encore quand Tony acceptera qu'on rentre. dit-elle en riant.
-Je te souhaite que tout s'arrange Wanda. Tu mérites d'être heureuse. Et si c'est elle que tu as choisis, j'espère sincèrement que cela fonctionnera.
-Merci, Vision. souffla-t-elle très émue.
-Je vais te laisser. Yéléna arrive vers moi avec un air menaçant... Elle me fait peur.
Wanda éclata de rire et la conversation s'arrêta là. Elle eut à peine le temps de sortir deux verres du placard que son portable sonna à nouveau.
Mais qu'est-ce qu'ils ont tous aujourd'hui?
-Salut belle-soeur!
Maximoff rit.
-Bonjour Yel, ça va?
-Ouais! Dis-moi, je viens de croiser Gueule-Rouge là...
-Il s'appelle Vision, Yéléna...
-Ouais, peu importe, qu'est-ce qu'il te veut?
Wanda écarquilla les yeux.
Les mêmes... C'est les mêmes!
-Est-ce que tu m'espionnes Yéléna? demanda-t-elle en se retenant de rire.
-Toi non. Je surveille juste Gueule-Rouge. Et Barnes aussi mais il est plus là.
-Yéléna!
-Quoi? Je surveille les arrières de ma soeur!
Wanda éclata de rire et se massa les tempes une seconde. Elle était vraiment impossible!
-Tu n'as pas besoin de surveiller quoique se soit tu sais... Il voulait discuter c'est tout. Et arrête de le martyriser! Tu lui fous la trouille!
-Tant mieux. répondit la blonde du tac-au-tac. Oh autre chose! Je peux venir dans deux jours? Tony et Bruce s'en vont et... J'ai pas franchement envie d'être toute seule dans ce truc immense...
Un sourire tendre étira les lèvres de la sorcière. Elles étaient si semblables et si différentes à la fois. Faire parler Natasha était une épreuve, elle montrait son amour par des gestes et des actes plutôt que par des mots, et son passé restait un mystère. Yéléna avait pour passe-temps favori de casser les pieds de sa soeur, mais c'était là sa manière à elle de dire "je t'aime". Elle pouvait se montrer beaucoup plus expressive que Nat', et savait lire en elle mieux que personne. La jeune femme était rapidement devenue une amie importante dans sa vie, et quelqu'un qui lui permettait par procuration d'en savoir un peu plus sur Natasha.
-Tu viens quand tu veux Yel. Tony t'as dit combien de temps il comptait nous laisser en exil?
La blonde pouffa au téléphone.
-Tant que vous ne vous serez pas remise ensemble et que vous n'aurez pas profiter à fond. Je ne citerais pas ces paroles exactes, si Nat' m'entends elle va le tuer et m'étrangler.
-Je payerais cher pour voir sa tête s'il apprend que c'est déjà le cas...
-Interdiction de lui dire si je ne suis pas là pour voir sa réaction! exigea la blonde. Je viens dans deux jours du coup ok? J'aurais peut-être une surprise pour vous.
Etrangement, cette annonce eut le don de stresser immédiatement Wanda.
-Quelle surprise?
Elle sursauta et se retourna sur Natasha qui fronçait les sourcils, soupçonneuse. La surprise semblait l'inquiéter autant que la rousse.
-Si je te le dis ce ne sera plus une surprise soeurette!
-C'est fou, mais je me méfie de tes surprises Yel...
-Tu verras! Allez je vous laisse, soyez sage! A jeudi!
Elle raccrocha avant que qui que soit ne puisse répondre. Nat' poussa un soupir de désespoir avant de rire, vite rejointe par Wanda.
-Elle me fatigue... Attends-toi à voir débarquer un ouragan dans deux jours.
Wanda rit et déposa sur le bar tout ce qu'elle avait préparé. Romanoff regarda les sandwichs au beurre de cacahuète avec gourmandise et alla servir deux cafés. Les deux femmes prirent leur petit-déjeuner en faisant des suppositions sur ce que pourrait être la surprise de Yéléna. Elles riaient en énonçant des idées farfelues et irréalisables, bien conscientes qu'elles ne trouveraient jamais ce qui avait bien pu passer par la tête de la jeune femme.
