POV Louis :
J'ai une douleur horrible dans tout le dos, mon bras est engourdi, la lumière criarde et éblouissante des néons m'agressent les yeux. Je cligne plusieurs fois, et frotte mes paupières pour m'habituer à cette lumière artificielle. Rien n'a changé, je suis toujours dans cette putain de chambre d'hôpital. Je repose ma tête, lourde de fatigue et de désespoir sur le lit d'Haz, tordant à nouveau mon dos, pour pouvoir être au plus près de mon homme, le sentir, son odeur et sa chaleur. J'embrasse sa main et entrelace nos doigts que j'avais décroisés pour me frotter les yeux. Ma tête est sur son bras, il me sert d'oreiller, comme toutes les nuits depuis 24 jours maintenant. Je ferme les yeux et essaye de dormir encore un peu avant d'être à nouveau réveiller.
-Mhh... Vous m'écrasez...
J'ouvris les yeux à l'entente de cette douce et mélodieuse voix qui m'a si souvent fait frissonner dans toute sorte d'occasions. Je me relève d'un bond et regarde devant moi, deux prunelles vertes me fixer avec un air suspicieux.
-Harry ! Oh mon dieu c'est pas possible !
-Euh...
Je ne lui laisse même pas le temps d'en placer une. Mon homme, mon amour, ma vie est enfin de retour. Je n'y croyais plus et pourtant... L'espoir fait vivre comme on dit, pour moi ça a marché. J'appuie directement sur la sonnette pour alerter les infirmiers ou quiconque se trouvant dans les parages, que ma raison de vivre a ouvert les yeux.
-Louis ? qu'est ce qui...
-Il est réveillé ! Putain Carrie il est enfin là !
-Harry ! Heureuse de te rencontrer enfin !
-Euh moi de même... Vous êtes Carrie si j'ai bien compris ?
-Oui ! C'est moi, je suis l'une de tes infirmières...
Pendant que Carrie explique un peu la situation je le regarde. Il est tellement beau... J'ai cru pendant presque un mois que je n'allais plus jamais pouvoir revoir ces émeraudes briller.
-Mais qu'est ce qui s'est passé ?
-Tu es tombé, enfin on t'as poussé, tu as fait complication sur complication, ce qui t'as plongé dans le coma, depuis 24 jours.
-24 jours ?! On est le combien ?...
-Le 28 janvier Harry.
-Harry... Je m'appelle Harry donc...
Mon sourire disparu brutalement. Harry. Bien sûr que tu t'appelles Harry abruti ! Harold Edward Milward Styles ! Mon Harry...
-Haz... ca ne va pas ?
-Euh, si ça va... Je...
Il me regarde enfin, pendant de longues secondes, ou peut-être est-ce mon esprit qui a arrêté le temps... Il me détaille, réfléchit, ne me lâche pas du regard. On dirait qu'il veut me dire quelque chose mais...
-Excusez-moi mais vous êtes qui ?
Mon monde vient de s'écrouler. Ma main lâche la sienne et mon bras tombe sur mon flanc. Le sourire qui m'était devenu pendant que ses yeux étaient dans les miens disparait à nouveau. J'ai surement mal entendu ou compris sa phrase, ce n'est juste pas possible...
-Quoi ?! Haz, c'est moi...
Je sens mes yeux piquer et mes joues s'humidifier. Il me fixe encore, essaye de trouver au fond de sa mémoire un quelconque souvenir avec moi. Il m'a oublié ?! Il a oublié toute notre histoire, tout ce qu'on a enduré ?!
-Je suis désolé, je ne me souviens pas... Vous vous appelez comment ? Sourit-il l'air désolé.
S'en est trop pour moi. Je ne retiens plus mes larmes et je quitte la chambre en courant. J'entends Carrie qui m'appelle et essaye de me rattraper mais je pars m'enfermer dans les toilettes. Harry m'a oublié. Il ne se souvient de rien. Ni de lui, ni de moi. D'un sens je devrais me réconforter avec l'idée que ce n'est pas moi le problème puisqu'il a même oublié son propre nom, sa propre identité. Mais non. L'idée que l'homme que j'aime, que la personne pour laquelle je pourrais crever ne se souvienne plus de moi me tue. Je ne sais pas en cet instant si j'aurais préféré qu'il ne se réveille pas. Je pleure, seul dans ces toilettes. Je ne veux pas y retourner, j'ai peur, peur d'encore voir son regard, vide et absent, son incompréhension, son inquiétude peut-être... Je ne veux pas revoir ça.
