Neptune 2

By henovaa

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Après la tempête vient le beau temps, cependant Alma l'attend encore. Trois mois après que sa vie se soit tra... More

Note de l'auteure
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24 - Ezra
Chapitre 25
Chapitre 26 - Noa
Chapitre 27
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33 - Ezra
Chapitre 34
Chapitre 35
Remerciements

Chapire 28

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By henovaa

  That's Us -  Anson Seabra

__

Montréal nous accueille sous une pluie terrible. Il doit être minuit passé. Je n'ai plus de batterie depuis trente minutes et Ezra utilisait le câble pour suivre la route. Nous sommes garés depuis de longues minutes devant un hôtel. C'est le même que celui où nous nous sommes rendus en voyage pour nos projets d'écriture et de photographie. Je suppose que je n'ai pas besoin de lui rappeler ce que cet endroit signifie pour moi.

—  Ça fait vingt minutes, me signale le blond.

On attend que la tempête se calme, mais je crois qu'on va devoir l'affronter.

— Tu as des vêtements de rechange ?

— Non. On ira en acheter demain, me dit-il comme si c'était la chose la plus normale.

Je crois qu'il ne se rend pas compte de ce qu'on vient de faire. Moi non plus, d'ailleurs.

— On court jusqu'à la réception ? On ne peut pas rester ici toute la nuit, proposé-je.

— Let's go, déclare-t-il en ouvrant sa portière.

Je l'imite aussitôt. Il me tend sa main et nous courons les cinq cents mètres qui nous séparent de l'entrée.

— Est-ce qu'ils peuvent nous refuser l'accès parce qu'on est mineurs ? demandé-je, inquiète à l'idée de devoir dormir dans une voiture sous la tempête.

— Ouais. Donc tu me laisses parler, parce que tu es une très mauvaise menteuse, déclare-t-il en me souriant.

Je lève les yeux en l'air, amusée. Il a raison, ce n'est vraiment pas un don que je possède.

Lorsque nous entrons, je remarque immédiatement le réceptionniste. Il est assis sur son siège en cuir de l'autre côté du bureau. Environ la quarantaine, une chemise froissé sur le dos à force de s'enfoncer dans sa chaise, les cheveux légèrement gris et surtout une paire de lunettes rondes qui pend sur le bout de son nez. Il relève soudainement la tête de son téléphone en nous entendant arriver.

— Bonsoir, nous fait-il.

— Bonsoir, on aimerait une chambre pour ce soir.

— On est complet, rétorque-t-il d'un ton las.

— Vraiment ? Vous ne pourriez pas jeter un œil aux réservations ? On a vraiment pas envie de passer la nuit dans notre auto.

Le blond ne lâche pas l'affaire, et ça marche. Même s'il n'y met pas toute sa volonté, il finit par nous trouver quelque chose.

— Il reste une suite, mais je vous préviens les jeunes, c'est très cher et je ne négocie pas.

— Combien ?

— Deux cent quarante dollars pour une nuitée, mais comme je viens de te le d-...

— On la prend, rétorque le blond en sortant son portefeuille.

— Ezra, l'interrompé-je en posant ma main sur son avant-bras.

Il regarde un instant ma main avant de sourire légèrement. Je sens qu'il n'a pas apprécié la façon dont nous a parlé le réceptionniste. D'ailleurs, ce dernier ne décolle pas des yeux de la liasse de billets débordant du portefeuille du blond.

— Je ne te laisse pas passer la nuit dehors, me lance-t-il. Je peux payer en cash ?

— Oui.

Je capitule. C'est exorbitant, je ne sais même pas où je vais trouver la moitié de cette somme pour le rembourser.

— Chambre 427, quatrième étage à gauche. Le petit-déjeuner est servi de sept à neuf heures et la piscine ouvre à dix heures.

— Merci.

