REBELLE

Per Revelaworld

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On a l'habitude de dire que chaque famille est différente d'une autre. Oui partant de la composition d'une fa... Més

Intro
PARTIE. 1
PARTIE. 2
PARTIE 3
PARTIE 4
PARTIE. 5
PARTIE 6
PARTIE. 7
PARTIE 8
PARTIE. 9
Bonne fête
PARTIE: 10
PARTIE. 11
PARTIE. 12
PARTIE. 13
PARTIE. 14
PARTIE. 15
PARTIE. 16
PARTIE. 17
PARTIE. 18
PARTIE. 19
PARTIE. 20
PARTIE. 21
PARTIE. 22
PARTIE. 23
PARTIE. 24
PARTIE. 25
PARTIE. 26
PARTIE. 27
PARTIE. 28
PARTIE. 29
PARTIE. 32
PARTIE. 30
PARTIE. 31
PARTIE. 33
PARTIE. 34
PARTIE. 35
PARTIE. 36
PARTIE. 37
PARTIE. 38
PARTIE. 39
PARTIE. 40
PARTIE. 41
Miss you !!!
PARTIE. 42
PARTIE. 43
PARTIE. 44
PARTIE. 45
PARTIE. 46
PARTIE. 47
Au delà du destin
PARTIE. 48
PARTIE. 49
Info
PARTIE. 50
Happy New Year
TOME II
TOME II: PARTIE 1
TOME II: PARTIE. 2
TOME II: PARTIE. 3
TOME II : PARTIE. 4
TOME II : PARTIE. 5
TOME II: PARTIE. 6
TOME II: PARTIE. 7
TOME II: PARTIE. 8
TOME II: PARTIE 9
TOME II: PARTIE. 10
TOME. II : PARTIE. 11
TOME II: PARTIE. 12
TOME II: PARTIE .13
TOME II: PARTIE. 14
TOME II: PARTIE. 15
TOME II: PARTIE. 16
TOME II : PARTIE. 17
TOME II: PARTIE 18
TOME II: PARTIE 19
Ramadan Mubarack
TOME II: PARTIE. 20
TOME II: PARTIE 21
TOME II: PARTIE. 22
DEWENATY
TOME II: PARTIE 23
TOME II: PARTIE 24
TOME II: PARTIE 25
TOME II: PARTIE. 26
TOME II: PARTIE. 27
TOME II: PARTIE. 28
TOME II: PARTIE . 29
TOME II: PARTIE. 30
TOME II: PARTIE. 31
TOME II: PARTIE. 32
TOME II: PARTIE. 33
INFO
TOME II: PARTIE. 34
TOME II: PARTIE. 35
TOME II : PARTIE. 36
TOME II: PARTIE. 37
TOME II : PARTIE. 38
TOME II: PARTIE. 39
TOME II: PARTIE. 40
TOME II: PARTIE. 41
TOME II: PARTIE. 42
TOME II: PARTIE. 43
REBELLE TOME II: PARTIE. 44
TOME II: PARTIE. 45
TOME II: PARTIE. 46
TOME II: PARTIE. 47
TOME II: PARTIE. 48
TOME II: PARTIE. 49
Ramadan Mubarak
TOME II: PARTIE. 50
TOME II: PARTIE. 51
TOME II: PARTIE. 52
TOME II: PARTIE. 53
Bonne fête !!!
TOME II: PARTIE. 54
INFO
REBELLE TOME II: PARTIE. 55
REBELLE TOME II: PARTIE. 56
TOME II : FINAL
INFO
Coming soon........
AFTER..........
En route pour une nouvelle aventure

AFTER................

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Per Revelaworld


On ne se met pas en couple, on ne se marie pas, on ne fait pas des enfants parce que les autres l'ont fait. On le fait seulement quand on est prêt et qu'on le ressente vraiment car dans le futur ce n'est pas les autres qui assumeront les responsabilités, ni les conséquences qui en découleront.

Quatre ans plus tard...........................

Un carton de parfums d'eau de Cologne, un petit tonneau en plastique bleu comme à l'accoutumée, elle préparait encore une commande d'encens. Dans la barrique contenait de petites brindilles rougeâtres sur lesquels elle déversait les différentes sortes de fragrances. Un châle aux finitions brodés sur la tête, dans sa longue tunique beige, elle ignorait les œillades de son mari pour se concentrer davantage dans sa besogne. Couché sur son transat de l'autre côté de la pelouse, un bouquin à la main, l'homme en kami ne parvint plus à se focaliser dans sa lecture. Hormis l'odeur enivrante de l'encens, il y avait aussi la voix mielleuse de sa douce moitié qui fredonnait des chants religieux de leur confrérie.

Ils avaient en commun cette grande ferveur pour la Tidjaniya. D'ailleurs c'est grâce à cela qu'ils s'étaient rencontrés il y'a tout juste un an. Comme chaque année à l'occasion de la grande ziarra de Fès, il allait se recueillir sur le tombeau du fondateur de la confrérie Tidjaniya. Contrairement aux années précédentes, cette fois-là il ne se focalisa pas que sur le bonheur de son fils dans ses souhaits, pour une fois il pensa aussi à son propre bonheur. Témoin direct de l'épanouissement de son unique enfant, tout au fond de lui, il supplia Dieu de connaitre ce même bonheur une fois avant de mourir. A peine était-il sorti de la mosquée, que ses souhaits semblèrent s'exaucer. Au loin il entendit quelqu'un dire tonton Cheikh. Surpris fut-il de voir l'un des amis de son fils.

_ Leyti ! Fit le père de Sir surpris de le voir ici

Ce dernier lui serra la main avant de lui présenter la femme qui l'accompagnait..................................................................

_ A quoi penses-tu Ya Oustaz ? Tu ne fais que sourire depuis tout à l'heure. Entendit soudainement Cheikh Yérim

Devant lui se présenta son épouse avec deux tasses de thé vert et une petite assiette contenant des noix de cajou grillés. A l'entente de ce surnom, le beau-père de Zahra replongea dans ses agréables souvenirs. Ce même jour où ils s'étaient rencontrés, comme c'était la première fois de cette élégante dame à Fès, Cheikh Yérim se transforma en guide tourisque religieux. Une chose qui se poursuivit jusqu'au Sénégal d'ailleurs puisqu'il devint même le maitre coranique de cette pieuse femme avant de l'épouser juste un mois après.

_ Je repensais au jour où nous nous sommes rencontrés à Fès. C'est indiscutablement l'un de mes moments préférés. Avala Yérim sa première gorgée

Sa femme acquiesça. Pour elle aussi, c'était l'un de ses moments favoris. Jamais elle n'aurait cru partager à nouveau sa vie avec un autre homme 20 ans après le décès de son premier mari. Depuis qu'elle avait enterré son premier amour Souleymane Ndiaye, elle avait dédié le reste de sa vie à ses deux enfants.

Patiente elle avait été : très patiente même. En tant que veuve elle avait traversé énormément d'épreuves. Dès que son mari s'était éteint, elle s'était retrouvée seule pour nourrir et éduquer ses enfants. Les nombreux amis et membres de la famille Ndiaye qui bénéficiaient toujours des largesses du feu journaliste. Seul son ami enfance et confident était resté les soutenir moralement comme financièrement. Ce même ami qui était même prêt à l'épouser juste pour prendre soin d'eux.