-Louis ?...
-Carrie. Laisse-moi, je t'en prie.
-Louis... Je comprends à quel point ça peut être dur, mais il faut que tu sois là pour lui malgré tout. Que tu lui montres qu'il n'est pas seul, qu'il a une vie à retrouver, des personnes qui l'aiment.
-Je ne peux pas, je suis désolé. Je ne veux pas y retourner.
-Louis, sors s'il te plaît...
J'ouvre la porte sans bouger de la cuvette sur laquelle je me suis assis. J'essuie mes larmes et la regarde. Elle aussi a un regard vide et triste. Elle me soutient moralement. Elle doit savoir ce que ça fait, pas personnellement mais elle a déjà du voir ce genre de cas.
-Aller, viens, allons dans la chambre, je vais t'expliquer et à lui aussi...
-Je ne vais pas y arriver Car...
-Stop! Tu vas y arriver! Ca fait 24 jours que tu attends qu'il se réveille ok? Alors tu vas retourner dans cette fichue chambre et tu vas prendre la main de ton homme, la serrer, et le soutenir jusqu'au bout.
-D'accord...
-Bien.
Je me lève, titubant légèrement, et je me dirige lentement aux côtés de Carrie jusqu'à la chambre.
-Harry, je vais essayer de répondre à vos questions, de vous aider à y voir un peu plus clair...
Je m'assieds à la place que j'occupe depuis presque un mois, à côté d'Harry, sans le regarder.
-Bon, Harry tu souffres d'une amnésie post-traumatique, c'est-à-dire que ta mémoire est partiellement endommagée.
-Partiellement ? Donc elle va revenir ?
-Oui, c'est ce qui est le plus habituel dans des cas comme le tien. Certes, parfois l'amnésie peut devenir permanente et ne plus jamais revenir, mais c'est très rare.
-Donc ça va me revenir ?...
Je tourne la tête et le regarde. Il me regarde aussi. Est-il au courant de notre relation ? Carrie lui a-t-elle tout dit ?
-C'est tout ce que je te souhaite Harry... Ah, désolée, je suis appelée ailleurs, à plus tard.
-A plus Carrie.
-A plus tard.
Un gros blanc. Plus un bruit hormis les quelques machines encore branchées à Harry. Je fixe mes mains, je joue nerveusement avec mes doigts. Me revoilà, 5 mois en arrière. Nous revoilà, comme deux inconnus, tout à refaire, les présentations, les affinités, tout. Comment gérer tout ça ? Dois-je lui dire pour nous ou faire comme si on était seulement amis ? Parce que se réveiller d'un coma, ne plus savoir qui l'on est et découvrir qu'on est gay, ça fait beaucoup de chocs d'un coup... Je ne sais pas quoi faire, quoi dire...
-Comment tu t'appelles ?
Je sursaute. Je relève la tête et le regarde, encore. Qu'il est beau... J'ai envie de le toucher, de l'embrasser, de le câliner pendant des heures.
-Louis...
-Très joli nom, il te va bien.
-Merci...
Je ne pouvais m'empêcher de sourire niaisement à ce compliment, si on peut dire. Une onde de chaleur m'envahit, je me sens bien, je parle à Harry. Ou en tout cas à une partie de lui.
-Et moi ? Comment je m'appelle ?
-Harry, Harry Styles. Tu as 16 ans, 17 ans dans 4 jours... Tu es né le 1 février.
-D'accord, sourit-il. Merci Lou.
-Tu...quoi ?!
-Oh euh... je ne sais pas, Lou c'est sorti tout seul je suis désolé...
-Ne le sois pas... Oh Haz ne le sois pas.
Et c'est reparti. Le flot de larmes coule à nouveau. Il m'a appelé Lou. Comme avant. Que lui, juste lui. Il s'est peut-être souvenu qu'il m'appelait comme ça, inconsciemment.
-Lou ça va ?!
-Il... Il n'y a que toi qui m'appelle Lou... Ca... C'est juste tellement... Ca fait tellement de bien de l'entendre, si tu savais...
-Tu es mon meilleur ami ?!