Nous récupérons la carte et nous avançons jusqu'aux deux ascenseurs situés à gauche. Lorsque nous pénétrons dans l'un d'entre eux, je me retourne vers le blond. Ce dernier tente de reformer ses boucles aplaties par la pluie.

— C'est hors de prix, je vais mettre du temps pour te rembourser, désolé.

— Arrête de dire des bêtises, tu veux ?

— Mais tu ne comprends p-...

— Je ne veux pas que tu me rembourses Alma Myaz.

Je souris, peinée. Il ne sait pas que je pars dans si peu de temps que je n'aurais jamais l'occasion de le rembourser et que c'est ça qui m'attriste le plus. Il faut que je le lui dise, je ne veux pas qu'il l'apprenne de quelqu'un d'autre.

— 427... Ah, c'est juste ici, me signale-t-il lorsque nous arrivons enfin devant la porte.

Je passe la carte dans le lecteur, légèrement intimidée. C'est la première fois que nous partageons une chambre d'hôtel seuls. Et ce n'est pas la plus petite, d'ailleurs.

— C'est gigantesque, dis-je en regardant tout autour de moi.

Je n'ose même pas entrer. Je suis trempée et mes cheveux font perler des petites gouttes sur la moquette bleue. Impossible de s'asseoir sur le canapé en velours de la même couleur que le sol ou de m'allonger sur l'énorme lit au milieu de la pièce dans cet état.

— Je ne peux pas rester comme ça, ça colle à la peau, soupiré-je, agacée d'avoir les habits mouillés sur mon dos.

— J'ai une solution : déshabille-toi ? me propose-t-il.

Je rougis. Je ne porte pas de soutien-gorge.

— C'est que...

Ma parole se coupe net. Le blond vient de retirer son jean et son pull. Il passe rapidement son t-shirt sur ses épaules et le jette sur le lit.

— Il est sec, c'est déjà ça, me lance-t-il, le sourire aux lèvres.

Alma concentre-toi. Ne baisse pas les yeux, je t'en supplie.

Trop tard. Je reste scotchée comme si je ne l'avais pas eu dans mon lit deux jours avant. Le boxer gris Calvin Klein qui tombe sur ses hanches me rend folle.

— À ton tour, je ne dors pas avec un rat mouillé, plaisante-t-il en me regardant.

— Je n'ai pas de rechange.

— Moi non plus, je vais dormir comme ça. Mais si ça te dérange, je prends le canapé, m'informe-t-il.

Je souris. Je crois qu'il n'y a que lui pour être capable de dormir ailleurs alors qu'on a passé des dizaines de nuits enlacés. Son respect et sa bienveillance sont inégalables.

Arya a sûrement raison, j'ai tout gâché.

— Je ne porte pas de soutien-gorge, regarde, lancé-je en me tournant de sorte à ce qu'il voit le dos de ma combinaison.

— En effet. Tiens, attrape, fait-il en me lançant son tee-shirt blanc.

Ouf, sauvée. Je me voyais mal dormir le torse nu à ses côtés. Je suis quelqu'un de pudique, et même si nous avons franchi beaucoup d'étapes lui et moi, je n'arriverais pas à me sentir bien à ses côtés si je n'ai pas quelque chose pour me couvrir.

Je cherche tant bien que mal la fermeture de ma combinaison dans mon dos, mais impossible de mettre la main dessus. Agacée, je commence à m'impatienter et me tord dans tous les sens.

— Attends, entendis-je soudainement.

Lorsque sa main se pose sur mon omoplate, je frémis. Il la dézippe lentement, en égarant ses doigts contre ma peau. La combinaison finit par tomber à mes pieds. J'enfile le t-shirt aussitôt et me retourne vers lui. Il fait mine de ne pas fixer mes avant-bras, mais je sens son regard un peu trop insistant.

— Merci.

L'éclair passe un peu trop près de notre fenêtre, me faisant sursauter. Ezra sourit, penaud.

— Il est quelle heure ?