Toutefois Dieu faisait bien les choses. Elle avait su gardé les pieds sur terre pour ne pas tomber dans le piège de certains hommes qui lui proposaient le mariage sans prendre en charge ses mômes ou bien encore devenir la troisième ou quatrième femme d'un vieux retraité. Le fait de voir ses amies heureuses dans leurs ménages gérant leurs foyers ne l'avait pas influencé à hypothéquer sa vie et l'avenir de ses enfants avec le premier venu. Aujourd'hui 20 ans après, le destin avait mis sur sa route un homme bon, pieux, généreux qui l'acceptait comme elle est en plus d'accueillir sa progéniture.

_ Tant qu'il y'a la vie il y'a de l'espoir. C'est un fait avéré ! Ajouta Cheikh Yérim Sy

Pour l'homme d'affaire aussi son remariage était des plus surprenants. Jamais il n'aurait cru qu'il tomberait à nouveau sous le charme d'une femme, l'aimer jusqu'à l'épouser. L'avortement de son premier mariage avait annihilé en lui toute confiance vis-à-vis de la gente féminine. Il n'avait pas que la trahison qui avait ravagé son cœur et sa fierté d'homme.

Le plus douloureux pour lui n'était pas le fait que la mère de son fils veuille coute que coute divorcer et lui ne plus rien avoir affaire avec son fils. Non le plus odieux pour lui fut découvrir sa propre s'adonner aux plaisirs charnels avec un autre homme dans leur propre chambre sur leur propre lit. Ceci était le lourd secret qu'il trainait le long des années et qu'il trainait jusqu'à sa tombe puisqu'il était hors de question de révéler que la mère de son fils était une adultérine. Cocufié, cette acte déshonorante pour sa femme, pour leur fils et lui avait dégouté Cheikh des femmes.

Ainsi il avait dédié toute sa vie à son fils, s'investissant à 100% pour concocter à son fils un avenir radieux. Cela lui suffisait pour ne plus penser à lui jusqu'à ce que l'épanouissement de son fils lui donne envie de l'être aussi. Quelle ironie du sort de voir que le bonheur de son enfant était dû à une femme ; cette même femme qui lui rappelait tant son ex-femme : la belle erreur.

Haïr sa belle-fille parce qu'il lui trouvait beaucoup de ressemblances avec Ndèye Awa Thiam a été sa plus grande et plus belle erreur. C'était son plus grand regret. Les apparences sont souvent trompeuses et tel était le cas avec sa belle-fille. A son deuxième trimestre de grossesse, craintive à nouveau de sombrer dans une autre crise mystique, Zahra était partie rendre visite à son beau-père. Ce dernier faillit tomber à la renverse en découvrant son ventre arrondi. Son fils avait omis de lui parler de la seconde grossesse de son épouse. Cependant Amina n'était pas venue les mains vides. Elle avait apporté un présent : un cadeau magnifique, inestimable, le trésor de tout musulman, le livre sacré de l'Islam : le Coran. De manière très humble, elle l'avait offert à Cheikh Yérim en lui demandant de la pardonner. Les larmes aux yeux les ventres caressant son ventre, elle pria son beau-père de lui pardonner toutes ses erreurs afin de vivre sa grossesse sans crise mystique. Ce même jour l'homme d'affaire eut comme un déclic. Non seulement il prit sa belle-fille dans ses bras mais se jura intérieurement de la considérer à présent comme sa propre fille.

_ Ramatullah !!! Saisit délicatement Yérim la main de son épouse

Bien que sa nouvelle épouse se nomme Rama, lui préférait l'appeler ainsi. Tout comme ce prénom, la mère de Leyti Ndiaye était d'une clémence sans équivoque.

_ Leyti ne vient pas aujourd'hui ? Rétorqua son mari

A ces mots, Rama émit un rire discret. Elle savait où voulait en venir son époux. Depuis qu'elle s'était remariée, son fils venait tous les week-ends lui rendre visite et téléphonait chaque jour. Très attaché à sa mère, le jour du remariage de celle-ci, Leyti Ndiaye avait pleuré comme un petit garçon contrairement à sa femme qui jubilait de ne plus avoir sa belle-mère dans les pattes.

_ Non d'après Thioro ils reçoivent des invités aujourd'hui. Et les enfants ils ne viennent pas dormir chez papy ?

_ Aujourd'hui c'est journée plage pour eux. Hamdel m'a envoyé des photos. Ils ont l'air de passer un bon moment..............................

Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire mademoiselle Dia, joyeux anniversaire !!! Surprise par cette délicate attention, elle porta les mains à sa bouche. Très touchée, ses yeux s'illuminèrent sur le coup. Le sourire aux lèvres, sa belle-sœur marcha doucement jusqu'à elle pour lui présenter le gâteau qu'elle tenait entre les mains. Émue elle souffla très fort sur les bougies après avoir formulé un vœu silencieux.

_ Première part, première part ! Acclama sa belle-sœur en chanson

Délicatement, elle coupa un petit morceau de son gâteau forêt noir. La tradition qui se voulait d'offrir cette première part à une personne chère, affectionnée, la star du jour commença à regarder autour d'elle. Toutefois elle ne trouva pas de personne méritante. Pourtant, ils étaient tous là : son frère et sa petite famille, sa mère avec qui les choses n'étaient plus au beau fixe.

_ C'est pour aujourd'hui ou pour demain ? S'impatienta son frère avant de fourrer lui-même le morceau de gâteau dans sa bouche.

Elle esquissa alors un sourire avant de donner un peu de pâtisserie à sa nièce de 2 ans. Très gourmande la petite Oumou se mit à glousser désirant plus. Son attitude fit sourire sa tante qui lui caressa affectueusement la joue droite. Cette petite coquine lui fit automatiquement penser à son enfant. Si son fils avait été présent, il aurait été très heureux lui qui ne raffole que de gâteaux.

_ Maman un peu de gâteau ? Proposa-t-elle néanmoins à sa mère

Assise sur le sofa, cette dernière fit un lent hochement de la tête. Elle n'était plus cette femme active et dynamique du passé. La bouche légèrement déformée, la main gauche anormalement posée sur son genou, victime d'un Avc, les séquelles restaient encore toujours présentes. Si elle avait retrouvé une partie de sa motricité, c'était grâce à cette personne dont elle avait beau tenté de ruiner la vie. Sans se remémorer du passé, ni prendre en compte les mauvais actes dont elle fut victime, sa nièce n'avait guère hésité à la faire évacuer au Maroc avec l'aide de son mari pour se faire soigner.

_ Mer...ci ! Souffla-t-elle à sa fille

A l'aide d'un torchon, cette dernière lui essaya la crème au coin de sa bouche. Ces trois dernières années, elle ne faisait que ça s'occuper de sa maman. Sa vie n'était plus rose entre son divorce, la séparation avec son fils et la maladie de sa mère, elle ne ressemblait plus à rien.