Une heure plus tard, le couple se baladait dans la petite ville, écumant les diverses boutiques du centre ville. L'air était glacial et le ciel blanc promettait une tombée de neige d'ici peu. Elles marchaient côte à côte, discutant de choses et d'autres. Wanda ne cessait de jeter des coups d'oeils sur les mains de Natasha, n'osant faire le premier pas et venir enlacer leurs doigts. Quand était la dernière fois où elle s'était ainsi promenée, insouciante, sans ne penser à rien d'autres que de profiter de l'instant présent ? Cette parenthèse promettait d'être extrêmement difficile à refermer. Frigorifiées par le vent qui se levait, elles entrèrent dans un café et s'installèrent au fond de la salle, en quête de tranquillité et de chaleur. Personne ne leur prêta attention à part un homme assis au comptoir. Natasha sentit son regard peser sur elles et tâcha de l'ignorer tout en restant sur ses gardes.
-Tu crois qu'il va neiger? demanda Wanda en regardant le ciel à travers la baie vitrée.
-J'ai même l'impression qu'une tempête de neige descend des montagnes. On ferait mieux de ne pas rentrer trop tard au cas où...
Wanda aimait la neige. Il en tombait chaque hiver en Sokovie. Elle se souvenait les jeux dans les rues enneigées avec Pietro et ses parents. Ses yeux se perdirent dans le vide.
-A quoi tu penses? souffla Nat' en la fixant.
-A Pietro. A la Sokovie.
-C'est à lui que tu pensais hier aussi? demanda l'espionne d'une voix douce. Sur la terrasse.
-Oui...
Un voile de tristesse se posa sur les pupilles vertes, machinalement elle se mit à triturer ses mains. Natasha hésita. Wanda se laissait envahir par les fantômes de son passé, et l'espionne savait mieux que quiconque à quel point cela pouvait être douloureux. Elle tendit la main et la posa sur celle de Wanda. Ce contact l'aida à se reconnecter au présent et elle arrima son regard au sien.
-Tu veux m'en parler?
La sorcière lui sourit, et sentit son coeur battre un peu plus fort.
-Il me manque. Notre anniversaire est bientôt... et se sera le premier sans lui. Ca m'a frappé hier.
Natasha resta silencieuse, son pouce caressait doucement le dos de sa main, l'encourageant à continuer.
-La neige tombait tout les hivers en Sokovie. Pietro et moi on passait des heures à jouer dans les rues, on rentrait complètement trempés et notre mère nous grondait gentiment. Elle nous disait qu'un jour, à force de jouer dans la neige on finirait par se transformer en glaçon et qu'elle n'aurait plus qu'à attendre le printemps que l'on fonde pour récupérer ses enfants. (Elle rit, les yeux embués de larmes.) Mon père nous faisait faire des concours de bonhomme de neige, c'était à celui qui arriverait à en faire le plus, ou le plus gros... (Un sourire éclaira soudain son visage.) Une fois, j'avais passé toute une après-midi à faire ce fichu bonhomme de neige. Quelques jours plus tard le soleil est sorti, et il a fondu. J'ai pleuré pendant des heures. Pietro se fichait de moi en disant que ce n'était qu'une grosse boule d'eau gelée. Mon père est venu me voir et m'a dit "Tu sais pourquoi nous fabriquons des bonshommes de neige? Pour donner des yeux à la Nature. Elle observe que tout va bien pendant l'hiver, et puis lorsqu'elle constate que le printemps arrive et que les oiseaux reviennent, elle saute sur les ailes d'un de ces oiseaux et laisse le bonhomme fondre. Et quand il fond, il finit par rejoindre la terre, les rivières, la mer et les océans et quand reviendra l'hiver il retombera sur le sol sous forme de neige où nous pourrons les reformer. Alors ne pleure pas s'il a fondu. C'est juste que l'esprit de la Nature est parti voyager à dos d'oiseau".
Une larme roula le long de sa joue.
-C'est une très belle histoire. souffla Nat'.