— Un peu plus de deux heures du matin, me répond-il.

— D'accord, répondis-je pour seule réponse.

Je m'assieds sur le matelas, ne sachant pas quoi faire. Je sais qu'on doit discuter, mais je ne sais pas par où commencer.

— Tu veux parler en premier ? l'interrogé-je.

Il m'imite et s'assied à ma gauche, le dos calé contre la tête de lit.

— J'aimerais bien oui.

— Je t'écoute.

— J'aimerais savoir ce qu'il s'est passé pour toi après notre séparation. Je veux dire, exactement.

J'inspire un grand coup. C'et difficile de mettre des mots sur ma situation, surtout quand je n'ai jamais osé en parler.

— Je n'ai pas été à l'école pendant une semaine après notre... altercation, articulé-je. Puis les vacances de Noël sont arrivées... Sauf que nous n'avons rien fêté du tout, mon père avait complètement oublié. J'avais acheté en catastrophe un camion de pompier à Eden, et il n'a eu que ça comme paquet. Il a pensé que le Père Noel ne voulait pas le gâter parce qu'il avait été exécrable avec ma mère et c'est bien connu, il n'offre que des cadeaux aux enfants gentils, balbutié-je, les larmes me montant aux yeux en me repassant ce souvenir. C'est le soir du nouvelle an que j'ai commencé à me faire du mal. Je ne me souviens plus trop pourquoi, c'est assez flou. Mais ça m'a fait tellement de bien. C'est comme si... Je me sentais vivre à nouveau, tenté-je de lui expliquer. Ensuite, j'ai traversé une période où je ne me consacrais qu'à mon père et mon frère. Je n'allais plus trop en cours, je ne sortais jamais avec les autres, et je faisais tout pour éviter ma mère. La première fois que j'ai décidé de mettre les pieds dehors, ça a été à l'anniversaire de Noa.

— Je me souviens t'avoir croisé dans le couloir à l'étage, ça faisait des semaines que je ne t'avais plus vu, me murmure-t-il.

J'avale ma salive. Le regard noir qu'il m'avait lancé en prenant soin de ne même pas m'effleurer le bras m'avait glacé ce soir-là.

— Oui, moi aussi.

— Tu te dirigeais vers la salle de bain, continue-t-il, soudain préoccupé par ce que j'y ai pu faire.

— Je devais appeler mon père, Éden avait fait une crise de panique et me réclamait, mais je ne pouvais pas rentrer à pied, et je ne voulais pas déranger les autres.

— Comment tu as fait ?

— J'ai... Je t'ai cherché, mais tu étais dans ta voiture avec Romy, déclaré-je en le cherchant du regard.

Il comprend aussitôt.

— Je suis désolé.

— Non, ne penses pas comme ça. On referait le monde sinon, et moi aussi j'ai des choses à me reprocher.

Je ne lui dis pas que je l'ai vu embrasser la blonde, mais je suppose qu'il l'a compris.

— Romy était bourrée. Elle a regretté son geste et n'a pas voulu me parler pendant trois jours parce qu'elle avait peur de ma réaction. Je ne comptais pas lui rendre son baiser, mais quand je t'ai vu... Je ne sais pas pourquoi je l'ai fait, je cherchais juste à te blesser, c'est complètement immature de ma part.

— Je comprends, c'était encore récent, ça ne faisait que deux mois. Mais oui, ça m'a vraiment brisé le cœur, avoué-je. C'est pour ça que par la suite, votre relation me rendait dingue. J'avais l'impression de te voir créer une nouvelle histoire d'amour avec une fille géniale juste sous mes yeux.

— Je crois que je dois t'expliquer comment elle et moi on est devenues proches, ça t'aiderait à comprendre.

Je hoche la tête. Leur amitié m'a paru si soudaine que je n'ai jamais cherché à vraiment comprendre le commencement.