_ As-tu besoin d'aide Nafissatou pour le repassage ?

Nafy contempla sa belle-sœur et cousine Hawa Ka. C'était une voilée tout comme sa mère. Toutefois à l'inverse d'Adama Ka, cette dernière était la bonté et la piété incarnée. Fille de son oncle Madiama Ka, son frère Youssouf n'avait pas hésité une seule seconde à l'épouser après les taquineries de leur tante Oumou qui le lui conseillait. Avec l'état de sa maman, leur mariage fut célébré le plus sobrement possible. Ni Nafy, ni sa mère Adama ne furent contre cette union. Comment le pouvaient-elles d'ailleurs ?

Malgré tous leurs mauvaises actes, Oumou Kalsoum fut la seule personne à venir assister sa sœur en venant séjourner chez eux. Durant toute la maladie d'Adama, elle était restée à son chevet l'accompagnant jusqu'au Maroc. Pourtant elle ne s'était pas arrêtée là. Ruinée, sa pharmacie fermée, sa fille divorcée, Adama avait vu la mère de Zahra leur venir en aide en transformant leur garage en pressing pour Nafissatou.

_ Non je le ferai plus tard. Là je vais aller me reposer un peu. Répondit l'ex-femme de Bassirou à sa belle sœur

Nafy partit dans sa chambre. Fatiguée, elle se laissa choir sur son lit. Le regard rivé en haut de la fenêtre, elle admirait la photo de son fils. Du haut de ses 6 ans, le petit Sir était le portrait craché de son père. Intérieurement comme extérieurement, il ressemblait trait pour trait à son papa. Tout comme Bassirou, il était rempli de joie de vivre. Heureusement pour son fils car elle s'était rendue compte qu'il n'y avait rien de bon chez elle. Sir Latir Thiam, ce petit garnement lui manquait affreusement bien qu'elle soit habituée à vivre à loin de lui.

Comment espérait-elle voir son fils grandir à ses côtés après tout le mal qu'elle avait causé à son mari ? Rien que de penser à Bassirou, ses yeux s'embrumèrent aussitôt de larmes. Malgré leur divorce, on aurait dit son amour pour lui ne cessait d'accroitre de jour en jour. Que ne donnerait-elle pas pour se faire pardonner de lui et partager à nouveau sa vie ? Lorsque Bassirou ramenait leur fils certains weekends la voir, Nafy usait de toutes sortes d'artifices pour tenter de le reconquérir mais c'était à peine s'il la remarquait.

Comme un étranger le père de son fils s'abstenait de mettre les pieds chez elle. Comme si elle le dégoutait, il faisait tout pour échanger le moins possible avec elle. Mais à quoi pouvait-elle s'attendre d'autre si elle avait elle-même causé son divorce ? Il n'y avait pas à dire Bassirou était une bonne personne. Il lui avait toujours pardonné tant de fautes jusqu'à ce qu'elle commette l'irréparable. Si El Bachir avait changé c'était uniquement de sa faute. Cette fois ci elle pleura pour de bon face à ce douloureux souvenir qui remontait à 3ans auparavant................

Ah ce jour-là, son visage resplendissait. Malgré les tensions au sein de son couple, l'arrivée du nouveau membre de leur famille avait tout dissipé comme par enchantement. Choyée, avoir un deuxième enfant avait fait ressurgir le Bassirou qu'elle connaissait : le mari affectueux et aimant. Pour célébrer la venue de leur petite fille, bien évidemment sa belle-mère vu les choses en grand tout comme sa maman d'ailleurs. Son visage dévoilé au grand jour, reléguée à la toute dernière place, Adama Ka voulut profiter du baptême de sa petite fille pour redorer à nouveau son blason.

Jalouse un jour, jalouse toujours, comme Amina avait célébré sobrement et religieusement le baptême de son second enfant, Nafy opta pour la même décoration lors du baptême de Sadiya. Ses souhaits furent exaucés, la naissance de sa fille fut célébrée en très grande pompe. Il n'y avait pas à dire. Le baptême de son enfant Ndèye Awa Thiam fut plus grandiose que celui de la fille de sa cousine Sadiya Hamdel Sy. Argent, cadeaux, aliments tout subsistait à gogo. Pour une première, Adama Ka fit même un prêt en plus de ses économies pour le fameux téral. Tous les moyens étaient bons pour faire plus qu'Oumou Kalsoum au mariage de sa cadette.

La fête se déroulait bien selon leurs espérances. La maison bondée, quatre tentes remplis dans la rue, des chants partout, on aurait dit que tous les griots et artistes de Dakar s'étaient donnés rendez-vous chez les Thiam. Reine du jour, magnifiée de toute part, vêtue d'une robe en tulles saumon, Nafissatou était à son quatrième défilé de mode lorsqu'elle se rappela de sa fille. Son soutien-gorge humide de lait, elle suspendit ses poses photo pour aller allaiter sa fille. Dès qu'elle ouvrit la porte de sa chambre, elle trouva la petite Ndèye Awa seule dépourvue de surveillance. Drapée dans une couverture en pagne tissé, les yeux fermés, la petite semblait dormir. Alors Nafy en profita pour faire un tour aux toilettes. A sa sortie de la salle bain, elle trouva sa mère penchée sur son bébé la main à la bouche.

_ Mais que fais-tu là ? Où est Oumy Diagne je lui avais demandé de surveiller la petite ?

_ Elle te cherchait. C'est elle-même qui m'a appelé pour me dire que le bébé ne faisait que pleurer.

_ Elle a dû se calmer entre temps car elle s'est endormie. Se dirigeait Nafy vers la porte

_ Où vas-tu comme ça ? Reviens et fermes vite la porte. Lui ordonnait sa mère

Sa fille la regarda bizarrement avant d'exécuter.

_ Assis toi et écoute moi bien. Aujourd'hui est l'un des plus beaux jours de ta vie ainsi que la mienne d'ailleurs. Comme tu l'as toujours souhaité présentement tu es au centre de toutes les attentions. Quant à moi, je me ferai à nouveau respecter quand j'en mettrais plein la vue à tout le monde avec mes présents pour ta belle famille. Alors pour rien au monde on ne devrait laisser quoique ce soit gâcher nos plans. Tu es forte. Tu es ma fille. Tu as perdu ton père alors tu sais ce que c'est la perte d'un être cher. Ta fille est morte.

_ Quoi ? Bondit Nafy en écarquillant les yeux

_ Assis toi et calme toi veux-tu. A mon arrivée elle ne respirait plus alors j'ai dit à Oumy qu'elle dormait afin qu'elle n'alerte pas les autres. A présent tu vas bien m'écouter. Tu as déjà un enfant et si Dieu le veut tu en auras d'autres. Tu es jeune et bien portante. Alors ne gâche pas la fête. Fait comme si de rien n'était au moins jusqu'à la fin des festivités. Je t'en prie !!!

Comme une automate, incapable de réfléchir, Nafy regarda sa mère déposer son bébé dans une bassine pour le mettre sous son lit. Il a fallu que sa maman vienne la soulever pour qu'elle daigne sortir de la pièce.

