Chapitre 9

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Dylan 


Tant qu'il y a de l'impatience, il y a de l'espoir.

- Elle n'est pas morte !

Mon cri retentit à travers le salon. Tous les regards se tournèrent vers moi. Je venais de débarouler dans la maison d'Alec, en défonçant à moitié la porte, après des jours de silence et de déprime. Et je tombais en pleine réunion. Autant dire que ma meute ne s'y attendait pas. Leurs expressions choquées me le prouvaient.

Je ralentis face à eux, troublé. La douleur qui émanait de ce conciliabule me percuta de plein fouet. Je vis Chloé et ses yeux rouges, Samuel et son expression hagarde, Charlotte et son corps ratatiné, mon frère Axel et son visage fermé, Alec et ses traits tirés... Ce fut un déferlement d'ondes négatives, de souffrance, de deuil, de tristesse... Que se passait-il ? Je ne m'étais pas préparé à ça.

Sur le coup, j'eus du mal à respirer.

J'avais complètement perdu pied. Je m'étais renfermé, je m'étais noyé dans la colère, dans la rage même, j'avais repoussé tout le monde, j'avais ignoré mes proches... Non pas que j'en éprouve le moindre regret mais je me rendais compte à présent de la vérité.

Je n'étais pas seul.

D'autres que moi souffraient.

D'autres avaient aimé Hazel.

Ce qui signifiait qu'ils pouvaient m'aider !

- Hazel ! précisai-je, pressé de leur faire part de ma découverte.

- Dylan..., me prévint Kalya, les bras croisés.

- Ce n'est pas le moment, la coupa Alec d'une voix dure. Nous pleurons nos morts Dylan. Patrick, Josh, Valentin et Penny. Tu sais, les membres de ta meute, que tu sembles avoir oubliée récemment.

Ses paroles m'assommèrent. Je regardai Charlotte qui me renvoya mon regard, dépourvue de cet éclat qui la caractérisait tant. Chloé qui s'agrippait à sa jumelle, complètement paumée parmi ce remue-ménage. Maddie, qui pleurait, blottie contre sa mère Ludivine. Camille, le bras passé autour de la taille de mon frère, comme pour le soutenir, me décocha un coup d'œil empli de chagrin.

Les membres de ma meute... J'étais triste oui. Mais ce n'était rien comparé à ce que je ressentais quant à la perte d'Hazel. Or, il était encore temps d'agir. Nous pouvions la récupérer, j'en étais certain, mais j'avais besoin d'aide. D'accord, le moment était mal choisi mais je m'en foutais royalement. Je n'avais jamais rien demandé à personne, ils ne comptaient tout de même pas me laisser tomber au plus mauvais moment, après toutes ces années de bons et loyaux services ?

Je me comportais comme un parfait connard mais j'avais gagné le droit d'être égoïste. Concernant Hazel, je n'avais aucune limite de toute façon. Je ferais TOUT pour la récupérer et personne n'avait intérêt à se mettre sur mon chemin.

- J'ai trouvé ça ! annonçai-je de but en blanc en agitant l'impatience sous le nez d'Alec. Chez moi. J'ai senti un courant d'air et l'instant d'après, la fleur est apparue.

- Dylan. Ce n'est qu'une fleur. Le vent aurait tout à fait pu la déplacer.

- C'est une impatience ! insistai-je. Exactement comme le pendentif d'Hazel. Elle essaye de communiquer avec moi, j'en suis certain.

- Ceci est une cérémonie funéraire, intervint Ludivine, la voix pleine de colère. Si tu ne viens pas nous soutenir dans cette épreuve, tu ferais mieux de partir.

PatienceSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant