Chapitre 33:
Blue : 23 ans.
Le lendemain, je me suis réveillé dans ma chambre. Couverte, et très bien placée sur mon lit. J'ai d'abord pensé que c'était peut-être un rêve. Mais par la suite j'ai vite compris que ce n'était pas possible. Je n'avais jamais rêvé d'Éros. Mais ça, cela ne veut rien dire. Alors j'ai soulevé mon t-shirt ample, et j'ai vu un énorme bleu sur mon ventre.
Ouais, c'était vraiment pas un rêve.
Est-ce que Éros m'a directement emmené ici quand je me suis endormie? Ou est-ce que nous avons dormi ensemble et il s'est levé plus tôt que moi, donc il m'a emmené ici?
Je suis perdue, à vrai dire j'en ai juste marre. J'en ai ras-le-cul de toujours être présente pour Éros. Il m'a frappé hier, et j'ai été gentille avec lui! Mais putain qu'est-ce qu'il ne tourne pas rond chez moi? Pourquoi c'est si dur de rester loin de lui?
Je n'arrive pas à comprendre.
J'ai l'impression de n'être qu'une petite fille perdue. Je ne veux plus l'être, je veux être forte. Je veux changer, je veux prouver au monde entier que Blue Havisham peut se débrouiller toute seule!
Ouais, je peux me débrouiller toute seule.
Je suis sortie de ma chambre en tenant mon ventre. Dis comme ça, c'est plutôt étrange. Mais j'ai tellement mal que j'ai l'impression que mon ventre va tomber par terre.
Je grimace à chaque mouvement que je fais. Je me sens mal en revanche, je ne saurais dire si c'est à cause de mon ventre, ou de ma gentillesse avec Éros.
Sûrement de ma gentillesse.
Je suis arrivé en bas, et je me sentais faible. Je l'étais physiquement, mais mentalement je l'étais encore plus.
J'ai croisé Azarias, j'ai dégluti, je me sentais encore mal de lui avoir tiré dessus. Mais il ne fallait pas qu'il le sache.
-Salut petite soeur. Dit-il avec un sourire.
J'avoue avoir froncés les sourcils, je n'ai pas compris. Pourquoi me parlait-il comme si rien ne s'était passé? Je lui avais tiré dessus, j'ai tiré sur sa jambe. Et pourtant, il me parle, et me sourit.
C'est incompréhensible.
-Azarias? Demandais-je avec une pointe d'appréhension dans ma voix.
-Oui sœurette?
Il s'est dirigé vers la cuisine, et il a demandé à Margerita de lui servir un verre d'eau. Bien sûr parce que ce con ne peut pas se servir un putain de verre d'eau tout seul, comme un grand.
-Est-ce que je peux avoir mon téléphone?! Je sais que tu m'as déjà dit non, mais je veux juste l'avoir cinq minutes. Et tu peux même être devant moi pour vérifier que je ne fais pas de conneries.
Il a grimacé, puis a remercié Margerita avant de prendre son verre d'eau. Il l'a avalé légèrement tandis que je sentais mes mains transpirées. Je n'ai jamais aimé demandé quelque chose à Azarias. J'ai toujours détesté le faire. Je n'aime pas demander des choses aux gens.
-Si cela ne tenait qu'a moi, j'aurai dit oui. Mais ce n'est pas moi qui à ton portable.
-Comment ça? Demandais-je en fronçant les sourcils.
-C'est Éros qui a ton portable.
J'ai senti mon visage se décomposer. Fais chier, bien évidemment, c'était obligé. C'est Éros qui a mon portable. Putain de merde. Je déteste demander quelque chose à Azarias alors si c'est Éros...
-Où est Éros?
Le visage d'Azarias a perdu toutes ses couleurs puis il a bégayé.
-Je vais l'appeler. Il va arriver.
Et je n'ai eu le temps de rien dire parce qu'il a limite couru. Il a monté les escaliers et il est sorti de mon champ de vision. J'ai soufflé, je n'avais vraiment pas envie de demandé à Éros quoi que ce soit.
-Bonjour madame, vous voulez quelque chose?
-Oh non Margerita, merci beaucoup.
-Vous êtes sur madame? Vous ne mangez presque jamais je-
-Elle va manger.
Je me suis pincé les lèvres. Putain de merde. Fallait forcément que Éros débarque alors qu'on était en train de parler de nourriture.
-Margerita preparale la colazione di stamattina e vattene dalla cucina. Non voglio essere disturbato.
J'ai froncé les sourcils et ma bouche s'est légèrement entre ouverte. Putain Éros qui parle en italien c'est putain de sexy. Il a un accent et avec sa voix grave et rauque, cela ne fait qu'augmenter la température.