Elle ressentait à travers ces souvenirs tout l'amour que se portait sa famille, et toute la douleur de leur perte. D'abord ses parents, puis Pietro... Nat' serra sa main plus fort.
-S'il neige... Tu voudras bien en faire un avec moi?
Un sourire ému étira les lèvres de l'espionne qui acquiesça.
-Tu me crois si je te dis que je n'en ai jamais fait ?
Wanda ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes, et essuya d'un revers de la main les larmes qui continuaient de couler.
-Jamais, jamais? Même adulte?
-Tu vois vraiment une veuve noire faire mumuse dans la neige? pouffa Natasha.
L'image finit de ramener Wanda dans le présent et elle éclata de rire.
-Non, effectivement, j'ai du mal à imaginer Black Widow entre deux missions, s'amusant à faire des bonshommes de neige! Mais quand tu étais enfant? Avec Yéléna?
-Il ne neige pas souvent en Ohio. sourit l'espionne. En tout cas, pas pendant les années où nous étions là-bas.
-Tu en gardes un bon souvenir?
-J'étais assez grande pour comprendre pas mal de chose contrairement à Yéléna. Mais... malgré tout... j'avais une famille. Un père, une mère, une petite soeur... Les quelques années que cela a duré, c'était réel pour moi. Même si j'ai eut du mal à l'admettre lorsque j'ai retrouvé Yéléna. C'était réel. Un monde à part, comme une autre dimension, entre deux passages à la chambre rouge...
Wanda serra sa main en retour et Natasha lui sourit. Le regard de la russe se braqua ensuite derrière elle et se transforma. Le bleu devint aussi transperçant que l'acier et lorsque Wanda voulut se retourner, Nat' tira doucement sur sa main pour l'en empêcher.
-Quoi? Qu'est-ce qui se passe?
-Un imbécile. répondit froidement Natasha.
Un pas lourd se fit entendre derrière elle, et un homme d'une cinquantaine d'année, grand, assez large d'épaule, apparut dans son champ de vision, se postant à côté de leur table. Il était mal rasé et portait une moustache grisonnante, une casquette vissée sur son crâne laissait penser qu'il n'avait plus de cheveux. Il portait sur les deux femmes un regard mauvais et une moue de dégoût étirait ses lèvres fines.
Oh oh... pensa Wanda en sentant les doigts de Natasha se crisper sur sa main.
Elle glissa une main sous la table et ses doigts bougèrent, appelant sa magie. Elle entra dans la tête de l'homme et ressentit un flot de haine et de souffrance, des images de sa vie défilèrent rapidement. Elle assista à de nombreuses agressions, des bagarres, des beuveries, des chasse à l'homme... Wanda venait d'entrer dans l'esprit d'un vrai homophobe, misogyne et raciste de base! Ecoeurée, elle rappela son pouvoir et grimaça, ce qui n'échappa pas à sa compagne.
-Je peux faire quelque chose pour vous? demanda l'espionne en se parant d'un sourire aimable, mais son ton restait froid comme la glace.
-Ouais, cassez-vous. grogna l'homme.
-Excusez-moi, répondit Nat', mais ce café vous appartient? Parce que dans le cas contraire, vous n'avez aucune autorité à nous ordonner quoique se soit.
La serveuse observait la scène derrière le comptoir, complètement paniquée. Malheureusement, tout le monde connaissait Rooney en ville. C'était un vieil alcoolique qui détestait tout le monde, et tout particulièrement qui n'était pas comme lui un pseudo américain de souche (laquelle personne ne le savait). Plus jeune il avait été à la tête d'un gang de motard qui traquait quiconque ne lui revenait pas pour leur casser la gueule. Rooney avait finit par être arrêté et purger une peine de six ans de prison. Depuis son retour en ville, les agressions avaient recommencé, moins nombreuses et laissant moins de preuve, empêchant le système judiciaire de le remettre derrière les barreaux. Un couple d'homme s'était installé en ville un an plus tôt et avait finit par fuir au bout de six mois suite au harcèlement mystérieux et aux agressions furtives dont ils étaient victimes. Leur maison avait été cambrioler quatre fois, leur voiture vandalisée de nombreuses fois, et ils avaient été agressé physiquement à plusieurs reprise en rentrant chez eux le soir...
