PatienceS

By gaellebonnassieux

2.1K 342 147

!! TOME 3 !! Attention, ceci est le tome 3 de la saga ImpatienceS disponible dans son intégralité sur Amazon... More

Bienvenue dans le tome 3
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Oups je traîne !
Chapitre 18

Chapitre 17

57 11 3
By gaellebonnassieux


Camille


La folie serait-elle contagieuse ?

Quelle journée... J'étais éreinté. La course dans les bois, la bataille enragée avec la meute de Lorenzo, les conséquences qui en avaient découlé, et maintenant le retour à la maison... Franchement, je n'aspirais qu'à retrouver mon lit. Mais ça devrait attendre.

Dans le van de retour, l'ambiance était plus que tendue. Zoé s'était battue avec acharnement et nous avait à tous prouvé qu'elle faisait partie des nôtres. Je ne connaissais pas toute son histoire. Je savais seulement qu'elle était tombée amoureuse d'un membre de la meute de Connor et qu'elle avait été forcée de quitter sa jumelle, Chloé, pour filer le parfait amour. Au vu des récents événements, ça n'avait pas dû très bien se passer. Je soupçonnais ledit amoureux d'avoir manipulé Zoé et de l'avoir maltraitée à de nombreuses reprises, jusqu'à ce qu'elle soit trop soumise et exténuée psychologiquement pour rétorquer. Retrouver sa sœur avait dû lui donner le déclic et la force de tout quitter. En tout cas, elle avait retrouvé la force de mettre une bonne raclée à ses anciens bourreaux. Plongée dans ses pensées, les traits tirés, elle était muette comme une carpe. Ça devait faire beaucoup à encaisser.

Maya et Kalya ne parlaient pas non plus. Elles jetaient parfois des petits coups d'œil nerveux à Dylan. Il semblait avoir recouvré la maîtrise de lui-même mais ce qu'il s'était passé sur le champ de bataille... Ça ne s'oubliait pas. J'avais moi-même été choqué de voir mon ami dans un tel état de violence. Si Axel n'avait pas été là pour le calmer... Aurait-il décimé toute la meute, enfants et innocents compris ? Je préférais ne pas avoir la réponse. Nous étions tous sous le choc. Même Axel ne chantonnait pas et ses vampires étaient extrêmement nerveux. Ils nous avaient tous bien aidés. Sans eux, nous ne serions pas sortis victorieux.

Je frissonnai en sentant la main d'Axel se refermer sur la mienne. Je l'interrogeai du regard, sachant qu'il n'était pas très démonstratif en public mais il fit comme si de rien n'était. Je me laissai aller à cette étreinte, réconforté par son contact. Il avait beau être chiant, égocentrique, égoïste, narcissique, insupportable, à toujours tout prendre à la légère, j'étais heureux de l'avoir dans ma vie. Et dans mon lit.

- Vous êtes misérables.

Axel leva les yeux au ciel. Il avait la fâcheuse tendance de s'agacer rapidement. Heureusement, ma patience compensait. Je pressai sa main pour l'inciter à conserver son calme. Répondre aux attaques de Lorenzo ne nous apporterait rien. Je n'arrivais toujours pas à croire que Dylan l'ait épargné. Il avait tué bien des loups aujourd'hui, ce qu'il porterait sans doute à tout jamais sur la conscience mais son propre père ? J'avais du mal à le suivre. Il avait fait des centaines de kilomètres pour accomplir sa vengeance basée sur une haine viscérale et nous repartions comme si de rien n'était, Lorenzo sur la plage arrière. J'essayais de comprendre. Vraiment. J'avais toujours eu des facilités à me mettre à la place des autres. À être compatissant. Bienveillant. Mais là...

Je ne savais plus qui était cet homme en face de moi. Où était passé le Dylan que nous connaissions ? Visage fermé, poings serrés, regard perdu au loin... J'avais cru pouvoir le sauver. J'étais LE positiviste du groupe. Néanmoins, je perdais espoir. Forcé d'obéir aux autres d'un bêta en perdition, je me sentais aussi frustré qu'énervé, ce qui était une première pour moi.

- Une bande de faibles, voilà ce que vous êtes. Incapables d'assumer vos actes.

Je vis la paupière d'Ornella tiquer. Elle se contenait. Clément et Bruce se fichaient pas mal de ce qui sortait de la bouche de Lorenzo mais la rouquine détestait être piquée dans sa fierté. Je devais l'admettre : les vampires d'Axel faisaient beaucoup d'efforts. Je ne comprendrais sans doute jamais les liens qui les unissaient. Ils étaient aussi proches que distants, solitaires et unis à la fois. Mais ils s'aimaient, cela sautait aux yeux. Ils étaient toujours là les uns pour les autres et, même s'ils ne me portaient pas dans leur cœur car j'étais un loup-garou, ils acceptaient notre relation autant que possible. Comme quoi, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.