— Lexie a toujours eu l'habitude de dormir chez Juliette les vendredis, tu te souviens ? J'acquiesce. Je l'ai déposé un vendredi de janvier, comme d'habitude. Elle m'a salué et elle est entrée. Je ne suis même pas sorti pour les saluer, je ne le faisais quasiment jamais. J'avais oublié de prendre une veste et je commençai vraiment à avoir froid. J'ai attrapé un sweat qui traînait depuis des semaines sur la banquette arrière, et quand je l'ai secoué, une photo est tombé de la poche kangourou.

— Qu'est-ce que c'était ?

— Toi, lors de notre voyage ici, devant le pont. La toute première photo que j'ai prise, m'avoue-t-il, un léger sourire amer sur les lèvres. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais en te voyant si heureuse, j'ai fondu en larmes. J'ai rarement pleuré, mais cette fois-là.... C'était différent. Et lorsque j'ai vu la tête de Romy devant ma fenêtre, j'ai compris qu'elle m'avait vu. Elle est montée côté passager et m'a demandé d'avancer un peu parce que les filles pouvaient me voir. Elle est restée tout le long, sans jamais rien dire, sans même me toucher. Et ensuite, je lui ai raconté tout ce que j'avais sur le cœur. Avec elle, c'était simple, parce qu'elle ne te connaissait pas vraiment. J'adore Arya, Charlie et Noa, mais je ne pouvais pas leur en parler. Je suppose que toi non plus, hein ?

Je soupire. Il a raison. C'est pour ça que l'arrivée de Maylin dans ma vie m'a autant fait de bien. Elle ne savait rien de nous, alors elle ne m'a jamais jugé.

— Je comprends, lancé-je. C'est exactement pour ça que je suis devenue si proche de May.

— Au début, je pensais qu'elle t'aimait bien, m'avoue-t-il. Et ensuite, j'ai compris que Romy l'aimait beaucoup, lance-t-il en riant.

Je ris à mon tour. Notre jalousie mutuelle nous a tellement aveuglé qu'on a même pas su se rendre compte de choses évidentes.

— Pourquoi tu as répondu positivement à ma proposition, à New York ? osé-je demander.

— Parce que je pourrais passer chaque seconde de ma vie à t'embrasser Alma, répond-il aussi simplement.

Je ne rajoute rien, mais le foutu sourire qui s'élargit sur mes lèvres m'agace plus que tout. Je suis incapable de cacher ce que je ressens.

—  Je te mentirais si je te disais que je ne veux plus rien avec toi, avoué-je.

— Moi aussi, mais j'ai peur, continue-t-il.

Je m'arrête net.

— Peur ?

— Que tu me laisses une nouvelle fois. Je crois que je suis horrifié à l'idée que tu m'abandonnes. C'est sûrement une blessure d'enfance ou ce genre de trucs, continue-t-il.

— Ezra...

— Attends, laisse-moi terminer. Je ne veux plus qu'on s'entretue ou qu'on se cherche par le biais d'autres personnes. Je ne vais pas attendre que je guérisse de cette peur, mais je vais me soigner. Comme ça, dans quelques mois, je serais prêt, je te le promets. Je ne vois pas ma vie sans toi, m'avoue-t-il, les yeux brillants. J'ai beau rêvé de dizaines de voyages, d'un mariage, d'une maison, ou des enfants, la seule chose qui reste, c'est toi.

Moi aussi, ai-je envie de lui répondre. Mais je mords si fort mes lèvres pour ne pas lui avouer mes pensées.

— Je ne peux pas Ezra, déclaré-je, la gorge serrée.

Il se redresse.

— Mais j-...

— Je déménage dans deux mois, annoncé-je de but en blanc.

Ses épaules s'affaissent. J'ai l'impression que je viens de le détruire une nouvelle fois avec cette nouvelle.

— Je l'ai appris ce soir. Personne n'est au courant.

— Tu repars en France ?