Dehors la fête battait son plein. Tandis que les griots l'entouraient, Nafy pensait à ce qui avait bien pu arriver à sa fille. Se pouvait-il que la petite soit malade ? Pourtant à la veille de son baptême, elle avait bien remarqué qu'elle était agitée. Toute la nuit elle n'avait fait que pleurer jusqu'à ce que son mari veuille l'amener à l'hôpital. Toutefois elle lui en avait dissuadé en prétextant qu'elle devait avoir simplement faim. Connaissant bien Bassirou, elle ne voulait point courir le risque après tous ses préparatifs de célébrer le baptême à l'hôpital.

C'était le crépuscule lorsque Bassirou rejoignit sa chambre pour faire ses ablutions. Dehors malgré l'appel du muezzin à la prière, les femmes ne bougèrent pas de leur cercle et les chanteurs n'arrêtèrent pas leurs raffuts. Ne trouvant pas ses sandales en plastiques dans la salle de bain, El Bachir alla voir sous son lit. D'habitude c'est là que Nafy rangeait leurs chaussures malgré son interdiction. Abaissé, genoux à terre, afin d'attraper sa paire de sandale, il dû pousser la bassine hors du lit. Tranquillement, il alla faire ses ablutions puis sa prière. Assis sur son tapis, c'est en faisant ses invocations que quelque chose attira son regard : la couverture de sa fille.

Déposant son tapis plié sur une chaise, il se dit qu'il était mieux de déposer la couverture sur le panier à linge au cas où elle serait sale. Quelle ne fut pas sa surprise en tirant sur le pan de la couverture. En découvrant le corps inerte de son bébé, il fut si terrorisé qu'il tomba comme une masse par terre. La vue brouillée de larmes, c'est avec les mains tremblantes qu'il souleva sa petite fille pour la déposer sur ses jambes. Le cœur brisé, anéanti comme un enfant, il s'était mis à pleurer sans retenu.

Vêtue d'un boubou en bazin palmane assise auprès de sa mère qui contemplait sa griotte distribuer des présents de sa part, le cœur palpitant, Nafy n'eut guère l'esprit tranquilled. Depuis la découverte macabre de sa mère, chaque demie heure elle ne pouvait s'empêcher d'aller vérifier que personne d'autre n'était au courant. C'est à son énième vérification qu'elle trouva Bassirou, Massamba et son beau-père dans sa chambre les mines attristées. Couchée sur son lit, sa petite fille était recouverte de sa couverture.

_ A Dieu nous appartenons, à lui nous retournerons ! Soit forte Nafissatou. Souleva Pa. Momo sa petite fille pour s'en aller avec son neveu.

Elle ne réagit pas se contentant juste de regarder son mari.

_ Que faisait ma fille sous le lit ? S'avança dangereusement Bassirou vers elle

Les larmes aux yeux, elle s'agenouilla rapidement.

_ Je t'en prie préserve moi ! Maman ne voulait pas que la fête soit gâchée en découvrant le décès de notre fille alors elle l'a caché là. Sanglota-t-elle complétement paniquée

Son mari s'arrêta net en serrant ses poings.

_ Depuis....... Quand Nafissatou Dia ? Depuis quand avez-vous découvert que ma fille nous avait perdu la vie ? Rugit Bassirou les yeux rouges

_ 16h.... Confessa sa femme dans un souffle à peine audible

Son mari lui octroya alors une gifle si forte et retentissante que Nafy s'écroula au sol.

_ Ta mère et toi êtes des montres. La toisa méchamment El Bachir

_ Je t'en conjure pour l'amour de notre fils préserve notre dignité. La pria sa femme en pleurs en se jetant à ses pieds.

Cette même nuit alors que la nouvelle avait fait le tour et que les invités s'éclipsaient un à un, Pa. Momo et son fils acheminèrent le corps de l'enfant à la morgue d'un hôpital. Le lendemain après l'inhumation de sa fille, Bassirou partit directement rejoindre sa femme dans leur chambre. Inconsolable dans les bras de sa mère, Nafy n'avait rien avalé depuis la veille. Sans se soucier d'elle, devant sa mère, ses tantes et ses cousines : El Bachir la libéra des liens sacrés du mariage en divorçant d'elle............................................................................

De minuscules vagues s'échouaient avec nonchalance sur la rive. En cette période de vacance, cette île classé patrimoine mondiale de l'Unesco regorgeait beaucoup de monde notamment des touristes. En short bogolan, torse nu, un homme couraient après deux enfants le sourire aux lèvres. L'éclat de rires retentissant des mômes faisaient retourner quelques passants sur leurs passages. Tandis que l'allure captivant de l'homme et son physique attrayant attiraient le regard des dames, d'autres s'émerveillaient de le rencontrer sur cette plage.

_ Je vous tiens ! Les attrapa-t-il pour jeter chacun d'entre eux sur une épaule comme de vulgaires sacs de patates.

Les enfants rirent à gorge déployé. L'un se laissa docilement faire tandis que l'autre commença à lui mordiller l'épaule sans relâche. Avec eux, l'homme courut jusqu'à sous un grand parasol pour les faire tomber sur le sable en s'accroupissant.

_ Papa tu m'as fait mal............. Commença à grimacer l'enfant aux morsures chatouilleux

Son père l'ignora pour boire une bouteille d'eau et discuter avec son frère avec qui ils étaient venus passer cette journée à la plage.

_ Wonema fo ganiou (Montre-moi là où tu as mal) ? Lui attrapa son oncle la main

L'enfant se débattit et commença alors à chercher sa maman du regard. Il l'aperçût au loin dans l'eau, batifolant avec un autre petit garçon.

_ Je veux maman ! Fit le mome avec une moue angélique

_ Maman n'est pas là. Alors reste tranquille ! Le gronda son père

Son oncle ne put s'empêcher de sourire. Si avec son premier enfant, son frère était un papa gâteau, avec le second, il ne savait plus où se donner la tête.

_ Lakal sa dome yi wolof wala dagualèna beugeu deff toubab. (Parle avec tes enfants le wolof ou bien tu veux faire d'eux des blancs.) Lui conseilla ce dernier.

Ce commentaire fut la goutte de trop. En tant que père il avait marre d'entendre ce genre de commentaire sans fondement. Si ce n'était pas sa belle-mère qui leurs jugeait par rapport à cela, c'étaient ses propres tantes.

_ Il faut savoir faire la part des choses El Bachir avant de juger. Mes enfants ont 5 et 4 ans. Malgré leurs bas âges, ils ont un bon niveau de français. Ce n'est pas par complexe que je communique avec eux en français. C'est la langue qu'ils doivent maîtriser non seulement durant tout leur cursus scolaire mais aussi pour leur insertion professionnelle ici. Qu'on se dise la vérité dans ce pays tous les documents sont rédigés en français. Les factures et même les tickets de bus sont en français. Rien ne se fait en wolof ici.

_ Toi laisser tes mômes prendre le bus. Rigola Bassirou. Dis-moi tu as déjà pris les transports en commun toi ? Sache qu'avant ouverture il y'a d'abord enracinement grand frère. Que tes enfants parlent bien le français là n'est pas le problème mais qu'il maîtrise le français et non leur langue maternelle, ça c'est grave. Et puis Sir combien dans ce pays ont réussi, parlent bien le français tout en maîtrisant leurs langues maternelles avec un vocabulaire pointu et un accent profond ?