-Écoute moi bien salope, fit-il en posant ses deux mains sur la table, son regard mauvais allant de Nat' à Wanda, c'est ma ville ici, et les gens comme vous je n'en veux pas dans ma ville. Alors soit vous déguerpissez, soit je vous montre ce que c'est qu'un homme, un vrai!
Natasha, laisse tomber... C'est un cinglé... tenta de la raisonner Wanda par télépathie.
Elle voyait ses pupilles changer de couleur et l'orage prendre place en elles. Un rictus étira les lèvres de la russe, ses doigts lâchèrent ceux de Wanda et elle s'adossa confortablement à la banquette.
-Наташа, забудь, мы идем домой. (Natasha, laisse tomber, on rentre.) tenta Wanda en vain.
Un éclair furieux passa dans le regard noir de l'homme.
-Et en plus vous êtes russe? Des saloperies de ruskoff?
Il abattit son poing sur la table et jeta violemment tout son contenu sur le sol dans un fracas retentissant. Il colla son front à celui de Romanoff, son calme olympien lui mettant les nerfs à vif.
-Déguerpissez crevures, ou je vous jure que je m'occupe de vos cul bande de...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Son visage s'écrasa violemment contre la table, un coup de pied habile balaya ses jambes et il tomba sur le sol lamentablement. Wanda leva les yeux au ciel. Trop tard, il l'avait cherché... Nat' se leva et fit face à Rooney qui se relevait en éructant, l'insultant de tout les noms d'oiseaux de son vocabulaire. Il balança ses poings qui rencontrèrent le vide chaque fois, décuplant sa rage dans un cri rauque. Black Widow esquivait tranquillement chacun de ses coups. Elle intercepta le dernier, tordit le poignet de l'homme et abattit son propre poing sur son visage. Du sang coulait de son nez et cela ne lui plut pas du tout. Comme un taureau enragé il fonça sur elle, Nat' bondit et par une habile figure d'acrobatie, l'envoya s'écraser la tête contre le mur. Rooney ne se releva pas, complètement sonné. Les clients du café et la serveuse la fixèrent, estomaqués.
-Maintenant on peut y aller. dit-elle dans un sourire tendu.
Wanda se retint de rire et la suivit au comptoir pour régler leur consommation. La serveuse insista pour leur offrir des pâtisseries afin de les remercier et elle rentrèrent donc les bras chargés de nourriture.
Wanda Maximoff :
Depuis que nous sommes rentrées, Nat' ne s'arrête pas! Elle a rentré une quantité astronomique de bois et refuse que je l'aide. Alors je me suis posée sur le canapé avec un livre que j'ai acheté ce matin. Ca fait une éternité que je ne me suis pas accordée cinq minutes pour lire... Vraiment une éternité. Et pourtant mon esprit divague, s'éloigne petit à petit des pages sous mes yeux pour repenser à ce qu'il s'est passé au café. Natasha se confiait enfin sur son enfance, et même si je n'en ai pas appris autant que ce que je le voulais (merci monsieur le connard de service), j'ai aimé ce moment. Il y a tant de chose que j'ignore. Mais je la sens qui s'ouvre à moi, petit à petit, qui s'autorise à se dévoiler et cette pensée fait battre mon coeur plus fort. Me confier à elle m'a fait du bien aussi, étrangement. J'ai l'habitude de garder mes souvenirs précieusement pour moi, mais partager cette histoire de bonhomme de neige avec elle... C'était comme si je leur donnais une nouvelle vie à travers elle. Je pose le livre sur ma poitrine et mon regard se perd en fixant le plafond. Qu'elle était la probabilité de rencontrer une femme encore plus brisée que moi, et que se soit elle qui me fasse le plus de bien? Je sens ma magie s'agiter en moi et mon regard finit par redescendre pour tomber sur Natasha, debout dans la cuisine qui m'observe. J'ignore pourquoi je rougis mais l'effet est immédiat. Cette femme m'envoûte et m'hypnotise, m'apaise et m'embrase. Je ne contrôle absolument rien lorsque je suis avec elle. Un sourire étire ses lèvres et quelque chose remue dans mon ventre. Sérieusement...
