PatienceS

Chapitre 14

AXEL

Que de surprises !

Pfff...

Ça me fatiguait de courir. Pourtant, ce n'était pas comme si je ressentais la fatigue, mort de rire. Mais j'avais la flemme. Le grand Axel, à courir dans les bois après mon andouille de frère... Il fallait vraiment que j l'aime celui-là ! M'enfin, c'était quand même moi qui lui avais mis en tête qu'il fallait qu'il aille se venger. Camille n'avait pas été très content.

En même temps, je n'y pouvais rien s'il avait vraiment des plans de merde. Le mien était beaucoup mieux en théorie. En pratique, ce petit voyage imprévu me gavait déjà au plus haut point. Sans oublier que nos chances de survie frisaient le zéro. Dylan était enragé d'accord. Mais Maya se foulerait sans doute une cheville avec ses escarpins de luxe, Kalya ne risquait pas de nous être utiles en faisant la tronche et Camille était trop en colère contre moi pour botter les fesses de la meute de Lorenzo. Heureusement que j'avais emmené mes petits vampires, qui avaient envie de casser du loup-garou eux !

Quand mon frère découvrirait que nous étions à ses trousses... Bah. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Il devait encore faire sa drama queen, Monsieur le seul au monde, dépourvu d'amis, de famille, blabla. Comment pouvait-il m'en vouloir, à moi ? Je n'y pouvais rien si je le pensais zinzin. Franchement, Hazel en fantôme ? Depuis le temps que nous existions, nous nous en serions rendu compte si Casper était parmi nous. En attendant, nous ne pouvions pas le laisser se faire tuer.

La meute de chiens refusait de débuter une nouvelle guerre. Bon, en vrai, je les comprenais. Nous avions tous perdu beaucoup et nous ignorions dans quel camp se situaient ces maudites sorcières. Rhaaa que je détestais ces petites prétentieuses opportunistes ! Elles n'aidaient que par intérêt. Certaines s'étaient alliées à nous, suivant Cannelle, d'autres avaient rejoint Lorenzo. Mais ne partageaient-elles pas toutes les mêmes intérêts ? Que voulaient-elles vraiment, ces pestes ? J'avais un mauvais pressentiment. Et quand Axel Le Magnifique sentait le vent tourner, c'est que ça puait vraiment du cul.

Pour l'heure, je n'avais pas de preuves. Qu'importe ! J'attendrais gentiment que les sorcières se trahissent. Ça finirait bien par arriver.

- Vous êtes au courant que quelqu'un nous suit ? lançai-je à la cantonade.

Devant moi, les loups se figèrent net tandis que mes vampires esquissèrent un sourire amusé. Tout comme moi, ils savaient depuis le début que nous n'étions pas seuls. Je rentrai de plein fouet dans Kalya, qui s'était arrêtée juste devant moi (qui fait ça, sérieux ?) et tourneboulait dans l'herbe avant de sauter de nouveau sur mes pieds.

Ornella m'applaudit avec nonchalance, admirative de mon agilité que mêmes les chats auraient jalousée. Avec sa chevelure de feu, elle illuminait le soleil en personne. Les oiseaux avaient du mal à la regarder. Près d'elle, Clément jetait des coups d'œil de droite à gauche, peu rassuré. Toujours aussi timide, il était pourtant déterminé à se battre. Après tout, il avait été à la fac avec mon endive au jambon et je crois qu'il l'aimait bien. Il aurait préféré être enfermé dans sa chambre à jouer à la console mais il grandissait à toute allure et avait pris son courage à deux mains. J'étais fier de lui. Avec un chef aussi génial que moi, ce n'était pas dur de suivre mon exemple cela dit. Le petit Bruce... C'était une autre paire de manches ! Il avait perdu sa sœur, Penny. Si moi j'avais mal, je n'étais pas égocentrique au point de penser que ce n'était pas pire pour Bruce. Elle était l'unique famille qui lui restait. Ils s'étaient promis de rester ensemble pour l'éternité. À la vie à la mort. À présent, ses yeux tirant sur le mauve était l'unique chose qui lui restait de sa grande sœur. Alors oui, il avait envie de buter les loups-garous qui avaient tué la vampire mais cela serait-il suffisant ?