_ Je n'en disconviens pas : beaucoup même. Et leur maman est la parfaite exemple. Ce que je veux t'expliquer c'est qu'avec nos familles et la rue mes enfants apprendront et comprendrons forcément le wolof. Déjà ils commencent à alterner le wolof et le pulaar même s'ils ont un petit accent car très habitués à la langue française.

_ Pour le pulaar je parie que c'est leurs grands-parents maternels. Joignit Bassirou

_ Pour le pulaar et bien d'autres choses malheureusement. Soupira Hamdel. Entre nous cette langue est la seule chose de bénéfique et de positive qu'ils apprennent chez les parents d'Amina. Voilà pourquoi je ne veux pas qu'ils trainent trop là-bas. Ma belle-famille pour moi est la quintessence même du chao : Aucune gêne, pas de tabou et moins de politesse. Il est hors de question que mes enfants deviennent les répliques des neveux de ma femme.

A l'ombre, les deux hommes se mirent à parler de leurs vies respectives. Cependant pour une fois, Sir fut celui qui se plaignit le plus. Plus leur second enfant grandissait plus il songeait vraiment à l'interner dans un pensionnat en Europe tout comme son père l'avait fait avec lui. En effet il avait eu un fils. La prunelle des yeux de Zahra qui lui laissait faire tout ce qui lui chante sans réprimande. A force leur petit garçon était devenu un enfant roi qui faisait régner sa propre loi.

_ Reviens où est ce que tu vas ? Gronda Hamdel le petit garçon qui commençait à s'éloigner

Plus son père tentait de l'intimider plus il esquissait un sourire espiègle en reculant. A saturation, Sir l'attrapa de force pour le faire assoir entre Bassirou et lui. Dès lors le petit commença à crier de toutes ses forces comme si on était en train de le torturer. Malgré les menaces, les amadouements, son père ne sut plus que faire. Face aux regards curieux, Bassirou tenta de l'intimider à son tour afin de le faire taire. Pour mettre toutes les chances de son coté, ce dernier effaça toute trace de sourire en serrant son visage.

_ Hey nopile (Tais-toi) Le gronda son oncle en lui aboyant carrément dessus

Sadiya qui jouait avec un petit sceau et une petite pelle en plastique transparents, lança ses accessoires pour courir se réfugier contre le torse de son papa. A l'inverse de son petit frère qui stoppa ses pleurs en toisant Bassirou sans ciller comme s'il voulait lui sauter à la gorge.

_ Doule nopiwouma sa dayou mame (Merde je ne me tais pas. Le caca de tes grands-parents) Cracha le petit envers son oncle

Contre toute attente, Bassirou se plia de rires pour camoufler sa honte au fond et sa colère naissante. Stupéfait Sir se contenta d'observer son fils. Les bras croisés, le visage angélique il s'aperçut que ce petit était l'insolence incarnée. Il avait beau avoir un visage d'ange mais à l'intérieur c'était le diable. Ce n'était pas la première fois qu'il se comportait de la sorte. Malheureusement Bassirou était l'une des victimes de la longue liste de leur petit garçon.

D'abord il y'avait eu Oumy Diagne. Alors qu'elle était de passage chez eux en compagnie de sa mère, le fils de sa tante lui arracha son portable des mains. Habitué à jouer avec les téléphones de ses parents, en plein repas, il avait piqué une crise pour que sa cousine déverrouille son cellulaire codé. Ce jour-là Oumy Diagne ne l'oubliera jamais. Après une énième bouchée, des soupirs et hurlements se furent entendre avant que le petit garçon ne se mette à crier : tate, tate, tate (des culs). Nul besoin de réfléchir pour savoir qu'il s'agissait de vidéos pornographiques. Depuis cette incident, l'adolescente ne remit plus les pieds chez sa tante Zahra qui d'ailleurs la surnommaient Oumy X au passage.

_ Maman ! Courut le petit garçon en voyant sa mère arriver.

_ Trésor ! Serra Amina très fort son fils contre elle les yeux pétillants

A chaque fois qu'elle posait les yeux sur son fils c'était ainsi. Son cœur ne pouvait s'empêcher de gonfler de bonheur sans que ses pupilles ne le reflètent. Son fils représentait l'amour, l'affection, la joie, la perfection pour elle. Elle l'adorait plus que tout. Et cela avait commencé depuis sa grossesse.

A l'inverse de sa première grossesse, Amina avait vécu sa seconde grossesse sereinement. Quant à son accouchement, il s'était déroulé sans problème majeur. Bien au contraire, c'est en se rendant au mariage de sa belle-sœur Ngoné qu'elle avait perdu les eaux en cours de route. Il fallait la voir toute maquillée et bien habillée débarquer à l'hôpital pour accoucher. Cela fit bien rire son mari qui la rejoignit après un coup de sa femme. Dès qu'elle avait posé les yeux sur son fils à sa naissance: Zahra ressentit une émotion très intense, un formidable coup de foudre pour son bébé qui était forcément le plus beau du monde. Elle en eut les larmes aux yeux pour pleurer comme une madeleine comme si elle venait d'être mère pour la première fois.

_ Tu viens te baigner avec moi ? Proposa Bassirou à sa nièce pour rejoindre son fils sur la rive

Sadiya accepta en attrapant sa main. Sans se soucier d'eux, assis sur les genoux de leur mère, son petit frère jouait avec cette dernière.

_ Racine approche ! Fit fermement Sir en adoptant un visage grave au départ d'El Bachir

Le petit garçon lui fit non de la tête avant de lui tirer la langue. Comme d'habitude il était en train de jouer les nerfs de son père. Pire il le narguait.

_ Bab's va voir papa ! Intervient Amina en voyant le visage sombre de son mari

Après 6 ans de mariage, le connaissant bien, rien qu'à sa tête, sa femme sut que quelque chose n'allait pas.

_ Arrête d'appeler mon fils de la sorte Amina. Je l'ai nommé Racine Ababacar pas Bab's ni bogossité ni trésor d'ailleurs. Trembla Sir de colère

Zahra ne broncha pas. Ce n'était pas la première fois que Hamdel lui reprochait ceci. A force elle était devenue même immunisée contre ça.

_ Tout est de ta faute. Si j'ai un fils insolent c'est bien à cause de toi. A son âge il ne respecte personne et ne craint personne. Tu trouves que c'est normal ?

_ Oh Daddy c'est juste un enfant toi aussi. Il changera en grandissant. Fit coucher Zahra la tête de son fils sur sa poitrine pour le dorloter

_ Ce n'est pas une raison ! Si on n'agit pas il deviendra incontrôlable en grandissant. Tu te rends compte Racine ne fait qu'insulter les gens. Il y'a quelques minutes c'était autour d'El Bachir.