-J'ai allumé le jacuzzi. Je me suis dit que ça pourrait être sympa de regarder la neige tomber en étant au chaud dans l'eau...
Le désir que je lis dans son regard m'embrase dans la seconde. Mais comment elle fait? Je me redresse et la rejoint pour jeter un coup d'oeil à la terrasse. La neige ne tombe pas encore mais ça ne saurait tarder. Ses bras m'enlacent, mon coeur chavire. Ses lèvres glissent sur mon cou et je sens un frisson descendre le long de ma colonne vertébrale. Lorsqu'elles se posent sur mes lèvres, un soupir m'échappe. Je sens ses mains qui déboutonne mon jean, le fait glisser au sol puis me retire mon pull. Je brûle de l'intérieur. Mon corps en réclame plus, je veux sentir ses mains sur ma peau, je veux l'embrasser à en perdre haleine et sentir mon coeur exploser sous ses caresses. Pourtant ses lèvres quittent les miennes me laissant dans le manque et l'incompréhension. J'ouvre les yeux et la vois, un sourire satisfait sur les lèvres. Sous mon regard bouillonnant elle se met à son tour en sous-vêtement puis attrape ma main et m'entraîne dehors. Nom de Dieu qu'il fait froid! Je rentre dans l'eau bouillonnante en quatrième vitesse et pousse un soupir de bien-être. Nat' me rejoint et s'installe à côté de moi en riant. La vue sur la forêt est magnifique, on entend le vent siffler doucement à travers les branches. Et puis je le vois. Le premier flocon. Il s'écrase mollement sur la rambarde du belvédère, rapidement rejoint par d'autres. Mon regard doit pétiller comme celui d'une enfant car je sens qu'elle m'observe. Au fil des minutes, les flocons grossissent et deviennent presque cotonneux. Je me déplace dans l'eau chaude jusqu'au bord le plus proche de la rambarde, et pose ma tête sur mes bras pour regarder ce magnifique spectacle.
-Tu avais raison, je murmure, c'est magnifique.
Les flocons tombent entre les arbres et recouvrent peu à peu le sol d'un tapis immaculé. La nature s'est tut, et on entend plus que le bruit sourd de la neige qui s'écrase au sol, et l'eau qui bout. Je souris comme une idiote, et je sais qu'elle n'en perds pas une miette. Notre connexion ne cesse de s'agiter et de tendre vers son esprit, mais je n'ai pas besoin de ça pour savoir qu'elle m'observe, que son regard s'est assombri mais pas de la même manière que lorsqu'elle est en colère, non, la couleur est plus belle et plus profonde, empreinte d'un désir puissant. L'eau bouge autour de moi et je sais qu'elle se rapproche. Avant même que ses bras ne passent autour de mon ventre, mon coeur s'est emballé comme un cheval au galop. Son corps se presse contre mon dos et elle pose sa tête sur mon épaule, dépose un baiser sur ma joue.
-Je t'avais dit que j'avais toujours raison non?
Ces mots me font rire. C'est ce qu'elle m'a dit lors de notre toute première séance d'entraînement.
-Tu veux vraiment qu'on reparle des choses sur lesquelles tu as eut tort? je lui lance en arquant un sourcil, un sourire malicieux sur mes lèvres.
-Non, ça ira. bougonne-t-elle.