Il fallait absolument que je conserve mon optimisme et ce en toutes circonstances. Vu les têtes de déterrés de mes amis, ils avaient fort besoin d'une étoile scintillante pour les guider. Toutefois, je commençais un peu à saturer. Entre les deuils, les enterrements, les conflits, la haine et les meurtres... Difficile de sortir la tête hors de l'eau.

- Si vous pensez une seule minute que...

Kalya lui envoya une droite en plein visage qui mit notre invité chaos. J'haussai un sourcil, à la fois amusé et stupéfait par la force de la louve. Elle devait vraiment en avoir plein les pattes pour en arriver à de telles extrémités. Sans un mot, elle retourna dans sa contemplation du paysage tandis que la tête de Lorenzo bringuebalait de droite à gauche, au rythme des mouvements du véhicule. Ainsi maitrisé, il n'avait plus rien de l'homme froid et menaçant qui hantait les cauchemars de Dylan. Ce n'était qu'un vieil homme, lessivé, inerte.

- Tu parles d'un alpha ! marmonna Bruce, comme s'il lisait dans mes pensées.

Il lui tapota le front, muni d'un irrespect flagrant. Je ne trouvais rien à redire à cela. Les hommes deviennent tyran grâce au pouvoir qu'on leur confère. Et à la crainte également, en grande partie. En retirant ces deux éléments à Lorenzo, il ne restait qu'un petit loup à notre merci.

J'étais en colère. Cet homme avait éduqué ses enfants dans la haine et le mépris, avait réduit sa meute à l'asservissement et enfin assassiné Hazel, une jeune fille qui ne lui avait jamais rien fait. Comment pouvait-on en arriver à là ? Je voulais que justice soit faite, que cet alpha misérable paye pour ses actes mais ce n'était pas à moi de prendre cette décision. Dylan savait ce qu'il faisait. Même si j'en doutais.

- Vous pensez que Simon saura gérer la meute ? s'enquit Maya, brisant le silence pesant dans l'habitacle.

Dylan ne prit pas la peine de répondre mais ses lèvres frémirent. Il avait failli tuer l'un de nos alliés. Depuis toujours, Simon, le bras droit de Lorenzo, manigançait dans son dos. Il tempérait ses excès de colère, déjouait ses stratégies malveillantes, protégeait les membres les plus faibles de la meute... Zoé lui devait beaucoup. Dylan, sous le coup de la colère, n'avait rien voulu entendre mais le constat était le suivant ; sans Simon, nous serions entrés en guerre beaucoup plus tôt et de nombreux loups seraient morts. Même si nous avions des griefs contre cet homme, nous lui avions laissé la meute à charge, à défaut de pouvoir nous en occuper nous-mêmes. Nous avions d'autres chats à fouetter.

- Bah, c'est plus notre problème ! ricana Axel.

Certes. Son empathie m'étonnerait toujours.

- Je pense que ça ira, tempérai-je en lui pinçant la hanche.

- Tu penses toujours que tout ira ! rétorqua-t-il, excédé.

- Et ai-je déjà eu tort ?

Le silence éloquent qui me répondit me fit sourire. J'étais victorieux sur tous les fronts, notamment lorsqu'il s'agissait de remonter le moral de mes troupes.

- Tout s'arrange toujours ! précisai-je avec enthousiasme.

Quel comble... J'étais forcé d'en faire des tonnes pour pallier la dépression grandissante de mes camarades... Heureusement que je ne me décourageais pas au moindre obstacle.

Le véhicule s'arrêta brutalement et Lorenzo manqua de s'effondrer sur mes genoux. Dylan le rattrapa par le col de sa chemise et le traina hors de la voiture, sans une once de douceur. Les grommèlements de l'alpha déchu signifiaient qu'il émergeait. Super. Une belle surprise l'attendait.

- Tu vas où ?

Axel me retenait d'une main ferme sur l'avant-bras. Ses yeux verts brillaient de curiosité et d'un semblant d'inquiétude. Ses vampires étaient déjà à l'intérieur de la villa avec les autres, affrontant Alec et le reste de la meute. Moi, j'avais besoin de calme. De quelques minutes pour me ressourcer, loin de tout ce fourbi. J'essayais de sourire, d'aller bien, de porter ma meute et de me battre comme personne mais c'était beaucoup, même pour moi. Dès que j'entrerais dans cette villa de dépressifs, je verrais ma meute se déchirer. J'entendrais les cris, sentirais les odeurs de colère et de déception, contemplerais les larmes couler sur les joues, impuissants. Les effluves d'alcool, le deuil, la violence... Je n'aimais pas cet univers. Je n'étais pas quelqu'un de faible. J'aimais simplement que tout se passe bien. J'avais besoin de joie, de couleurs, de bonne humeur. Sinon, je dépérissais.