Il me demande ça avec son grand regard vert. J'hésite encore à lui dire la vérité. Je ne sais pas comment réagir. J'ai peur de le blesser, de le vexer, de le braquer contre moi et de le perdre. Je baisse la tête et ferme les yeux comme pour oublier cette situation. Peut-être qu'en les ouvrants il se souviendra. J'essaye, je les ouvre et le vois me sourire tendrement. Je vais craquer.
-Non.
-Oh... Mais... Tu es qui ?
-Je... Ecoute Haz...Harry. Ce que je vais te dire va peut-être te surprendre ou te dégoûter ou je ne sais quoi encore mais... Je ne suis pas ton meilleur ami, je suis ton petit-ami.
-Mon petit-ami ?!
-Oui... nous... Nous sommes en couple.
Il me questionne du regard, il essaye de savoir si je suis sérieux ou si je plaisante surement. Il sourit. J'attends qu'il me réponde, qu'il me parle. C'est le silence le plus gênant de toute l'histoire de l'humanité.
-D'accord.
-D'accord ?! C'est tout ?! Tu... Tu ne me poses pas de question ?! Tu ne trouves pas ça bizarre ?!
-Ben... non... Tu es plutôt beau gosse, malgré les cernes qui ornent tes yeux. Tu as de magnifiques yeux, un sourire sublime et une douce voix légèrement cassée qui la rend très sexy ! Rit-il
-T'es sérieux là ?!
-Oui... Désolé si j'ai dis quelque chose de mal, excuse-moi...
-Non ! Ne t'excuse pas... J'ai cru que t'allais flipper... De te réveiller et d'apprendre que tu es gay !
-Ca m'a surpris puis j'ai ressenti quelque chose qui m'a fait comprendre que c'est ce que je suis. C'est assez bizarre à vrai dire. J'aimerais me souvenir et redevenir le super type que j'étais !
Je ris de bon cœur, il me fait rire. Sa spontanéité, ses mots qu'il choisi sans s'en rendre compte et qui transpercent mon cœur y laissant une chaleur qu'on appelle l'amour. Bordel ! Même sans identité il reste lui-même, le Harry que je connais, le Harry dont je suis tombé amoureux.
-Ca va les chevilles là ?! Ris-je. Pourquoi crois-tu que tu étais un gars aussi génial que ça dis-moi ?
-Ben... A en croire ce que je vois, tu as dû rester à mes côtés depuis que je suis dans cet état, depuis je ne sais combien de jours... Ce qui prouve que je dois être quelqu'un de bien pour qu'une personne comme toi tienne autant à moi au point de passer sa vie à côté d'un gars qui dort, dans une chambre d'hôpital qui pue et qui a une décoration hideuse !
-Oh mon dieu !
Je ne pouvais m'arrêter de rire. Ca fait 24 jours que je n'avais pas ris autant. Que je n'avais pas ris tout court. Ca fait 24 putain de jours que j'attends ça, pouvoir rire à nouveau avec l'homme de ma vie.
-Tu l'es Harry crois-moi. Tu es un homme extraordinaire. Tu es l'homme le plus drôle, généreux, beau, sensible, passionné, attentionné que je connaisse. Le plus talentueux aussi ! Tu dessines et chantes comme un Dieu... Pourquoi tu me regardes comme ça ?...
-Parce que je me dis que j'ai vraiment de la chance d'avoir un petit-copain comme toi. Tu as l'air de vraiment m'aimer.
-Je t'aime. Plus que tout au monde. Au-delà de tout. Je suis désolé, d'ailleurs, d'être parti en courant tout à l'heure... c'était juste... Trop pour moi.
-Je comprends... Et je m'excuse aussi de ne plus me souvenir de tout ça...
-Ne t'excuse pas ! Ce n'est pas ta faute...
-Merci d'être là, Lou...
Il pose sa main sur la mienne et sa chaleur m'envahit. Je le regarde et lui souris. Il est si beau. Je l'aime tellement. Je vais tout faire pour qu'il retombe dans mes bras. Je vais tout faire pour l'aider à se souvenir. Je vais tout faire pour qu'on retrouve une vie normale. Je veux retrouver mon homme. L'homme que j'aime, l'homme de ma vie. Harry.
Plus les jours passent, et toujours pas d'améliorations. Je suis rentré à la maison, je reviens aux heures de visite normales. Etant donné qu'Harry ne se souvient de plus rien, je me devais de lui laisser un peu d'intimité même si ça me fait du mal. Il fait des examens de mémoires tous les jours mais rien n'a changé. « Pas d'améliorations. » J'entends ça tous les jours. Avec Harry ça devient bizarre, je pense que plus les jours passent plus il est mal à l'aise avec le fait qu'il est gay et en couple, avec moi.