— Non, ma mère a obtenu ma garde exclusive. Mon père ne veut pas de nous. On la suit à Calgary. Je suis tellement désolée, soufflé-je, sentant que les larmes me montent.

Son regard bleuté suffit à me faire craquer. Comment vais-je réussir à vivre au quotidien si je suis loin de lui et de mes amis ? C'est horrible de se sentir arrachée à un endroit qu'on considérait enfin comme son chez-soi.

Il s'approche et me fait basculer contre son torse. Je m'y réfugie en me cramponnant à ses épaules.

— Combien de temps ? me chuchote-t-il.

— Deux ans, répondis-je dans un souffle.

— Vingt-quatre mois... Tu ne pourras pas revenir lors des vacances ?

— Je ne pense pas. Mon père veut nous éloigner de cet endroit, et ma mère n'acceptera jamais que vous veniez me rendre visite. Elle veut qu'on oublie Granby, je le sais. Je reviendrais pour l'université, peu importe ce que j'y étudierai.

— Alma...

— Je te le promets. Je ne t'abandonnerais plus jamais. Je refuse de vivre loin de toi. Désormais, je penserais à moi. Tant pis si Eden doit grandir ailleurs. Je dois penser à nous, lancé-je en le regardant.

Ses lèvres se déposent sur les miennes de la façon la plus délicate possible. Il sourit amèrement contre mes lèvres le temps d'un instant, puis les frôle légèrement, de sorte à les garder presque sceller.

Je ne me recule pas. J'ai besoin de ce contact physique.

— Je t'attendrais.

— Non, murmuré-je.

Je refuse d'être aussi égoïste. On souffrirait trop si on passait deux ans à compter les jours en espérant se revoir comme si rien n'avait changé. Ce que j'ai appris du divorce de mes parents et de leur séparation brutale, c'est que je dois apprendre à vivre au jour le jour. On ne sait jamais de quoi sera fait demain.

— Tu ne peux pas passer autant de temps à espérer mon retour. Je refuse de te faire endurer ça.

— Je ne veux que toi, m'avoue-t-il en plongeant sa tête dans mon cou, je n'en ai rien à faire. J'irais te rejoindre en Chine s'il le fallait.

Je soupire, absorbée par ses lèvres qui courent le long de ma gorge.

— Promets-le moi, susurré-je.

— Non, répond-il.

— Ezra, je suis sérieuse, lancé-je en me reculant.

Il détourne le regard. Impossible de capter ce qu'il ressent s'il se détourne de moi. Je me rapproche à nouveau et m'assieds en face de lui. Mais ce que je vois me brise en mille morceaux.

C'est la première fois que je le vois pleurer pour nous.

— Ezra, soupiré-je en le prenant dans mes bras.

Je ne dis plus rien. Je me contente de le garder contre moi. C'est un peu ridicule en voyant notre différence de taille, mais c'est bien la dernière chose qui me préoccupe. J'essaie d'éponger toute sa peine, mais je crois que cette fois, c'est beaucoup trop pour que je puisse m'en charger seule.

— Je ne veux pas te perdre, réussit-il à marmonner.

— Tu ne me perdras jamais, tu m'entends ? Regarde-moi, répliqué-je en prenant sa tête entre mes mains.

Le clair de lune l'éclaire parfaitement. Les larmes me montent à mon tour.

— Deux ans. Et je serais là.

— Promis ?

— C'est juré. Je reviendrais ici et on passera des heures à discuter de tout ce qu'on a vécu loin de l'autre. On ne changera pas autant, tout ira bien, le rassuré-je.

Du moins, je l'espère, parce que la vérité, c'est que je ne sais même pas qui je serais demain. Mais je veux y croire. Pour moi, pour lui, pour nous. Parce qu'avec lui, j'ai cette foutue impression d'âme sœur. Nous sommes tellement reliés que je ne me vois pas construire quoique ce soit sans qu'il m'accompagne.

Deux ans, et je serais là.

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