- J'arrive dans quelques minutes, promis-je à Axel.

Il fit une moue agacée. Je le sentis sur le point d'insister, de me casser les pieds comme lui seul savait le faire mais, finalement, il se contenta de m'embrasser rapidement avant de filer à vitesse vampirique à l'intérieur. Il faisait des efforts. Pour moi. Cela suffit à me redonner le sourire.

Je m'éloignai de cette maison de fous, le temps de me recentrer. Entre contrôler mes humeurs et porter mes amis à bout de souffle... Pas étonnant que je ressente le besoin de me retrouver seul, moi qui adorais pourtant les gens et la vie. Je longeai le cours d'eau qui se faufilait entre les arbres, dans les bois. Je mis suffisamment de distance entre ma meute et moi pour ne plus les entendre. Qu'ils se déchirent si ça leur faisait plaisir. Qu'ils hurlent, s'injurient, se frappent, se haïssent... Tant que ça ne se faisait pas sous mes yeux, je pouvais encore prétendre que tout allait bien.

Un sursaut me fit grimacer. Dans tout mon être, je sentis l'appel impérieux d'Alec, mon alpha. Il exigeait ma présence. C'était un ordre direct que je ne pouvais pas ignorer. Ou... Le pouvais-je ? Parfois, j'avais l'impression qu'être dans une meute équivalait à vivre sous dictature. Alec était un alpha correct. Il n'abusait jamais de ses fonctions et agissait pour le bien commun de la meute. Ce qui ne m'empêchait pas de me sentir piégé dans des instants tels que celui-ci. Ne comprenait-il pas que je souffrais de cette situation moi aussi ? Voir ma famille dans cet état... Pourquoi voulait-il m'infliger cela ? Je repoussai son ordre. Pour l'instant, je le pouvais encore. D'ici quelques minutes, je serais obligé de me soumettre.

- Camille.

Un souffle taquinant mes tympans. On aurait dit la voix d'Hazel. Je l'avais sûrement imaginée. Voilà que je devenais fou. Je poursuivis mon chemin, remontant le ruisseau, en direction de la villa. Je ne pourrais pas y couper de toute façon. Une fois que toutes ces histoires seraient réglées, j'aimerais bien passer du temps seul à seul avec mon amoureux. Je connaissais son côté chieur, guerrier, taquin mais au final, je n'avais pas encore eu le temps de le découvrir en toute intimité. Je voulais faire des choses normales. Manger au restaurant en tête-à-tête, partir en vacances, faire des projets... J'éprouvais de plus en plus d'envies de ce genre depuis la mort d'Hazel et des autres loups. Je me rattachais à la vie.

- Camille !

L'appel, plus pressant et puissant, me poussa à m'arrêter. Impossible. Je me tournai et examinai les alentours, alerte. Était-ce un piège ? Avais-je des hallucinations ? Je déglutis. La silhouette d'Hazel se découpait, juste là, entre deux arbres, alors que la nuit tombait. Je n'osais pas bouger. Elle flottait littéralement, vaporeuse. Mon sang ne fit qu'un tour.

Dylan n'était pas fou. Il avait bel et bien vu Hazel et personne ne l'avait cru. Pas même moi. Je me serais claqué. Pas étonnant qu'il perde pied le pauvre !

- Hazel, tu es vraiment là ?

- Pas vraiment non. Camille, j'ai besoin de ton aide.

J'aurais pu partir en courant. J'aurais pu hurler. J'aurais pu me poser des milliers de questions. Tout cela n'aurait été qu'une perte de temps affligeante. Hazel était là, devant moi, et avait besoin de moi. Je ne la laisserais pas tomber.

- Qu'est-ce que je peux faire ?

Son regard vairon sembla s'illuminer d'espoir. Elle s'approcha de moi, empressée.

- Je n'ai que quelques minutes. J'ai un plan Camille. Écoute bien...

Continue Reading

You'll Also Like

1.8M 106K 68
Je vous ferais bien une description vous disant combien je ne pensais pas que ma vie banale serait à jamais changée, mais bon tout le monde sait que...
524K 33.7K 46
Un instant, un regard, un lien. Un lien sait déclenché lorsque leur regard ce sont croisés. Un regard qui n'a durer que quelques secondes. - Pe...
52.5K 2K 41
On ne peut pas choisir sa famille, ses parents, ses origines, mais aussi, son âme-sœur. Sky, une jeune Alpha de 18 ans, quitte sa meute en raison de...
2.1M 142K 101
Keren Dolke est une jeune louve solitaire qui se doit de quitter le territoire où elle vivait caché depuis maintenant seize longues années. Indépenda...