-Bonjour Harry !
-Salut Louis, tu vas bien ?
-Oui et toi ? Des nouvelles ?
-Non toujours pareil... Qu'est ce que tu tiens dans ta main ?
-Oh ! C'est vrai ! Je t'ai acheté un moelleux au chocolat...
-C'est gentil de ta part...
Je lui pose sur ta tablette à côté de son verre d'eau que je remplis tel un rituel. Je m'assieds dans le fauteuil qu'ils ont replacé depuis mon départ à la place de mon ancien lit.
-Attend je vais t'aider ! Tu veux te redresser ?
-Non je voudrais appeler quelqu'un, je dois aller aux toilettes...
-Oh ! Mais je vais t'aider moi !
-Non je voudrais quelqu'un de...
-Enfin Haz je vais t'aider moi ! Depuis quand t'es gêné que je te vois à moitié à poil ! Ris-je.
-Peut-être depuis que je n'ai aucun souvenir de qui tu es et que par conséquent on n'est pas ensemble.
Je le regarde et m'immobilise à ses mots. Venait-il vraiment de dire ça ? Je lâche son oreiller que je tenais voulant l'aider à se redresser et prend ma veste que j'ai déposé quelques minutes avant sur le dossier du fauteuil.
-Euh...Excuse-moi Lou, je ne voulais pas dire ça comme ça, c'est juste que...
-C'est bon. Ne t'inquiète pas. Je vais appeler quelqu'un.
-Louis, s'il te plaît ne le prend pas mal, je...
-Je le prends super bien Harry enfin ! J'ai vécu un mois à côté de mon copain plongé dans le coma attendant plus que tout le jour où enfin il se réveillerait ! Ce beau jour est arrivé et voilà qu'il ne se souvient pas de moi, pas de rien en fait. Je prends super bien le fait que tu me claques comme ça que on est rien juste parce que ta putain de mémoire est niquée ! Je le prends super bien Harry ! Ca ne se voit pas ?!
Je lui fais un sourire hypocrite et sors de sa chambre en claquant la porte. Je m'adosse à celle-ci et lâche le flot de larme que je contenais depuis que ses mots, dignes des pires lames de couteaux aiguisées avec précision, ont poignardées mon cœur à tout vas.
-Louis ?! Pourquoi pleures-tu ?! Ca ne va pas ?!
-Harry doit aller aux toilettes. A bientôt Carrie.
J'essuie mes joues en quittant l'hôpital. Je ne sais pas ce qui est pire. Le coma qu'il a vécu et que j'ai subi ? L'amnésie qu'il vit et que je subi ? Ou bien le fait que pour lui je ne sois qu'un inconnu alors que pour moi il est toute ma vie ?...
Je sors en courant de ce bâtiment que je connais désormais mieux que ma poche. Je n'entends rien, ni les cris des passants me gueulant dessus car je les ai bousculés, ni les sirènes des ambulances faisant des allées venues aux urgences, ni le vacarme extérieur auquel j'ai été protégé pendant un mois, ni au klaxon de la voiture fonçant droit sur moi.
Je vois des lumières, des phares. Deux. Se rapprochant de plus en plus de moi. Je suis comme tétanisé en les regardant. Je ne bouge plus. Je ne sens plus rien. Seul mon corps ressent le choc lorsqu'il s'écrase sur le pare-choc et le pare-brise de la voiture. Seul mon corps saigne. Seul mon corps meurt doucement. L'intérieur l'est déjà depuis qu'Harry a prononcé ces mots : « on n'est pas ensemble. » Seul mon corps... Non. Seule mon âme s'est envolée, avec elle le souvenir de mon ancienne vie, mon ancien Harry, mon ancien bonheur, laissant un corps mort ensanglanté, inutile sans l'homme que j'aime pour le combler.
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Hey !
De retour après deux semaines de vacances, désolée de pas avoir pu poster... :/
Voici le Chapitre 25...
Ne me détestez pas je vous en supplie !
Le chapitre 26 est déjà écrit je le publierais mercredi.
N'hésitez pas à me laisser vos impressions...
Je vous aime ! Merci encore pour tout c'est juste incroyable !
Victoria. Xoxo ♥