J'éclate de rire et je la sens qui me serre un peu plus fort contre elle. Ses mains sur mon ventre me font frissonner, et la température de mon corps doit très certainement grimper en flèche car l'eau ne me paraît plus si chaude... Ses lèvres se posent dans mon cou doucement, mon corps réagit au quart de tour, une décharge vrille mon corps de mon cou jusqu'à mon bas ventre. Ses mains caressent délicatement mon ventre, elle hésite. Elle a peur de gâcher ce moment. Comment pourrait-elle le gâcher au juste? Je me retourne, et passe mes bras autour de son cou, ses yeux sondent les miens, ses mains me presse toujours contre elle, caressant mon dos désormais. Je me mords la lèvre inférieure, je sais que ça la rend dingue. Les iris bleus font l'aller-retour entre mes lèvres et mes yeux, un sourire naît sur ses lèvres. Parlons-en de ses lèvres... Elles m'appellent et m'attirent comme un aimant, si bien que l'information n'a pas le temps d'aller jusqu'à mon cerveau, je suis déjà en train de l'embrasser avec passion. Un incendie se propage en moi et j'enroule mes jambes autour de sa taille, je veux la sentir contre mon corps. Elle répond à mon appel, ses mains me plaque contre elle si fort que j'en ai le souffle coupé, sa bouche s'empare de la mienne comme si sa vie en dépendait et je mêle nos langues dans une danse sensuelle qui me fait perdre la tête. Elle me soulève et s'assois sur un des sièges du jacuzzi, je suis toujours vissée à elle. Mes mains descendent dans son dos et dégrafe son soutien-gorge, elle sourit contre mes lèvres. Je manque d'air et pourtant je m'en moque. Tout ce qui compte en cet instant c'est elle, Natasha Romanoff, agent du Shield et Avenger, et je suis dingue d'elle. Ses mains glissent le long de mon dos, passe sous mon bas et empoigne mes fesses, provoquant un gémissement incontrôlable. De nous deux c'est censé être moi la sorcière, pourtant je crois bien que c'est elle qui m'a ensorcelé... Ressentir de telles choses ne doit pas être normal, si? Avec délicatesse elle me soulève juste assez pour me décrocher d'elle et retirer complètement mon bas avant de me recoller contre elle. Ses mains me délestent ensuite de mon soutien-gorge, et me voilà nue contre elle, dans le jacuzzi. Bon sang qu'est-ce qu'il fait chaud... Je perds toute notion de contrôle de moi-même ou de ma magie, le lien se déchaîne entre nous et je ressens tout par deux. Mon désir et le sien, la chaleur de mon corps et le sien, mes pensées et les siennes. Comme si nos corps et nos esprits n'en formaient plus qu'un seul, arrêtant le temps, détruisant l'espace, créant une réalité où rien n'existe d'autres que nous. Chaque fois, cette sensation exceptionnelle et extraordinaire nous envahit et pourtant, c'est à chaque fois unique, nouveau et transcendant. Je n'ai jamais ressentit une telle chose pour qui que se soit. Mon corps se raidit, envahit par cette décharge électrique de plaisir lorsqu'elle commence ses caresses. Je sens son excitation faire un bond lorsque ma main s'accroche fort à sa chevelure, et une douce chaleur se propager dans son corps quand mon autre main vient caresser sa poitrine. A bout de souffle, je consens à contrecoeur à quitter ses lèvres pour basculer ma tête en arrière et respirer l'air glacial qui nous entoure. J'en oubliais presque où nous nous trouvons. La neige tombe toujours autour de nous, mais la nature est maintenant rempli de nos souffles et de mes gémissements. Heureusement qu'il n'y a pas de voisins... Ses dents mordent la peau de mon cou, m'arrachant un sourire et un petit cri. Ses yeux viennent immédiatement interroger les miens et je la rassure d'un sourire. Les battements affolés de mon coeur résonnent à mes oreilles si fort que je n'entend plus ma voix, ce qui est mieux dans un sens. Je sens ma gorge qui force, je sais que je crie mais je n'ai pas le temps d'en avoir honte. Mon corps vibre sous un courant électrique si puissant qu'il explose en moi comme un feu d'artifice! Mes muscles se contractent sous cet ouragan de plaisir qui m'assaille de toute part, et je m'agrippe à elle en plantant mes ongles dans sa peau. Elle me laisse une seconde de répit pour que je reprenne mon souffle avant de reprendre ses caresses, mon corps réagit de façon tout à fait erratique, alternant aléatoirement les sensations et les contractions. Je veux qu'elle ressente tout ça elle aussi... Je décale légèrement mon corps du sien pour permettre à ma main de glisser entre ses jambes. Je calque mes mouvements sur les siens, l'effet est immédiat. Le son qui sort de sa bouche me fait perdre la raison. Mon