Dilemme au Jollofland

Chapitre 1: L'instit !

"L'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde. " Nelson Mandela

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Il est presque 8h et je ne suis pas encore prête, je vais être horriblement en retard au travail. J'avoue que ce n'est pas trop professionnel tout ça, surtout pour moi qui doit constamment donner l'exemple à mes élèves.
J'ai été obligée d'appeler le directeur de mon école pour qu'il prenne en charge ma classe le temps que j'arrive, je n'ai pas eu d'autre choix.
Et tout cela, c'était la faute de mon plaisantin de mari. Il ne m'a pas laissé de répit cette nuit. Un vrai gamin celui là !

Ô non, non non !
Non, ce n'est pas ce que certains esprits tordus seraient tentés de penser, non je vous l'assure !

Il était plus de 23h hier soir, nous étions déjà au lit quand monsieur mon mari se mit tout à coup debout en me disant qu'il avait le "blues" du dimanche soir et qu'il n'arrivait pas à dormir.

Okay !
Blues du dimanche soir ! Seriously ?

-Candy (ma friandise), sois sérieux une minute s'il te plait toi aussi ! Il est tard là, si nous ne dormons pas, nous risquons d'arriver en retard demain à nos boulots respectifs... toi encore ça peut passer puisque tu es ton propre patron en quelque sorte mais moi, je ne peux pas me le permettre, lui dis-je très sérieuse !

-Mais non, on ne sera pas en retard, tu aimes trop dormir toi Sama Biddew (mon étoile), me reprochait-il tendrement.

-Viens là que je te fasse un gros câlin et après tu me laisses dormir compris ? Lui fis-je comme à un enfant en lui ouvrant tous grands mes bras.

Il vient se blottir tout contre moi en rigolant.

-Je ne dis jamais non à tes câlins moi Sama Biddew (mon étoile) mais écoute ça...

Et il était parti sur son grand cinéma ! Il m'a sorti quantité de blagues pourries, j'ai rigolé jusqu'à avoir envie de faire pipi. Ensuite ce fut du lébone lipone (des contes) à deux sous avec de grands gestes et des mimiques rigolos comme lui seul sait les faire. Non content de tout ceci, il avait entamé une bataille d'oreillers et nous sautillons un peu partout comme des gosses de sept ans !
Quand je disais que mon mari est un vrai gamin en voici la preuve. Pff, ce mec refuse carrément de grandir, c'est incroyable ! Pensais-je en souriant.

De ce fait il était plus de 2h du matin quand nous nous sommes finalement endormis et j'imagine que quand le réveil avait sonné, un de nous deux avait dû l'éteindre avant de se recoucher au calme d'où notre... plutôt MON retard.

Il est vraiment d'une folie grisante mon mari mais c'est comme cela qu'il m'a séduit et c'est comme cela que je l'aime. Il ne se prend la tête pour rien et il est capable de me redonner le sourire en une fraction de seconde cette grosse tête là !
Lui, il va m'entendre ce soir, je lui avais pourtant dit mais il n'en fait qu'à sa tête pensais-je tout en m'habillant, sourire aux lèvres, pas le moins du monde remontée contre lui.

Je lui fis un bisou rapide en lui souhaitant une bonne journée. Et en partant je lui mis une petite tape sur ses fesses fermes là en guise de fessée-punition et me sauvais en catastrophe rejoindre ma voiture avant qu'il ne m'attrape sinon je risquerais de m'en mordre les doigts. Je risquerais de ne pas assumer les conséquences de ma petite provocation. Ça je ne le sais que trop bien !

Il était 8h05 à ma montre, après vingt minutes de trajet, je me gare devant mon école. Je marche presque en courant vers ma classe, vous l'aurez compris, je suis institutrice. Pour cette année je suis en charge d'une classe de CM1.

Une vocation ? Sûrement !

Nous sommes payés une misère dans ce pays pour le travail titanesque que nous abattons moi et mes paires mais pour ma part c'est un choix et j'en assume les inconvénients. C'est François Mitterrand qui disait dans le temps qu' « être enseignant, ce n'est pas un choix de carrière, c'est un choix de vie.» Ça je l'ai compris en choisissant d'exercer ce métier.
J'aime profondément mon métier et je ne me verrai pas faire autre chose ! Je ne l'ai pas choisi, faute d'avoir mieux ou faute d'autres perspectives ou d'autres débouchés comme on le voit malheureusement assez souvent au Jollofland maintenant.