Sa femme garda le silence. Connaissant bien son fils, elle n'allait pas douter de ses frasques. Rien que la veille, il s'en était pris à son oncle David mais cette fois de manière totalement innocente. Alors que ce dernier était venu voir Hamdel, le docteur avait trouvé Racine assis sur son petit pot en train de faire ses besoins au balcon. Ses parents avaient beau installé son pot dans les toilettes extérieurs mais le petit le déplaçait au balcon pour observer les voitures en se soulageant. Et dès qu'il aperçut le mari de Nassira, le petit garçon s'écria :

_ Tonton David kaay niou caca. (Tonton David vient on va faire caca) Lui avait-il dit tout naturellement

Heureusement pour lui, son père n'en su rien. Et s'agissant d'Amina ce n'est pas elle qui allait le corriger, ni le dénoncer d'ailleurs. Bien au contraire, il lui arrivait de se marrer des frasques de son fils une fois seule dans sa chambre ou en compagnie d'Elisa. D'ailleurs ce fut le cas lorsque sa tante Ngoné, son bébé et son nouveau mari vinrent dîner chez eux. Autour du grand plateau orné de poulets et de salade, sa fille de 4 mois sur les jambes, alors qu'elle tentait d'attraper une tranche de pain depuis le panier derrière elle, Ngoné Thiam laissa échapper un bruit. Sachant que tout le monde avait entendu son pet, elle accusa alors son bébé.

_ Il va falloir que je diminue le lait artificiel ça lui occasionne que des gazes. Se sentit-elle de dire pour réduire sa gêne

Bien que sachant la vérité, les autres acquiescèrent pour lui donner raison mais c'était sans compter sur le petit Racine. Subitement il s'était mis à rigoler avant de héler directement sa tante.

_ Diaba yowa (Diaba c'est toi). Répétait-il en riant aux éclats

Très chouchouté par sa Ndèye Awa Thiam, il appelait ses tantes comme sa mamie. Couverts de honte autant que Ngoné Thiam, les autres ne parvinrent plus à soulever la tête. Seul Hamdel s'était levé en amenant son fils avec lui afin de le faire taire. Ne pouvant plus le supporter, Amina s'excusa pour aller chercher quelque chose dans sa chambre. Dès qu'elle referma la porte derrière elle, Zahra se tordit de rires en s'affalant sur son lit. Elle sut même mordre son oreiller pour ne pas laisser échapper ses éclats de rires.............................................

_ Je te l'avais suggéré à de nombreuses reprises mais il est temps d'y penser vraiment. Racine ne peut pas continuer de la sorte. C'est inadmissible ! Extirpa Sir sa femme de ses souvenirs

Sachant où il voulait en venir, Zahra somma à son fils de demander pardon à son père. Ce dernier s'exécuta non seulement avec une moue angélique mais se blottit contre son père afin de toucher à sa sensibilité. Cette ruse il l'avait appris de sa mère pour amadouer Sir.

_ Chéri en rentrant pourrions-nous passer chez ma mère ? S'enquit Amina en enfilant une robe bustier ¾ par-dessus son maillot de bain.

_ Pourquoi faire ? S'étonna Hamdel

_ Chez Kal's ! S'écria le petit garçon. Papa bofay dème tonton Cheikh dila diongual. (Papa si tu pars là-bas tonton Cheikh va te circoncire)

_ Vois-tu ce que je disais à l'instant ? Reprocha Sir à sa femme qui resta de marbre

_ C'est parce que Cheikh menace de le circoncire en faisant des bêtises qu'il te le dit. Le défendit Amina

_ Je vais parler à Bassirou. Nous allons partir. Trancha Hamdel.........

Appuyer sur l'accélérateur, caresser le tableau de bord, avaler les kilomètres et tracer la route: ces plaisirs, elle en avait toujours rêvé avant d'y aspirer. Forte, affranchie le corps en garde, la main droite allant flatter le changement de vitesse, la main gauche refermée sur le volant, les jambes allongées faussement décontractées mais prêtes à la brutalité vers le débrayage et les freins, à bord de sa voiture, Zahra arpentait les rues de Gibraltar direction chez ses parents. A côté d'elle, las, de temps à autre Sir se retournait pour exhorter leurs enfants qui se chamaillaient au calme.

_ Trésor ! Interpella Zahra son fils en pénétrant le nouveau quartier de ses parents. Sois sage pas de gros mots d'accord. Si tu veux qu'on aille manger une glace demain.

_ Demain ? N'as-tu pas d'inventaires à faire avec ton associé ? S'enquit Hamdel

_ Si mais juste après j'irai prendre les petits pour sortir. Ils sont en vacances ne l'oublie pas. Et mes enfants passeront toujours avant le boulot.

Amoureusement et fièrement, lord Sy se mit à contempler son épouse. Depuis la naissance de leur fils, elle avait changé en bien. Financé par son beau-père, elle avait ouvert des bars à parfum en s'associant avec Elisa sa bonne amie. Bien évidemment leur duo ne pouvait que porter leurs fruits. Diplômée en marketing communication, madame Mantane s'occupait de la gestion. Avec la notoriété d'Amina et son riche carnet d'adresse qu'elle détenait en tant qu'épouse de Sir Hamdel Sy, belle fille de la famille Sy et de Ndèye Awa Thiam, leur business fleurissait de jour en jour.

Toutefois la mère de Sadiya et Racine ne s'était pas arrêtée là. Sur proposition de sa belle-mère Salamata Sy qui secrètement souhaitait la former pour lui succéder à sa retraite, Zahra intégra Sy Holding. Être mère de famille et entrepreneure ne constituait pas de frein à sa réussite. Elle était parvenue à trouver ses marques et adapter son emploi du temps. Si allier vie de famille, business et gestion d'une entreprise s'avérait être un challenge, Amina Hamdel Sy avait su le relever haut la main.

Dès qu'ils sortirent du véhicule, les enfants commencèrent à s'agiter. Devant eux se dresser une belle villa en blanc à un étage avec de la verdure qui tapissait les murs : un cadeau de Cheikh Yérim Sy pour la naissance de son petit-fils. Dans ce quartier, ni Hamdel ni Zahra ne furent forcés de hâter le pas pour ne pas rencontrer mère walf ou de regards indiscrets. Non ce quartier de Gibraltar était à l'opposé de Marsat : un endroit paisible d'où chacun s'occupait de ses affaires. Ici c'était chacun pour soi et Dieu pour tous ce dont regrettait Oumou Kalsoum. Certes à Marsat il ne pouvait se passer une journée sans encombre mais il subsistait la solidarité, le socialisme et le communautarisme.

Comme à l'accoutumé, ils trouvèrent le portail grandement ouvert : une fâcheuse habitude de Marsat qui avait déménagé avec eux. D'ailleurs c'était l'un des nombreux motifs de Sir pour ne pas laisser ses enfants dormir chez sa belle-famille. A l'entrée ils croisèrent Leyti Fall. En blouson, il s'apprêtait à aller faire du sport pour maintenir la forme. Le crâne rasé, la barbe bien taillée il tendit les bras vers son petit-fils qu'il commença à tournoyer dans les airs affolant le cœur de Zahra. Après trois tours, automatiquement le petit garçon regarda vers le haut avant que son grand père ne lui chatouille le cou. Ce jeu leur était propre.