- Sì, signore, lo faccio subito. Rétroque Margerita.
Éros était près des escaliers, et étant donné que la cuisine est une cuisine ouverte. Il peut tout voir de là où il est.
Je me suis retourné pour lui faire face. Mes yeux se sont plantés dans les siens et je suis resté immobile comme lui. Je n'ai pas compris ce qu'il avait dit.
-Qu'est-ce que tu lui as dit? Demandais-je en brisant le silence.
-Je lui ai dit de te rapporter un plat du petit déjeuner. Tu ne vas pas rester sans manger, je te le garantis. Comment va ton ventre?
Il a murmuré sa dernière phrase avec un ton plein de remords. Je l'ai simplement regardé dans les yeux, énervé qu'il puisse se permettre de décider si je mange ou pas.
-Pas très bien, tu me préviendras la prochaine fois que tu voudras me frapper comme si j'étais un sac de boxe. Crachais-je avec dégoût.
Et pour la première fois, c'est lui. C'est Éros qui a détourné le regard. C'est Éros qui a regardé par terre. Il a détourné le regard.
Margerita à dépose un plat sur l'immense plan de travail en marbre. Par la suite elle m'a sourit, s'est excusé auprès d'Éros avant de quitter notre champ de vision. Nous sommes maintenant seuls.
Je me suis assise sur une chaise du plan de travail. Je ne voulais plus regarder Éros il m'avait fatigué. Je n'ai vraiment pas faim. Le plat que Margerita a fait à l'air vraiment bon, mais je pense à mon poids. Je pense à cette voix au fond de moi qui me dit sans cesse :
« tu vas grossir si tu manges. »
J'ai dégluti difficilement, puis j'ai senti Éros s'asseoir devant moi.
-Mange.
-Je n'ai pas faim Éros, arrête de croire que tu peux me dicter quoi faire. Tu me retiens déjà prisonnière, ça suffit. Je ne vais pas manger. Je n'ai pas faim.
-Blue s'il te plaît, je sais que je suis un putain d'enfoiré avec toi. Mais là c'est pour ta santé, tu dois manger Blue. Tu n'as déjà presque rien mangé hier soir. Mange au moins un peu.
-Je n'ai pas faim Éro-
J'ai arrêté de parler parce qu'on m'a coupé. Mon ventre m'a coupé, il a gargouillé, signe que j'avais faim. Éros m'a regardé dans les yeux avec amusement. Je venais de me faire griller.
-Une bouchée Blue, seulement une. Tu verras c'est bon.
J'ai soufflé, putain de merde. J'avais faim, mais je n'en avais pas. Je ne voulais pas grossir, mais je voulais manger. J'ai donc pris ma fourchette et j'ai avalé une mini bouchée.
Oh putain c'est délicieux.
-Je t'ai dit que ça allait être bon. Dit-il en me voyant reprendre plusieurs bouchées.
J'ai hoche la tête et j'ai continué à le manger. J'avais toujours cette voix dans la tête, mais ma faim était plus forte. Alors je continue de manger.
-Azarias m'a dit que tu voulais me demander un truc. Il m'a pas dit quoi. Donc, que veux-tu?
J'ai fini de mâcher ma bouchée puis j'ai déposé ma fourchette. J'ai bu une légère gorgée d'un jus de fruit que Margerita avait déposé devant moi, avant de partir.
-Écoute Éros, je sais que je te l'ai déjà demandé. Mais j'ai besoin de mon téléphone. J'en ai juste besoin pour cinq minutes même pas! Je reste là devant toi et tu peux même me surveiller pour voir si je ne fais pas de conneries.
-Non Blue-
-S'il te plaît Éros j'ai besoin d'envoyer un message à mon père.
Et j'ai écarquillé les yeux quand j'ai vu le visage d'Éros perdre toutes ses couleurs. Il a dégluti, et il a commencé à tousser fortement. Comme si il était étonné et qu'il aurait aimé que je ne prononce jamais ses mots.
-S'il te plaît Éros, c'est important pour moi. J'en ai besoin. Mon papa me manque.
Il a dégluti pour la deuxième fois, puis il a mis sa main dans sa poche avant de sortir un téléphone. Mon téléphone. Il me l'a tendu et je l'ai directement pris.
Je l'ai allumé et je suis allé directement dans l'application « message ».
Mon papa était le seul qui prenait de mes nouvelles après mon départ à Los Angels. Mais au bout de trois mois, il a arrêté. J'ai pensé que lui aussi il n'avait plus le temps pour moi. Mais maintenant tout est clair. Si Tatiana, Azarias et Éros sont à sa recherche c'est qu'il y a un problème.
Mon papa a toujours été mon héros.
J'écris donc un message.
Moi pour Papa'<3 :
Salut papa, s'il te plaît répond à ce message. J'ai besoin de toi, où es-tu? Tu me manques, mon papa me manque. Nous sommes tous à ta recherche où es-tu?
Réponds-moi s'il te plaît , c'est dur sans toi.
Je t'aime. Ta fille préférée, Blue.
J'ai soufflé, et une fois ce message envoyé, je suis allé dans ma conversation avec Lia, ma meilleure amie.
Lia'🫶🏼 :
T'es vraiment partie dans un antre pays sans moi? Et pourquoi tu réponds pas aux messages? Je m'inquiète espèce de conne.
Moi :
Salut salope, je vais bien ne t'inquiètes pas pour moi. Je rentre bientôt, je te le promets.
J'ai soupiré quand j'ai envoyé le message. Lia me manque. J'ai redonné le téléphone à Éros et il m'a regardé longuement.
-Quoi?
-J'ai cru que t'allais rester plus longtemps avec lui. Répond-t-il honnêtement.
Je hausse les épaules et regarde mon assiette, en repensant à tous mes souvenirs avec mon papa et Lia.
-Il te manque beaucoup ton père?
-Oui, beaucoup. Il a une raison. C'est impossible qu'il parte comme ça. J'espère qu'il répondra à mon message.
Il a hoché la tête, mais il n'a rien dit. Je me suis sentie déstabilisée, connaissant Éros il aurait probablement déjà parlé.
-Écoute Blue je-
J'ai relevé ma tête et mes yeux se sont plantés dans les siens. Mais il n'a pas continué sa phrase, il est resté là à simplement me regarder. Il cherchait ses mots, mais rien ne sortait.
-Putain. Souffle-t-il. Rien, laisse tomber.
Puis il s'est levé, aussi vite qu'un éclair et il est sortie dehors, dans son immense jardin.
-Oh Blue! Tu es là! Résonne une voix derrière moi.
Je me tourne vers Tatiana qui venait d'arriver dans la cuisine. Elle me sourit mais moi je continue de regarder Éros, qui maintenant est accroupi devant sa piscine.
On dirait qu'il réfléchit, ou alors qu'il s'en veut? Mais pourquoi?
-Tu sais, résonne la voix de Tatiana pour la deuxième fois. Éros a beau être le pire des connards, mais il t'a toujours surveillé.
J'ai froncé les sourcils puis je me suis tourné vers elle. Son regard était sur Éros, mais à présent, je ne voyais plus aucun sentiment. Je ne vois pas le regard de la petite fille que Tatiana était auparavant complément folle d'Éros. Dans son regard, j'ai l'impression qu'elle considère Éros comme un frère.
-Quand t'as quitté New York, il allait te voir absolument tout le temps. En revanche, il ne voulait pas que tu le voies.
Éros m'a déjà raconté ça hier soir. Je ne pensais pas que c'était vrai, fin je m'en doutais mais avec lui, les mensonges c'est pas les choses les plus rares.
-Il avait constamment peur pour toi. Il avait peur que d'autres garçons te regardent, qu'ils t'embrassent, qu'ils soient proches de toi. Il avait peur que tu te fasses agresser ou autres. Tu étais la seule qui occupé ses pensées. Éros ne t'a jamais oublié.
-Je ne comprends pas. Lâchais-je. Comment tu peux me dire ça alors que Éros était ton crush?! Tu étais à fond sur lui! Alors pourquoi est-ce que tu me dis tous ça?!
Elle a légèrement souri.
-Éros n'était pas celui que je voulais. Et je n'étais pas celle qu'il voulait.
-Pourquoi est-ce que vous me dites tous ça?! Si c'était vraiment moi qu'il voulait, il m'aurait pas brisé le coeur comme une de ces putains de groupies! Explosais-je.
-Parfois on a des obligations, des obligations qui nous poussent à briser le coeur de ceux qu'on aime. Fini-t-elle par répondre.
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Coucou!
J'aurai du poster hier, mais malheureusement je n'avais pas réussi à finir le chapitre je m'en excuse!
J'aimerais vous remercier pour les 100K de vues! C'est vraiment énorme quand j'ai commencé à écrire cette histoire, je ne pensais pas que j'atteindrais autant de vues! Je n'aurais même jamais pensé avoir autant de personnes qui aiment mon histoire.
Juste pour ça je vous remercie parce que c'est énorme!
Merci à ceux qui me suivent sur insta aussi! Je vous préviens souvent quand je poste et quand je ne peux pas poster.
Je ne cesse de vous laisser des indices 🙃.
Bisous <3