La Comtesse du Lys

By Sefariane

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En 1676, dans la France du roi Louis XIV. Isabelle Constance Madeleine de Langlois, comtesse de Vauboyen, es... More

Avant-propos
I
II
III
IV
V
Les enfants légitimés de Louis XIV
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XXI
XXII
XXIII
XXIV
Mot de la fin

XX

422 19 5
By Sefariane

Remerciement à FanSALTLTRRtr09 pour ses commentaires, ainsi qu'à tous ceux ayant voté et ceux m'ayant ajouté mon histoire à leur liste de lecture.

********************

« Bien que tout vice verse dans le cœur humain le poison de l'adversaire, c'est l'envie qui permet au serpent de cracher son venin le plus secret... »

Grégoire Le Grand


Il y a quelque chose d'étrange dans ce lieu. Mais comment aurait-il pu en être autrement dans le repère d'une chiromancienne.

Une silhouette, encapuchonnée d'une lourde cape noire dissimulant entièrement son visage de manière à ne point être reconnue, en passe la porte après avoir traversé à pied une petite ruelle des coins reculés de la capitale parisienne.

Une assistante de la personne qu'elle est venue voir la conduit à sa demande jusqu'à la chambre dans laquelle les clients sont habituellement reçus. La pièce en question une salle de forme carrée éclairée par des torches accrochées aux murs, relativement large en dépit de l'apparence générale de l'édifice dans lequel elle se trouve. L'espace est aménagé de meubles contenant ce que l'on devine comme étant probablement des ustensiles de sorcellerie ou autre matériel propice aux activités illégales de l'espèce de la divination et de l'empoisonnement. En son milieu se tient une petite table ronde, sculptée en bois vernis.

Sur l'une des chaises disposées autour est assise une femme à qui l'on donne une trentaine d'années. Catherine Deshayes, dite la Voisin, malgré ses joues flétries qui tombaient sur le haut col blanc de sa robe grise, ses cheveux platines et frisés naturellement comme les poils d'un caniche lui donnaient quelque chose de folâtre.

La silhouette inconnue ne perd point le temps pour aller se poser en face de la sorcière. Sa venue ici n'est su de personne, si ce n'est sa servante et elle ne tient nullement à s'attarder. Éveiller de quelconques soupçons ne lui causerait que des ennuis dont elle n'a aucun besoin dans la situation dans laquelle elle de trouve en ce moment, à sa plus grande frustration.

- Vous voici bien vite revenue chez moi. Que me vaut cet honneur ?

La dissimulée abaisse sa capuche d'un geste leste du bras, révélant la marquise de Montespan. Ses traits d'ordinaire si parfait, comme se plaisait à en dire la majorité de la cour, trahissent sans mal une expression indéchiffrable. Crainte, pression, urgence... On ne saurait dire quels sentiments la traversent. Une chose est sûre cependant : il y a une envie de revanche, de dangerosité pour quelqu'un en particulier.

- Une épine sous mon pied à éliminer à tout prix.

La Voisin hausse les sourcils.

- Tiens donc ! Il ne s'agit plus de philtre d'amour pour votre cher roi ?

- Ne perdons point de temps en inutiles fanfaronnades, voulez-vous. Je ne peux laissez quiconque se douter que je vous vois.

- Oh ? J'en conclus, d'après la nuance de peur dans vos paroles, que votre situation est en déclin. Mais soit. Vous voulez éliminer la femme qui trouble le cœur de votre amant.

Athénaïs soupire d'impatience. La mention de sa rivale - non, son ennemie - ne l'enchante guère.

- Vous avez parfaitement saisit la situation. Maintenant, auriez-vous un venin qui puisse me débarrasser de cette importune ?

- Avez-vous une préférence en particulier ?

- Une mort lente et douloureuse. Une leçon s'impose.

Sur ce, l'empoisonneuse se lève en direction d'une armoire fermée à double tour. Elle en sort un contenant d'ébène duquel elle extrait de ses doigts fins un objet, une bague sertie d'un rubis. Elle retourne ensuite se placer devant sa cliente.

- Voyez, Madame, la pierre de ce bijoux.

Un clic sur l'une des face et s'ouvre la pierre désignée. À l'intérieur se trouve une sorte de poudre blanchâtre, qui ressemble en quelque manière à du sucre.

- La cantarelle, aussi appelée « sucre de plomb », est un mélange d'arsenic, de phosphore et d'acétate de plomb. Ce poison n'a ni saveur ni odeur et mélangé à de la nourriture ou des liquides, il est insipide. Fiable, efficace, trompeur et lent mais suffisamment fort pour tuer la victime.


Louis passe la porte des appartements de Marie-Thérèse dans le château de Versailles. À dominante blanche et dorée, la chambre de la reine est digne d'accueillir la souveraine de France. Les étoffes qui tendent le lit à baldaquin et les murs sont parsemées de fleurs roses et violettes aux feuilles vertes, apportant une touche de couleur. Deux lustres en cristal richement décorés tombant du plafond en relief sont surmontés de bougies pour éclairer la pièce. Sur le côté droit du lit se trouve une cheminée surmontée d'un grand miroir sur son manteau.