_ Kholal thii kaw kholal thii souf sa daye wadeu na (Regarde en haut, regarde en bas. Ton caca est tombé) Dit Racine à son grand père après lui avoir aussi chatouillé la glotte.

Sir fut si bouleversé qu'il ne sut comment réagir. Quant à Amina elle porta la main à sa bouche.

_ Ce n'est pas bien de dire cela aux grandes personnes ! Réprimanda le commandant son petit-fils pour le faire descendre

_ Papa on ne va pas te retarder davantage. Tira Zahra le bras de son fils pour entrer.

Son mari la regarda méchamment. Sachant de quoi il en retournait, Amina fit comme si de rien n''était. A l'intérieur un vaste séjour les accueillit. Le rez de chaussée renfermait 3 chambres dont une avec une salle de bain pour Oumou Kalsoum. En parlant du loup, la famille Sy la trouva en pleine discussion avec une jeune dame dans le salon.

_ Hayo famille bruit ari. (Oh la famille bruit est là) Les accueillit Oumou Kalsoum souriante.

Alors que ses parents discutaient avec sa mamie, Racine se mit à dévisager ouvertement l'amie de Kal's. Très naturellement il alla se mettre devant la dame pour mieux l'observer davantage.

_ Loy ré nii (Pourquoi souris tu comme ça) ? Demanda-t-il à la dame

Souffrante de rétrognathie, cette dame avait un décalage entre les deux mâchoires avec une proéminence des dents. Les dents du haut étaient avancées par rapport à celles du bas. Ses dents étaient si en avant que le petit garçon crut qu'elle souriait.

_ Racine kay dieul sama téléphone (Racine vient prendre mon téléphone) Voulut le détourner sa mère

_ Ma qui day rée rek hana daffa contane (Maman elle ne fait que sourire celle-là. C'est parce qu'elle est contente ?)

Sur le coup, Oumou Kalsoum fit des œillades à sa fille afin de sortir son fils du salon.

_ Allons voir tonton Amath ! Se résolut à dire Zahra en portant son fils de force

Quant à Sadiya, elle préféra rester avec sa grand-mère que de suivre ses parents. A peine avaient ils monté deux escaliers que Hamdel s'en prit à nouveau à son épouse.

_ Tu es contente ? Lui reprocha-t-il

_ Par rapport à quoi ?

_ A ton fils. On ne reste pas longtemps tu salues tes frères puis on s'en va !

Sans s'attarder Amina salua rapidement ses frères pour tourner les talons. Elle ne tenait pas à enrager davantage son mari. De retour au salon, ils n'y trouvèrent plus la dame. Il n'y avait que Sadiya qui discutait avec sa grand-mère assise sur les genoux de celle-ci. La plupart du temps adversaires, Zahra fut étonnée de les voir ainsi.

_ Ah la mamie et sa petite amie sont entrain conversées. Ne put s'empêcher de les taquiner Amina

A ces mots, la petite fille fronça les sourcils comme son père pour dire :

_ Non mine mbadane dohote (Non on pète) Rétorqua la petite fille

Comme si de rien n'était, Amina morte de rires prit place en sirotant un verre d'eau qu'elle se servit depuis la table basse. Sans rien voir venir, Oumou Kalsoum administra de fortes tapes à Sadiya avant de s'en prendre aussi à Racine qui venait de briser une de ses vases au sol. Sir qui parlait au téléphone dehors, fronça les sourcils face à cette scène. Quant à sa femme, elle accourut calmer son petit trésor qui criait en à devenir aphone.

_ Mine none mi yida bobo mourtoudo mo wowdou hewdou éné woula dolé éné sika dolé éda hada yimbé ndandé éda youla nopi yimbé tawe né séli domedani haydani lapaka mouthiaka éda woya réwo yii fof diéta so hadama wanay woydé youma wanay dialdé baba wanay mosdé youma hartotako baba hartotako sa Hartima youma tika baba ngirbino.

(Moi je n'aime pas un enfant impoli avec beaucoup de pleurs qui pleure fort et hurle qui empêche les gens d'entendre qui perce le tympan des gens. Alors qu'il est bien portant qu'il n'a ni faim ni soif qui pleure juste par indiscipline qui prend tout ce qu'il voit et pleure quand on l'en empêche ce qui fait rigoler sa maman et fait sourire son père sans qu'ils le grondent. Et quand tu le fais tu vois sa mère énervée et son papa qui tire la tête) Se mit à chantonner Oumou Kalsoum jovialement

Ne pouvant plus le supporter, Zahra commença à se lamenter.

_ Pourquoi taper Racine il n'a rien fait ? Tu sais comment ils sont dès qu'ils commencent à pleurer ils ne savent pas s'arrêter.

Racine demeurait le talent d'Achille de sa mère. Il suffisait qu'on s'en prenne à lui pour qu'elle sorte les griffes.

_ Et alors sont-ils meilleurs que les autres enfants qui se font corriger ? Ecoute moi bien Néné Gallé. Sache que l'enfant ne connait pas Dieu mais connait la cravache. L'enfant n'a pas peur de Dieu mais de la cravache. N'est-ce pas toi qui n'hésitais jamais à corriger tes neveux et nièces ? Et puis tu ne veux pas qu'on touche à tes enfants.

Sa fille ne répondit pas plus occuper à calmer son fils que de lancer un seul regard à sa fille. Ce fut Hamdel qui mit à son appel pour venir soulever Sadiya afin de la bercer.

_ Tu as intérêt à te remettre en cause. Reprit Miss fleuve. Dès qu'on touche à Racine c'est comme si on te donnait des coups de couteau. J'ai tapé Sadiya tu n'as pas bronché. Quand on a des enfants on les met au même pied d'égalité. Tu ne dois point faire de favoritisme entre eux.

Dès lors Zahra commença à culpabiliser intérieurement. Mère de deux elle avait l'impression d'aimer plus Ababacar, son fils de 4 ans, que Sadiya sa fille ainée de 5 ans. Néanmoins, elle refusait toujours de se l'avouer. Alors que les autres puissent s'en rendre compte et la juger, la peiner grandement. Kal's n'était pas la seule qui le lui reprochait. Son amour démesuré pour leur fils, faisait un peu râler son mari, qui trouvait qu'elle faisait moins attention à leur fille.

_ Puis je te voir maman ? Se leva Zahra

Elle laissa ses enfants aux soins de son mari pour devancer Kal's dans sa chambre.

_ J'aimerai que vous arrêtiez de diaboliser trésor surtout en présence de son père. Décréta lady Sy sans détour

Oumou Kalsoum éclata de rires en applaudissant.

_ Juste pour cela tu me fais déplacer jusqu'ici.

_ Yaye tu connais ton gendre. Ça fait un moment qu'il parle d'interner mon fils en pensionnat. Et avec vos commentaires incessants j'ai peur qu'il ne finisse par mettre ses menaces à exécution.

_ Et je crois que ce serait une très bonne chose. Vous devriez vraiment y songer. Sinon tu t'en mordras les doigts dans l'avenir.

_ En grandissant il changera. Je ne supporterai pas et ne permettrai pas qu'on éloigne mon fils de moi. On ne touche pas à Racine. Il est mon trésor.