front se pose contre le sien et nos souffles se mélangent, nos corps dansent sur la même musique maintenant. L'entendre prendre du plaisir fait monter un second orgasme en moi à une vitesse folle et je n'ai même pas le temps de prendre mon souffle avant qu'il n'explose à nouveau! Ma magie me renvoie en pleine face ce qu'elle ressent, mon ventre se contracte et mon coeur frappe contre ma cage thoracique, ça en fait presque mal. Ses yeux me capturent et j'ai tout le loisir d'admirer son visage. Ses lèvres entrouvertes d'où sortent ces sons qui font vibrer chaque millimètres de ma peau. Elle est magnifique... J'en oublie mon angoisse de ne pas savoir m'y prendre avec elle. Etrangement, y penser en temps normal me stresse et m'angoisse énormément, puis quand elle est face à moi et que j'explore son corps j'ai juste envie de lui faire du bien. C'est étrange comme elle me fait tout oublier... Ses cris se joignent aux miens et j'ai la confirmation que je fais ce qu'il faut. Un sourire irrépressible s'étend sur mon visage. Elle attrape soudain mes mains et me décroche lentement d'elle. Elle mord sa lèvre inférieure, mon coeur fait un looping. Avec douceur elle me dépose là où elle était elle-même assise il y a une seconde, mais dos à elle, à genoux sur ce siège. Elle place mes mains en appuis sur le rebord du jacuzzi et colle sa poitrine contre mon dos. Je vais mourir d'une crise cardiaque si elle continue... J'ai l'impression que c'est la chaleur qui se dégage de moi qui fait bouillonner l'eau! Ses lèvres s'empare de mon cou, glisse sur ma nuque et je la sens qui mord mes épaules, provoquant des frissons intenses. Devant moi, la forêt se recouvre peu à peu d'un épais manteau blanc et des flocons de plus en plus gros tombent avec paresse. Une main sur mon ventre pour me tenir contre elle et m'empêcher de bouger, je sens l'autre qui descend jusqu'à mon intimité et elle entre en moi délicatement. Putain... Une nouvelle vague de plaisir électrique me parcoure, combiné aux picotements que ses lèvres laissent sur ma peau, je ne sais plus où donner de la tête! Mes mains s'agrippent aux bords si fort que les jointures de mes doigts blanchissent. Elle peut bien faire tout ce qu'elle désire de moi, je lui appartiens totalement. Chacun de ses mouvements m'arrachent un nouveau cri de plaisir et je sais que je rougirais plus tard en y repensant, mais pour l'instant mon cerveau est trop envahit par tout ces sentiments, toute cette excitation pour réussir à aligner deux pensées cohérentes! Les minutes s'allongent, j'ai totalement perdu la notion du temps. Je sens un nouveau feu monter en moi et l'explosion approche petit à petit. J'ignore comment elle fait ça, mais elle contrôle à la perfection tout ce qu'elle me fait ressentir. Et bon sang, ce que c'est bon... Ma tête se bascule en arrière et je sens mon bassin qui se colle au maximum contre elle, mon corps est au bord de l'implosion. Ses lèvres s'approchent de mon oreille, son souffle brûle ma peau rougie par le froid qu'il fait hors de l'eau.
-Je t'aime chérie. souffle-t-elle contre mon oreille.
Ces quatre mots ont raison de moi. Mon corps tout entier se contracte et tremble en même temps, ma respiration se change en un long gémissement qui s'intensifie pour se transformer en cri de jouissance. La décharge électrique dure, même une fois que mon orgasme est retombé et je tremble de tout mes membres, exténuée. Nat' me retourne face à elle et m'enlace avec tendresse, couvre mes épaules, mon cou et mon visage de petits baisers doux qui continuent d'envoyer des salves d'électricités dans tout mon corps. J'enfouis mon visage dans son cou, la serre avec force, comme si je craignais qu'elle ne s'évapore et disparaisse d'un seul coup. J'ai besoin de temps pour reprendre ma respiration, la tête me tourne. Ses mains caresses mon dos du bout des doigts, traçant un sillon de lave sur ma peau. Bordel, mais ça ne s'arrête jamais? Il lui suffit de m'effleurer pour me faire perdre pieds! Est-ce qu'elle ressent la même chose? Il faudra que je laisse un peu faire notre lien pour le savoir... Ou que je l'interroge, mais à cette simple idée je sens mes joues qui chauffent! Après ce qu'on vient de faire, c'est parfaitement ridicule! Mes doigts jouent dans ses cheveux à moitié trempé, son odeur m'aide à ralentir mon rythme cardiaque petit à petit. Une bourrasque soudaine et glaciale cingle nos épaules hors de l'eau et Nat' nous immerge presque totalement en réponse au froid. Son regard se lève vers la forêt, les flocons tombent de plus en plus fort, tachant notre vision de sillon blanc.
