Chapitre 10: Oui maman !

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-Je suis en effet très fatigué, j'ai eu une journée éprouvante mais je me doucherai après et je n'ai pas faim là. Il faut que je te parle Yaye ! Lui dis-je décidé d'en finir au plus vite.

Elle s'était levée vers son encensoir pour ne pas changer. Je ne sais vraiment pas ce qu'elle avait avec ça mais je présume que ce n'était vraiment pas le moment pour évoquer ce sujet. Je n'étais pas suicidaire non plus, vu ce que j'étais venu lui annoncer, elle me remontera bien assez les bretelles, alors il ne fallait pas que je rajoute de l'huile sur le feu. Ce problème d'encens attendra bien un moment plus opportun. En attendant, j'avais plus urgent à traiter !

-C'est urgent à ce point ? Lou xéw mba djam (Que se passe-t-il ? Ce n'est pas grave j'espère ?) Me posait-elle inquiète

-Yaye assied-toi une minute s'il te plaît ! Demandais-je respectueux.

Elle avait fini de mettre son encens, elle revint donc vers le lit et s'assit en face de moi.

-Yaye, je veux que tu m'écoutes avec raison et non avec passion ! Commençais-je

Elle me coupa en marmonnant :

-Ça commence bien ! Je te rappelle que tu parles à ta mère Pape Demba !

Je fais comme si je n'avais rien entendu et continuais.

-Yaye mane louma ame si adouna yamako guënël (tu m'es plus chère que tout dans ce monde maman). Je t'aime et je te respecte et je ne veux que ton bonheur tu le sais. J'ai toujours voulu que tu sois fière de moi, de l'homme que je suis devenu et jusqu'à présent c'est ce que je m'évertue à faire tous les jours que Dieu fait. Cependant Yaye, je sais que tu ne seras pas d'accord avec ce que je m'apprête à te dire mais c'est ma décision et je vais l'assumer. Tu te dois de la respecter... Je vais libérer Salimata !

A cette dernière phrase elle sursauta tellement fort qu'elle faillit tomber alors qu'elle était déjà assise sur son lit.

-Mouni ? Guani ?... Djiss gua yaw Pape Demba mane douma sa morome boy këli këlé yagui may déguë? (Qu'est ce que tu me chantes là ? Je ne suis pas ton égale à qui tu te moques, m'entends-tu ?) Réagissait-elle vivement.

-Yaye, je sais que mon bonheur t'importe au plus haut point et je ne suis pas heureux avec Salimata car je ne suis pas amoureux d'elle! Cela a été une erreur de l'épouser juste en voulant te faire plaisir. Mon équilibre est perturbé maman ! Je ne suis pas un polygame et je te l'ai toujours dis et c'est d'ailleurs pour cette raison que j'avais opté pour la monogamie à la mairie lors de mon mariage avec Zahra...

-Dis plutôt qu'elle t'avait maraboutée jusqu'à ce que tu ne saches plus quoi faire ! Comment avais-tu osé signer cette horreur, toi un avocat de surcroît ? Cela se voit que je n'étais pas avec toi ce jour là pour te sortir des griffes de cette vipère qui te sert de femme ! Tu as trop laissé cette bonne femme te manipuler comme bon lui semble et résultat des courses, c'est ma petite Salimata qui va se retrouver dans une mauvaise posture sans aucune reconnaissance juridique. Mais soit, je serais là pour assurer ses arrières. Pourquoi quand il s'agit de ta stérile là, tu ne réfléchis qu'avec ce qu'il y a entre tes jambes ? Accusait-elle.

Shi, ma mère peut vraiment verser dans la vulgarité des fois mais je ne relevais pas sa dernière phrase pour ne pas risquer d'envenimer les choses.

-Yaye, Fatima Zahra ne s'est jamais adonnée à des pratiques occultes. Sa foi en son Seigneur est trop forte pour faire ce genre de choses ! Je n'en peux plus de ces va-et-vient incessants, deux jours par ci, deux jours par là ! Ce n'est pas pour moi tout ça Yaye, j'en suis désolé ! Libérer Salimata est le mieux à faire Maman, je pourrai ainsi retrouver ma vie paisible avec ma Zahra et...

Dilemme au JolloflandWhere stories live. Discover now