_ Ton fils n'est pas descendu du ciel. Redescends sur terre Néné Gallé. Et puis qu'est-ce que vous attendez pour lui faire une petite sœur ou un petit frère ? Peut-être que ça calmera vue qu'il ne sera plus le centre de ton attention.

Amine sourit silencieusement. Lorsque Racine eut 2 ans, Hamdel avait parlé d'agrandir la famille en faisant un troisième enfant. A l'inverse, elle n'était pas trop pressée avançant que son fils était trop jeune. A présent qu'elle faisait son examen de conscience, avec les nombreuses frasques de son fils qui remontaient à la surface : elle se dit qu'il serait sans doute bien de faire un troisième. Ainsi peut être Ababacar s'adoucira et que son père ne parlera plus d'internat.

_ Je n'ai pas pu l'amener à temps avec le travail, les boutiques et les enfants. Sortit Zahra une enveloppe de son sac à main qu'elle donna à sa mère.

Malgré l'amélioration de la situation de ses frères, les nouvelles sources de revenus de ses parents, à chaque fin du mois c'est une enveloppe bien garnie que lady Sy remettait à ses parents. Comme d'habitude pour elle le bien-être de ses parents passait en premier. Avec ses bénéfices de son business de bar à parfum, c'est une voiture toute neuve qu'elle avait achetée pour ses parents. A l'inverse de ses frères qui préféraient entasser leurs avoirs dans leurs comptes bancaires, la cadette de la maison ne lésinait pas à prendre en charge la dépense quotidienne de la maison. D'ailleurs si son père n'avait pas exigé à Pape Sidy et Cheikh Sadibou de prendre en charge les factures d'eau et d'électricité : alors Amina les payerait aussi juste pour soulager ses parents. C'est dans cette logique qu'elle avait proposé à ses parents de prendre sa maison de Gibraltar étant donné que Zahra Sougou avait exigé un saisi de la maison d'Adama Ka pour rembourser son fils.

_ Néné Gallé c'est bien beau tout ça mais ce que j'aimerai c'est que tu suives mes conseils. Qu'as-tu à perdre en acceptant d'aller rendre visite à Adama ou parler avec Nafy ?

_ Je ne peux pas. Pour ta sœur je peux comprendre. Elle est ma tante mais concernant Nafissatou je ne veux plus rien avoir affaire avec elle. Qu'elle ne m'appelle pas et ne mette pas les pieds chez moi. Je rentre !

Pour le chemin du retour, ce fut Hamdel qui prit le volant. Le trajet se déroula au calme. Traumatisés encore par les tapes de leur mamie, fatigués les petits s'étaient endormis durant tout le trajet. Quant à leurs parents, chacun faisait la tête de son côté. En quittant la maison de ses beaux-parents, décidé, Sir avait confirmé à son épouse que leur fils intégrerait dès que possible un pensionnat. Tête collée contre la vitre, à force de parler dans le vide pour tenter de faire changer d'avis à son mari, Zahra finit par se taire.

Arrivés à destination, garé dans le parking, les traits tirés Sir porta son fils pour se diriger vers l'ascenseur. Difficilement Amina en fut de même avec leur fille. Avec l'âge, cette dernière n'avait pas perdu ses kilos de naissance. Plus elle grandissait, plus elle prenait du poids. Raison pour laquelle elle s'abstenait de la porter afin d'éviter un mal de dos. De cet acte alors, elle comprit que son mari en colère tentait de lui infliger déjà une punition à sa façon. Dès qu'il ouvrit la porte de leur appartement, Hamdel réveilla ses enfants pour leur faire prendre une douche. Il ignora royalement sa femme qui à son tour alla en faire de même..............................................................................

Plus tard, cloitré dans sa chambre, vêtu d'un short et débardeur, sa tablette entre les mains Sir avait passé le reste de son temps à faire des recherches de pensionnats sur le net. Ce n'est qu'une fois avoir coucher ses enfants après le diner, qu'il partit se reposer au salon. Seul sur le sofa, il semblait très concentré sur son documentaire des mammifères marins. Ces moments de solitude il l'appréciait grandement. Sans cris d'enfants ou bavardage d'épouse, il avait l'impression de revivre sa vie d'avant sans pression ni stress.

Cependant son solitude fut de courte durée. Soudainement des bruits de talons lui parvinrent avant qu'il ne voit sa femme débouler. Dans un sexy corset bustier dentelle à lacets slim transparent noir, une jupette à tutu rouge et collant à résille grosse maille noir, sa femme s'accouda sur la télé en prenant bien soin d'arquer son postérieur. Perchée au sommet de talons aiguilles de 120mm présentant un design de bride avec un détail croisé au niveau de la fermeture à boucle, elle s'avança lentement vers lui. Accroupie entre les jambes de son mari, Zahra se mit à dégrafer lentement le haut bustier.

_ C'est vous qui avez commandé une gâterie espagnole monsieur Sy ? Exhiba lady Sy sa poitrine sous ses yeux

Bien que titillé, Sir feignit de ne pas être intéressé.

_ A cause de toi, je viens de rater la naissance du bébé morse. Se lamenta-t-il

_ Et si je te proposais à la place d'assister à la naissance de notre troisième bébé ?

Hamdel haussa les sourcils l'air de ne pas comprendre.

_ Apparemment ma proposition n'est pas assez convaincante. Caressa sa femme son entrejambe. Je suis venue ici pour te capturer et t'amener me faire l'amour. J'ai bien envie que mon mari me fasse un bébé ce soir.

Hamdel se redressa en se raclant la gorge.

_ Je suis en train de suivre un documentaire important alors je ne partirai nulle part. Mais toi oui ! Je ne veux pas être déranger.

Zahra se releva alors pour se mettre à califourchon sur lui.

_ Oh ne fait pas ton Gargamel. Lui câlina-t-elle tendrement la nuque. Allez debout ce soir tu as carte blanche pour réaliser tous tes fantasmes.

_ Quel mot de je suis occupé n'as-tu pas saisi ?

Malgré son attitude grincheux, madame Sy ne se laissa pas faire pour autant. Bien au contraire, elle colla son visage au sien pour effleurer ses lèvres avec sa langue. A son contact comme un réflexe, Hamdel desserra les lèvres. Sans réfléchir il s'abreuva de cette bouche appétissante qui s'offrait à lui.

_ Oh Choco Zahra a besoin de son Zorro ! Gémit cette dernière contre sa bouche de manière excitante

_Quitte à jouer le rôle d'un super héros je préfère Batman ! Lui mordilla Sir la lèvre inférieure

_ Ça c'est mon étalon. Tu joueras celui que tu voudras.

_ Je suis le mari, le plus chanceux de Dakar.

_ Comment trouves-tu ma tenue ?

_ Sublime et si je ne te déshabille pas là tout de suite, je vais finir par déchirer cette jolie tenue et la jeter dans un coin du salon.

_ Tu viens jeter cette jolie tenue dans notre chambre ? Se redressa sa femme

_ Absolument ! S'humecta Hamdel les lèvres avant de la suivre comme son ombre.....................................................

Continua llegint

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