- Vous m'avez convié dans vos quartiers pour me parlez d'une affaire importante, je suis tout ouïe.

- En effet, mon ami. Loin de moi l'idée de vouloir vous faire de rappel à l'ordre, mais vous m'avez l'air dissipé, ces derniers temps. Vous n'êtes point venu me rejoindre l'autre soir pour passer la nuit comme vous le faites après chaque réception.

- J'ai décidé d'aller veiller sur mes enfants. Mais en aucun cas, cela ne change l'attention que j'ai pour vous, ma mie.

La souveraine, jusque là devant le miroir de la cheminé, s'avance pour se poster près de la fenêtre où se trouve son époux, dardant son regard sur les vastes jardins du palais.

- Vous pensez peut-être, mon cher époux, que les femmes n'ont pas d'intellect pour juger, mais vous ne pouvez pas nier que nous avons des yeux pour voir. Et je vois depuis le mois de Juin dernier que votre esprit est ailleurs. Ne serait-ce pas plutôt sa présence qui vous manque ?

Louis pivote brusquement son visage pour fixer sa femme.

- De qui parlez-vous ? Car je décèle dans votre ton une sorte d'affection qui ne peut être pour la marquise de Montespan.

Ses lèvres s'étirant en un sourire rajoutent à son ahurissement.

- Ce n'est point pour elle, en effet, pour qui vous connaissez déjà mon opinion. Ne croyez point, mon ami, que je n'ai pas remarqué que votre attention s'est détournée de votre favorite. Votre chère Athénaïs qui n'hésitera pas à nuire à cette dame qui m'est précieuse, car vous êtes tombé sous son charme.

- Vous... Connaissez la comtesse de Vauboyen ?

- Depuis que nous nous sommes rencontrées il y a bientôt deux mois, à la soirée organisée par votre frère. Nous sommes dès lors devenues bonnes amies.

Marie-Thérèse lâche un soupir en allant s'asseoir sur le bord de son lit.

- Louis, je ne suis point sotte. Je sais pertinemment que notre mariage n'est depuis le début que pure politique, organisé par mon père, Philippe d'Espagne, et votre mère, Anne d'Autriche. Néanmoins, je n'ai jamais souhaité que votre bonheur et celui de la France. De même que mon amitié réciproque pour la comtesse est sincère. Je me suis toujours tenue à l'écart de votre vie sentimentale, quand bien même j'en ai été blessée.

- Êtes-vous en train de me dire que vous accepteriez une relation entre elle et moi ?

- Elle a déjà trop vécue. Je ne cesserai d'aimer et d'estimer Isabelle de Langlois et de travailler avec elle à votre bonheur et votre gloire, car la connaissant nous avons ce même désir. Mais a-t-elle seulement répondu à vos sentiments ?

- Je ne vous cacherai point qu'elle n'est pas encore sûre de ce qu'elle ressent. Et comme vous l'avez si bien dit, ma mie, elle a déjà trop vécue entre la perte de son mari et celle de son fils. Je n'ai point le droit de la forcer.

- Vous devenez plus dévot et raisonnable. Une chose qui rajoute à mon acception de cette relation. Entre autre que celle-ci sera moins scandaleuse qu'avec la marquise, étant donné sa condition de veuve et que Madame de Langlois voudra garder sa discrétion. Elle n'est point de ces femmes qui nous entourent.

Louis quitte sa place devant la fenêtre pour aller à côté de sa femme.

- J'ai confiance en vous, mon épouse, jamais je n'ai douté de vous. Aujourd'hui, je tiens à vous demander votre pardon pour les humiliations subites par mes amours. Isabelle est une femme... Bien différente des autres et je sais, connaissant son honnêteté, qu'elle voudrait que je le sois avec vous nous concernant. Je l'aime.

- Différente, en effet. Vous l'aimez, soit. Dans ce cas, prenez garde à la protéger, car ni vous ni moi ne voudrions qu'il lui arrive malheur.

********************

Comme je l'ai dit auparavant, les choses deviennent de plus en plus sombres et ça n'ira pas en s'améliorant.

Quoi qu'il en soit, les choses sont mises au clair entre Marie-Thérèse et Louis, lequel ne s'est jamais douté que son épouse et Isabelle puissent être amie. En regard à l'acception de la reine par rapport à Louis et Isabelle, je me suis en partie inspiré, en plus de son véritable caractère, de ce qui se passa entre Marie d'Anjou (reine de France de 1422 à 1461) et Agnès Sorel (La Dame de Beauté, favorite du roi Charles VII) : Marie resta discrètement en retrait de la vie sentimentale de son époux et toujours avec bienveillance. « La reine Marie d'Anjou, princesse vertueuse et très attachée au roi son mari, ne cessa d'aimer et d'estimer Agnès Sorel et de travailler avec elle au bonheur et à la gloire du roi » (Diderot et d'Alembert, 1741).

J'en profite pour vous informer que je vais reprendre le travail et que je ne pourrai poster les derniers chapitres que les week-end. Je vous dis à bientôt.

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