-Je crois que la tempête arrive. dit-elle. On devrait rentrer au chaud.
Je me décroche d'elle à contrecoeur et constate qu'elle avait tout prévu. A côté du jacuzzi sont pliés deux peignoirs que je n'avais même pas remarqué. Elle sort de l'eau et enfile rapidement le sien avant de me tendre le mien. Mes jambes protestent lorsque je sors de l'eau et je crois bien l'espace d'un instant que je vais m'écrouler sur le sol! Tremblante j'attrape sa main et nous rentrons dans la maison où la chaleur du feu nous enveloppe immédiatement. Natasha part remettre du bois dans le poêle et je file à la salle de bain sécher mes cheveux avant de tomber malade. Avec l'entraînement imposé chez les Avengers, comment cela se fait que je me retrouve aussi épuisée à chaque fois après? Mon corps tout entier accuse le coup, mes jambes continuent de trembler et mes mains également. Rien que le fait d'y repenser provoque de douces torsions dans mon ventre. Une fois mes cheveux essoré au mieux je file dans la chambre et enfile le short de Nat' (je crois que je ne lui rendrais jamais) et un sweat à capuche que je trouve dans l'armoire. L'odeur de Natasha envahit immédiatement mes sens et je souris. Etre avec une femme a décidément énormément d'avantages!
-En fait, tu te moquais de moi pour ne pas avoir mené beaucoup d'affaires parce que tu comptais te servir dedans c'est ça?
Son ton moqueur me fait rire.
-Comment tu as deviné?
-Voleuse.
Elle dépose un rapide baiser sur mes lèvres et part se changer à son tour dans la salle de bain. Finalement, moi qui craignait que nous n'arrivions pas à cohabiter, je suis plutôt agréablement surprise. Les choses se déroulent naturellement, nous prenons nos marques doucement. Pour elle comme pour moi, la dernière fois que nous avons été réellement en couple remonte à une éternité... Cette vie normale va me manquer lorsque nous rentrerons au QG. L'équipe me manque bien entendu, mais vivre ici fait ressortir en moi une envie dont je n'avais pas vraiment conscience : avoir une vie normale. Ce qui pour moi c'est arrêté lorsque j'étais enfant, à la mort de mes parents. Et pour Nat'... Elle m'interrompt dans mes pensées en me rejoignant sur le lit, et je viens immédiatement me coller à elle, je croise mes bras sur sa poitrine et y pose ma tête. Mes yeux accrochent les siens, ses mains caressent mes cheveux me donnant de doux frissons. Dehors la tempête s'est enfin déclenchée et le vent fait voler les flocons dans un tourbillon blanc furieux.
-Au fait, Nat'?
-Oui?
Je marque une pause avant de lui répondre, profite de l'interrogation dans son beau regard bleu.
-Je t'aime aussi.
Un soupir de soulagement lui échappe et ses lèvres viennent s'emparer des miennes.
Nous passons le reste de la journée dans ce lit, nous discutons de choses et d'autres et ne nous levons que pour aller chercher de quoi nous ravitailler. Je finis par m'endormir dans ses bras après avoir une nouvelle fois fait l'amour, complètement épuisée. J'ai tout juste le temps de sentir qu'elle remonte la couverture sur mes épaules nues et qu'elle m'enlace avant de sombrer dans un sommeil profond, bercée par son odeur et ses caresses.